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Écrire en pays dominé. Patrick Chamoiseau et la Pologne : lecture postcoloniale / Tomasz Swoboda
/ Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 08-10-2014
/ Canal-u.fr
SWOBODA Tomasz
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Écrire en pays dominé. Patrick Chamoiseau et la Pologne : lecture postcoloniale / Tomasz Swoboda. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le
laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 1 : Situation de Chamoiseau. Jusqu’à présent, les éditeurs polonais n’ont publié qu’une
traduction des ouvrages de Patrick Chamoiseau, Texaco, et un
recueil d’études consacrés à cet écrivain. Cependant, dans cette communication, il s'agit non seulement d'étudier la réception
de l'oeuvre de Chamoiseau en Pologne mais aussi d'envisager la
situation postcoloniale de ce pays (colonisé jadis par l'Union
Soviétique, relation étudiée notamment par Ewa Thompson) à la
lumière d’Écrire en pays dominé. Cet axe permet
d'examiner le caractère universaliste de la réflexion de Chamoiseau
et, dans le même temps, le statut de la pensée postcoloniale dans
un pays qui semble éloigné des problèmes soulevés par cette
philosophie.
[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : réception des oeuvres, littérature française (20e-21e siècles), Patrick Chamoiseau (1953-....), littérature postcoloniale
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Hypérion victimaire ou l'art du récit chamoisien / Anaïs Stampfli
/ SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 10-10-2014
/ Canal-u.fr
STAMPFLI Anaïs
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Hypérion victimaire ou l'art du récit chamoisien / Anaïs Stampfli. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 6 : Esthétiques narratives et récits des Amériques.Après L’Empreinte
à Crusoé
(2012), réécriture du mythe de Robinson Crusoé, le dernier roman de Patrick
Chamoiseau marque un retour vers la sphère antillaise. "Hypérion victimaire, martiniquais épouvantable" peut
se lire comme le parcours croisé du tueur Hypérion et d’Évariste Pilon,
commissaire de police déjà rencontré dans Solibo
Magnifique
(1988). Ces trajectoires s’ancrent en Martinique. Cependant, la Martinique d’Hypérion
victimaire n’est
plus la Martinique post-plantationnaire des œuvres des années 1990. Avec Hypérion Victimaire, nous sommes face à un sombre
tableau des problèmes de la Martinique actuelle (il est question des
« naufragés du crack et de l’alcool », de la pollution au
Chlordecone) et autres dérives de la surconsommation…). Alain
Leauthier a constaté que « de Texaco la magnifique, insalubre mais
prometteuse, et sur laquelle Chamoiseau fondait le rêve de la nation créole, il
ne subsiste que des favelas sordides, squattées par la drogue, la violence et
la prostitution ». Plus qu’un roman policier
antillais, Hypérion
Victimaire peut
ainsi être lu comme un cri d’alerte. Ce renouvellement thématique constaté dans Hypérion victimaire est soutenu par un
renouvellement générique : après "Texaco",
Patrick
Chamoiseau va encore plus loin dans l’exploration des potentialités du récit
polymorphe en mêlant des enregistrements de procès-verbaux du tueur et un récit
suivant le point de vue du commandant Evariste Pilon. Tissus oraux et écrits
sont à nouveau mêlés. Nous ne sommes plus ici face au recueil ethnographique
des dires d’une Marie-Sophie Laborieux mais nous assistons tout de même à une
certaine sacralisation du récit oral. Hypérion apparaît comme un véritable
conteur. Tout comme dans
Les Mille et une nuits, le temps semble s’être
arrêté pendant son récit, les hostilités sont suspendues « car tant que la
confession dure, la mort est tenue à distance » nous annonce-t-on en
quatrième de couverture. On même voir au travers de la figure du
“tueur conteur” s’esquisser celle de l’auteur de la fiction. Il s’agirait là
d’une mise en abyme détournée permettant de penser l’art du récit. En évoquant ses crimes, Hypérion (qui accompagne ses
mets anthropophages de vers de Perse et de Césaire) parle d’œuvres qu’il
exécute sous l’emprise d’une source d’inspiration qui le dépasse et qui le rend
polyglotte. Nous pouvons voir ici des
clins d’œil de l’auteur qui se réfère à ses propres pratiques du récit,
notamment l’écriture en présence de plusieurs langues à inspiration
glissantienne. Dans cette communication, Anaïs Stampfli propose ainsi d’explorer dans le détail le
renouvellement thématique et narratif d’Hypérion
Victimaire,
ce roman dans lequel Patrick Chamoiseau démontre une fois de plus ses talents
de raconteur de grande envergure.[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : Patrick Chamoiseau (1953-....), littérature antillaise, multilinguisme et littérature
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Patrick Chamoiseau et la mer des récits : introduction
/ SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 08-10-2014
/ Canal-u.fr
SOUBIAS Pierre
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Patrick Chamoiseau et la mer des récits : introduction / Daniel Lacroix, Emmanuelle Garnier, Pierre Soubias. In colloque international organisé par le
laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014.Depuis maintenant un quart de siècle, Patrick Chamoiseau est solidement installé dans notre actualité littéraire. Mais depuis "Éloge de la créolité" (1989) et "Texaco"
(1992), l'écrivain martiniquais n'a cessé de questionner la critique et
de déborder des paysages qu'il avait installés. Les travaux qu'il
inspire témoignent ainsi de la résonnance dans des sphères linguistiques
diverses, des deux côtés de l'Atlantique. Pour mieux comprendre
la situation de cet auteur-carrefour, au sein du vaste ensemble des
littératures postcoloniales, a été sollicité le
concours de chercheurs de tous horizons géographiques qui rendent justice à la créativité de ce
raconteur d'histoires en tous genres, sur les
traces des influences multiples au coeur desquelles il travaille, pour mieux cerner l'originalité de ce "penseur-acteur" de la
littérature planétaire.
[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : littérature française (20e-21e siècles), Patrick Chamoiseau (1953-....), littérature postcoloniale, littérature antillaise de langue française
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"Biblique des derniers gestes" ou la quête de l'epos / María Celeste Biorda, Pierre Soubias
/ SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 10-10-2014
/ Canal-u.fr
SOUBIAS Pierre, BIORDA María Celeste
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"Biblique des derniers gestes" ou la quête de l'epos / María Celeste Biorda, Pierre Soubias. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 5 : Explorations génériques.Marqueur de paroles, chercheur de paroles ou metteur en scène d’une
parole ? Depuis ses premiers romans, Chamoiseau s’intéresse
à des histoires sinon oubliées du moins tues, qui sont à la
marge de l’Histoire et qu’il veut faire entendre (Chronique de
sept misères, Texaco). Mais dans Biblique des derniers
gestes, sans doute son roman le plus ambitieux, on raconte moins
l’Histoire vraie qu’on ne profère des histoires. Chamoiseau
semble dépasser la dimension historique au profit d’une
dimension épique, en prenant l’adjectif dans son acception
étymologique (relatif à epos –l’epos
désignant à la fois le contenu de l’épopée et la parole
incarnée dans laquelle elle est énoncée). María Celeste Biorda et Pierre Soubias montrent comment le
romancier construit soigneusement des situations de communication
bien précises, qui permettent l’émergence et le déploiement du
récit, afin que ce dernier prenne la valeur d’une parole
primordiale et collective.
[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : littérature française (20e-21e siècles), Patrick Chamoiseau (1953-....), analyse du discours narratif
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Une poétique de l'inscriptible, Patrick Chamoiseau et le tombeau littéraire contemporain / Oana Panaïté
/ SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 08-10-2014
/ Canal-u.fr
PANAÏTÉ Oana
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Une poétique de l'inscriptible, Patrick Chamoiseau et le tombeau littéraire contemporain / Oana Panaïté. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le
laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 1 : Situation de Chamoiseau.« Texaco, Biblique des derniers gestes et Un dimanche au cachot renouent avec la poétique du tombeau littéraire. Ériger des tombeaux narratifs est le geste par lequel l’auteur contemporain rassemble dans un seul lieu commémoratif les restes de l’Histoire et de l’histoire de la littérature. Cette structure narrative, discursive et énonciative permet d’opérer une restitution, une recomposition et un réagencement du grand corpus –du corps textuel et du corps symbolique– de la tradition littéraire et historique. Du point de vue rhétorique, le tombeau appartient au genre démonstratif qui consiste dans la louange et le blâme. Du point de vue formel, il se rapproche de la métafiction, genre postmoderne par excellence qui mobilise deux ou plusieurs niveaux interprétatifs puisqu’il propose un texte à la fois lisible et scriptible. L’auteur-psychopompe est l’officiant de ce rituel, apparaissant comme le guide des âmes disparues dans la nuit de l’oubli ou de la mésentente politique. Ce n’est pas un scribe mais un commentateur qui adopte le point de vue de la postérité ou de l’éternité afin de mieux rassembler en un seul lieu, par le tour de force structurel et rhétorique du tombeau littéraire, faits et paroles historiques, preuves et contre-preuves, vérités et mensonges.
La poétique de Patrick Chamoiseau exalte et interroge tout à la fois le pouvoir de la littérature à contenir ou à encadrer le passé. Elle se demande et nous demande si le passé colonial et ses rémanences actuelles peuvent être rendus visibles, éclairés, en somme, inscrits. » (Oana Panaïté).Dans cette communication, Oana Panaïté développe cinq propositions sur
l'oeuvre de Patrick Chamoiseau : cette oeuvre repose sur l'inscription
et la trace, c'est une oeuvre écrite pour ne pas s'inscrire, l'écriture
de Chamoiseau résiste non seulement aux effets de l'écrit mais à sa
logique même, l'oeuvre participe d'un état critique de la littérature,
et, enfin, l'oeuvre de Chamoiseau invite à rester vigilant à l'égard du
pouvoir mystifiant et mystificateur des récits.[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : littérature et histoire, littérature française (20e-21e siècles), Patrick Chamoiseau (1953-....), littérature et mémoire collective
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L'écriture palimpseste chez Chamoiseau : transposition et invention générique dans "Texaco" / Béatrice N'Guessan-Larroux
/ Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 10-10-2014
/ Canal-u.fr
N'GUESSAN-LARROUX Béatrice
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L'écriture palimpseste chez Chamoiseau : transposition et invention générique dans "Texaco" / Béatrice N'Guessan-Larroux. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 5 : Explorations génériques. [Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : littérature française (20e-21e siècles), Patrick Chamoiseau (1953-....)
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Nouveaux avatars de l'écrivain / Lydie Moudileno
/ SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 08-10-2014
/ Canal-u.fr
MOUDILENO Lydie
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Nouveaux avatars de l'écrivain / Lydie Moudileno. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 2 : Le livre et la parole. Cette
communication s'attache à cerner l'évolution du discours de Patrick
Chanoiseau quant aux statut et mission de l'écrivain dans l'univers antillais. Lydie Moudileno propose d'examiner d'abord la multiplicité des différents avatars de
l'écrivain qui traversent l'œuvre, pour ensuite tenter de tracer une éventuelle évolution du discours
métalittéraire, des premiers récits comme Chroniques des sept misères et Texaco
à des textes plus récents tels qu'Archéologie du Chaos. Il s'agit d'y déceler
non seulement les récurrences et échos qui permettent de conclure à un discours
singulier, mais aussi les tensions entre ces "avatars" et les limites
que ces tensions impliquent.
[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : écrivain, littérature française (20e-21e siècles), Patrick Chamoiseau (1953-....), littérature antillaise de langue française
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L'Empreinte à Chamoiseau / Lorna Milne
/ Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 09-10-2014
/ Canal-u.fr
MILNE Lorna
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L'Empreinte à Chamoiseau / Lorna Milne. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 3 : Bibliothèque et sentimenthèque.
Dans "L'Empreinte à Crusoé" (2012), Patrick Chamoiseau se détache enfin quelque peu de ses préoccupations identitaires et antillaises pour explorer ce qu'il appelle "l'aventure intérieure" d'un Robinson qui "se met à penser l'impensable" dans un espace -une île anonyme- apparemment neutre. Certes, dans l'économie du livre la narration principale de L'Empreinte représente un récit oral livré par le protagoniste, tandis que l'histoire du livre fait allusion aux origines africaines de celui-ci ainsi qu'à sa participation à la traite négrière. Malgré la présence de ces éléments habituels de l'univers chamoisien cependant, c'est l'écriture qui s'impose comme question centrale du livre, aussi bien thématiquement dans les références aux actes d'écrire et de lire, qu'à travers les échos intertextuels rappelant Defoe, Saint-John Perse, Tournier, et tant d'autres. Le roman constitue donc aussi une aventure littéraire qui nous amène bien loin des figures du conteur créole et du marqueur de paroles, éléments essentiels de "l'oraliture" qu'examinent Chamoiseau et Confiant dans leur essai littéraire Lettres créoles (1991). Cette communication juxtapose les empreintes -celle de Crusoé sur la plage et celle de l'auteur sur la page- afin de nous demander quelle est la situation de Patrick Chamoiseau aujourd'hui par rapport à la littérature.[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : littérature et géographie, littérature française (20e-21e siècles), Patrick Chamoiseau (1953-....)
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Écrire à conte-courant ? L'unité souterraine des romans de Patrick Chamoiseau / Maeve McCusker
/ Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 10-10-2014
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McCUSKER Maeve
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Écrire à conte-courant ? L'unité souterraine des romans de Patrick Chamoiseau / Maeve McCusker. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 6 : Esthétiques naratives et récits des Amériques.L’île antillaise fut, à partir des
premiers textes consacrés à la région par les voyageurs, considérée comme un
objet en miniature, quelque chose à acquérir, à admirer, à consommer et à
posséder. Les écrivains antillais eux-mêmes ont souvent imaginé cet espace insulaire
et archipélagique en termes qui soulignent la contrainte, l’exiguïté (c’est le
mot utilisé dans l’incipit de Pluie et
vent de Simone Schwarz-Bart), et en métaphores évoquant la petitesse (poussière ;
olive ; miette ; perle,
diamant ou émeraude ; chapelet). Ces images, relevant de l’univers terrien
de l’île, cherchent à stabiliser ou à concrétiser les contours de l’espace. Plus récemment, et peut-être en
réaction à cette focalisation sur l’étroitesse, ce sont les motifs de la circulation,
de la mobilité, de la dispersion et des flux qui ont dominé le discours antillais,
que ce soit la phrase célèbre de Walcott, « The sea is history », citée par
Glissant dans "Poétique de la relation",
ou, dans le même texte, l’épigraphe « l’unité est sous-marine » tirée de
Brathwaite, ou même la description des Antillais comme étant un « peuple de la
mer »(Benítez-Rojo). La théorie glissantienne de la relation, ainsi que la
créolité de Chamoiseau et de ses confrères martiniquais, prônent l’ouverture et
l’échange, et sont souvent considérées comme appartenant au courant postmoderne
de la théorie postcoloniale, qui valorise les routes et non pas les « roots »
(Gilroy 1991). Cependant, une analyse des romans
de Patrick Chamoiseau révèle un intérêt constant pour le localisme et pour l’espace
insulaire, même si Chamoiseau récuse le mot “île” comme une invention
occidentale, et un lexème qui n’existe pas en créole. Ce sont des lieux de
l’arrière-pays (la ville ; le bois ; la case créole ;
l’habitation), plutôt que, par exemple, le port ou le littoral, qui sont
valorisés dans sa fiction. L’île devient cependant un lieu inépuisable, un
espace de plénitude, de création et d’histoire; et cela, en partie, à cause de
son attention à la couche souterraine
du pays. Dans cette communication, Maeve McCusker propose d’analyser la
construction de l’espace souterrain (cimetières ; cachots ;
prisons), qui permet à l’auteur d’excaver l’histoire, et même la préhistoire,
de son pays, dans trois de ses romans les plus importants: "L’Esclave vieil homme et le molosse" ;
"Biblique des derniers gestes" et "Un dimanche au cachot". Dans ce dernier,
c’est une expérience proprement catabatique qui permet à
l’auteur de déterrer le passé antillais ; c’est à travers la descente
verticale, et non pas à travers la migrance horizontale, que le protagoniste
arrive à mieux comprendre l’histoire et l’identité antillaises.[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : littérature française (20e-21e siècles), Patrick Chamoiseau (1953-....), littérature antillaise de langue française, souterrain (dans la littérature)
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Aspects intermédiaux dans l'oeuvre de Patrick Chamoiseau / Liviu Lutas
/ SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail, Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 10-10-2014
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LUTAS Liviu
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Aspects intermédiaux dans l'oeuvre de Patrick Chamoiseau / Liviu Lutas. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 5 : Explorations génériques. L'intermédialité
est un axe de recherche très dynamique aujourd'hui. Surtout le postulat de
W.J.T. Mitchell (1994), selon lequel la notion d’un médium pur est une
aberration puisque tous les médias sont des mélanges de différents médias et
tous les arts sont composés, a ouvert la voie à la possibilité d'analyser les
œuvres littéraires d’un nouveau point de vue. Un texte littéraire peut par
exemple activer, de différentes manières, plusieurs modes cognitifs. Des
théoriciens comme Hans Lund, Claus Clüver et Werner Wolf ont essayé de montrer
comment cela peut se faire. Le modèle de Wolf (2002) est particulièrement
intéressant, étant donnée sa prétention d'établir une typologie des relations
intermédiales. L'imitation, la thématisation, la fusion et la combinaison sont
les quatre relations possibles entre les médias d’un point de vue
intracompositionnel, selon Wolf. Or, bien que le modèle de Wolf soit innovateur
et extrêmement utile pour les analyses intermédiales, il n'arrive pas à
totalement dépasser la perception essentialiste des médias comme des entités
homogènes et pures. C'est peut-être en complétant le modèle de Wolf avec des
études sur l'iconicité, comme celles de Winfried Nöth, (2001) ou de Lars
Elleström (2010), que l'on peut arriver à comprendre comment les différents
modes cognitifs peuvent contribuer à créer du sens dans un ouvrage littéraire. L’œuvre
de Patrick Chamoiseau est illustrative d’un point de vue intermédial. En effet,
déjà ses premières publications ont été acclamées pour l'oralité de leur style.
Or l'oralité de l'écriture est justement un des détails qui peuvent être
abordés sous l'angle de l'intermédialité, puisque l’écriture et la langue
parlée renvoient justement á des modes cognitifs différents. Il y a cependant
aussi des relations entre l’écriture chamoisienne et les arts visuels. Bien que
moins étudiées que l’oralité, de telles relations sont omniprésentes dans
l’œuvre chamoisienne. Non seulement a-t-il écrit des bandes dessinées et des
scénarios de films, mais les romans eux-mêmes ont un style qui pourrait être
considéré visuel. Liviu Lutas analyse, par conséquent, si la typologie de Werner
Wolf peut être utilisée pour jeter une nouvelle lumière sur l'oralité et sur la
visualité dans l'œuvre de Chamoiseau, surtout dans les cas des romans Solibo
Magnifique, Texaco (1992), Biblique des derniers gestes (2002) et L’empreinte à
Crusoé. Il tâche de montrer comment les aspects intermédiaux
contribuent à l'un des projets que se propose Chamoiseau dans son œuvre
littéraire : celui de donner une vision intérieure de l’identité antillaise et
de l'Histoire de la Martinique.[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr]. Mot(s) clés libre(s) : créations artistiques hybrides, intermédialité, illustration des livres, Patrick Chamoiseau (1953-....)
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