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Réflexions théoriques sur l'application de la notion de bien commun à l'activité scientifique / Pierre-Carl Langlais et Marc Lavastrou. In Journée d'études "Generation Open : Open Science", organisée dans le cadre de l'Open Access Week par Françoise Gouzi (Direction en Appui à la
Recherche-DAR) et Marc Lavastrou (Centre de Recherches et d'Études Germaniques-CREG), avec le soutien de Foster
(Facilitate Open Science Training for European Research) et le
consortium Couperin. Université Toulouse Jean Jaurès-campus Mirail, 13
octobre 2014.Tour à tour, Marc Lavastrou et Pierre Carl Langlais
retracent les notions de
bien commun et d’activité scientifique et éditoriale à travers les
époques. Au milieu du XVIIe siècle, deux
communautés scientifiques -française et anglaise- se constituent
autour de revues créées par des sociétés savantes (Royal Society notamment),
les auteurs ne sont pas rémunérés et il existe une grande liberté de
pensée, une incitation forte à publier et à partager la production
intellectuelle sans souci du droit d’auteur. La diffusion du savoir est
alors prioritaire sur les logiques propriétaires et marchandes. Nous
sommes alors clairement en dehors de toute logique de marché mais aussi
en dehors de toute logique d’évaluation de la recherche. Ce n’est qu’à
partir du XIXe siècle que les grandes maisons d’éditions telles que
Elsevier et Springer, spécialisées dans la littérature scientifique,
vont parvenir à imposer peu à peu leurs conditions à la communauté des
chercheurs en rachetant progressivement des petits éditeurs français.
Depuis les années 1970, quatre gros éditeurs commerciaux ont le monopole et les inégalités entre les pays en voie de développement s’accentuent. Marc Lavastrou définit la
notion de bien commun comme étant associé à une ressource, une
communauté et un ensemble de règles sociales (Internet est une ressource
immatérielle, les logiciels libres reposent sur des pratiques
collaboratives), puis propose un éclairage sur les travaux d’Elinor
Ostrom (première femme à recevoir le prix Nobel d’économie en 2009) et
David Bollier (auteur de La renaissance des communs et cofondateur de https://www.publicknowledge.org/),
qui réaffirment que les biens communs doivent être gérés de manière
raisonnée comme des ressources naturelles et finies (eau, forêt), mais
également immatérielles comme Internet ou la connaissance. Grâce à
l’ouvrage dirigé par Elinor Ostrom et Charlotte Hess, Understanding Knowledge as a Commons
(The MIT Press, 2011), la recherche scientifique est alors
étudiée sous l’angle d’un commun pour lequel il est nécessaire d’établir
des règles sociales afin de la société puisse se réapproprier ce bien
qui est actuellement accaparé et contrôlé par des intérêts privés. Ce
phénomène d’enclosure est néfaste tant pour la recherche que pour la
société en générale.
Mot(s) clés libre(s) : archives ouvertes, libre accès à l'information scientifique et technique, biens communs informationnels, archives institutionnelles, open access, diffusion des résultats de la recherche