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Une action en faveur de la langue française semble naturelle dans notre pays ; elle est plus que jamais nécessaire à l'heure de la mondialisation des échanges. On doit la fonder, cependant, non pas sur un attachement sentimental, mais sur une analyse scientifique de son histoire et des conditions de son progrès. Forte d'une tradition pluriséculaire, d'une vitalité mesurable, de nombreuses institutions d'encadrement, la langue française peut relever le défi de la modernité. Il faut pour cela : - relativiser la norme stricte qui la constitue, comprendre les dangers du purisme, percevoir les faiblesses du monolinguisme ; - moderniser les formes et structures qui requièrent un progrès. Par exemple, corriger régulièrement la graphie, inscrire dans le lexique la parité entre hommes et femmes ; - profiter des technologies nouvelles de la communication : bases de données textuelles et lexicales, dictionnaires en lignes, outils grammaticaux de toutes sortes sur Internet. Un rayonnement maintenu, voire accru de la langue française ne devra rien à une ""défense"" frileuse, mais tout au savoir et au mouvement.Conférence du 15 février 2000 par Bernard Cerquiglini.
Mot(s) clés libre(s) : français (langue), france, langage et langues (france), langues et mondialisation, normalisation, politique linguistique, préservation des langues, purisme (linguistique)