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Ressource documentaire
016 L’Islam médiéval ou le miroir aux identités. Remarques sur une civilisation de la bigarrure (en Français) | |||
Droits : Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs Auteur(s) : LOISEAU Julien, ENS-LSH/SCAM 12-03-2009 Description : Session Grammaire ou choc des civilisations ? Colloque L’Islam et l’Occident à l’époque médiévale. Transmission et diffusion des savoirs. (11, 12, 13 mars 2009) Un peuple, une langue, une religion. Les monades ont quelque chose de rassurant que n’ont pas les organismes complexes. La confusion du monde islamique avec les seuls pays de langue arabe (quand, par exemple, près de 40 % des musulmans d’aujourd’hui vivent dans le monde indien) et la réduction de l’Islam à l’unique champ de la religion musulmane, sont sans doute les deux certitudes les mieux partagées par ceux que l’Islam inquiète et ceux qui entendent le défendre sur le terrain des luttes politiques. Elles ont, pour les uns comme pour les autres, l’utilité de ramener un passé devenu difficilement compréhensible à quelques identités immédiatement saisissables, sans angle ni faille tant elles ont été réifiées par les discours et les luttes qui ont accompagné, au XXe siècle, la sortie des empires.Même le chapitre longtemps consensuel de la coexistence confessionnelle, celui de l’Andalousie de la convivència, a volé en éclat : on n’y voit plus qu’une oppression habillée par le droit ou, à l’inverse, une bienveillance bafouée et depuis détrompée. Aussi l’air du temps ne devait pas non plus épargner l’histoire des idées et de la transmission des savoirs, soumise au jeu de massacre des identités. La transmission de l’héritage grec ne serait ni l’œuvre des musulmans (puisque bon nombre de traducteurs étaient chrétiens), ni l’accomplissement des Arabes (puisque les mêmes étaient issus de la population autochtone de l’Iraq). Le roi est nu et l’Islam médiéval, privé du dernier des atours que l’opinion commune voulait bien encore lui prêter. C’est qu’il nous est devenu difficile aujourd’hui d’admettre qu’une société ait pu faire sa richesse de l’infinie diversité des peuples rassemblés sous sa Loi. Difficile, de comprendre une société qui leur attribuait un génie propre et, partant, des domaines particuliers d’excellence ; où la non-appartenance au groupe dominant (au regard du nombre, de la Loi ou de la culture majoritaire) était une voie d’accès privilégiée à la société politique ; où l’allochtonie était la clé du pouvoir. Jusqu’au XIXe siècle, ce qui donna une unité de civilisation au monde de l’Islam fut sans aucun doute cette complexe machinerie sociale, fondée sur l’ajustement des différences. L’Islam, civilisation de la bigarrure, n’est décidément pas soluble dans l’alternative de l’identité et du métissage.Equipe technique Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Réalisation : Service commun audiovisuel et multimédia Cadre: Mathias Chassagneux, Carine Doléac Son: Xavier Comméat, Encodage-Montage-Diffusion Web : Jean-Claude Troncard Mots-clés libres : civilisation islamique, échange de savoirs, Islam médiéval, moyen âge, orient et occident | TECHNIQUE Type : image en mouvement Format : video/x-flv Source(s) : rtmp://streamer2.cerimes.fr/vod/canalu/videos/groupe_ens_lsh/016_loiseau_1 | ||
Entrepôt d'origine : Canal-U - OAI Archive Identifiant : oai:canal-u.fr:173533 Type de ressource : Ressource documentaire |
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Ressource pédagogique
016 L’Islam médiéval ou le miroir aux identités. Remarques sur une civilisation de la bigarrure (en Français) | |||||||||
Identifiant de la fiche : 173533 Schéma de la métadonnée : LOMv1.0, LOMFRv1.0 Droits : libre de droits, gratuit Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs Auteur(s) : LOISEAU JULIEN Éditeur(s) : ENS-LSH/SCAM 12-03-2009 Description : Session Grammaire ou choc des civilisations ? Colloque L’Islam et l’Occident à l’époque médiévale. Transmission et diffusion des savoirs. (11, 12, 13 mars 2009) Un peuple, une langue, une religion. Les monades ont quelque chose de rassurant que n’ont pas les organismes complexes. La confusion du monde islamique avec les seuls pays de langue arabe (quand, par exemple, près de 40 % des musulmans d’aujourd’hui vivent dans le monde indien) et la réduction de l’Islam à l’unique champ de la religion musulmane, sont sans doute les deux certitudes les mieux partagées par ceux que l’Islam inquiète et ceux qui entendent le défendre sur le terrain des luttes politiques. Elles ont, pour les uns comme pour les autres, l’utilité de ramener un passé devenu difficilement compréhensible à quelques identités immédiatement saisissables, sans angle ni faille tant elles ont été réifiées par les discours et les luttes qui ont accompagné, au XXe siècle, la sortie des empires.Même le chapitre longtemps consensuel de la coexistence confessionnelle, celui de l’Andalousie de la convivència, a volé en éclat : on n’y voit plus qu’une oppression habillée par le droit ou, à l’inverse, une bienveillance bafouée et depuis détrompée. Aussi l’air du temps ne devait pas non plus épargner l’histoire des idées et de la transmission des savoirs, soumise au jeu de massacre des identités. La transmission de l’héritage grec ne serait ni l’œuvre des musulmans (puisque bon nombre de traducteurs étaient chrétiens), ni l’accomplissement des Arabes (puisque les mêmes étaient issus de la population autochtone de l’Iraq). Le roi est nu et l’Islam médiéval, privé du dernier des atours que l’opinion commune voulait bien encore lui prêter. C’est qu’il nous est devenu difficile aujourd’hui d’admettre qu’une société ait pu faire sa richesse de l’infinie diversité des peuples rassemblés sous sa Loi. Difficile, de comprendre une société qui leur attribuait un génie propre et, partant, des domaines particuliers d’excellence ; où la non-appartenance au groupe dominant (au regard du nombre, de la Loi ou de la culture majoritaire) était une voie d’accès privilégiée à la société politique ; où l’allochtonie était la clé du pouvoir. Jusqu’au XIXe siècle, ce qui donna une unité de civilisation au monde de l’Islam fut sans aucun doute cette complexe machinerie sociale, fondée sur l’ajustement des différences. L’Islam, civilisation de la bigarrure, n’est décidément pas soluble dans l’alternative de l’identité et du métissage.Equipe technique Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Réalisation : Service commun audiovisuel et multimédia Cadre: Mathias Chassagneux, Carine Doléac Son: Xavier Comméat, Encodage-Montage-Diffusion Web : Jean-Claude Troncard Mots-clés libres : civilisation islamique, échange de savoirs, Islam médiéval, moyen âge, orient et occident
| PEDAGOGIQUE Type pédagogique : cours / présentation Niveau : enseignement supérieur, autres TECHNIQUE Type de contenu : image en mouvement Format : video/x-flv Taille : 106.45 Mo Durée d'exécution : 33 minutes 20 secondes RELATIONS Cette ressource fait partie de : | ||||||||
Entrepôt d'origine : Canal-U - OAI Archive Identifiant : oai:canal-u.fr:173533 Type de ressource : Ressource pédagogique |
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