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L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 17 décembre 2015, à la maison du protestantisme à Nîmes Abderrazak
Benchaâbane.
Quelle joie de vous accueillir ce soir à Nîmes Abderrazak
Benchaâbane, vous enfant de Marrakech, ville que connaissent et aiment un grand
nombre d’entre nous dont vous nous apportez, si j’ose dire la nature et les
parfums
Vous y êtes né, en effet, en 1959, y avez poursuivi des
études secondaires, continuées à l’Université de Rabat-Casablanca en biologie,
d’où vous avez migré vers la botanique. Ces études furent couronnées en 1986
par un Doctorat de Troisième cycle en Ecologie végétale, sous la direction du
Professeur Jean Jacques Corre de l’Institut botanique de Montpellier.
De là, ensuite, vous vous êtes orienté vers une variante de
l’anthropologie, l’ethno-botanique, qui vise la relation entre les plantes et
les hommes, et avez soutenu une thèse d’Etat en 1995 sous la direction du professeur
Abdelmalek de l’Institut Nationale des Eaux et Forêts à Salé. Vous êtes
aujourd’hui professeur d’écologie à l’Université Cadi Ayad de Marrakech.
C’est au titre de botaniste qu’Yves Saint Laurent vous a
demandé, en 1998 , de restaurer ses fameux Jardins Majorelle dans l’esprit
du peintre français Jacques Majaurelle (1886-1962) qui avait mis 43 ans, à
partir de 1919, à créer ce lieu enchanteur, racheté ensuite par la Fondation
Pierre Bergé-Yves Saint laurent. Dans une séquence tout à fait logique, Yves
Saint Laurent, qui diffusait déjà des parfums à sa marque, comme nombre de
grands couturiers, vous a demandé de créer un parfum « Jardin
Majorelle », ce qui vous a conquis, et conduit ensuite à devenir un
« parfumeur » au sens noble, un botaniste qui est aussi un
« nez ». Vous vous inspirez, pour créer vos parfums, des préparations
traditionnelles et des huiles végétales marocaines.
Mais votre avez aussi poursuivi votre activité de botanique
pure, en créant, dans votre domaine à Marrakech, une ancienne ferme coloniale
que vous avez baptisée Musée de la Palmeraie, avec d’un côté un splendide
ensemble de cactus, jouxtant un magnifique jardin, et de l’autre, passant de l’esthétique
naturelle à l’esthétique picturale, un très beau musée d’art contemporain.
Nous nous réjouissons de vous écouter ce soir nous parler, à
votre gré, de cet additif olfactif, utilisé depuis l’Egypte ancienne, d’abord pour
honorer les feux offerts aux dieux d’où l’étymologie per fumare, parfum puis
pour rendre les femmes encore plus attractives, Cléopâtre, dit-on en étant la
première grande utilisatrice. Les noblesses des Cours renaissantes après la
fermeture médiévale des routes d’Orient, d’où arrivaient les principales plantes,
arômes, et fragrances, furent ensuite des utilisatrices de plus en plus
intenses de parfums pour masquer les effluves corporelles, ce qui explique, dit-on
qu’à l’époque, la mode était aux parfums les plus capiteux comme l’ambre, le
musc, le jasmin, les tubéreuses.
J’arrête évidemment là ce bref historique, étant bien
incapable d’aller plus loin d’ailleurs, pour vous céder la parole. Je voudrais
juste ajouter que je puis témoigner de votre effort assez exceptionnel de
recherche en parfumerie. En 2015, vous avez fait un voyage spécial à Cuba pour
y mettre au point de nouvelles fragrance, peut-être à base de café et de tabac.
Quand je vous ai rencontré en juin, votre dernière invention était un parfum
dénommé « Soir de Marrakech » qui embaume mon appartement. En
avez-vous un nouveau venu des Caraïbes. Nous vous écoutons, conquis d’avance.
Mot(s) clés libre(s) : biologie végétale, botanique, biologie (recherche), cosmétique, parfums, botaniste