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"Vers une dénaturalisation du genre, de la sexualité et de la famille ?", semi-plénière avec la participation de Louise Dejeans, Éric Fassin et Irène Théry
/ 02-07-2015
/ Canal-u.fr
FASSIN Eric, THERY Irène
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Vers une dénaturalisation du genre, de la sexualité et de la famille ?
Coordination : Salima Amari (RT24, université Paris 8, CRESPPA-GTM) et Gilda Charrier (RT33, Université de Bretagne Occidentale, LABERS)
Intervenant.e.s :
- Louise Dejeans, Université Paris Descartes, CERLIS.
- Éric Fassin, Professeur, Université de Paris 8, LEGS : « Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Du PaCS au "mariage pour tous" »
- Irène Théry, directrice d’Études à l’EHESS, Centre Norbert Elias : « Les métamorphoses de l’institution de la parenté face aux deux formes de naturalisation de la famille »
Cette table ronde se propose d’interroger les conceptions de la famille aujourd’hui en France en termes de rapports sociaux de sexe et de genre à l’aune des débats publics lors du vote de la loi relative à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe. Dans quelle mesure le débat autour du mariage pour tous remet-il en cause la place constitutive de la différence des sexes dans le fondement de la famille ? Comment une telle conception redessine-t-elle le lien entre mariage et droits reproductifs ? Il paraît pertinent de porter une attention particulière à la diversité des modèles familiaux qu’auraient révélés et ramenés sur le devant de la scène publique les débats qui ont eu lieu. Il s’agira en outre de rendre compte des types de résistance, de dérogation à la norme dominante, dont relèvent ces modèles familiaux, ainsi que de la redéfinition de la famille qu’ils impliquent. Mot(s) clés libre(s) : homosexualité, sexualité, famille, genre, rapports sociaux de sexe (genre), dénaturalisation
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"De la nature « quand même ». Dénaturalisation ou retour du biologique ?", semi-plénière avec la participation de Jeanette Edwards, Corinne Fortier et Dominique Memmi
/ 01-07-2015
/ Canal-u.fr
EDWARDS Jeanette, FORTIER Corinne, MEMMI Dominique
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De la nature « quand même ». Dénaturalisation ou retour dubiologique ?
Coordination : Dominique Memmi (CNRS - CSU), Gilles Raveneau (Université de Paris OuestNanterre, LESC, Cersm), Emmanuel Taïeb (Sciences Po Lyon, TRIANGLE)
Intervenants :
- Jeanette Edwards, professeur d’anthropologie sociale à l’Université de Manchester. Sontravail de terrain sur les milieux modestes du nord de l’Angleterre lui a permis de mettre à jour la façon, notamment, dont est pensée la filiation et dont sont appropriées les technologies de procréation assistées. Elle s’intéresse actuellement à « l’imagination généalogique » (y compris la passion contemporaine pour l’histoire de la famille et la recherche généalogique).
- Corinne Fortier, anthropologue au CNRS. Membre du Laboratoire d’anthropologie sociale (CNRS-EHESS-Collège de France), elle travaille sur les thématiques du corps, de la sexualité, du genre et de la filiation. Elle a mené une longue recherche de terrain sur les procréations médicalement assistées où se pose avec acuité la problématique du rapport à lanature et où se révèlent des représentations implicites profondes et largement partagées sur la procréation,la différence des sexes et la parenté.
- Dominique Memmi, directrice de recherche au CNRS. Ses thèmes de recherche sont : l’administration sociale de la naissance et de la mort au seinde la biopolitique contemporaine ; la naturalisation des questions sociales et politiques et le rôle qu’y jouele corps aujourd’hui ; le «corps» comme objet des sciences sociales.
Un débat récurrent en sciences sociales oppose constructivisme et naturalisme. Sous le poids d’enjeux politiques très actuels (la question du mariage pour tous, par exemple), il tend à se raviver aujourd’hui, et à radicaliser cette opposition. Or les faits la rendent en partie artificielle et obligent à la poser en d’autres termes.
Car, aux deux extrémités de l’existence, un bouleversement anthropologique majeur a affecté un certain nombre de pratiques sociales traditionnelles depuis le milieu du XXe siècle : désaffection exponentielle de l’inhumation au profit de la crémation, expansion simultanée du don d’organes, sacrifice d’enfants in utero à la faveur d’interruptions « volontaires » et « médicales » de grossesse (1975 en France), expansion des procréations artificielles… Au total, artificialisation de la procréation, dissociation radicale entre engendrement et activité sexuelle (fivette), voire entre engendrement et grossesse (GPA), et plus généralement maîtrise radicale par les individus de leur donné corporel (crémation, don d’organes, IVG) : à partir de la fin des années 70, le corps, comme donné de nature, semble devoir cesser d’être un destin.
Mais tout se passe alors comme si partout dans le monde social apparaissaient des agents acharnés à préserver « de la nature quand même » dans les pratiques sociales. C’est particulièrement net à propos de la reproduction, et tout particulièrement chez les professionnels, dans le cas de l’insémination avec donneur dans le monde, par exemple, comme en témoignera ici Corinne Fortier. Mais cela se vérifie aussi chez les profanes eux-mêmes, c’est-à-dire les usagers des nouvelles techniques comme des nouvelles formes de filiation, y compris dans les classes populaires, comme en témoignera Jeanette Edwards. Et ce phénomène touche autant la fin de vie que son début, l’administration du corps mourant et mort que celle du corps procréateur, comme en témoignera Dominique Memmi.
L’observation des pratiques sociales nous apprend donc que l’administration de l’antinomie nature/social aujourd’hui sécrète, plus que jamais, une inventivité sociale considérable, au coeur même des filiations les plus artificielles et des innovations biomédicales les plus sophistiquées. Le flot de l’histoire ne repassant jamais deux fois sous le même pont, on se refusera à parler de « retour ». Quels sont donc au total les types de « naturalité » qui ont droit de cité, chez les professionnels et profanes de nos sociétés occidentales contemporaines ? Au regard de l’observateur attentif, entre naturalisme et constructivisme ordinaires, et à travers des pratiques sociales concrètes, c’est un nouveau compromis idéologique et social qui se dessine. Quel est-t-il? Le décrire désormais avec finesse, et pour cela, rompre tant avec l’abstraction du débat « purement » épistémologique qu’avec les simplifications trop généralistes du débat politique, nous paraît aujourd’hui une des tâches prioritaires des sciences sociales. Mot(s) clés libre(s) : corps, filiation, idéologie, dénaturalisation, nature, biologique, procréation
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"La dénaturalisation par la comparaison internationale et historique", semi-plénière avec la participation d'Alessandro Stanziani, Anne-Marie Guillemard et Jean Claude Barbier
/ Canal-u.fr
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La dénaturalisation par la comparaison internationale et historique
Coordination : Patrick Hassenteufel (Printemps, UVSQ/CNRS) et Odile Join-Lambert (Printemps,UVSQ/CNRS)
Intervenants :
- Alessandro Stanziani (Centre de recherches historiques de l'EHESS) : "Travail forcé, travail libre en Europe et dans le monde colonial (XIXe-XXe siècles)"
- Anne-Marie Guillemard (Paris-Descartes Sorbonne) : "Les politiques d'âge en Europe et au Japon"
- Jean Claude Barbier (Centre d'économie de la Sorbonne) : "La précarité en Europe : une comparaison impossible ?"
Un des apports épistémologiques majeurs de la comparaison internationale est le regard décentré qu’elle permet de porter sur les objets sociologiques analysés le plus souvent dans leur propre environnement national ou local. Les vertus de ce « détour », pour reprendre l’expression de G. Balandier, sont renforcées lorsque la comparaison est à la fois spatiale et temporelle. Le croisement de ces deux démarches est au coeur de cette semi-plénière dont l’objectif est de montrer en quoi elles permettent de déconstruire plusieurs type d’objets d’analyse.
Tout d’abord, nous mettrons en avant la dénaturalisation des « trajectoires historiques nationales », souvent construites comme le produit « naturel » de contextes nationaux spécifiques, ancrés dans l’histoire et une culture nationale, grâce à l’adoption d’une perspective historique transnationale centrée sur l'Empire, la colonisation et la décolonisation. Dans le cas du travail, qui fera l’objet de la première intervention, les comparaisons dans l'espace et dans le temps montrent que celui-ci est au XXe plus proche du XVIIIe que du XIXe, et que l'Etat social pose une problème pour l’analyse du travail non français et non européen.
Ensuite, on s’intéressera à la dénaturalisation des « modèles nationaux » de politique publique en adoptant une perspective croisée pour les déconstruire et montrer en quoi ils peuvent masquer des similitudes et des échanges entre eux. Le cas des politiques et culture d’âge en Europe et au Japon fera l’objet de la deuxième intervention.
Enfin, nous porterons l'attention sur la dénaturalisation des catégories statistiques et langagières en mettant l’accent sur les opérations de traduction que nécessitent les comparaisons européennes. Il s'agira de montrer, à travers le cas du concept de "précarité", que la comparaison statistique terme à terme mène à des impasses si elle ne prend pas en compte les normes sociales établies dans chaque langue. Mot(s) clés libre(s) : dénaturalisation, comparaison, comparaison internationale, comparaison historique
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"Dénaturaliser les sciences de la nature et du vivant ?", semi-plénière avec la participation de Jacqueline Candau, Valérie Deldrève, Michel Dubois, Marie Jacqué et Pierre-Benoit Joly
/ Canal-u.fr
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Dénaturaliser les sciences de la nature et du vivant ?
Coordination : RT29, Sciences et techniques en société et RT38, Sociologie de l’environnement etdes risques. Session animée par Ashveen Peerbaye (LISIS, Université Paris Est)
Intervenants :
- Jacqueline Candau (IRSTEA Bordeaux) et Valérie Deldrève (IRSTEA Bordeaux) : "La sociologie critique de l’environnement"
- Michel Dubois (DR CNRS, GEMASS) : "Regénérer les sciences du vivant : cellules souches et stratégies scientifiques de (dé)naturalisation"
- Marie Jacqué (MCF, Aix-Marseille Université) : "La nature des modélisations"
- Pierre-Benoît Joly (DR INRA, LISIS) : "OGM et STS – La sociologie des controverses à l’épreuve"
La sociologie des sciences et des techniques, de l’environnement, de l’innovation et des risques sont des spécialités particulièrement confrontées à la question de la naturalisation des objets, des savoirs et des pratiques. Cette question recouvre toutefois des enjeux et prend des formes qui sont loin d’être univoques. D’une part, la diversité des postures sociologiques – en termes de questions privilégiées, de méthodes d’enquête et de procédures analytiques – renvoie à des conceptions différentes de ce que « naturalisation » et « dénaturaliser » veulent dire, et du rôle assigné aux sciences sociales par rapport à ce sujet. D’autre part, la dénaturalisation, loin de constituer un privilège ou une vocation propres à la sociologie, peut être vue comme pratique constitutive de toute activité scientifique. Le laboratoire, de par le travail expérimental qui s’y déroule, constitue à cet égard un site emblématique de « mise à la question » de la nature, mais aussi de production et de circulation d’artefacts.
Cette session vise à rendre compte de la manière dont la sociologie s’empare aujourd’hui de ces questions, qui touchent aux sciences du vivant, à la biodiversité, aux biotechnologies, aux nanotechnologies, à la biomédecine, aux risques environnementaux et sanitaires. Le déploiement d’une analyse critique des formes de naturalisation des techniques et savoirs scientifiques vise aussi à un questionnement des fondements de la production de ces techniques et savoirs. Le recours de plus en plus systématique à la modélisation comme méthode modifie par exemple tout à la fois l’activité scientifique et la nature des connaissances produites. Quels effets la place prise par la modélisation et les outils règlementaires a-t-elle sur les débats à propos du risque lui-même et des choix technologiques qui lui sont associés ? De ce point de vue, la construction scientifique sous la forme de risque des enjeux environnementaux fait écho aux formes de prises en charge gestionnaire de l’environnement caractérisée par un recours généralisé à des technologies environnementales ou « propres ». La technologie semble dans ce cadre pouvoir se substituer aux formes sociales de gestion de l’environnement et des ressources naturelles. À partir d’exemples issus de recherches sur les cellules souches, les OGM, la biologie de synthèse, l’introduction de technologies génomiques en biologie et en médecine, mais aussi dans le domaine de la gestion des enjeux environnementaux comme la biodiversité, les politiques de développement durable, les questions suivantes seront abordées
- Comment ont évolué les enjeux scientifiques, politico-institutionnels et sociaux dans ces différents domaines, et les manières de les aborder en sociologie ?
- Quelles formes de « naturalisation » et de « dénaturalisation » les sociologues rencontrent-ils sur le terrain, et comment y font-ils face ?
- Quelles stratégies de recueil de données, d’analyse et d’interprétation mettent-ils en place ? En quoi consiste par exemple aujourd’hui de « suivre » en sociologue les acteurs (scientifiques, médecins, technologues, industriels, etc.) ?
- Quelles formes prennent concrètement les collaborations entre sciences sociales et les autres sciences et techniques, avec quelles difficultés (qu’on pense par exemple aux questions d’accès et de compétences nécessaires pour comprendre avec pertinence le travail scientifique contemporain), mais aussi avec quels succès ?
- Quels effets le discours et le regard sociologiques induisent-ils en retour sur les terrains investigués ? Mot(s) clés libre(s) : sociologie des sciences, sciences du vivant, dénaturalisation, sciences de la nature, sociologie de l'environnement
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