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Le corps contre. Femmes performers en Italie, de Gina Pane à Chiara Mulas / Margherita Orsino, in Journées d'études "Opera contro. L’œuvre de rupture sur la scène italienne contemporaine, de 1960 à nos jours", organisées, sous la responsabilité scientifique de Margherita Orsino et Antonella Capra, par Il Laboratorio et l'Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts Lettres Langues (IRPALL) de l'Université Toulouse Jean Jaurès, 26-27 mars 2015.
Thématique : Corps à corps : poésie sonore, action, performance.
Dans le contexte socio-politique des années 1960-1970, la « poésie d'action » -terme que Margherita Orsino préfère à celui de "performance" et qu'elle emprunte au poète Serge Pey- est beaucoup plus axée sur le corps qu'auparavant. « C'est un art proche du body art, voire du land art. Le corps, souvent nu, se dresse face aux spectateurs, pour qu'il entre dans une autre dimension, dans un autre rapport, mais il se dresse aussi face au corps social et politique tout entier. (...) Le langage du corps est celui d'une parole niée. (...) La performance, soit-elle ou non accompagnée d'un texte, fait acte de poésie car elle invente son propre langage ; parfois cet acte est muet, c'est un langage du silence du corps qui s'élève. Surtout dans les performances des femmes ». Dans cette communication, Margherita Orsino s'intéresse principalement aux choix esthétiques et poétiques des artistes italiennes féministes engagées et proches de la New Avant-garde et du mouvement de la "poésie concrète", notamment Gina Pane, Marina Abramovic, Ana Mendieta, Ketty La Rocca, Chiara Mulas. Dressant un panorama sur plusieurs décennies, cette communication s'intéresse aussi aux performeuses de la nouvelle génération plus présentes et visibles sur la scène depuis les années 2010 et davantage familiarisées avec l'outil vidéo et les réseaux sociaux -mais plus lointaines de l'art expérimental et conceptuel des années 70- comme Liuba, Francesca Lolli, Manuela Macco. Pour approfondir son propos, Margherita Orsino s'attache plus particulièrement à l'œuvre de Chiara Mulas, une artiste héritière d'une langue, de traditions (sardes) où la femme est la figure centrale ancestrale, de rituels séculaires qu'elle détourne et d'un rapport particulier à la nature.
> Voir aussi la vidéo de la performance de Chiara Mulas en "Hommage à Pier Paolo Pasolini", présentée lors de cette journée d'études.
Mot(s) clés libre(s) : performance artistique (poésie), performance (art), femmes dans les arts du spectacle, art corporel, art en Italie (20e-21e siècles), corps humain (dans l'art)