Voir le résumé
Claudine Haroche, sociologue, directeur de recherche, CNRS, rattachée au Centre Edgard Morin, EHESSEtre visible pour existerDepuis les années quatre-vingt-dix, de nouvelles formes de pratiques sociales exigent une médiatisation permanente de l’individu. Exister c’est être visible, l’invisibilité étant désormais synonyme d’inexistence sociale et psychique. La mise en œuvre de la visibilité de l’individu – sorte d’exhibition de l’intime pour être légitime et reconnu par sa famille, ses amis, ses pairs et par sa soi-même – prend diverses formes (réseaux sociaux, blogs, sites…). Pour exister aux yeux des autres, pour éprouver un sentiment d’existence, il faut se donner à voir le plus possible, et pour cela offrir constamment des images de soi. Cette injonction de visibilité sociale et psychique bouleverse en profondeur les relations entre les individus et influence la propre construction du sujet, de soi. Quelles sont les répercussions en termes sociétal, professionnel, politique, du rapport à soi, et à l’autre…? Qu’elle est la face cachée de l’injonction à la visibilité qui révèle de nouvelles formes de tyrannie sur la condition psychique, et sur les modes d’appropriation et de perception du visible par chacun d’entre nous ?Toutes les conférences Campus Condorcet
Mot(s) clés libre(s) : image de soi, médiatisation, visibilité