Voir le résumé
"Les évènements recensés au quotidien dans les villes, les réseaux de transports, les immeubles de logements à vocation sociale, les banlieues qui marquent les limites sans cesse dépassées de la rurbanisation de notre pays, alarment à juste titre citoyens, élus, journalistes. Elles ne représentent pourtant qu'une part relativement faible des agressions verbales ou physiques supportées par les représentants des administrations, des services publics ou privés avec leurs usagers, clients ou certains habitants. Leur développement, leur violence, la jeunesse de leurs auteurs, interpellent le système social et politique qui a longtemps feint d'ignorer les réalités quand il ne s'est pas réfugié dans la contemplation de la confrontation illusoire entre les tenants d'une prévention sociale limitée à son seul objet, et les laudateurs d'une répression sans âme ni objectifs autres que l'affirmation de la force. Sans compter les tenants de la logique du "" bouc émissaire "", responsable par nature ou par couleur de peau, de tous les maux. Rien ne serait pire que de jeter l'anathème ou de s'isoler dans une stricte observance niant la complexité des problèmes posés. Il faut savoir sortir de l'affrontement entre deux intégrismes essayant chacun de démontrer la justesse d'affirmations relatives sans jamais fournir de mode d'emploi permettant de répondre à la demande sociale, ni même d'admettre que l'écoute des populations concernées pouvait précéder l'affirmation d'un dogme scientifique. Au delà du principe occidental qui renvoie la violence vers les pulsions purement animales, il faut rappeler qu'elle est d'abord une affirmation de soi. Elle a même pu, parfois, accoucher du progrès dès lors qu'elle répondait à une violence plus grande encore."
Mot(s) clés libre(s) : criminalité urbaine, lutte contre la violence urbaine, mesures de sécurité, protection civile, sécurité urbaine, villes