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par André Nouschi (Université de Nice)Colloque pour une histoire critique et citoyenne - le cas de l'histoire franco-algérienne Trente-cinq ans après la prise d’Alger, l’Algérie plonge dans une crise grave, celle des années 1865-1870 qui revêt plusieurs aspects : démographique, économique et social. Cette crise à multiples consonances soulève de nombreuses questions, au cœur de la colonisation du pays. Elle éclate à l’apogée économique de l’Empire.La crise est d’abord climatique et a touché à l’ensemble des pays méditerranéens. On la retrouve dans deux pays voisins du Maghreb, en Italie du Sud, au Levant et dans le sud des pays balkaniques. Elle correspond à une diminution importante des précipitations, entre 25 % et 50 % et s’étend sur plus de trois ans. Elle sert d’argument à Mac Mahon et à son entourage pour censurer les informations sur la gravité de la crise. Cependant, derrière cette catastrophe qui se traduit par la mort de plusieurs centaines de milliers d’hommes - 500 000, 800 000 hommes ? - se dessinent des causes profondes qui méritent réflexion.La première concerne les effets du capitalisme sur la vie des fellahs algériens qui passent en quelques décennies d’une économie traditionnelle à une économie libérale qu’ils ne maîtriseront jamais. Cela se traduit par leur vulnérabilité aux crises importées d’Europe qui apparaissent dès 1848 et les frappent de plein fouet. La monétarisation a des effets dévastateurs sur leurs ressources et les livre sans défense aux mercantis et aux usuriers.La seconde est la fin des solidarités tribales amorcée avec le Sénatus-consulte d’avril 1863 que l’on continue d’appliquer malgré la catastrophe. Le symbole le plus grave est la naissance d’un sous-prolétariat rural que décrit sans emphase le rapport de la commission Le Hon.Au total, malgré les bonnes intentions de Napoléon III, l’Algérie entre dans une nouvelle phase de son histoire marquée par un sous-développement - le mot n’existe pas encore - qui s’aggravera avec le temps.(résumé de l'auteur)Equipe technique Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Réalisation : Service commun audiovisuel et multimédia : Mathias Chassagneux, Julien Lopez, Son: Xavier comméat, Encodage-Diffusion Web : Jean-Claude Troncard
Mot(s) clés libre(s) : algérie (1864-1865 - insurrection des Ouled Sidi Cheikh), algérie (1871-1872 - insurrection), capitalisme, conditions économiques, crise climatique, économie de marché, histoire, monétarisation, politique économique, politique et gouvernement, sénatus-con