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Les tumeurs urothéliales sont divisées en trois groupes : les tumeurs superficielles de stade pTa qui récidivent souvent mais qui progressent très peu, les tumeurs invasives (stade pT2 à pT4) et les tumeurs superficielles à risque qui progressent souvent vers un phénotype agressif. L’identification de nouveaux marqueurs moléculaires paraît donc essentielle pour prévoir l’évolution tumorale des tumeurs superficielles afin d’adapter le traitement. Le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) est un facteur clé de l’angiogenèse. L’étude, par northern-blotting et par RT-PCR quantitative, de l’expression des différents transcrits du vegf, partir d’échantillons tumoraux de vessie, a montré que les carcinomes invasifs expriment plus de VEGF que les tumeurs urothéliales superficielles, suggérant que le VEGF serait un marqueur de progression des tumeurs urothéliales. Dans un modèle cellulaire développé au laboratoire, il a été montré que les trois isotypes des PPAR (Peroxisome Proliferator-Activated Receptors) sont impliqués dans la régulation différentielle de l'expression du VEGF selon le degré de différenciation des cellules tumorales de vessie. En effet, les ligands de PPARα, β et γ augmentent l’expression du VEGF dans les cellules RT4, dérivée d’une tumeur papillaire bien différenciée de grade I, alors que seul le ligand de PPARβ augmente son expression dans les cellules T24, dérivée d’une tumeur indifférenciée de grade III. L’absence d’effet des PPARα et γ sur l’expression du VEGF dans les cellules T24 pourrait être due à l’absence de localisation nucléaire d’une protéine de la famille des FABP (Fatty Acid Binding Protein). Nous avons supposé que certaines de ces protéines étaient capables de réguler l’activité transcriptionnelle des PPAR, grâce à la prise en charge des ligands du cytoplasme vers le noyau. Nous avons montré que la A-FABP (Adipocyte-FABP) était présente à la fois dans le noyau et dans le cytosol des cellules RT4 et uniquement dans le cytosol des cellules T24. La A-FABP serait un marqueur potentiel de progression des carcinomes urothéliaux. C’est pourquoi, nous avons développé une stratégie de quantification de la A-FABP ciblant l’ARNm et nous avons montré, à partir d’échantillons tumoraux de vessie, que le taux de A-FABP chutait en fonction du stade tumoral. Ces résultats suggèrent que le gène a-fabp est un gène suppresseur de tumeur. Nous avons donc émis l’hypothèse selon laquelle il serait possible en contrôlant son expression, de bloquer la progression tumorale des cancers de la vessie. Ainsi, des molécules pharmacologiques, comme les fibrates et les thiazolidinediones (ligands des PPARα et γ), pourraient être envisagées dans le traitement des cancers de la vessie puisque nous avons montré que dans les cellules T24, elles augmentent l’expression de la A-FABP.