Ressource documentaire
Forum Nîmois - Charles GIDE - Henry de LUMLEY - 29-octobre-2015 (en Français) | |||
Droits : Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs 29-10-2015 Description : L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 29 octobre 2015, à la maison du protestantisme à Nîmes Henry de Lumley. Henry de Lumley, c’est un grand honneur pour le Forum nîmois Charles Gide de vous accueillir ce soir. Est-il utile pour notre public averti de rappeler la carrière de l’éminent préhistorien et paléontologue que vous êtes. Après des études supérieures entièrement tournées vers les Sciences naturelles, vous êtes entré au CNRS, et vous y êtes devenu Directeur de recherche de 1955 à 1980. En 1980 vous êtes devenu professeur au Muséum d’Histoire naturelles de Paris, puis en 1999, directeur de l’Institut de paléontologie humaine de la Fondation Albert premier de Monaco à Paris, adresse où l’on vous écrit aujourd’hui. Evidemment membre d’ l’Institut de France, vous êtes aussi Président de l’Institut Teilhard de Chardin. Vous avez fondé une équipe de recherche à l’Université de Provence Vos travaux de fouilles sont multiples et variés, à Terra Amata (sur les pentes du Mont Boron à Nice), au Lazaret avec ses Homo erectus, dans la même zone, à Baume Bonne dont le site a été découvert en 1946 par votre collègue plus ancien Bernard Bottet, avec ses restes hominiens de 400.000 ans, au-dessus du Verdon. Surtout, vous avez travaillé au Caune de l’Arago, à Tautavel, dans les Pyrénées orientales, où vous avez en 1971, exhumé, analysé et daté, les restes de l’Homme de Tautavel un pré-néanderthalien, ou Homo erectus, ou Homo Heidelbergensis, entouré de restes lithiques datant du Paléolithique inférieur, c’est-à-dire 3 millions d’années. Vous êtes, comme on dit d’un trésor, l’ « inventeur » de l’Homme de Tautavel, dont vous allez sûrement nous parler dans votre panorama rétrospectif. Mais vous avez aussi participé à l’étude des gravures de la Vallée des Merveilles, et à l’analyse de la Grotte du Vallonet. Vos fouilles ne se sont pas limitées à la France. J’ai lu que vous dirigiez ou veniez de diriger aussi des fouilles en Géorgie, en Chine et surtout en Ethiopie. Dans ce dernier pays, vous explorez un site de Kada Gona, avec des restes lithiques de 2,7 millions d’années. Pour mettre une touche d’humour dans cette merveilleuse carrière sous-terrestre et lithique, je vous fais part d’un détail que je viens d’apprendre. Les chimpanzés, qui sont sans doute parents des premiers australopithèques, et qui vivent au Sénégal, se nourrissent de galagos qui sont de petits ruminants. Ceux-ci se cachent dans divers orifices de rochers. Les mâles, alors, renoncent. Seules les femelles utilisent une branche pour les déloger. La supériorité intellectuelle des femmes remonte loin ! Bien entendu vous avez aussi beaucoup publié. J’ai compté 31 publications dont trois sont ce soir proposées aux auditeurs. Je ne cite jamais les décorations, mais veuillez considérer que je suis au garde à vous devant vous car vous êtres Grand officier de la Légion d’honneur. Une carrière plus que remplie qui justifie largement votre célébrité. Vous allez donc nous exposer ce soir les « Grandes étapes de l’évolution morphologique de l’homme». Vous allez être notre guide dans ce qui est devenu, il faut bien le dire un « arbre » paléontologique plutôt compliqué, enrichi régulièrement de nouvelles trouvailles. Que savions nous, disons il y a trente/ quarante ans ? Qu’en Afrique, dans ce qui est aujourd’hui le grand Rift africain, de grands primates s’étaient redressés, avec une locomotion mixte, capables de marcher, mais grimpant encore. Ce sont les australopithèques dont la fameuse Lucy fait partie et qui sont les ancêtres d’homo. Sont venus ensuite Homo habilis, puis, si j’ai bien compris, en Afrique Homo ergaster, un Homo erectus, plus récent, datant d’entre 2 et 1 million d’années, un hominidés plus ancien encore que les Homo erectus asiatiques pourtant découverts auparavant, et qui semblent issus d’homo habilis. Ensuite c’est le déroulé classique mais souvent corrigé, discuté de Homo neanderthalis ou sapiens néenderthalis, qui aurait privilégié l’Europe et daterait de 250.000 ans à 30.000, puis aurait été suivi, mais en partie accompagné de (ou vaincu par) Homo sapiens sapiens, dont nous serions les représentants les plus récents. Des découvertes fréquentes, avec des moyens de datation de plus en plus précis, apportent chaque année son lot de corrections ou d’ajouts, si bien que nous sommes tous un peu perdu, et avons le plus grand besoin du « GPS anthropologique » que vous allez être ce soir. Qu’est-ce que cet « homme de Flores » par exemple découvert en Indonésie, qui aurait été daté de 800.000 avant notre ère ? Nous savons aussi que nous avons tous, en moyenne, 2% des gènes de Néanderthalis, ce qui prouve la fréquentation, et même plus si affinités, oserais-je dire, avec Sapiens. Cette fréquentation a-t-elle été spécifiquement française, ce qui une fois de plus ferait passer notre pays, ou plus exactement l’ouest d’Europe, pour particulièrement olé-olé. Mais, cher Maître, dans votre proposition initiale, vous avez évoqué aussi, à côté de l’évolution morphologique, celle de la conscience. On ne peut évidemment pas y échapper s’agissant d’homo sapiens. Vous ne pouvez pas y échapper, étant président de l’Institut Teilhard de Chardin. L’hominisation s’est accompagnée, selon ce grand scientifique religieux, d’une prise de conscience solidaire. Celle-ci n’existe pas chez les reptiles , elle apparait chez les mammifères et plus encore chez Homo. L’hominisation dit-il s’accompagne d’une humanisation. Toutes les pensées, les consciences des hommes, selon Teilhard, convergent à l’intérieur d’une noosphère, qui, selon lui, devra emmener l’espèce humaine vers le point omega. Cette prédiction lui valut de solides ennuis avec l’Eglise. De cela aussi nous attendons que vous nous parliez ce soir. On dit que le langage permit aux hommes, et peut-être déjà, selon votre confrère Yves Coppens, aux australopithèques, de communiquer en franchissant les obstacles naturels qui les séparaient. Faites nous franchir, Monsieur de Lumley, les montagnes de notre ignorance. Nous sommes tout ouïs ! Mots-clés libres : paléontologie,archéologie préhistorique,Paléontologie | TECHNIQUE Type : image en mouvement Format : video/x-flv Source(s) : rtmpt://fms2.cerimes.fr:80/vod/parole_de_chercheurs/forum.n.mois.charles.gide.attente.6.29.octobre.2015_19679/forum_nimois_charles_gide_attente_6_alexandre_copie_19679.sd.mp4 | ||
Entrepôt d'origine : Canal-u.fr Identifiant : oai:canal-u.fr:19679 Type de ressource : Ressource documentaire |
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Ressource pédagogique
Forum Nîmois - Charles GIDE - Henry de LUMLEY - 29-octobre-2015 (en Français) | |||||||
Identifiant de la fiche : 19679 Schéma de la métadonnée : LOMv1.0, LOMFRv1.0 Droits : libre de droits, gratuit Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs. Description : L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 29 octobre 2015, à la maison du protestantisme à Nîmes Henry de Lumley. Henry de Lumley, c’est un grand honneur pour le Forum nîmois Charles Gide de vous accueillir ce soir. Est-il utile pour notre public averti de rappeler la carrière de l’éminent préhistorien et paléontologue que vous êtes. Après des études supérieures entièrement tournées vers les Sciences naturelles, vous êtes entré au CNRS, et vous y êtes devenu Directeur de recherche de 1955 à 1980. En 1980 vous êtes devenu professeur au Muséum d’Histoire naturelles de Paris, puis en 1999, directeur de l’Institut de paléontologie humaine de la Fondation Albert premier de Monaco à Paris, adresse où l’on vous écrit aujourd’hui. Evidemment membre d’ l’Institut de France, vous êtes aussi Président de l’Institut Teilhard de Chardin. Vous avez fondé une équipe de recherche à l’Université de Provence Vos travaux de fouilles sont multiples et variés, à Terra Amata (sur les pentes du Mont Boron à Nice), au Lazaret avec ses Homo erectus, dans la même zone, à Baume Bonne dont le site a été découvert en 1946 par votre collègue plus ancien Bernard Bottet, avec ses restes hominiens de 400.000 ans, au-dessus du Verdon. Surtout, vous avez travaillé au Caune de l’Arago, à Tautavel, dans les Pyrénées orientales, où vous avez en 1971, exhumé, analysé et daté, les restes de l’Homme de Tautavel un pré-néanderthalien, ou Homo erectus, ou Homo Heidelbergensis, entouré de restes lithiques datant du Paléolithique inférieur, c’est-à-dire 3 millions d’années. Vous êtes, comme on dit d’un trésor, l’ « inventeur » de l’Homme de Tautavel, dont vous allez sûrement nous parler dans votre panorama rétrospectif. Mais vous avez aussi participé à l’étude des gravures de la Vallée des Merveilles, et à l’analyse de la Grotte du Vallonet. Vos fouilles ne se sont pas limitées à la France. J’ai lu que vous dirigiez ou veniez de diriger aussi des fouilles en Géorgie, en Chine et surtout en Ethiopie. Dans ce dernier pays, vous explorez un site de Kada Gona, avec des restes lithiques de 2,7 millions d’années. Pour mettre une touche d’humour dans cette merveilleuse carrière sous-terrestre et lithique, je vous fais part d’un détail que je viens d’apprendre. Les chimpanzés, qui sont sans doute parents des premiers australopithèques, et qui vivent au Sénégal, se nourrissent de galagos qui sont de petits ruminants. Ceux-ci se cachent dans divers orifices de rochers. Les mâles, alors, renoncent. Seules les femelles utilisent une branche pour les déloger. La supériorité intellectuelle des femmes remonte loin ! Bien entendu vous avez aussi beaucoup publié. J’ai compté 31 publications dont trois sont ce soir proposées aux auditeurs. Je ne cite jamais les décorations, mais veuillez considérer que je suis au garde à vous devant vous car vous êtres Grand officier de la Légion d’honneur. Une carrière plus que remplie qui justifie largement votre célébrité. Vous allez donc nous exposer ce soir les « Grandes étapes de l’évolution morphologique de l’homme». Vous allez être notre guide dans ce qui est devenu, il faut bien le dire un « arbre » paléontologique plutôt compliqué, enrichi régulièrement de nouvelles trouvailles. Que savions nous, disons il y a trente/ quarante ans ? Qu’en Afrique, dans ce qui est aujourd’hui le grand Rift africain, de grands primates s’étaient redressés, avec une locomotion mixte, capables de marcher, mais grimpant encore. Ce sont les australopithèques dont la fameuse Lucy fait partie et qui sont les ancêtres d’homo. Sont venus ensuite Homo habilis, puis, si j’ai bien compris, en Afrique Homo ergaster, un Homo erectus, plus récent, datant d’entre 2 et 1 million d’années, un hominidés plus ancien encore que les Homo erectus asiatiques pourtant découverts auparavant, et qui semblent issus d’homo habilis. Ensuite c’est le déroulé classique mais souvent corrigé, discuté de Homo neanderthalis ou sapiens néenderthalis, qui aurait privilégié l’Europe et daterait de 250.000 ans à 30.000, puis aurait été suivi, mais en partie accompagné de (ou vaincu par) Homo sapiens sapiens, dont nous serions les représentants les plus récents. Des découvertes fréquentes, avec des moyens de datation de plus en plus précis, apportent chaque année son lot de corrections ou d’ajouts, si bien que nous sommes tous un peu perdu, et avons le plus grand besoin du « GPS anthropologique » que vous allez être ce soir. Qu’est-ce que cet « homme de Flores » par exemple découvert en Indonésie, qui aurait été daté de 800.000 avant notre ère ? Nous savons aussi que nous avons tous, en moyenne, 2% des gènes de Néanderthalis, ce qui prouve la fréquentation, et même plus si affinités, oserais-je dire, avec Sapiens. Cette fréquentation a-t-elle été spécifiquement française, ce qui une fois de plus ferait passer notre pays, ou plus exactement l’ouest d’Europe, pour particulièrement olé-olé. Mais, cher Maître, dans votre proposition initiale, vous avez évoqué aussi, à côté de l’évolution morphologique, celle de la conscience. On ne peut évidemment pas y échapper s’agissant d’homo sapiens. Vous ne pouvez pas y échapper, étant président de l’Institut Teilhard de Chardin. L’hominisation s’est accompagnée, selon ce grand scientifique religieux, d’une prise de conscience solidaire. Celle-ci n’existe pas chez les reptiles ; elle apparait chez les mammifères et plus encore chez Homo. L’hominisation dit-il s’accompagne d’une humanisation. Toutes les pensées, les consciences des hommes, selon Teilhard, convergent à l’intérieur d’une noosphère, qui, selon lui, devra emmener l’espèce humaine vers le point omega. Cette prédiction lui valut de solides ennuis avec l’Eglise. De cela aussi nous attendons que vous nous parliez ce soir. On dit que le langage permit aux hommes, et peut-être déjà, selon votre confrère Yves Coppens, aux australopithèques, de communiquer en franchissant les obstacles naturels qui les séparaient. Faites nous franchir, Monsieur de Lumley, les montagnes de notre ignorance. Nous sommes tout ouïs ! Mots-clés libres : paléontologie, archéologie préhistorique, Paléontologie
| PEDAGOGIQUE Type pédagogique : cours / présentation Niveau : enseignement supérieur TECHNIQUE Type de contenu : image en mouvement Format : video/x-flv Taille : 480.44 Mo Durée d'exécution : 1 heure 36 minutes 5 secondes RELATIONS Cette ressource fait partie de : | ||||||
Entrepôt d'origine : Canal-u.fr Identifiant : oai:canal-u.fr:19679 Type de ressource : Ressource pédagogique |
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