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Ressource documentaire
Chronique des Pygmées Babongo, avril - mai 2008 (Gabon) : façonnage d’un nouveau-né qui n’a pas uriné sur son père (en FRA,Adouma) | |||
Droits : Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs Auteur(s) : EPELBOIN Alain 14-04-2008 Description : ACTEURS Le nouveau-né de quelques heures, encore sans nom Tsingi Merline, l'accouchée Inanga Pauline, la sage femme aux 43 naissances Micoumbi Zita, "Bébé", la soigneuse, soeur de l'accouchée Moghoussi Martine, la grand mère maternelle de l'accouchée Lisoumbou Antoinette, la mère du papa Ombanda Mignon, le grand frère du nouveau-né Mongala Hélène, soeur de la grand mère maternelle Sylvie Moghini, la mère de l'accouchée &, Ombanda Love, le père TRADUCTION DE L'ADOUMA Ombanda Love , Nanda Juriel CAMÉRA-AUTEUR-RÉALISATEUR Alain Epelboin ASSISTANT Jean Blaise Matzanga, "Makunza" DESCRIPTION-TRANSCRIPTION <, p>, Pendant la nuit du quartier Mabouli de Doumé, Tingi Merline a accouché sans difficultés d’un bébé de sexe masculin.  , La mère de l’accouchée est accueillie par les enfants. Dans la chambre, Micoumbi Zita, "Bébé", la soigneuse, soeur de l'accouchée et tante maternelle du nouveau-né, sous le contrôle des femmes et le regard des frères et sœurs du bébé effectue, sans dire un mot, la première toilette avec un gant de toilette imbibé de parfum. Les commentaires et plaisanteries des femmes, grand mères, arrière grand mères et tantes fusent , : - C'est son "grand père" qui entre ! dit l’une des femmes sans que l’on sache s’il s’agit d’une plaisanterie sur Alain Epelboin et sa caméra ou si on veut indiquer que l’enfant est la réincarnation du grand père paternel récemment décédé. L’enfant pleurniche et son pleur est interprété comme l’expression de son mécontentement: - Non ! L'enfant dit de le laisser tranquille ! Pour l’apaiser, la grand mère l’honore en le traitant comme son mari décédé : - Attends mon "mari", j'ai fini. Eeeh , ! C’est Dya, son grand père qui est revenu dans le ventre de ma fille , ! On corrige l’exécution de la tâche , : - Eh , ! C’est pas comme ça , ! Fais la toilette tranquillement , ! En plus de la caméra, Sylvie Le Bomin prend des photos au flash, ce qui fait dire que , : - Ce vilain là, a de la chance avec toutes ces photos. Les comportements, mouvements de l’enfant sont considérés comme des actions volontaires signifiantes , : - L’enfant se plie , ! dit-on quand, tourné sur le côté, il remonte ses genoux vers le ventre. On surveille attentivement la réalisation de la toilette , : , - Après, tu le tournes de l’autre côté. Il continue à pleurer, avec sa femme qui l’essuye , ! - Toi qui ‘essuye, tu me voles tous mes maris , ! L’essuyage au gant sec parfumé étant terminée, Micoumbi Zita, "Bébé" entreprend les manipulations du nez , : avec la pulpe du puce de la main droite, elle appuie fortement sur l’arête du nez et remonte au dessus du front jusqu’à la chevelure , puis toujours fermement, elle surligne les , sourcils de l’intérieur vers l’extérieur, puis la région sous orbitaire au niveau du pli de la joue. Enfin, elle saisit le bout du nez entre deux doigts et le reserre en remontant. L’enfant se débat et gémit doucement. La grand mère , fait semblant de prendre sa défense , : - Laisse le maintenant , ! On plaisante , : - Continue à me photographier l’enfant , ! 080414Doumebebenouveaune03/04/05/07/10/11 Le massage ferme de l’arête du nez se prolonge, du bas vers le haut. Une femme précise , : - Il faut à chaque fois bien lui masser le nez. Une autre , : - Masse le nez en descendant, on lui fait encore des photos , ! L’enfant s’agite et pleure plus fort. Micoumbi Zita, "Bébé" tend la main droite vers la mère de l’enfant assise sur le lit à sa droite et précise , : - Verse moi un peu d’eau, parce que la tête, on ne l’essuye pas avec du parfum. Mais en attendant elle essuye le visage avec le gant de toilette sec, imbibé de parfum. Intempestivement, une femme suggère à la mère , : - Viens lui donner le sein , ! - Non , ! dit une autre. Il faut bien lui appuyer le nez. Et l’affinement du nez à deux doigts est repris. Finalement un peu d’eau est versée sur le gant et Micoumbi Zita, "Bébé" place l’enfant sur ses genoux, en lui soutenant la tête avec la main droite qui tient le gant humide, qu’elle passe plusieurs fois sur la chevelure dans un mouvement enveloppant du crâne, d’arrière en avant. - À chaque fois que tu lui essuyes la tête, il faut bien la soulever. - Oui , ! C’est comme ça , ! En fait il ne s’agit pas d’un essuyage de la chevelure, mais un très fort massage du crane visant à lui donner une forme ronde. Une des femmes interpelle le père de l’enfant qui reste dehors , : - Toi le père de l’enfant, viens , ! Il y a ton enfant qui pleure. C’est en fait une provocation, car ce n’est pas son rôle d’intervenir et il s’agit plus de signifier un mécontentement de la personne qui habite l’enfant que de pleurs propres au bébé. Par ailleurs, le premier contact entre le père et son nouveau né, n’est pas anodin, car le père est dangereux pour la santé du nouveau né s’il a eu, , des rapports sexuels avec une autre femme que la mère. La souillure ainsi acquise risque de contaminer l’enfant et de le faire tomber malade. Le massage vigoureux de la tête est répété. Puis le gant de toilette est mis de côté et le massage se poursuit longuement à main nue, mouillée d’eau, le bébé réagissant de plus en plus par des pleurs et une agitation corporelle. - Son nez aujourd’hui , ! Le massage est revenu sur l’arête du nez, le dessus et le dessous des orbites, et enin la lèvre supérieure, d’un mouvement vertical de la base du nez à la bouche. Les mouvements de massage du nez se font plus doux, presque des caresses. Le bébé baille , et une des femmes parle en son nom , : - Laissez moi me reposer , ! Quand cela s’arrête le bébé pousse un pleur. En son nom, il est dit , : - Vous m’avez trop bousculé , ! Micoumbi Zita, "Bébé" couche le bébé en travers de ses genoux et entreprend de lui dérouler la bande « , Velpeau , » qui lui enserre le ventre, tâchée de sang au niveau de l’ombilic. Une des femmes se saisit de la main gauche de l’enfant qui gêne le déroulage de la bande. La mère du bébé lui immobilise doucement les jambes. Au moment où la compresse apparaît, Micoumbi Zita, "Bébé", dit , : - Maman , ! Viens soigner le nombril de l’enfant. Les femmes s’interrogent , : - On va soigner (le nombril) avec quoi , ? - Avec quoi vous avez noué le cordon de l’enfant , ? - Avec de l’alcool, le fil noir. - Qui a coupé le cordon de l’enfant , ? - C’’est Inanga, la sage-femme. Du coup, la solution est trouvée , : - Inanga , ! Viens soigner , ! La mère de l’enfant s’est levée du lit où elle était assise pour chercher couche et vêtements dans les piles d’affaire posées derrière le lit sur une table. La grand mère étonné de l’usage de l’alcool , : - Est ce qu’on peut verser de l’alcool sur le nombril , ? Micoumbi Zita, "Bébé" tend vainement une compresse propre pour qu’on l’imbibe d’alcool. La discussion se poursuit , : - Non , ! L’alcool fait durcir le cordon. - Non , ! Prenez de l’huile de palme , ! Au même moment, la sage femme sollicitée pour les soins du cordon, vient s’asseoir sur le lit à la tête de l’enfant. - Oui , ! Prenez de l’huile de palme. - Non, versez un peu d’alcool, avant l’huile de palme. La même voix, à la cantonade , : - Apportez moi de l’huile de palme , ! Une autre voix appuie , : - On demande l’huile de palme , ! Tandis qu’une compresse est imbibée d’alcool, une voix contredit , : Ne mettez pas l’alcool, ça (la plaie) , ne va pas finir. - Non , ! ça va finir , ! Observant le versement d’alcool sur la compresse, Micoumbi Zita, "Bébé" plaisante , : - Tu veux finir la bouteille , ! Les plis inguinaux, le pourtour du pansement dur l’ombilic, puis le pourtour des testicules sont essuyés avec la compresse, tandis que la sage femme tient les jambes du bébé écartées. Une voix à l’extérieur , : - Maman , ! Demande aux enfants d’aller chercher de l’huile de palme. On répod , : - L’enfant est parti en chercher. Micoumbi Zita, "Bébé" à , l’enfant qui s’agite doucement , : - Attends d’abord papa , ! Des jeunes filles observant la scène de l’extérieur par la fenêtre et demandent , : - On a déjà soigné le nombril , ? - Non. La sage femme, très proche de la tête de l’enfant lui sourit, lui parle à voix basse. On attend l’huile de palme. Une des grands mères , récrimine rituellement : - Je suis en train de souffrir avec mon petit fils, je ne sais pas ce qu’il fera demain pour moi. En attendant, Micoumbi Zita, "Bébé" dispose culotte et couche à plat sur le lit à sa droite. La grand mère s’impatiente , et sort de la pièce : - Qui est parti chercher l’huile de palme , ? Pendant ce temps la sage femme masse doucement le front de l’enfant d’un mouvement symétrique et régulier, , des deux mains de l’intérieur vers l’extérieur en prenant appui sur la pulpe de la deuxième phalange de ses pouces. La grand mère, un peu essouflée revient et donne à la sage femme un gobelet à anse en plastique contenant de l’huile de palme, qu’elle a vraisemblablement été chercher chez elle , : - Voilà l’huile de palme. La sage femme soulève un coin de la compresse du pansement ombilical. Les recommandations fusent , : - Doucement , ! Parce que le sang coule encore , ! - Non , ! Attrape la compresse comme ça , ! Tandis que Micoumbi Zita, "Bébé" tient la compresse relevée, la sage femme trempe son index droit dans le gobelet et décolle le cordon de la compresse en le tamponnant d’huile rouge, sous le regard attentif de la mère du bébé assise sur le bord du lit à côté de Micoumbi Zita, "Bébé" Celle ci demande , : - On ne change pas la compresse , ? La sage femme finit de décoller la compresse faisant apparaître un volumineux cordon frais avec des poches de liquide. - Doucement , ! Doucement , ! Ce temps de contact avec la chair vive de l’enfant, que Micoumbi Zita, "Bébé" a évité, est chargé d’émotion et la maman du bébé observe attentivement, le visage expressif, alors qu’elle n’exprimait pas grand chose dans le temps précédent des massages vigoureux. Elle passe une compresse propre, tandis que la sage femme continue à enduire le cordon d’huile de palme. À la vue de petite érection du pénis de l’enfant , : Regardez , ! Ce que l’enfant est en train de faire avec … La grand mère, soutenue par d’autres voix « , insulte , » l’enfant, exprimant l’émotion collective : - Un vilain comme ça , ! - Oui, un vilain comme ça , ! La sage femme , à la mère : - Mets le parfum (de l’alcool) sur la compresse , ! L’enfant, toujours couché sur le dos, s’agite , remuant les mains. La grand mère , : - Enanga , !Tu vois les gestes de l’enfant , !? La sage femme manipule le cordon pour l’envelopper de la compresse. La grand mère, soutenant son amie sage femme dans cette opération jugée délicate : - Enanga , ! Nous sommes avec toi , ! Micoumbi Zita, "Bébé", très amusée, ,  , qui trouve que sa mère en rajoute , : - Eeeh , ! Maman , ! Toi aussi , ! La grand mère parlant au nom du bébé , : le bébé rit en disant , : - Eh , ! Maman , ! La sage femme qui a finit de disposer la compresse, lache le bébé qui fait un mouvement réflexe d’écartemtn des bras et des jambes. La grand mère , tout en saisissant les jambes pour les tenir écartées : - Rattrapez l’enfant , ! - Redressez l’enfant. - Attrapez l’enfant , ! La caméra, qui prend du champs, montre les assistants en cercle, dont une autre grand mère et les frères et sœur du bébé, tès attentifs. Le bébé est soutenu en l’air par la sage femme au niveau des fesses et de la nuque, tandis que Micoumbi Zita, "Bébé", et la grand mère se coordonnent pour enrouler la bande autour du ventre, maintenant la compresse en place. À l’extérieur une femme appelle une fillette qui assiste à la toilette , : - Lauricia , ! Viens , ! On va au bain, à l’Ogooue , ! La grand mère à propos du bébé qui a agrippé sa main, donant sens à ses réactions, lui prêtant toujours une volonté, , révélatrice de la personne qui investit le bébé : - Regardez , ! Il m’attrape la main , ! Il croit que c’est le sein , ! La bande finit d’être fixée. La grand mère , : - Attends, mon mari , ! « , Mon mari , », ce peut être le grand père décédé, ou le terme d’adresse affectueux et ludique d’une grand mère avec son petit fils. - Couchez le maintenant dit l’une. Faîtes le dormir dit l’autre. Micoumbi Zita, "Bébé" se saisit du flacon de talc posé derrière elle sur le lit et saupoudre abondamment la couche jetable posée sur une culotte plastique ouverte, disposées à sa droite sur le lit. La grand mère anticipe l’action , : - On va le (bébé) déposer là (sur la couche) , ! Micoumbi Zita, "Bébé" saupoudre de talc le pubis du bébé, puis l’étale sur le pénis et les testicules , : - N’abusez pas de la poudre , ! Sinon, il (le bébé) va noircir , ! Elle tend la main à la mère du bébé qui lui verse une nouvelle dose de talc qu’elle étale autour du cou, sous le menton, sous les aisselles. - C’est à toi (Micoumbi Zita, "Bébé") de mettre la poudre et de l’habiller. - Frotte (bien) la poudre sous les aisselles. - Là , ! C’est bien , ! - Regardez , ! Comment elle dispose l’enfant , ! dit la grand mère quant Micoumbi Zita, "Bébé" pose l’enfant sur la couche en le déplaçant, une main dans le dos et la nuque, l’autre tenant un pied. Au moment où le bébé est posé sur le dos, ses bras sont saisis de tremblements, la main droite à proximité de la bouche qui s’agite elle aussi. La sage femme écarte la main de la bouche et la grand mère , s’exclame , : - La fraîcheur , ! Tandis que l’enfant est langé, la couche dans un pochon de plastique ensuite fixé par une bande nouée, la grand mère s’adressant à une grande sœur du bébé qui observe attentivement , : - Regardez l’enfant , ! Tout ce qu'il fait, on va bien le voir (dans la vidéo) ! Le papa du bébé intervient de façon qui semble décalée , : - Massez lui encore le nez , ! - Nettoyez le jusqu’aux oreilles , ! dit il, alors que la toilette est finie et que Micoumbi Zita, "Bébé" prépare une tunique que l’on ferme par derrière, le bébé langé reposant sur le lit. La grand mère , au père, qui est très joli garçon : - Toi le père, tu n’es pas beau , ! Et l’enfant est sorti vilain , ! Elle commente , : - Regardez comment elle habille l’enfant , ! Au vu des tremblements des bras , : - Regardez comment l’enfant tremble , ! La grande sœur du bébé, debout juste derrière la caméra et qui se rapproche petit à petit du lit et de sa mère s’adresse à son autre petit frère , : Esaïe , ! Viens voir le bébé , ! Par dessus le sous vêtement, Micoumbi Zita, "Bébé" lui enfile un vêtement avec manches et jambes d’une seule pièce, après avoir hésité sur la façon de l’enfiler , : - Les fleurs , ? C’est le devant ou le derrière du vêtement , ? La caméra sort de la chambre et retrouve dans la pièce de séjour les deux grands mères et le père, assis près de la fenêtre. Alain Epelboin (AE) au père , : - Le papa, il est content , ? Que dit le père , ? Il ne dit rien mais son sourire heureux répond à la question. AE: - Alors tu vas aller chercher les feuilles , ? Ou bien , ? La question d’AE s’appuie sur la croyance locale rapportée en ces termes par Jean Blaise Matzanga : - Quand tu sors une femme dehors, et que ta femme est en grossesse, le jour qu'elle accouche, avant d'entrer dans la chambre, tu pars frotter des feuilles avec les mains, tu mets à la figure. Et tu les jettes à la poubelle ! Tu peux déjà toucher l'enfant ! Quand tu le prends sur tes genoux, il faut qu'il pisse sur toi. Comme ça, l'enfant ne tombera pas malade ! Et le père, Ombanda Love, justement a une copine. Le père , : - Les feuilles , ?! AE , : - Avant de toucher le bébé. Qu’est ce que tu vas faire , ? Le père , embarassé : - Ah , ! Moi, je ne connais pas … Ce sont des … Il ne finit pas sa phrase sans que l’on sache s’il veut dire qu’il partage pas ces croyances ou s’il n’a pas eu de rapports sexuels extraconjugaux durant la grossesse. Les femmes s’en mêlent. Ombanda Love , : - Non, ça, ce sont des histoires, moi je peux toucher , l’enfant ! J’ai fait quoi , ? Les femmes , : - Oooh , ! AE , : - Il peut toucher , ? La grand mère paternelle , : - Il peut toucher , ! Le père , : - Pas de problème , ! Je peux toucher l’enfant , ! J’ai fais quoi , ? Je suis là dans le village et il y a quoi , ? La grand mère paternelle , : - ça c’est pour avant , ! La caméra revient dans la chambre ou « , Bébé , » finit le boutonnage du vêtement de l’enfant, tout tranquille. La grand mère maternelle , : - Les enfants , ! Fichez le camp de la chambre de votre mère. Les enfants , ! Ici, c’est pas chez vous , ! Le frère du nouveau né apporte un objet à sa mère, toujours assise au pied du lit à distance du bébé. Étonné que sa mère ne touche pas le bébé, et certainement désireux de le faire, il lui dit , : - Maman , ! Prends le bébé. On entend par derrière le père qui rentre dans la chambre , : - Je peux toucher l’enfant … Il s’approche doucement du bébé couché sur le dos sur le lit et lui effleure avec la main droite l’épaule au travers du vêtement, puis la joue et le nez. A ce moment, l’habillage est terminé, « , Bébé , » se lève range les vêtements, et lui met une couche dans la main. La maman se saisit alors du bébé, le posant sur ses jambes et le père en profite pour s’asseoir à côté de son épouse. À ce moment, une voix d’homme interpelle AE , : - Vous faites des photos de mon enfant (classificatoire). Maintenant, vous allez donner ça quand , ? AE , : - Au retour (de la collègue). Le père du bébé s’exclaffe et continue de caresser légèrement le nez et les joues du bébé, aux mêmes places que celles où les vigoureux massages ont été appliqués précédemment.  , La mère du bébé demande à AE si c’est fini, se lève et sort avec le bébé dans les mains, suivie de son mari et des enfants.  , Cette toilette, dans un milieu culturel mixte est intéressante en raison du modèle de technique de façonnage du corps utilisé, avec un massage énergique du nez, du visage et de la tête, une toilette à sec. L’interpellation du père quant à d’éventuels rapports extraconjugaux et à la nécessité d’un rituel réparateur pour éviter de rendre l’enfant malade donne à voir le caractère particulier de cette première rencontre entre un père et son nouveau né. Jean Blaise Matzanga à propos des ruptures d'interdits sexuels par le père durant la grossesse et des risques pour la santé du bébé : , <, br>, - Quand tu sors (as des relations sexuelles) une femme dehors, et que ta femme est en grossesse, le jour qu'elle accouche, avant d'entrer dans la chambre, tu pars frotter des feuilles avec les mains, tu mets à la figure. Et tu les jettes à la poubelle ! Tu peux déjà toucher l'enfant ! Quand tu le prends sur tes genoux, il faut qu'il pisse sur toi. Comme çà, l'enfant ne tombera pas malade !  , Mots-clés libres : enfants,Doumé,Adouma,Awanji,gant,parfum,eau,huile de palme,façonnage,tête,couche,Ogooue-Lele,ombilic,vêtement,nouveau né,nez,père,Gabon,toilette,pansement,tante,talc,grand mère,mère | TECHNIQUE Type : image en mouvement Format : video/x-flv Source(s) : rtmpt://fms2.cerimes.fr:80/vod/smm/chronique.des.pygm.es.babongo.avril.mai.2008.gabon.fa.onnage.da.un.nouveau.n.qui.na.a.pas.urin.sur.son.p.re_15051/2008_gabon.chrobabongo06toilet.m4v | ||
Entrepôt d'origine : Canal-u.fr Identifiant : oai:canal-u.fr:15051 Type de ressource : Ressource documentaire |
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Ressource pédagogique
Chronique des Pygmées Babongo, avril - mai 2008 (Gabon) : façonnage d’un nouveau-né qui n’a pas uriné sur son père (en ) | |||||||||
Identifiant de la fiche : 15051 Schéma de la métadonnée : LOMv1.0, LOMFRv1.0 Droits : libre de droits, gratuit Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs. Auteur(s) : EPELBOIN ALAIN 14-04-2008 Description : ACTEURS Le nouveau-né de quelques heures, encore sans nom Tsingi Merline, l'accouchée Inanga Pauline, la sage femme aux 43 naissances Micoumbi Zita, "Bébé", la soigneuse, soeur de l'accouchée Moghoussi Martine, la grand mère maternelle de l'accouchée Lisoumbou Antoinette, la mère du papa Ombanda Mignon, le grand frère du nouveau-né Mongala Hélène, soeur de la grand mère maternelle Sylvie Moghini, la mère de l'accouchée & Ombanda Love, le père TRADUCTION DE L'ADOUMA Ombanda Love Nanda Juriel CAMÉRA-AUTEUR-RÉALISATEUR Alain Epelboin ASSISTANT Jean Blaise Matzanga, "Makunza" DESCRIPTION-TRANSCRIPTION <p>Pendant la nuit du quartier Mabouli de Doumé, Tingi Merline a accouché sans difficultés d’un bébé de sexe masculin. La mère de l’accouchée est accueillie par les enfants. Dans la chambre, Micoumbi Zita, "Bébé", la soigneuse, soeur de l'accouchée et tante maternelle du nouveau-né, sous le contrôle des femmes et le regard des frères et sœurs du bébé effectue, sans dire un mot, la première toilette avec un gant de toilette imbibé de parfum. Les commentaires et plaisanteries des femmes, grand mères, arrière grand mères et tantes fusent : - C'est son "grand père" qui entre ! dit l’une des femmes sans que l’on sache s’il s’agit d’une plaisanterie sur Alain Epelboin et sa caméra ou si on veut indiquer que l’enfant est la réincarnation du grand père paternel récemment décédé. L’enfant pleurniche et son pleur est interprété comme l’expression de son mécontentement: - Non ! L'enfant dit de le laisser tranquille ! Pour l’apaiser, la grand mère l’honore en le traitant comme son mari décédé : - Attends mon "mari", j'ai fini. Eeeh ! C’est Dya, son grand père qui est revenu dans le ventre de ma fille ! On corrige l’exécution de la tâche : - Eh ! C’est pas comme ça ! Fais la toilette tranquillement ! En plus de la caméra, Sylvie Le Bomin prend des photos au flash, ce qui fait dire que : - Ce vilain là, a de la chance avec toutes ces photos. Les comportements, mouvements de l’enfant sont considérés comme des actions volontaires signifiantes : - L’enfant se plie ! dit-on quand, tourné sur le côté, il remonte ses genoux vers le ventre. On surveille attentivement la réalisation de la toilette : - Après, tu le tournes de l’autre côté. Il continue à pleurer, avec sa femme qui l’essuye ! - Toi qui ‘essuye, tu me voles tous mes maris ! L’essuyage au gant sec parfumé étant terminée, Micoumbi Zita, "Bébé" entreprend les manipulations du nez : avec la pulpe du puce de la main droite, elle appuie fortement sur l’arête du nez et remonte au dessus du front jusqu’à la chevelure ; puis toujours fermement, elle surligne les sourcils de l’intérieur vers l’extérieur, puis la région sous orbitaire au niveau du pli de la joue. Enfin, elle saisit le bout du nez entre deux doigts et le reserre en remontant. L’enfant se débat et gémit doucement. La grand mère fait semblant de prendre sa défense : - Laisse le maintenant ! On plaisante : - Continue à me photographier l’enfant ! 080414Doumebebenouveaune03/04/05/07/10/11 Le massage ferme de l’arête du nez se prolonge, du bas vers le haut. Une femme précise : - Il faut à chaque fois bien lui masser le nez. Une autre : - Masse le nez en descendant, on lui fait encore des photos ! L’enfant s’agite et pleure plus fort. Micoumbi Zita, "Bébé" tend la main droite vers la mère de l’enfant assise sur le lit à sa droite et précise : - Verse moi un peu d’eau, parce que la tête, on ne l’essuye pas avec du parfum. Mais en attendant elle essuye le visage avec le gant de toilette sec, imbibé de parfum. Intempestivement, une femme suggère à la mère : - Viens lui donner le sein ! - Non ! dit une autre. Il faut bien lui appuyer le nez. Et l’affinement du nez à deux doigts est repris. Finalement un peu d’eau est versée sur le gant et Micoumbi Zita, "Bébé" place l’enfant sur ses genoux, en lui soutenant la tête avec la main droite qui tient le gant humide, qu’elle passe plusieurs fois sur la chevelure dans un mouvement enveloppant du crâne, d’arrière en avant. - À chaque fois que tu lui essuyes la tête, il faut bien la soulever. - Oui ! C’est comme ça ! En fait il ne s’agit pas d’un essuyage de la chevelure, mais un très fort massage du crane visant à lui donner une forme ronde. Une des femmes interpelle le père de l’enfant qui reste dehors : - Toi le père de l’enfant, viens ! Il y a ton enfant qui pleure. C’est en fait une provocation, car ce n’est pas son rôle d’intervenir et il s’agit plus de signifier un mécontentement de la personne qui habite l’enfant que de pleurs propres au bébé. Par ailleurs, le premier contact entre le père et son nouveau né, n’est pas anodin, car le père est dangereux pour la santé du nouveau né s’il a eu, des rapports sexuels avec une autre femme que la mère. La souillure ainsi acquise risque de contaminer l’enfant et de le faire tomber malade. Le massage vigoureux de la tête est répété. Puis le gant de toilette est mis de côté et le massage se poursuit longuement à main nue, mouillée d’eau, le bébé réagissant de plus en plus par des pleurs et une agitation corporelle. - Son nez aujourd’hui ! Le massage est revenu sur l’arête du nez, le dessus et le dessous des orbites, et enin la lèvre supérieure, d’un mouvement vertical de la base du nez à la bouche. Les mouvements de massage du nez se font plus doux, presque des caresses. Le bébé baille et une des femmes parle en son nom : - Laissez moi me reposer ! Quand cela s’arrête le bébé pousse un pleur. En son nom, il est dit : - Vous m’avez trop bousculé ! Micoumbi Zita, "Bébé" couche le bébé en travers de ses genoux et entreprend de lui dérouler la bande « Velpeau » qui lui enserre le ventre, tâchée de sang au niveau de l’ombilic. Une des femmes se saisit de la main gauche de l’enfant qui gêne le déroulage de la bande. La mère du bébé lui immobilise doucement les jambes. Au moment où la compresse apparaît, Micoumbi Zita, "Bébé", dit : - Maman ! Viens soigner le nombril de l’enfant. Les femmes s’interrogent : - On va soigner (le nombril) avec quoi ? - Avec quoi vous avez noué le cordon de l’enfant ? - Avec de l’alcool, le fil noir. - Qui a coupé le cordon de l’enfant ? - C’’est Inanga, la sage-femme. Du coup, la solution est trouvée : - Inanga ! Viens soigner ! La mère de l’enfant s’est levée du lit où elle était assise pour chercher couche et vêtements dans les piles d’affaire posées derrière le lit sur une table. La grand mère étonné de l’usage de l’alcool : - Est ce qu’on peut verser de l’alcool sur le nombril ? Micoumbi Zita, "Bébé" tend vainement une compresse propre pour qu’on l’imbibe d’alcool. La discussion se poursuit : - Non ! L’alcool fait durcir le cordon. - Non ! Prenez de l’huile de palme ! Au même moment, la sage femme sollicitée pour les soins du cordon, vient s’asseoir sur le lit à la tête de l’enfant. - Oui ! Prenez de l’huile de palme. - Non, versez un peu d’alcool, avant l’huile de palme. La même voix, à la cantonade : - Apportez moi de l’huile de palme ! Une autre voix appuie : - On demande l’huile de palme ! Tandis qu’une compresse est imbibée d’alcool, une voix contredit : Ne mettez pas l’alcool, ça (la plaie) ne va pas finir. - Non ! ça va finir ! Observant le versement d’alcool sur la compresse, Micoumbi Zita, "Bébé" plaisante : - Tu veux finir la bouteille ! Les plis inguinaux, le pourtour du pansement dur l’ombilic, puis le pourtour des testicules sont essuyés avec la compresse, tandis que la sage femme tient les jambes du bébé écartées. Une voix à l’extérieur : - Maman ! Demande aux enfants d’aller chercher de l’huile de palme. On répod : - L’enfant est parti en chercher. Micoumbi Zita, "Bébé" à l’enfant qui s’agite doucement : - Attends d’abord papa ! Des jeunes filles observant la scène de l’extérieur par la fenêtre et demandent : - On a déjà soigné le nombril ? - Non. La sage femme, très proche de la tête de l’enfant lui sourit, lui parle à voix basse. On attend l’huile de palme. Une des grands mères récrimine rituellement : - Je suis en train de souffrir avec mon petit fils, je ne sais pas ce qu’il fera demain pour moi. En attendant, Micoumbi Zita, "Bébé" dispose culotte et couche à plat sur le lit à sa droite. La grand mère s’impatiente et sort de la pièce : - Qui est parti chercher l’huile de palme ? Pendant ce temps la sage femme masse doucement le front de l’enfant d’un mouvement symétrique et régulier, des deux mains de l’intérieur vers l’extérieur en prenant appui sur la pulpe de la deuxième phalange de ses pouces. La grand mère, un peu essouflée revient et donne à la sage femme un gobelet à anse en plastique contenant de l’huile de palme, qu’elle a vraisemblablement été chercher chez elle : - Voilà l’huile de palme. La sage femme soulève un coin de la compresse du pansement ombilical. Les recommandations fusent : - Doucement ! Parce que le sang coule encore ! - Non ! Attrape la compresse comme ça ! Tandis que Micoumbi Zita, "Bébé" tient la compresse relevée, la sage femme trempe son index droit dans le gobelet et décolle le cordon de la compresse en le tamponnant d’huile rouge, sous le regard attentif de la mère du bébé assise sur le bord du lit à côté de Micoumbi Zita, "Bébé" Celle ci demande : - On ne change pas la compresse ? La sage femme finit de décoller la compresse faisant apparaître un volumineux cordon frais avec des poches de liquide. - Doucement ! Doucement ! Ce temps de contact avec la chair vive de l’enfant, que Micoumbi Zita, "Bébé" a évité, est chargé d’émotion et la maman du bébé observe attentivement, le visage expressif, alors qu’elle n’exprimait pas grand chose dans le temps précédent des massages vigoureux. Elle passe une compresse propre, tandis que la sage femme continue à enduire le cordon d’huile de palme. À la vue de petite érection du pénis de l’enfant : Regardez ! Ce que l’enfant est en train de faire avec … La grand mère, soutenue par d’autres voix « insulte » l’enfant, exprimant l’émotion collective : - Un vilain comme ça ! - Oui, un vilain comme ça ! La sage femme à la mère : - Mets le parfum (de l’alcool) sur la compresse ! L’enfant, toujours couché sur le dos, s’agite remuant les mains. La grand mère : - Enanga !Tu vois les gestes de l’enfant !? La sage femme manipule le cordon pour l’envelopper de la compresse. La grand mère, soutenant son amie sage femme dans cette opération jugée délicate : - Enanga ! Nous sommes avec toi ! Micoumbi Zita, "Bébé", très amusée, qui trouve que sa mère en rajoute : - Eeeh ! Maman ! Toi aussi ! La grand mère parlant au nom du bébé : le bébé rit en disant : - Eh ! Maman ! La sage femme qui a finit de disposer la compresse, lache le bébé qui fait un mouvement réflexe d’écartemtn des bras et des jambes. La grand mère tout en saisissant les jambes pour les tenir écartées : - Rattrapez l’enfant ! - Redressez l’enfant. - Attrapez l’enfant ! La caméra, qui prend du champs, montre les assistants en cercle, dont une autre grand mère et les frères et sœur du bébé, tès attentifs. Le bébé est soutenu en l’air par la sage femme au niveau des fesses et de la nuque, tandis que Micoumbi Zita, "Bébé", et la grand mère se coordonnent pour enrouler la bande autour du ventre, maintenant la compresse en place. À l’extérieur une femme appelle une fillette qui assiste à la toilette : - Lauricia ! Viens ! On va au bain, à l’Ogooue ! La grand mère à propos du bébé qui a agrippé sa main, donant sens à ses réactions, lui prêtant toujours une volonté, révélatrice de la personne qui investit le bébé : - Regardez ! Il m’attrape la main ! Il croit que c’est le sein ! La bande finit d’être fixée. La grand mère : - Attends, mon mari ! « Mon mari », ce peut être le grand père décédé, ou le terme d’adresse affectueux et ludique d’une grand mère avec son petit fils. - Couchez le maintenant dit l’une. Faîtes le dormir dit l’autre. Micoumbi Zita, "Bébé" se saisit du flacon de talc posé derrière elle sur le lit et saupoudre abondamment la couche jetable posée sur une culotte plastique ouverte, disposées à sa droite sur le lit. La grand mère anticipe l’action : - On va le (bébé) déposer là (sur la couche) ! Micoumbi Zita, "Bébé" saupoudre de talc le pubis du bébé, puis l’étale sur le pénis et les testicules : - N’abusez pas de la poudre ! Sinon, il (le bébé) va noircir ! Elle tend la main à la mère du bébé qui lui verse une nouvelle dose de talc qu’elle étale autour du cou, sous le menton, sous les aisselles. - C’est à toi (Micoumbi Zita, "Bébé") de mettre la poudre et de l’habiller. - Frotte (bien) la poudre sous les aisselles. - Là ! C’est bien ! - Regardez ! Comment elle dispose l’enfant ! dit la grand mère quant Micoumbi Zita, "Bébé" pose l’enfant sur la couche en le déplaçant, une main dans le dos et la nuque, l’autre tenant un pied. Au moment où le bébé est posé sur le dos, ses bras sont saisis de tremblements, la main droite à proximité de la bouche qui s’agite elle aussi. La sage femme écarte la main de la bouche et la grand mère s’exclame : - La fraîcheur ! Tandis que l’enfant est langé, la couche dans un pochon de plastique ensuite fixé par une bande nouée, la grand mère s’adressant à une grande sœur du bébé qui observe attentivement : - Regardez l’enfant ! Tout ce qu'il fait, on va bien le voir (dans la vidéo) ! Le papa du bébé intervient de façon qui semble décalée : - Massez lui encore le nez ! - Nettoyez le jusqu’aux oreilles ! dit il, alors que la toilette est finie et que Micoumbi Zita, "Bébé" prépare une tunique que l’on ferme par derrière, le bébé langé reposant sur le lit. La grand mère au père, qui est très joli garçon : - Toi le père, tu n’es pas beau ! Et l’enfant est sorti vilain ! Elle commente : - Regardez comment elle habille l’enfant ! Au vu des tremblements des bras : - Regardez comment l’enfant tremble ! La grande sœur du bébé, debout juste derrière la caméra et qui se rapproche petit à petit du lit et de sa mère s’adresse à son autre petit frère : Esaïe ! Viens voir le bébé ! Par dessus le sous vêtement, Micoumbi Zita, "Bébé" lui enfile un vêtement avec manches et jambes d’une seule pièce, après avoir hésité sur la façon de l’enfiler : - Les fleurs ? C’est le devant ou le derrière du vêtement ? La caméra sort de la chambre et retrouve dans la pièce de séjour les deux grands mères et le père, assis près de la fenêtre. Alain Epelboin (AE) au père : - Le papa, il est content ? Que dit le père ? Il ne dit rien mais son sourire heureux répond à la question. AE: - Alors tu vas aller chercher les feuilles ? Ou bien ? La question d’AE s’appuie sur la croyance locale rapportée en ces termes par Jean Blaise Matzanga : - Quand tu sors une femme dehors, et que ta femme est en grossesse, le jour qu'elle accouche, avant d'entrer dans la chambre, tu pars frotter des feuilles avec les mains, tu mets à la figure. Et tu les jettes à la poubelle ! Tu peux déjà toucher l'enfant ! Quand tu le prends sur tes genoux, il faut qu'il pisse sur toi. Comme ça, l'enfant ne tombera pas malade ! Et le père, Ombanda Love, justement a une copine. Le père : - Les feuilles ?! AE : - Avant de toucher le bébé. Qu’est ce que tu vas faire ? Le père embarassé : - Ah ! Moi, je ne connais pas … Ce sont des … Il ne finit pas sa phrase sans que l’on sache s’il veut dire qu’il partage pas ces croyances ou s’il n’a pas eu de rapports sexuels extraconjugaux durant la grossesse. Les femmes s’en mêlent. Ombanda Love : - Non, ça, ce sont des histoires, moi je peux toucher l’enfant ! J’ai fait quoi ? Les femmes : - Oooh ! AE : - Il peut toucher ? La grand mère paternelle : - Il peut toucher ! Le père : - Pas de problème ! Je peux toucher l’enfant ! J’ai fais quoi ? Je suis là dans le village et il y a quoi ? La grand mère paternelle : - ça c’est pour avant ! La caméra revient dans la chambre ou « Bébé » finit le boutonnage du vêtement de l’enfant, tout tranquille. La grand mère maternelle : - Les enfants ! Fichez le camp de la chambre de votre mère. Les enfants ! Ici, c’est pas chez vous ! Le frère du nouveau né apporte un objet à sa mère, toujours assise au pied du lit à distance du bébé. Étonné que sa mère ne touche pas le bébé, et certainement désireux de le faire, il lui dit : - Maman ! Prends le bébé. On entend par derrière le père qui rentre dans la chambre : - Je peux toucher l’enfant … Il s’approche doucement du bébé couché sur le dos sur le lit et lui effleure avec la main droite l’épaule au travers du vêtement, puis la joue et le nez. A ce moment, l’habillage est terminé, « Bébé » se lève range les vêtements, et lui met une couche dans la main. La maman se saisit alors du bébé, le posant sur ses jambes et le père en profite pour s’asseoir à côté de son épouse. À ce moment, une voix d’homme interpelle AE : - Vous faites des photos de mon enfant (classificatoire). Maintenant, vous allez donner ça quand ? AE : - Au retour (de la collègue). Le père du bébé s’exclaffe et continue de caresser légèrement le nez et les joues du bébé, aux mêmes places que celles où les vigoureux massages ont été appliqués précédemment. La mère du bébé demande à AE si c’est fini, se lève et sort avec le bébé dans les mains, suivie de son mari et des enfants. Cette toilette, dans un milieu culturel mixte est intéressante en raison du modèle de technique de façonnage du corps utilisé, avec un massage énergique du nez, du visage et de la tête, une toilette à sec. L’interpellation du père quant à d’éventuels rapports extraconjugaux et à la nécessité d’un rituel réparateur pour éviter de rendre l’enfant malade donne à voir le caractère particulier de cette première rencontre entre un père et son nouveau né. Jean Blaise Matzanga à propos des ruptures d'interdits sexuels par le père durant la grossesse et des risques pour la santé du bébé : <br>- Quand tu sors (as des relations sexuelles) une femme dehors, et que ta femme est en grossesse, le jour qu'elle accouche, avant d'entrer dans la chambre, tu pars frotter des feuilles avec les mains, tu mets à la figure. Et tu les jettes à la poubelle ! Tu peux déjà toucher l'enfant ! Quand tu le prends sur tes genoux, il faut qu'il pisse sur toi. Comme çà, l'enfant ne tombera pas malade ! Mots-clés libres : enfants, Doumé, Adouma, Awanji, gant, parfum, eau, huile de palme, façonnage, tête, couche, Ogooue-Lele, ombilic, vêtement, nouveau né, nez, père, Gabon, toilette, pansement, tante, talc, grand mère, mère
| PEDAGOGIQUE Type pédagogique : cours / présentation Niveau : enseignement supérieur TECHNIQUE Type de contenu : image en mouvement Format : video/x-flv Taille : 150.55 Mo Durée d'exécution : 16 minutes 32 secondes RELATIONS Cette ressource fait partie de : | ||||||||
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