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Si, pour nous en tenir à la définition
du dictionnaire de Littré, on qualifie de merveille une chose qui cause
de l’admiration et qui, partant, apparaīt extraordinaire, hors des
normes connues, on admettra que ce résultat peut ou pourrait être
obtenu, entre autres, par des talismans, soit, toujours selon le même
auteur, « certaines figures ou caractères gravés sur la pierre ou sur le
métal, auxquels on attribue des relations avec les astres, et des
vertus extraordinaires, suivant la constellation sous laquelle ils ont
été gravés ». Or, ayant maintes fois rencontré la mention de ces objets
de forme et de nature très diverses et peu explicite dans la relation de
voyage (Seyâhat-nâme) d’Evliyâ Çelebî, il nous a semblé
qu’il ne devait pas être inintéressant d’y poursuivre la recherche des
occurrences les plus notables.
Dans l’ensemble du Seyāhat-nāme, nous avons ainsi relevé 42 occurrences significatives des mots tılısm et mutalsamânât
auxquelles s’ajoutent quelques redites et, sans aucun doute, beaucoup
de cas qui ont échappé à notre attention. Quoi qu’il en soit, cet
embryon de corpus apparaît suffisant pour examiner de plus près la
manière dont un Ottoman relativement cultivé du milieu du XVIIe
siècle pouvait envisager ces amulettes et les pouvoirs qu’il leur
attribuait. Nous limiterons ici notre exposé à quatre cas, ceux des
chérubins des pendentifs de Sainte-Sophie et des trois monuments
caractéristiques de l’Atmeydanı.
Mot(s) clés libre(s) : histoire, Turquie, Evliya çelebi, Sainte Sophie