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La rupture du contrat de communication
/ 11-06-2014
/ Canal-u.fr
CHARAUDEAU Patrick
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Nous discuterons ici la transgression du contrat de communication
dans des campagnes publicitaires de Benetton. Tout en donnant à ses
affiches l'indice essentiel du domaine de communication publicitaire (le
nom de la marque), elles traitent de sujets qui ne sont pas prévus par
le contrat publicitaire . Celui-ci, en effet, exclut qu'il soit traité
d'événements se produisant dans l'espace public ou mettant en cause la
morale sociale. Or, c'est ce qu'ont fait les campagnes Benetton.
Le problème posé par celles-ci n'est pas qu'elles aient traité de la
guerre en Bosnie, ni du Sida, ni du racisme, c'est qu'elles l'aient fait
dans le cadre d'une publicité commerciale. Autrement dit, ce que l'on
peut reprocher à ces campagnes, c'est d'avoir triché avec les contrats.
Elles se présentent comme une campagne humanitaire qui répond à un
contrat de communication civique : "informer pour faire agir de façon solidaire" , alors que leur finalité répond à une campagne commerciale dont le contrat est de consommation : « séduire pour faire acheter ». Il s'agit donc ici d'une transgression portant sur l'une des composantes du contrat de communication publicitaire,
le propos : au lieu de vanter un bien de consommation, est traitée une
information renvoyant à la vie publique, sociale et politique. Mot(s) clés libre(s) : communication, discours, argumentation, médiatisation, controverse
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La preuve scientifique reste-t-elle toujours insuffisante pour certaines entreprises auxquelles on impute un problème sanitaire ou environnemental ?
/ Canal-u.fr
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Le statut de la preuve scientifique dans le débat public est aujourd'hui âprement discuté. Ce statut est important parce qu'il détermine la fonction des sciences dans notre société.
Par
exemple, les premières preuves scientifiques de l'origine humaine du
réchauffement climatique datent de 1981. Or, elles sont toujours
contestées en dépit du large consensus qui existe dans la communauté
scientifique. Il en est de même au sujet du rôle des néonicotinoïdes
dans la disparition des abeilles, qui est pourtant bien attesté depuis
1995, mais qui reste contesté, notamment par les fabricants de ces
insecticides.
Pour traiter de ces formes de contestations des résultats scientifiques, François Rastier établit un distinguo entre la controverse scientifique et la polémique anti-scientifique. Mot(s) clés libre(s) : complot, argumentation, défiance, doute, controverse
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La notion d'imaginaire dans le cadre de la médiatisation scientifique
/ 11-06-2014
/ Canal-u.fr
CHARAUDEAU Patrick
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La notion d'imaginaire peut être comprise de nombreuses manières.
Il importe de clarifier les différentes conceptions qui ont existé dans
l'histoire et qui coexistent encore aujourd'hui. Elle nous intéresse
ici parce que chaque intervenant d'une controverse conçoit l'objet de
celle-ci au travers d'un certain imaginaire. Mot(s) clés libre(s) : communication, imaginaire, argumentation, médiatisation, controverse
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La controverse scientifique dans la sphère publique
/ 11-06-2014
/ Canal-u.fr
CHARAUDEAU Patrick
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Les médias sont des véhicules de controverses qui
peuvent être provoquées par le pouvoir politique, des lobbies, des
mouvements de la société civile de deux façons :
• en témoignant de ce qui se discute dans divers lieux (réunions, meetings, forums du type « Controverses du progrès »)
• en exposant les controverses (voire en les provoquant)
La controverse sociale médiatisée transforme le chercheur en expert.
L'expert est défini comme spécialiste d'un domaine de pratique
particulier (sport, diplomatie, ...) ou d'une discipline (économie,
psychiatrie, ...).
Le rôle de l'expert est
déterminé par la demande de certaines instances (telles que la justice
ou les médias), qui demande un discours d'examen en fonction d'un
questionnement.
A contrario, la controverse fait souvent passer pour scientifiques des enquêtes journalistiques ou des expertises ponctuelles. Mot(s) clés libre(s) : communication, discours, argumentation, médiatisation, controverse
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L'industrie du déni
/ Canal-u.fr
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Dans certaines
controverses, le statut des données scientifiques est contesté par une
pensée antirationaliste qui considère la science comme une forme de
pensée unique qu'il importerait selon eux de transgresser. Un
exemple quelque peu emblématique est constitué par une thèse de doctorat
d'astrologie soutenue sous l'autorité d'un sociologue connu
mondialement. Cette pensée repose pour l'essentiel sur l'émotionnel et
s'oppose à la pensée rationnelle de la science.
Une industrie du déni s'est mise en place durant les dernières décennies.
On lui donne ce nom car elle vise à dénier leur valeur aux résultats
scientifiques qui vont à l'encontre des intérêts de certaines industries
polluantes, agro-alimentaires, ou encore productrices de tabac ou
d'alcool. Il s'agit de lobbys intervenant dans les médias et auprès des
responsables politiques, de scientifiques et d'historiens recrutés pour
susciter le doute à l'encontre des recherches scientifiques reconnues,
ou encore de linguistes chargés de créer des éléments de langages
permettant de disséminer ce doute dans la population et auprès des
décideurs.
Par exemple, dans les années 90, cette « industrie du doute » est parvenue à faire signer par des chercheurs de renom l'Appel de Heidelberg qui visait à stigmatiser les chercheurs qui alertaient au sujet des causes du réchauffement climatique.
La
finalité de cette industrie du déni est d'empêcher toute régulation au
sujet des produits polluants ou dangereux, tant par la voie législative
que par la voie scientifique. Cette stratégie du déni a pu être
mise à jour à la suite du jugement d'un tribunal américain qui a imposé
au cigarettier Philip Morris de rendre publics des centaines de
milliers d'archives dans lesquelles étaient exposées les méthodes de
cette industrie du déni. On découvre notamment comment ce cigarettier a
recruté un large réseau de scientifiques et d'historiens partout dans le
monde. Ils avaient pour mission de forger une narration des faits qui
serait favorable aux industriels. Mot(s) clés libre(s) : complot, argumentation, défiance, doute, controverse
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Existe-t-il un lexique que l'on retrouve fréquemment dans la pensée conspirationniste ?
/ 11-06-2014
/ Canal-u.fr
DANBLON Emmanuelle
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Nous reprenons de
Danblon et Nicolas (2010, Les rhétoriques de la conspiration. CNRS éditions) quelques éléments d'analyse qui
peuvent aider à repérer des textes porteurs d'une théorie du complot.
Cependant, il serait illusoire de s'imaginer qu'il existe un lexique,
une syntaxe ou un style qui désignerait de façon sûre des textes
complotistes. Mot(s) clés libre(s) : complot, argumentation, défiance, doute, controverse
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Existe-t-il des arguments classiques dans la pensée conspirationniste ?
/ 11-06-2014
/ Canal-u.fr
DANBLON Emmanuelle
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Nous raisonnons très souvent à partir d'indices pour rechercher l'explication de certains faits troublants.
Par
exemple, si le nouveau pot de pâte de chocolat est vide, je peux relier
ce fait troublant avec d'autres faits : (1) mon petit garçon adore le
chocolat, (2) il est rentré de l'école quand le pot était encore rempli,
(3) il n'a pas faim à l'heure du dîner, (4) il a quelques traces de
chocolat sur ses joues... Et il me dit qu'il n'a pas mangé de chocolat.
Cependant, les nombreux indices que j'ai assemblés m'indiquent (5) qu'il
a mangé la pâte de chocolat. J'ai raisonné selon la structure d'un argument convergent :
Au vu des indices (1-4), je tire la conclusion (5).
Cette
structure de raisonnement est très classique, dans mille circonstances :
pour mener une enquête policière, pour établir un diagnostic médical,
pour expliquer la présence d'une tache d'humidité sur un mur, pour
comprendre les raisons d'un échec aux examens...
Souvent,
cette structure de raisonnement se révèle puissante pour nous permettre
de découvrir une explication satisfaisante qui rende compte d'un fait
ou de plusieurs faits troublants. Mais c'est aussi un type d'argument
qui, par sa structure même, peut nous induire en erreur. En effet,
même si tous les indices présents dans les prémisses d'un argument
convergent sont vrais, il reste possible que sa conclusion soit fausse.
Dans notre précédent exemple, il est possible que mon petit garçon dise
vrai, et qu'il n'ait donc pas mangé de chocolat, ou qu'il en ait mangé
un petit peu seulement (et que ce soit son frère ou sa mère qui ait
mangé l'essentiel ou la totalité de la pâte).
Par
cet exemple, nous voyons qu'il est possible de construire un argument
convergent qui conduise à la conclusion qui nous semble la plus
évidente. Il en est de même dans d'innombrables situations.
L'argumentation
complotiste repose souvent sur cette structure argumentative qui est à
la fois très populaire, très utile... et potentiellement fausse. C'est
pourquoi il importe de porter un regard critique sur ce type d'argument convergent.
Cependant, comme nous l'explique Emmanuelle Danblon, il serait
illusoire de penser que le discours complotiste peut être repéré par des
indices linguistiques ou argumentatifs simples. Mot(s) clés libre(s) : complot, argumentation, défiance, doute, controverse
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Exemple de la pensée conspirationniste
/ 11-06-2014
/ Canal-u.fr
DANBLON Emmanuelle
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La défiance qui nous préoccupe ici ne s'oppose pas à une confiance
aveugle comme celle d'un enfant qui dort dans les bras de son père. Rien
ne justifie une confiance aveugle. Cette défiance s'oppose plutôt à un scepticisme raisonnable, à l'analyse critique des thèses qui se confrontent dans les débats de société. Elle s'oppose à un travail d'enquête
sérieux. Et dans certains cas, celui-ci peut mettre à jour des
connivences, des manipulations, des affaires de corruption dans
certains projets technologiques. Ce scepticisme raisonnable est souvent une attitude saine qui nous oblige à penser et à évaluer les arguments des uns et des autres.Exemple présenté : la théorie complotiste selon laquelle le SIDA n'existe pas Mot(s) clés libre(s) : complot, argumentation, défiance, doute, controverse
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Controverse scientifique et controverse sociale à thème scientifique
/ 11-06-2014
/ Canal-u.fr
CHARAUDEAU Patrick
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La vie d'une société est faite d'une multitude de discussions. Parmi elles on distingue les controverses dans lesquelles deux individus ou deux groupes soutiennent des points de vue opposés sur une question donnée. L'enjeu des controverses est de défendre son point de vue, qui peut être une conviction ou un savoir.
Dans la controverse scientifique, les partenaires sont des pairs ; il existe une égalité des statuts. La scène de la controverse est fermée : ce sont des colloques, des échanges dans des revues scientifiques, etc. La finalité est constituée par la défense d'une vérité démonstrative. L'enjeu est la détermination d'un savoir sur un lieu de décidabilité (il est possible de déterminer lequel des savoirs est vrai). Mot(s) clés libre(s) : communication, discours, argumentation, médiatisation, controverse
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Comment peut-on définir une pensée conspirationniste ?
/ 11-06-2014
/ Canal-u.fr
DANBLON Emmanuelle
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Définition d'une pensée conspirationniste par Emmanuelle Danblon Mot(s) clés libre(s) : complot, argumentation, défiance, doute, controverse
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