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Titre
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Chronique aka 1992, Akungu, Paris : La chasse au filet, Akungu, 27 novembre 1992
/ 27-11-1992
/ Canal-u.fr
ESTI, EPELBOIN Alain
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Chroniques pygmées, la chasse au filet, 27 novembre 1992, Lobaye, République centrafricaineEmission “Sylva” sur Arte
Réalisatrice :Esti
Auteurs :
Alain Epelboin & Esti
Image & son :
Alain Epelboin & Esti
Avec les habitants du campement d’Akungu :
Ginza, Monbaka, Mesa, Mbolo, Koti, et Mambi
Présentation d'une chasse au filet, commentée par l'ethnologue, avec également lecture de son carnet de terrain. Mot(s) clés libre(s) : musique, serpent, Lobaye, chasse, gibier, filet, céphalophe, capture, rituel propitiatoire, appel, mime cri, appat, poudre écorce/crotte, fustigation rituelle, esprit de la forêt, aka, Akungu, Portrait, forêt, croyance, chercheur, vidéo, chant, anthropologie visuelle, ethnographie, sang, film ethnographique, République Centrafricaine, mort animal, carnet de terrain, pygmée, chien
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Chronique aka, Motonga, RCA, 6 décembre 1992 : zengi, cérémonie de danse de l'esprit de la forêt zengi
/ 06-12-1992
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Thomas
J.M.C., Bahuchet S, Epelboin A. (depuis 1993) & Fürniss S. (depuis 2003)
(éds.) (Arom, Bahuchet, Cloarec-Heiss, Epelboin, Fürniss, Guillaume, Motte,
Sénéchal & Thomas), 1981-2014, Encyclopédie des
Pygmées Aka : techniques, langage et société des chasseurs-cueilleurs de la
forêt centrafricaine (Sud-Centrafrique et Nord-Congo), Paris, Editions
Peeters-SELAF, 11 volumes (3130 p). p 234-238 in volume II (8) K
[SELAF 436], 2007, 182 fig., 385 p.
.kondi (N :
3/4 = mò.kondi / mè.kondi
1.
rituel à l'esprit de la forêt .zengi,
rituel de renouveau
Ce rituel étant destiné à obtenir
de l'esprit suprême lui-même sa bienveillance, sous la forme d'abondance de
vivres et d'enfants, il sera utilisé pour deux fonctions principales : rendre favorable une nouvelle
installation et restaurer les conditions optimales après un bouleversement, un
décès ou, pire, une série de décès. Il s'agit en effet de toute une période qui
regroupe non seulement des actes rituels en tant que tels, mais aussi les
préparatifs du point culminant du rituel qu'est une cérémonie publique.
Elle comprend la préparation des jeunes
adultes à la fin de leur initiation, qui sanctionne leur intégration dans le
monde des adultes, et le renforcement de la cohésion sociale entre les
campements d'un même territoire, .banze,
regroupés pour l'occasion, au moyen, notamment, des concours de chant .kpakpale, et des chasses collectives.
Ces chasses procurent par ailleurs l'abondance de viande nécessaire à
l'approvisionnement de cette concentration de participants et à la réussite des
festivités.
Le rituel s'étend sur tout un cycle annuel ou bisannuel. C'est à
partir du début de la saison sèche que prend place le regroupement des
campements en un camp du territoire, .sambà,
qui peut durer jusqu'à deux ou trois lunes.
Les préparatifs ainsi que la cérémonie sont sous la
responsabilité de l'aîné du territoire, .mbai-wa-bòle.
Sans en être la seule cause, elle intervient lors de la nouvelle installation
d'un campement. C'est en effet après la période des grandes expéditions de
chasse aux filets qu'on fonde un nouveau campement permanent pour la saison des
pluies. Les vivres et le gibier sont alors abondants. À Zinga en 1994, on célèbre même ce rituel en fin de
saison des pluies, après la chasse fructueuse de plusieurs éléphants, également
synonyme de nourriture abondante.
Lorsque la cérémonie a lieu pour l'installation de nouveaux
campements dans le territoire, elle visera à rendre ceux-ci prospères sous le
double aspect d'une nombreuse progéniture et d'une abondance de gibier. Elle
peut cependant être réalisée pour des campements déjà installés, surtout dans
le contexte actuel de sédentarisation progressive, sans que son sens
fondamental de rite de fécondité et d'abondance en soit modifié : il s'agit alors de maintenir et de
restaurer l'ordre original et d'assurer des conditions optimales pour la perpétuation
et la prospérité du groupe.
De même en est-il, lorsqu'après un décès, l'ordre perturbé par la
mort doit être rétabli. On abandonne l'ancien campement où est enterré le mort
pour en fonder un nouveau où on réaménage la disposition du campement
sédentaire. Outre les rituels de levée du deuil, .kanu, dont c'est la fonction au
niveau de l'individu et de sa réinsertion dans le groupe, le .kondi assurera le rétablissement de
l'équilibre vital de la communauté entière.
La cérémonie est également la face visible d'une initiation qui
concerne les jeunes garçons depuis la puberté. La fin de l'initiation,
secrète, a lieu en forêt hors du campement, en saison des pluies, pendant la
période de chasse à la sagaie où les hommes vivent seuls ensembles durant
plusieurs semaines. C'est alors que les nouveaux adultes.bòlà, apprennent de quoi sont faits les
masques qui apparaissent dans diverses cérémonies.
Dans certaines régions, des voisins Villageois (Kaka, Ngundi…)
sont admis à l'initiation par les Aka.
2. cérémonie du
rituel de renouveau
La cérémonie publique a lieu à la fin de l'initiation. Son
efficacité rituelle nécessite un grand rassemblement où hommes et femmes se
retrouvent en une fête de la fécondité et de l'abondance. Elle a donc lieu
après une période intense de chasses au filets. Elle se déroule dans le
campement du mbài-wà.bòle, au sein
du camp du territoire, .sambà. Dans le
contexte de la sédentariation croissante, la cérémonie peut également avoir
lieu dans le campement permanent de l'aîné du territoire et impliquer un nombre
réduit de participants venant des campements alentours.
Pendant la cérémonie, attiré par les chants et le jeu des
tambours et machettes, l'esprit, supérieur .zengi apparaît et danse parmi les humains. Quand l'esprit désire se présenter de
lui-même, il fait le .vango (claquement rituel d'une feuille sur la main) pour avertir de sa venue et demander qu'on prépare la cérémonie; sinon l'aîné
du rassemblement des campements l'appelle de la même façon, pour le faire
venir.
L'esprit est personnifié par le danseur .omba, revêtu du costume-masque en raphia .pùndù / .kùndù, .ndimba {Mongoumba}.
L'esprit réside alors dans un camp, .zanga,
dressé en forêt, à l'écart du campement, interdit aux femmes, où se retrouvent
les initiés, où le costume du masque est fabriqué et conservé et où le danseur
le revêt, en même temps que la personnalité de l'esprit qu'il incarne.
La fonction de danseur du masque est tenue par un nouvel initié
de force de caractère particulière. Les nouveaux initiés sont entièrement
décorés de motifs géométriques peints sur le visage, les membres et le torse.
Il marquent par ailleurs leur état de nouveaux adultes en rasant leurs sourcils
en pointillé, .kiki.
À Bagandou, le masque qui venait danser était .ziàkpokpo, probablement
personnification de l'esprit du même nom, lui-même esprit de Tônzanga, frère
cadet de Tôle dont l'esprit est .zengi.
syn .zengi {Ndélé-Bayanga},
.omba {Mga} // var .zengi
3. danse de l'esprit
de la forêt .zengi
Elle constitue le point central de la cérémonie publique.
Un seul danseur, .omba,
l'exécute, en général un adolescent nouvellement initié, masqué par un costume
de raphia, .pùndù, qui le cache
entièrement. Le masque représente et incarne alors l'esprit de la forêt, .zengi, maître des mânes .diò.
Il tournoie sur lui-même en se
déplaçant rapidement, faisant voler les fibres de raphia; puis il s'accroupit
et s'immobilise en un tas compact de raphia avant de reprendre son déplacement
virevoltant. De temps en temps il se retire dans l'enclos .zanga qui lui est réservé, accompagné
seulement des hommes et des jeunes nouvellement initiés. Les femmes se tiennent
à une distance respectueuse, fuient devant son avancée et le suivent en courant
sur la place.
4.
répertoire de chants et formule rythmique (sp.)
Le répertoire de chants connu à ce jour comprend cinq
chants, .ndòmbóyè (cf. Anthologie
de la musique aka, CD II, pl. 1), .lembe-ya-di.bala,
.yòmbò, .yeba
et .nzibo
(tons et signification inconnus). Leur structure est fondée sur quatre
parties vocales qui se superposent de façon complémentaire en contrepoint (cf. § .lembò). Exécutés collectivement, les
chants préparent et accompagnent la danse de l'esprit de la forêt .zengi.
Ils sont soutenus par une formule
polyrythmique spécifique faisant appel à deux tambours, .kinda, une paire de baguettes de
frappe, .kpàkpà, et les
machettes entrechoquées, .keto.
Les battements de mains des chanteurs marquent la pulsation :
pulsations
1
2
3
4
5
6
7
8
valeurs minimales
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
tambour-mère
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
s
tambour-enfant
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
baguettes
y
y
y
y
y
y
y
y
y
machettes
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
j
mains
xx
xx
xx
xx
xx
xx
xx
xx
5.
esprit de la forêt, maître des .diò
{Mongoumba}
NB. Les enquêtes ayant été très
intensives dans l'est de l'aire aka, nous disposons d'une terminologie plus
abondante pour cette zone, ce qui ne signifie pas que les termes n'existent pas
dans l'ouest. Chez les Baka, bien que le terme mò.kondi soit attesté, il ne renvoie pas au même complexe rituel que leur (è)jengi,
qui correspond au .zengi des Aka. Mot(s) clés libre(s) : masque, zengi, initiation, raphia, Motonga, esprit de la forêt, Mongoumba, aka, République Centrafricaine, video, rituel, chant, performance, alcool, pygmées, musique, danse, Encyclopédie des Pygmées aka
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