Tri :
Date
Editeur
Auteur
Titre
|
|
L'économie mondiale à l'ère des flux
/ UTLS - la suite, CERIMES
/ 03-01-2006
/ Canal-u.fr
VELTZ Pierre
Voir le résumé
Voir le résumé
Flux de marchandises, de capitaux, de technologies, d'images, de références culturelles : l'économie mondialisée est celle de toutes les mobilités, à l'exception notable des personnes les moins qualifiées, ou nées dans les pays les plus pauvres. Cette fluidité s'accompagne d'une fragmentation des systèmes productifs qui se déploient désormais à l'échelle du monde, en s'appuyant sur des réseaux de sites de plus en plus homogènes en termes de niveau technologique. Elle s'accompagne aussi d'une concentration croissante des activités au sein d'un archipel de grands pôles interconnectés, par delà la mosaïque des nations et des économies nationales.
Mais ce n'est pas seulement la répartition géographique des activités qui se trouve ainsi bouleversée : c'est la relation entre les espaces qui se transforme en profondeur. L'articulation traditionnelle entre centres et périphéries, pôles et arrière-pays, se délite. Les périphéries et les arrières pays deviennent des charges plutôt que des ressources pour les centres les plus riches et les plus insérés dans l'économie mondiale. Dans les pays développés, comme la France, des mécanismes de redistribution puissants jouent en faveur des zones rurales ou des villes moyennes. Ailleurs, s'applique le « paradoxe de Robin des bois » : la redistribution est la plus faible là où elle serait la plus nécessaire
Mot(s) clés libre(s) : aménagement du territoire, mondialisation, économie mondiale, espace (économie politique), industrie (localisation), mobilité géographique, pôles de développement, relations économiques internationales
|
Accéder à la ressource
|
|
Pauvreté et globalisation - Sandrine Mesplé Somps
/ UTLS au lycée
/ 27-03-2008
/ Canal-U - OAI Archive
UTLS au lycée
Voir le résumé
Voir le résumé
Une conférence de l'UTLS au Lycée
avec Sandrine Mesplé Somps (chargée de recherche à l'IRD)
Lycée L'Ermitage (Maisons Laffitte, 78) Mot(s) clés libre(s) : mondialisation, pauvreté, tiers monde
|
Accéder à la ressource
|
|
Face à la crise : développement durable et mondialisation -Luc Ferry
/ UTLS - la suite
/ 22-06-2009
/ Canal-U - OAI Archive
UTLS - la suite
Voir le résumé
Voir le résumé
Une conférence du cycle "La croissance verte, comment ?"Face à la crise : développement durable et mondialisation par Luc Ferry, philosophe Mot(s) clés libre(s) : bohème, crise, développement durable, innovation, mondialisation
|
Accéder à la ressource
|
|
Le développement durable
/ UTLS - la suite
/ 06-07-2003
/ Canal-U - OAI Archive
TUBIANA Laurence
Voir le résumé
Voir le résumé
La société française et la communauté internationale s'interrogent sur le concept de développement durable, sur ce qu'il signifie. On peut y voir un effet de mode ou une image politique, mais il s'agit d'une véritable interrogation, une remise en question du triomphalisme que l'on a connu avec l'idée que la croissance économique allait tout résoudre. La question du développement durable n'est pas dissociable de celle de la mondialisation, de la globalisation. Elle fait partie de cette mise en perspective de ce qu'il se passe dans nos sociétés avec l'intégration économique croissante. On prendra la question du développement durable sous l'angle du revers de la mondialisation plus que sur les dimensions locales ou nationales, sous l'angle des défis posés par les problèmes globaux de la planète, les problèmes collectifs. Mot(s) clés libre(s) : croissance, écologie, mondialisation, pollution
|
Accéder à la ressource
|
|
Les philosophies de la mondialisation
/ UTLS - la suite
/ 07-07-2003
/ Canal-U - OAI Archive
TOSEL André
Voir le résumé
Voir le résumé
La philosophie française en sa grande majorité demeure silencieuse sur la mondialisation alors que les sciences humaines et sociales connaissent un déluge d'études spécialisées .Elle l'aborde de deux manières : soit sur le mode oblique de questions juridico-politiques en se concentrant sur les relations entre souveraineté politique et cosmopolisme - soit de manière métaphorique par des considérations sur la technique planétaire à l'époque de la post-modernité, que celle-ci soit comprise comme le joyeux avènement d'une pensée faible, ou comme le tragique oubli de l'être propre à la pensée occidentale. Pour remédier à cette stratégie de fuite hors des problèmes effectifs de la contemporanéité la philosophie est affrontée à la tâche de définir ne serait-ce que de manière préalable le concept de la mondialisation. Il sera proposé une définition post-marxienne, non pas anti-marxienne. La mondialisation serait la généralisation inachevée du mode de production capitaliste à l'orbe du globe. Elle ne se réduit pas à sa dimension économique, puisque le réseau transnational des grandes firmes fondé sur la troisième révolution technologique (industries de la communication) et sur l'autonomisation du capital financier prend simultanément forme dans le système d'une économie monde d'Etats inégaux, caractérisé par son centre et ses périphéries, dominé par une puissance impériale, les Etats-Unis, perpétuellement confrontés de leur côté à la formation de pôles concurrents. Cette forme est indissolublement culturelle puisque la marchandise-argent devient le faux universel symbolique hégémonique, intégrant contradictoirement des formes de vie où les individus insécurisés cherchent refuge dans des communautés imaginaires. Une violence inédite intransitive répond à la violence du capital qui joue son avenir en immergeant la production dans la consommation. La philosophie doit se demander ce qu'il en est de la liberté des individus en cette affaire. On examinera quelques attitudes significatives de philosophes contemporains étalées sur un spectre qui va du pôle mondialophobe au pôle mondialophile. Mot(s) clés libre(s) : globalisation, mondialisation, philosophie
|
Accéder à la ressource
|
|
Tourisme et culture surgelée
/ UTLS - la suite
/ 14-01-2006
/ Canal-U - OAI Archive
TILROE Anna
Voir le résumé
Voir le résumé
L'art et la culture deviennent de plus en plus des produits comme les autres, et les stratégies de marketing commencent à égaler celles du commerce. Le monde de l'art, par exemple, se manifeste aujourd'hui comme festival permanent avec, à tous moments, des biennales partout sur le globe. En même temps le rôle de l'artiste change rapidement en celui d'un amuseur. Pourtant il y a conscience générale de la qualité de l'art et la culture, en tant qu'expression d'expériences, de sentiments et de manières de pensée individuelles et collectives, ainsi que de leur capacité de former une mémoire commune. Cela se voit en particulier quand une nation, une ville ou une communauté s'en servent pour se construire une identité. A l'industrie de tourisme une telle construction d'identité culturelle au niveau locale ou nationale, est fortement favorable. Elle la pousse même jusqu'à un cliché aisément reconnu par les masses: le cliché d'un monde paradisiaque. Par conséquent la mémoire collective est aplatie, l'expérience personnelle nivelée et les développements culturels et artistiques dérobés de leurs acuités et ambiguïtés. Mais cette culture surgelée, est-elle bien capable de chasser le Grand Ennui ? Mot(s) clés libre(s) : commerce de l'art, culture et mondialisation, économie de la culture, histoire de l'art, industrie culturelle, instrumentalisation de la culture, marketing de la culture, sociologie de la culture, sociologie des loisirs, tourisme culturel
|
Accéder à la ressource
|
|
Chronique des Pygmées Bagyeli 2008 : Profession : chasseur
/ 12-05-2008
/ Canal-u.fr
THOMOPOULOS Nikos
Voir le résumé
Voir le résumé
Chronique des Pygmées Bagyeli 2008 : Profession : Chasseurversion française sous-titrée en anglais
Scénario
La forêt d’Afrique Centrale. Un lieu hors du temps.
Un berceau de mythes sur la Terre et l’espèce humaine.
Un de ces mythes relate l’histoire du petit chasseur pygmée qui vit en pur état sauvage au milieu de la forêt.
Dans l’imaginaire collectif, le Pygmée est l’homme primitif par excellence, resté dans un passé lointain de l’humanité. En 2008, plus que jamais, cela est-il valable ?
Quel est le conte que la forêt raconte aujourd’hui sur ce peuple des fables? Au Cameroun, dans la forêt atlantique du sud-ouest, habitent les Bagyeli, une ethnie Pygmée de 5 000 individus dispersés en petits groupes. Il paraît que les Bagyeli ont gagné leur habitat actuel vers la fin du 18e siècle. Selon la légende, ils suivaient, en tant qu’éclaireurs, les déplacements des Kwassio, un groupe ethnique appartenant à la famille linguistique des Bantous. Contrairement aux Bantous, ils menaient une vie nomade dans la brousse, basée sur la chasse et la cueillette.
La forêt leur fournissait la base pour leur subsistance : de l’eau, du gibier, des plantes sauvages, des écorces pour fabriquer des médicaments. Afin de compléter leurs besoins en aliments agricoles et en outils de fer, ils faisaient du troc avec leurs voisins Bantous.
En raison de leur taille et de leur mode de vie plus sauvage, les villageois Bantous considéraient toujours les Pygmées comme des sous-hommes, dépendants de leur civilisation supérieure.
Depuis environ un demi-siècle, des changements profonds bouleversent le mode de vie des Bagyeli. L’accroissement des populations villageoises dans la région, au début du 20e siècle, a suscité une déforestation continue et une réduction du gibier disponible.
Les Bagyeli ont été amenés à chercher d’autres moyens de subsistance. Ayant appris comment pratiquer l’agriculture en travaillant dans les plantations des Bantous, ils ont commencé à cultiver leurs propres champs.
L’adoption de l’agriculture a exigé la sédentarisation. De nouveaux enjeux se présentent désormais pour les Bagyeli. Ils doivent trouver un équilibre entre leur culture traditionnelle et la modernité… Nous sommes au village de Mashuer-Mashuer. Perché sur la montagne de Ngovayang, à 2 heures de marche de la piste, c’est l’un des villages les plus éloignés des Bagyeli. Les petites rivières qui coulent à proximité lui prêtent son nom qui veut dire « beaucoup de cascades ». Au milieu d’une clairière dans la forêt, une douzaine d’habitations hébergent trois familles étendues. La population, de 50 personnes environ, n’est jamais constante.
Les va-et-vient entre les villages de Bagyeli sont fréquents.
On ne devrait pas être étonné : les Bagyeli ont la mobilité dans leur sang…
Une partie du village est occupée par la famille de Guini-Marcel, le guérisseur traditionnel. Guini-Marcel a 50 ans. Il est un des plus anciens du village, l’espérance de vie des Bagyeli étant 40 ans. Il habite avec sa femme, Buona-Marie, et leurs deux filles, Angwade-Merci et Eugénie. Dans la case d’à côté, vivent ses deux neveux, Ndiko et Mabali-Bienvenüe. Mabali, l’aîné, est un grand chasseur, un vrai enfant de la forêt. Sa femme, Dolose, et son fils, Mvia-Timothé. Tôt le matin, dans la cuisine, les femmes allument le foyer. On le maintient allumé toute la journée, afin de satisfaire les différents besoins de la famille. Au-dessus du feu il y a un banc sur lequel on fait fumer les aliments à conserver: la viande, les noix de palmier… Dans ce milieu humide, la chaleur du feu est une arme indispensable.
La fumée fait sécher les filets de chasse, ainsi que le feuillage de la case. Les Pygmées sont parmi les derniers représentants au monde d’une culture de chasse et de cueillette. Cette activité ancestrale constitue traditionnellement le cœur de leur mode de vie. Elle forme l’essence de ce peuple ; son identité culturelle. Les premiers chercheurs qui ont observé la vie des Pygmées avaient relaté de grandes expéditions de chasse qui duraient des semaines, voire des mois. Le campement entier se déplaçait afin de gagner de nouveaux territoires plus riches en gibier. La chasse était une activité collective dans laquelle tout le groupe participait. La chasse au filet pouvait apporter de grands animaux, comme des éléphants ou des gorilles, alors en abondance dans la région. L’adoption de l’agriculture a largement modifié la base de leur économie. La sédentarisation progressive a vu le temps d’absence du campement diminuer. La chasse est devenue individuelle. Désormais, on se contente à de courtes expéditions, d’un à deux jours, autour du campement. Le gibier, plus rare qu’avant, consiste en animaux de petite ou moyenne taille tels que des antilopes, des rats sauvages, des oiseaux ou des singes. On utilise encore des armes traditionnelles comme la sagaie ou l’arbalète. Le chien est un compagnon précieux pour la chasse. Il va chercher le gibier tué, attraper des rats dans leur trou, aider à abattre un animal chassé. Parfois, les Bantous prêtent des fusils aux Bagyeli afin qu’ils chassent pour eux. Vu la dépendance des Bagyeli envers leurs voisins de grande taille, les termes de cet accord ne sont pas équitables. Ayant passé plusieurs jours et nuits dans la forêt pour chasser, les Bagyeli sont obligés d’apporter tous les gibiers attrapés aux Bantous, en échange d’un peu de tabac, de cannabis ou de vin de palme. La méthode de chasse la plus courante aujourd’hui est la pose de pièges. Chaque chasseur installe dans la forêt ses propres pièges. Ils sont éparpillés dans une étendue de plusieurs kilomètres, perdus dans la végétation dense.
Il faut vérifier les pièges tous les deux à trois jours, afin d’éviter qu’un animal attrapé commence à pourrir. Mabali-Bienvenüe visite ses pièges aujourd’hui pour voir s’il a attrapé quelque chose. La machette et l’arme toujours sur l’épaule, afin d’ouvrir le passage et tuer des gibiers éventuels, il fonce dans la forêt… Cohabitant depuis toujours avec les animaux dans la même forêt, les Bagyeli ont appris à observer et à distinguer leurs particularités et leurs habitudes. Ils savent où chaque animal fait son nid, quand et comment il chasse ou il se repose, ils reconnaissent sa voix et peuvent l’imiter pour l’attirer. La recherche de nourriture dans la forêt est toujours un mystère pour les Bagyeli. Ils ont appris à vivre avec l’imprévu constant en faisant confiance à la providence de la nature. Ils prennent ce que chaque jour a à les offrir. Aujourd’hui, Nzambe, le Grand Esprit de la forêt, envoie à Mabali une petite tortue… Sur le chemin du retour, on croise la femme de Mabali au bord d’un ruisseau. Elle va chercher des crabes et de petits poissons dans l’eau de la rivière. Les enfants sont là pour s’amuser et apprendre. Comme dans plusieurs sociétés traditionnelles, la force physique détermine le rôle économique de chaque sexe. Tandis que les hommes pratiquent la chasse, les femmes Bagyeli s’occupent de la cueillette dans la forêt : des tubercules sauvages, des fruits, des champignons, des escargots, des chenilles, des crabes… tout entre dans le panier. De mère en fille, les femmes Bagyeli connaissent le rythme éternel de la nature, comment la vie naît, meurt et se régénère. Leur cœur bat selon une horloge intérieure, quasi-instinctive, qui suit les vibrations de la forêt. Elles savent en quelle saison pousse chaque plante. Elles peuvent reconnaître les champignons non vénéneux parmi des dizaines. Quand les pluies arrivent, elles savent que c’est le moment pour aller chercher les chenilles qui tombent des grands arbres pour former leur chrysalide dans le sol. Elles ont les clés de toutes les maisons des petits crabes qui se cachent dans la boue… La vie des Bagyeli change, et ce réservoir de connaissances, cet héritage culturel de toute l’humanité est menacé… Jusqu’à quand les enfants Bagyeli vont accompagner leurs mères dans ce mystique voyage d’apprentissage au cœur de la forêt ?
De retour au village, le soir s’approche et les femmes sont en train de préparer le dîner. La cuisine des Bagyeli est rudimentaire. Des bananes plantains et des tubercules bouillis, comme l’igname, le macabo ou le manioc, forment la base du repas. On l’accompagne avec un plat de viande ou de poissons, selon le rendement du jour. Une sauce faite de feuilles de plantes ou de fruits sert de salade…
Les hommes finissent la journée en fumant du cannabis…
La nuit tombe. Faute d’électricité, la vie dans le village est obligée de s’éteindre. La dernière lumière d’une lampe de pétrole, et puis…la forêt, sombre et mystérieuse, recouvre ce petit monde… Le matin, on prend un bon repas avant de partir pour le travail. Ça donne la force pour toute la journée jusqu’au dîner du soir. Aujourd’hui, on trouve, dans le menu, du chat sauvage, des fruits de l’arbre à pain et du ndolé, une sauce faite d’herbes. C’est le jour de l’agriculture. La famille de Mabali se prépare pour aller à son champ. Chacun aiguise ses propres outils, Mabali, sa machette et sa hache pour le défrichement ; sa femme, la pelle pour semer. Un arrêt pour s’approvisionner en eau dans la rivière. Mabali appelle son frère pour venir l’aider à abattre des arbres. L’agriculture chez les Bagielli se fait sur des parcelles de terre éclaircies dans la forêt. On travaille un champ pendant deux-trois ans et puis on le laisse en jachère. On cultive des bananes plantains, du macabo, de l’igname, du manioc, de l’arachide. La grande saison sèche, de décembre à mars, c’est la période du défrichement et des semailles. Puis, les pluies font pousser les boutures et lors de la prochaine saison sèche on revient pour faire la récolte de l’année. Le travail est réparti entre l’homme et la femme. Les hommes défrichent le champ et abattent les arbres, tandis que les femmes sèment la terre. Dans quelques décennies, l’agriculture est devenue une composante importante de l’économie des Bagyeli.
Désormais, les récoltes de leurs propres cultures leur permettent de compléter les besoins en produits agricoles pour lesquels ils recouraient aux Bantous dans le passé. Cette autonomie économique s’impose comme la voie principale pour acquérir plus d’indépendance vis-à-vis de leurs voisins.
Elle demande, au retour, des changements profonds de la part des Bagyeli. L’adaptation à la sédentarité et à la planification à long terme se heurte à leur entier système de pensée. Le mauvais entretien des champs et les défrichements non réguliers témoignent des difficultés de la reconversion à la vie agricole. Les Bagyeli doivent renforcer leurs capacités dans cette activité, faire preuve de leur détermination et lutter pour leurs droits, afin d’établir leur statut de cultivateur et assurer leurs terres. Selon le régime foncier au Cameroun, toutes les terres appartiennent à l’Etat. Celui qui met en valeur une terre, en cultivant ou en construisant une habitation, peut établir un titre foncier et ainsi devenir propriétaire. Les titres fonciers sont attribués au premier lieu par le conseil de chaque village Bantou.
Or, les Bagyeli sont confrontés à la réticence des Bantous de reconnaître des droits aux Pygmées et de leur céder les terres qui leur correspondent.
Après une dure journée de travail, les rythmes s’apaisent dans le village.
Le temps passe inaperçu, s’efface presque.
C’est l’heure de la détente, de l’amusement, des petits moments où toute la famille se rassemble. Guini-Marcel déniche quelques pages abîmés d’un vieux magazine français, tombé à ses mains Dieu sait comment.
Des extraits d’une réalité lointaine, étrange, imperceptible. Qui est-ce cette femme blanche souriante ? Et cet homme qui danse, deux bâtons dans les mains, sur une grande étendue de blanc ? Les sirènes de la mondialisation ont su atteindre ce petit bout du monde. Que vont-ils faire les Bagyeli en face d’elles, boucher leurs oreilles et s’attacher à leur mat, ou se laisser séduire par les chants magnétisants de la modernité ?
Aujourd’hui, Mvia-Timothée est malade. Exposé à toute sorte de parasite qui vient des insectes ou de l’eau non-potable, un enfant qui habite dans ce milieu forestier est très vulnérable. Sa mère lui prépare un remède pour les vers intestinaux, en faisant bouillir des écorces d’arbre.
Peuple de la forêt, les Bagyeli ont instinctivement appréhendé la base de la médecine, le pouvoir guérisseur de la nature.
Leur renommée pharmacopée traditionnelle est basée sur des produits extraits de la forêt. Ils utilisent des écorces, des feuilles et des racines, dont ils connaissent les vertus thérapeutiques.
Chaque arbre, chaque plante a ses propres qualités, qui peuvent guérir différentes maladies, ou au moins les soulager. L’art du guérisseur repose dans les mains d’une seule personne dans le village, qui lui-même l’a hérité de son père ou de sa mère. La réputation des Bagyeli comme de grands thérapeutes leur vaut des visites par des Bantous qui viennent se faire traiter ou juste réclamer…un peu de magie pour résoudre leurs problèmes. La pharmacopée traditionnelle des Bagyeli a depuis la nuit des temps assuré leur survie dans cet environnement hostile.
Mais est-ce que ce précieux savoir ancestral suffit pour les protéger de toutes les maladies qui les frappent ? L’adoption de nouveaux comportements sanitaires se présente comme une des retombées les plus positives de la modernisation.
Les Bagyeli commencent à comprendre la nécessité d’aller à l’hôpital pour se faire traiter ou pour accoucher et apprennent à se protéger contre certaines maladies comme le paludisme ou le SIDA. Plus on connaît les Bagyeli, moins on arrive à cerner qui ils sont vraiment.
Quelle est, enfin, l’identité de ce Bagyeli pris dans le tourbillon d’une modernité de plus en plus présente ?
Que voient-ils dans le miroir de leur existence ?
Traditionnellement, l’identité d’un Bagyeli, c’est son ethnie, son village, sa famille, ses propres exploits et ses vertus. C’est tous ces éléments qui lui donnent la reconnaissance auprès de ses frères. Qu’en est-il pour le Bagyeli qui s’est ouvert au monde et à un autre mode de vie ? On dit aujourd’hui aux Bagyeli « Il faut acquérir une carte d’identité pour être reconnu citoyen à part entière. »
Mais, depuis quand un Bagyeli exerce une profession? Ce papier officiel est encore une preuve de leur mutation culturelle ou leur passeport pour une nouvelle meilleure vie ?
Il semble que les Bagyeli sont confrontés à une réalité incontournable.
S’ils ne peuvent pas l’éviter, il faut au moins être préparés pour l’affronter.
La clé pour leur survie dans un nouveau monde, c’est l’éducation.
Avec cette conviction en tête, on se rend à Bipindi, un petit bourg à quelques kilomètres de Mashuer Mashuer.
Là, se trouve le FONDAF, un centre d’hébergement et d’éducation d’enfants Bagyeli.
Savoir est pouvoir. L’éducation donnera aux Bagyeli les armes pour s’émanciper et améliorer les conditions de leur vie.
Elle leur permet de prendre conscience de leur situation et des enjeux qui les concernent. Ainsi, ils pourront faire de meilleurs choix pour leur propre avenir. Une éducation moderne, conforme aux normes de tous les citoyens camerounais, va-t-elle de pair avec un abandon des connaissances traditionnelles ?
Là aussi, un pari se pose pour les Bagyeli : trouver la voie moyenne qui leur permettra d’avancer, tout en maintenant l’essentiel de leur spécificité culturelle. Emportés par le courant de la modernisation, en pleine transformation culturelle, les Bagyeli sont devant le plus grand dilemme de leur existence : To be or not to be Bagyeli ? Mot(s) clés libre(s) : Vie quotidienne, guérissage, Afrique centrale, chasse, gibier, cueillette, rivière, sédentarisation, bagyeli, eau, bantou, relation inter-ethnique, tradition/modernité, thérapie, Mashuer Mashuer, Ngovayang, guérisseur, toilette, film ethnographique, pygmées, plante, feu, pêche, forêt, agriculture, alimentation, mondialisation, mythe, déforestation, animal, vidéo, Cameroun, reconversion, foyer, cascade
|
Accéder à la ressource
|
|
Brian Stock, Sources historiques de la pluralité
/ Marcel LECAUDEY, Loïc QUENTIN, CERIMES, COLLEGE DE FRANCE
/ 12-06-2008
/ Canal-U - OAI Archive
Stock Brian
Voir le résumé
Voir le résumé
CHAIRE DE PHYSIOLOGIE DE LA PERCEPTION ET DE L'ACTIONM. Alain BERTHOZ, ProfesseurSéminaire 2007-2008 sous forme de colloque internationalLA PLURALITÉ INTERPRÉTATIVEFONDEMENTS HISTORIQUES ET COGNITIFS DE LA NOTION DE POINT DE VUE.Organisé avec les Professeurs Brian Stock et Carlo Ossola12 et 13 Juin 2008Amphithéâtre Marguerite de Navarre2-9h30 Brian Stock (Université de Toronto), Sources historiques de la pluralitéVoir la liste des vidéos Mot(s) clés libre(s) : interprétation, mondialisation, pluralisme, universalisme
|
Accéder à la ressource
|
|
L'Etat souverain face à la mondialisation
/ UTLS - la suite, Mission 2000 en France
/ 10-06-2000
/ Canal-U - OAI Archive
STERN Brigitte
Voir le résumé
Voir le résumé
""" No man is an island "", "" Aucun homme n'est une île "" disait le poète John Donne. L'homme ne vit pas isolé, il est inséré dans toute une série de collectivités, dans tout un ensemble de sociétés : la société familiale, la société tribale, les sociétés religieuses, les sociétés sportives, les sociétés savantes, voire des sociétés secrètes, mais aussi la société étatique. L'Etat se distingue fondamentalement des autres collectivités humaines, parce qu'il est une collectivité souveraine, du fait qu'il dispose du monopole de la force armée organisée sur son territoire. A ce monopole de la force armée organisée est lié le monopole d'édiction du droit : est règle juridique la règle que l'État considère comme une règle juridique, soit qu'il l'édicte lui-même à travers ses organes, soit qu'il reconnaisse des règles posées par d'autres, comme par exemple dans les contrats nationaux ou internationaux établis par les particuliers ou des sociétés multinationales, comme ayant valeur juridique. On conçoit facilement qu'un droit destiné à s'appliquer au sein d'un État qui dispose de la force - le droit national - n'aura vraisemblablement pas les mêmes caractéristiques qu'un droit destiné à s'appliquer entre États souverains, disposant chacun du monopole de la force armée organisée sur son territoire, mais non dans l'ensemble de la communauté des États : le droit international apparaît dès lors comme un droit s'appliquant dans une société où il n'y a pas de centralisation de la force armée organisée. Cette structuration différente des sociétés internes et de la société internationale explique que les contours de la souveraineté ne soient pas les mêmes dans l'ordre interne et dans l'ordre international. " Mot(s) clés libre(s) : état, mondialisation, souveraineté
|
Accéder à la ressource
|
|
L'État souverain face à la mondialisation
/ UTLS - la suite, Mission 2000 en France
/ 10-06-2000
/ Canal-u.fr
STERN Brigitte
Voir le résumé
Voir le résumé
""" No man is an island "", "" Aucun homme n'est une île "" disait le poète John Donne. L'homme ne vit pas isolé, il est inséré dans toute une série de collectivités, dans tout un ensemble de sociétés : la société familiale, la société tribale, les sociétés religieuses, les sociétés sportives, les sociétés savantes, voire des sociétés secrètes, mais aussi la société étatique. L'Etat se distingue fondamentalement des autres collectivités humaines, parce qu'il est une collectivité souveraine, du fait qu'il dispose du monopole de la force armée organisée sur son territoire. A ce monopole de la force armée organisée est lié le monopole d'édiction du droit : est règle juridique la règle que l'État considère comme une règle juridique, soit qu'il l'édicte lui-même à travers ses organes, soit qu'il reconnaisse des règles posées par d'autres, comme par exemple dans les contrats nationaux ou internationaux établis par les particuliers ou des sociétés multinationales, comme ayant valeur juridique. On conçoit facilement qu'un droit destiné à s'appliquer au sein d'un État qui dispose de la force - le droit national - n'aura vraisemblablement pas les mêmes caractéristiques qu'un droit destiné à s'appliquer entre États souverains, disposant chacun du monopole de la force armée organisée sur son territoire, mais non dans l'ensemble de la communauté des États : le droit international apparaît dès lors comme un droit s'appliquant dans une société où il n'y a pas de centralisation de la force armée organisée. Cette structuration différente des sociétés internes et de la société internationale explique que les contours de la souveraineté ne soient pas les mêmes dans l'ordre interne et dans l'ordre international. " Mot(s) clés libre(s) : etat, mondialisation, souveraineté
|
Accéder à la ressource
|
|