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Formation initiale des infirmières pour l’écoute, le conseil et l’éducation à la sexualité (Active listening, counseling and education related sexuality in undergraduate nursing education) | ||
Guinard, Martine - (2009-12-18) / Université de Franche-Comté - Formation initiale des infirmières pour l’écoute, le conseil et l’éducation à la sexualité en : Français Directeur(s) de thèse: Manderscheid, Jean-Claude Ecole doctorale : LETS Classification : Médecine et santé | ||
Mots-clés : Formation infirmière. Sexualité. Soins. Prendre soin. Eduquer. Anomie Résumé : Soin et prendre soin de la personne signifie, dans de nombreuses situations, approcher l’intime d’un corps à nu et dévoilé. Il semble pourtant que des limites soient difficiles à franchir dans la pratique infirmière quand le sexuel est en jeu. Attentes, non dits, évitements, contradictions paraissent inhérents à la sexualité dans les soins infirmiers, alors que le monde occidental a proclamé la libération sexuelle et que l’évolution des techniques biomédicales concerne aussi ce domaine. L’OMS propose des définitions de la sexualité et de la santé sexuelle, alors que, parallèlement, des lois françaises, ou articles du code de santé publique font référence à la sexualité comme domaine de prévention, de soins et de droit des individus. Notre recherche s’est située au cœur de la formation infirmière et des questions des étudiants ou jeunes diplômés. À partir des définitions internationales de la sexualité, de la santé sexuelle et de l’approche globale de la santé, nous avons exploré la démarche de soin, les modules de pathologies, la démarche de santé publique et la relation d’aide, pour repérer ce qui permet d’aborder professionnellement ce domaine de la vie. Le questionnement a porté sur le rôle de tout (e) infirmier (ère), dans la diversité de l’exercice professionnel, en soin ou en santé publique, en situation individuelle ou collective. À l’appui du concept d’anomie, selon R. Merton, nous avons recherché, d’une part, si les buts et moyens en formation se situaient en cohérence avec les recommandations internationales. D’autre part, nous avons exploré en formation théorique et pratique, l’acceptation ou non de ces buts, ainsi que l’acceptation ou non des moyens recommandés pour les atteindre. Des enquêtes ont été menées auprès de formateurs et d’étudiants en fin de formation ; une analyse de mémoires d’infirmiers, travaux de fin d’étude ou de diplômes universitaires spécialisés dans l’éducation a complété ces données. Dans les limites de nos enquêtes, nous avons pu observer l’anomie sexuelle, en formation initiale. Un repli est manifesté, par rapport aux orientations internationales du concept de santé sexuelle, qui n’est repris qu’au détour d’un diagnostic infirmier. L’approche globale de la santé s’avère elle-même difficile à mettre en application dans la démarche de soin, alors qu’elle permettrait d’intégrer la santé sexuelle. L’éducation sexuelle, inscrite dans les textes officiels de l’exercice et de la formation des infirmiers, ne concerne que la prévention des risques sexuels, refermant l’approche globale sur l’hygiénisme. L’apprentissage de la relation d’aide souffre des replis précédents qui conjuguent les lacunes de connaissances spécifiques et les limites d’un savoir faire. Ce dernier étant retreint à une approche linéaire des dangers d’une sexualité reproductive. Ce repli néglige le développement personnel qui permettrait au futur soignant de découvrir ses propres émotions, représentations et valeurs qui interviennent dans la relation à l’autre. Cependant, des formes de rébellion se manifestent, autant chez les formateurs que chez les étudiants. Des attentes d’innovation et nouvelles propositions émergent, pour lever l’anomie sexuelle en formation infirmière, en soin et dans le « prendre soin », comme en éducation. Pour prendre en compte ces attentes, nous proposons un réaménagement de la formation initiale dans le cadre du développement personnel, qui prenne place dans le nouveau diplôme infirmier. Il s’appuie sur une éducation sexuelle régulière et continue tout au long du cursus, fondée sur les définitions de l’OMS d’une sexualité et d’une santé sexuelle, selon leur complexité, dans des objectifs de développement du jugement moral comme de l’approche globale de l’humain. Elle peut constituer une part d’un tronc commun à d’autres formations professionnelles pour passer du silence anomique, au langage dans le domaine sexuel et une coordination des professionnels dans la mise en œuvre des programmes de promotion de la santé. Résumé (anglais) : Care and taking care of a person means, in many cases, coming in close proximity to a body that is naked and exposed. It seems however that it's difficult to break through the barriers in nursing practice in matters of sexuality. Expectations, hidden meanings, avoidance and contradictions appear to be inherent to dealing with sexuality in nursing care, while the Western world has declared the sexual freedom and the growth in biomedical techniques also concern this area. The WHO has developed definitions of sexuality and sexual health, while in parallel, the French laws or articles of the public health code make reference to sexuality as a field of prevention, care and of rights of the individual. Our research went to the heart of the nursing training and the questions of young students and the newly qualified nurses. Starting from the international definitions of sexuality, sexual health and the global approach to health, we explored the caring process, the pathology modules, the methods of the public health and the relationship of help, to identify what it is that enables this area of life to be approached professionally. The questions concentrated on the role of every nurse in the diversity of the professional practice, in care or in public health, in a one on one or collective situation. ln support of the concept of anomie, according to R.Merton, we firstly tried to find if the goals and methods of training are coherent with international recommendations. In addition we explored through theoretical and practical training, whether these goals are accepted, as well as whether the recommended methods to achieve them are accepted. Surveys were carried out amongst trainers and students at the end of their training; a study of the nurses' dissertations, end of studies papers or university degrees specialising in education completed this data. Within the limits of our surveys, we were able to observe the sexual anomie in the initial training. A regression has appeared when compared in international trends of the concept of sexual health, which only disappears when it's a matter of a nursing diagnostic. The overall approach to health is proving to be difficult in itself to apply to the eating methods, even though it would allow sexual health to be integrated. Sexual education, as it is currently written in the official practice and nursing training texts, is only concerned with preventing sexual risks, blocking out the overall hygiene approach. Learning the relationship of help suffers from the previous regressions which combine with the gaps in specific knowledge and a limited know-how. The latter being restricted to a linear approach of the dangers of sexual reproduction. This regression neglects personal development which will enable the future carer to discover their own emotions, representations and values which play a role in the relationship with the other person. I-However, a type of rebellion is taking place, as much with the trainers as with the students. Efforts at innovation and new proposals are emerging to remove the sexual anomie in nursing training, in care and in the “taking care", as in education. in order to integrate these attempts, we propose that the initial training be redeveloped as a personal development, which will take its place in the new nursing diploma. It will be based on a regular and continuous sexual education throughout the training programme, based on the WHO definitions of sexuality and sexual health, according to their complexity, with the aim of developing moral judgment as the overall human approach. It could form a part of a shared program for other professional trainings programs to move from an anatomic silence to language in the sexual domain and processional coordination to implement health promotion programs. Identifiant : UFC-197 |
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