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Paris, ville de riches? Les évolutions de la sociologie parisienne
/ UTLS - la suite
/ 07-11-2003
/ Canal-U - OAI Archive
JEAN-MARIE Audry
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Depuis un demi siècle, les recensements de population successifs montrent une augmentation continue des cadres dans la population de Paris, au détriment des ouvriers et des employés. Un seuil a été franchi avec le dernier recensement de 1999 : pour la première fois - et cela n'est vrai qu'à Paris et dans certaines banlieues cossues - le nombre de « cadres et de professions intellectuelles supérieures » (394 000) a dépassé celui des ouvriers et des employés réunis (392 000). Un risque se précise dans le long terme : celui d'une population aisée homogène qui étendrait son empire à tous les quartiers, réduisant le Paris populaire à ses franges périphériques. Paris deviendrait une ville de riches. Qu'on l'appelle ségrégation, embourgeoisement ou gentrification, cette tendance est à l'opposé des valeurs de mixité qui sont l'essence de la ville. Le scénario est-il écrit d'avance ? Oui si l'on s'en tient aux conditions qui déterminent aujourd'hui la valorisation de l'espace parisien : une situation de ville capitale au coeur d'une des grandes métropoles mondiales ; une évolution de la structure des emplois favorable aux cols blancs très qualifiés ; des évolutions immobilières favorables aux locataires les plus solvables et aux acquéreurs aisés ; un effet culturel de regain d'intérêt des ménages à hauts revenus pour les quartiers du centre et les anciens faubourgs. Pour tenter d'enrayer la machine à exclure ou freiner son rythme, il faut continuer à augmenter le nombre de logements sociaux dans la capitale mais aussi développer une politique ambitieuse d'aménagement du territoire régional. Mot(s) clés libre(s) : embourgeoisement, gentrification, Paris, ségrégation, sociologie urbaine, urbanisme
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Paris, ville de riches ? Les évolutions de la sociologie parisienne
/ UTLS - la suite
/ 07-11-2003
/ Canal-u.fr
JEAN-MARIE Audry
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Depuis un demi siècle, les recensements de population successifs montrent une augmentation continue des cadres dans la population de Paris, au détriment des ouvriers et des employés. Un seuil a été franchi avec le dernier recensement de 1999 : pour la première fois - et cela n'est vrai qu'à Paris et dans certaines banlieues cossues - le nombre de « cadres et de professions intellectuelles supérieures » (394 000) a dépassé celui des ouvriers et des employés réunis (392 000). Un risque se précise dans le long terme : celui d'une population aisée homogène qui étendrait son empire à tous les quartiers, réduisant le Paris populaire à ses franges périphériques. Paris deviendrait une ville de riches.
Qu'on l'appelle ségrégation, embourgeoisement ou gentrification, cette tendance est à l'opposé des valeurs de mixité qui sont l'essence de la ville. Le scénario est-il écrit d'avance ? Oui si l'on s'en tient aux conditions qui déterminent aujourd'hui la valorisation de l'espace parisien : une situation de ville capitale au coeur d'une des grandes métropoles mondiales ; une évolution de la structure des emplois favorable aux cols blancs très qualifiés ; des évolutions immobilières favorables aux locataires les plus solvables et aux acquéreurs aisés ; un effet culturel de regain d'intérêt des ménages à hauts revenus pour les quartiers du centre et les anciens faubourgs. Pour tenter d'enrayer la machine à exclure ou freiner son rythme, il faut continuer à augmenter le nombre de logements sociaux dans la capitale mais aussi développer une politique ambitieuse d'aménagement du territoire régional. Mot(s) clés libre(s) : urbanisme, sociologie urbaine, Paris, embourgeoisement, gentrification, ségrégation
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