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"California ou la découverte de l'Amérique". Lecture de Jean-Michel Maulpoix. Colloque international "L'Art de la Ville / The Art of the City". Organisé par l'équipe de recherche "Cultures Anglo-Saxonnes" (CAS) de l'Université de Toulouse-Le Mirail, 6-8 novembre 2008.Jean-Michel Maulpoix lit un texte de sa plume, par lequel il narre poétiquement son voyage aux État-Unis en 1993. Parti chargé de représentations de l'Amérique alimentées par le cinéma et la littérature, il découvre l'espace américain dans une rencontre avec la ville de Los Angeles, ses boulevards, son campus universitaire, ses restaurants, la côte atlantique... attentif à ses sensations : "cette ville n'a pas de substance. L'excitation passée, j'en découvre le vide. Je ne peux m'appuyer sur rien, je ne parviens pas à m'orienter. Nulle part je ne parviens à isoler quelque élément qui me donnerait l'échelle de l'ensemble, le mode d'emploi, la direction à prendre. Tout flotte, libre d'attache. Me voici égaré dans une civilisation qui paraît avoir subi une gigantesque psychanalyse et qui l'inflige à son tour à quiconque la découvre." En correspondance avec l'intervention de Jean-Luc Nancy dans ce même colloque, l'auteur parle de mouvement, de passage, de circulation... Il remarque "dans cette mégapole, on n'existe pas quand on ne circule pas." Plus loin, "tout le long de la mer, entre Santa Monica et Venice, on circule, on patine. On court, on roule, on glisse à la surface de sa propre vie. Ou plutôt de la vie tout court, qui ne semble plus être celle de quelqu'un. On roule sur la Californie."Extrait du texte de présentation du colloque Ce colloque s'intéressera à la manière dont l'art (la littérature, l'architecture, la peinture, la photographie, le cinéma...), à travers toutes les époques, aborde la ville. Sans vouloir cadastrer, archiver ou comprendre un lieu qui demeure dans le mouvement, nous envisagerons le renouvellement de la démarche artistique au contact du paysage urbain « [c]ircumambulate the city », disait Melville.Conscient de ses limites, l'art se réinvente pour approcher un lieu où l'évidence du concret se mêle aux dérives imaginaires. Il n'évoque pas seulement la ville en termes de cadre, de construction sociale ou symbolique, ou de surface sémiotique, saturée de textes et d'images, mais il accorde ses doutes et ses modulations aux traces et aux transmutations urbaines. Il semble ainsi esquisser une « poéthique » (M. Deguy) de la ville.
Mot(s) clés libre(s) : États-unis), Jean-Michel Maulpoix (1952-....), Los Angeles (Californie, récit de voyage, ville (thèmes et motifs)