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L'éradication des maladies, remède à la mondialisation ?
/ UTLS - la suite
/ 17-07-2003
/ Canal-U - OAI Archive
MOULIN Anne-Marie
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L'éradication des maladies infectieuses est-elle une réponse logique et réaliste à la globalisation des épidémies, entamée lors de la découverte du Nouveau Monde et illustrée au cours des siècles par la peste, le choléra, et enfin le Sida ? Le recul spectaculaire des maladies infectieuses est en partie responsable de l'explosion démographique du 20ème siècle. Après avoir défini et affirmé avec force le droit à la santé en 1949, l'OMS a médité et mis au point un programme d'éradication systématique des maladies infectieuses étendu aux pays les plus pauvres qui n'avaient pas encore bénéficié pleinement des progrès de la santé publique. Le succès remporté sur la variole dont l'éradication a été proclamée en 1979, reposait sur plusieurs siècles de "traque" de la maladie, avec des procédés divers de prévention, anticipant les connaissances virologiques et immunologiques sur la maladie. Il n'en a pas moins été considéré comme le modèle à suivre pour une série d'actions analogues, visant en premier lieu la tuberculose, le paludisme, la poliomyélite et la rougeole... Cette idée d'éradication n'était en fait pas nouvelle, elle remonte au moins à la fin du 19ème siècle, où elle s'était quasiment imposée à tous, professionnels et profanes, avec l'essor de la bactériologie. L'assurance d'avoir sous la main au laboratoire des germes disponibles, cause principale des maladies, avait engendré l'idée messianique de se débarrasser, par des manipulations appropriées, de tous les microbes pathogènes. La formule prêtée à Paul Bert: une maladie, un germe, un vaccin, était devenue un credo commun. Cette idée, endossée par des personnalités comme Pasteur, répercutée par les journalistes et largement répandue dans le public, a perduré malgré un nombre important de déconvenues et a été relancée dans le contexte d'apocalypse et de résurrection de la fin de la seconde guerre mondiale. Si la science l'a réorientée selon ses fins propres, l'idée même d'éradication comporte une analogie évidente avec la délivrance du mal, présente dans les religions de salut. Par exemple, la rénovation de l'hôpital a suscité, à la période des Lumières, une efflorescence d'utopies architecturales visant, à l'aide d'un dispositif spatial, à une meilleure visibilité et une mise à plat radicale des différentes formes de maladies. Ma conférence retracera les grandes étapes du plan d'éradication des maladies infectieuses, les difficultés rencontrées dans la réalisation d'un modèle variole qui avait en fait ses particularités et qui était de ce chef difficile à reproduire. Les déceptions nées d'obstacles imprévus dans l'accomplissement du plan, ont amené à retarder les échéances, à en abandonner certaines, comme pour le paludisme, et à se replier sur de nouveaux mots-clé comme l'"élimination", moins radical, ou plus modeste encore, le "contrôle", entendant par là l'abaissement de la prévalence d'une maladie au-dessous d'un certain seuil jugé tolérable. Pasteur lui-même, et surtout après lui Charles Nicolle, avaient mis en garde contre des espérances excessives. Ils avaient prédit, en même temps que la disparition des épidémies de peste et de choléra, l'apparition de maladies nouvelles, favorisées notamment par les guerres civiles et étrangères, mais ils restaient confiants que les outils scientifiques forgés au laboratoire garderaient leur efficacité. Ces dernières décennies ont été marquées par une meilleure compréhension de la génétique des germes, notamment des virus, et de l'écologie des maladies infectieuses, et la découverte des capacités des germes à muter et réorganiser leur génome face à une pression sélective dans le milieu. L'émergence de souches résistantes aux chimiothérapies disponibles a alimenté une vague de pessimisme, cependant que des maladies nouvelles dites émergentes se manifestaient, dont certaines provoquées par des modifications profondes du milieu et l'irruption de l'homme dans des écosystèmes jusqu'alors protégés. Les infections nosocomiales à germes ultra résistants, maladies graves survenant dans l'environnement hospitalier, illustrent aussi la perte de confiance et l'inquiétude devant ce démenti flagrant aux espérances hyperboliques dans la "santé parfaite"(Lucien Sfez), l'utopie de notre temps. Une telle utopie est peut-être néanmoins indispensable pour embraser les efforts des hommes. Quelles sont aujourd'hui les possibilités de se rallier à une idéologie de rechange qui concilie la nécessité d'un pari clair et rassembleur pour l'avenir et la prise en compte réaliste de notre insertion dans un monde biologique vivant complexe et en perpétuelle évolution ? A l'heure de l'angoisse montante d'un bioterrorisme se superposant aux formes dés longtemps répertoriées du mal et du malheur, quelles propositions pour demain ? Mot(s) clés libre(s) : filaire, globalisation, paludisme, trachome, virus
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Formation Médicale 2011 – Apport des SHS à la formation médicale.
/ Canal-U/Sciences de la Santé et du Sport, CERIMES
/ 09-12-2011
/ Canal-U - OAI Archive
MOULIN Anne-Marie
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Titre : Formation Médicale 2011 – Apport des SHS à la formation médicale.Intervenants : Anne-Marie MOULIN (Paris).Résumé : Atelier : Place des sciences humaines dans la Formation Médicale.L’auteur n’a pas transmis de conflit d’intérêt concernant les données diffusées dans cette vidéo ou publiées dans la référence citée.Conférence enregistrée lors des Etats Généraux de la Formation Médicale (EGFM) : Enjeux, Parcours, Evaluation. Atelier : Partage d’expériences. Modérateur : Céline LEFEVE (Paris), Patrick BERCHE (Paris).Etats Généraux organisés par la Conférence des Doyens des Facultés de Médecine avec le partenariat de l’UNF3S Réalisation, production : Canal U3S - CERIMESMots clés : EGFM 2011, formation médicale, conférence des doyens, UNF3S, UMVF, efficience, études, enseignement, médical, EGFM, 2011, Bobigny Mot(s) clés libre(s) : 2011, Bobigny, conférence des doyens, efficience, EGFM, EGFM 2011, enseignement, études, formation médicale, médical, UMVF, UNF3S
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Diversité et identités humaines : du côté de l'immunologie
/ UTLS - la suite
/ 17-07-2002
/ Canal-U - OAI Archive
MOULIN Anne-Marie
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La diversité du monde vivant a toujours été un objet d'émerveillement. De la part des théologiens, qui trouvaient dans le catalogue de la vie une occasion de s'extasier sur l'oeuvre de la Providence. De la part des botanistes, des zoologistes, qui ont insisté eux aussi sur la magnificence des formes, sur la variété des moeurs et des modes de reproductions.Aujourd'hui, cette diversité est présentée comme un patrimoine en danger qui attend de recevoir un statut de droit international. Tel n'est pas tout à fait le cas de la diversité humaine. Après l'échec du polygénisme proposant de différencier des races humaines, le monogénisme l'a emporté mais la diversité est un peu hésitante sur le statut à adopter. Nous sommes à la recherche d'un statut de la différence qui ne risque pas d'être mortifère. Aujourd'hui la diversité humaine tend à rejoindre la diversité du monde vivant en général, c'est à dire à se présenter comme un réservoir de forces cachées, tenues en réserve par la nature pour l'ingéniosité humaine. On s'inquiète aujourd'hui des îlots de diversité humaine en perdition, dans le grand Nord, chez les aborigènes d'Australie, la liste est longue. On s'inquiète de la disparition des langues dites rares. Mais peut-être est ce trop tard. L'inquiétude, le malaise, l'instabilité éthique et épistémologique de ce concept de diversité s'explique aisément. La différence, travestie en hiérarchie, a été souvent meurtrière. L'Histoire atteste que la plus petite différence biologique ou culturelle peut servir de seuil de discrimination. La notion de diversité est complexe, elle peut alimenter la joie ou la haine, l'échange ou la destruction. Mot(s) clés libre(s) : différence, diversité humaine, greffe, groupe sanguin, identité, immunologie, philosophie des sciences, reproduction humaine, système immunitaire, transfusion, vaccination
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