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« Des hôpitaux thaïlandais au carrefour de nouvelles mobilités de santé : tourisme médical et recours transfrontaliers », Audrey BOCHATON (doctorante en géographie de la santé, Université Paris Ouest Nanterre-La Défense, laboratoire Espace, Santé et Territoire (EST). Colloque international "Santé et mobilités au Nord et au Sud : circulations des acteurs, évolutions des pratiques". Toulouse : Université de Toulouse II-Le Mirail, Institut d'Etudes Politiques (IEP), Association AMADES : 16-18 septembre 2009. [Intervention suivie d'un échange avec l'auditoire]. Session C: Circulations des malades et des thérapeuthes : mobilités sanitaires et négociations thérapeutiques. Atelier C1 : Tourisme médical et migrations sanitaires.Dans un contexte de mondialisation, les pratiques de santé des acteurs évoluent sous l’effet conjugué de l’ouverture des frontières, la croissance des échanges et l’intensification des mobilités. Aujourd’hui le tourisme médical est la pratique thérapeutique qui illustre le mieux la globalisation des soins. Son expansion rapide soulève de nombreuses réflexions quant à l’évolution du rapport à la santé et les comportements médicaux. Le phénomène se déploie à l’échelle planétaire et génère de nouvelles proximités entre des patients et des infrastructures de soins situés aux quatre coins du globe dans des contextes culturels différents. Parmi les pays récepteurs de patients voyageurs, la Thaïlande, avec son rôle pionnier dans l’essor de cette pratique thérapeutique récente, capte aujourd’hui la quasi-totalité des flux de touristes médicaux en direction du sud-est asiatique.Outre l’attractivité des structures de soins thaïlandaises à l’échelle mondiale, il est intéressant aussi d’analyser les recompositions des pratiques sanitaires à l’échelle régionale, en étudiant plus particulièrement l’espace frontalier entre la Thaïlande et le Laos et l’émergence d’une nouvelle dynamique thérapeutique : des recours aux soins transfrontaliers initiés par des patients laotiens vers des hôpitaux frontaliers thaïlandais. Si ces mobilités de santé ne s’inscrivent pas dans la même logique que les recours thérapeutiques des patients issus des pays développés, nous verrons toutefois que ces pratiques initiées par une partie de la population laotienne accompagnent l’ouverture des frontières du pays et incarnent plus largement son entrée dans la mondialisation. A l’aide d’enquêtes de terrain réalisées en plusieurs lieux de passage le long de la frontière laothaïlandaise, nous décrirons les formes socio-spatiales de ces recours, les profils de patients impliqués afin de mettre en évidence à travers la pluralité des pratiques la réalité d’une société laotienne à deux vitesses et des impacts sur le système de soins thaïlandais différenciés.Nous proposons ici une réflexion centrée sur la Thaïlande et son système de soins afin d’appréhender les bouleversements qui s’opèrent aujourd’hui dans la sphère médicale aussi bien à l’échelle mondiale, régionale que locale. Comment sont générées et se déploient les mobilités de santé d’un nouveau genre ? Quelles sont les répercussions sur le système de soins du pays récepteur et sur les systèmes de soins des pays dont sont originaires les patients? Dans quelle mesure ces nouvelles pratiques de santé liées à la mobilité participent-elles à une déterritorialisation et une reterritorialisation des espaces de santé ? Enfin peut-on parler d’une tendance à l’uniformisation des pratiques thérapeutiques à l’échelle mondiale ?
Mot(s) clés libre(s) : accès aux soins médicaux, émigration et immigration, géographie de la santé, Laos, services de santé (Thaïlande), tourisme médical