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C'est une banalité de rappeler que la société est gouvernée actuellement
par le capital et l'internet. Cette mutation a des conséquences sur la
science et sur la diffusion des connaissances : celle-ci est tombée à un
niveau alarmant dans des medias gouvernés par l'audimat et le
sensationnalisme, en particulier à la télévision. La frontière entre le
réel et le virtuel est devenue imprécise, tout reste dominé par la
rapidité et le moindre effort. Les théories du Tout qui ne sont fondées
sur rien sont préférées à des avancées laborieuses mais rigoureuses, le
relativisme prôné par certains sociologues des sciences est devenu la
norme, tout comme la défiance vis à vis des « experts ». En revanche,
telles stars des medias réussissent à se faire prendre pour des génies
scientifiques en publiant des livres pleins d'erreurs, voire en
propageant des théories fantaisistes. Cette situation contribue à
détériorer l'image de la science et des scientifiques, accusés de ne
savoir que défendre leur pré carré et s'opposer à toute avancée
nouvelle. Dans cette conférence, j'essaierai de démontrer la nocivité de
ces pratiques, et de donner des outils permettant de lutter contre elles.
Mais il ne suffit pas de condamner, il faut rechercher pourquoi ces
comportements ont tant de succès. Il est vrai qu'en science, comme dans
les autres branches de la société, la renommée n'est pas forcément
synonyme de qualité. Tel académicien fêté est convaincu de
falsification. On a vu plusieurs annonces spectaculaires qui se sont par
la suite avérées fausses. Certains scientifiques surfent sur la vague
complotante qui s'en prend à la « science officielle », et publient avec
un grand succès des ouvrages plaçant sur le même plan des théories
invalidées avec celles qui sont étayées par un faisceau d'observations.
Car n'oublions pas que la méthode scientifique a fait ses preuves et que
toute théorie fausse, aussi établie soit-elle, finit par être reconnue
comme telle par la science elle-même.
Mot(s) clés libre(s) : cosmologie, méthode scientifique, télévision, scientifiques, Audimat, medias