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Titre
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SFAP 2011 - L’euthanasie et l’ordinaire.
/ Canal-U/Sciences de la Santé et du Sport, CERIMES
/ 29-06-2011
/ Canal-U - OAI Archive
FOURNERET E.
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Titre : SFAP 2011 - L’euthanasie et l’ordinaire.Auteur(s) : E. FOURNERET (Philosophe - France).Etablissement : Centre Universitaire de Recherche sur l’Action Publique et Politique, Seyssins, France.Résumé : Le fait même de prononcer le mot « euthanasie » suffit à diviser. D’un côté, ceux qui souhaitent élargir l’action humaine jusqu’à la pratique de l’euthanasie ; de l’autre, ceux pour qui la permission d’un tel acte conduirait à des dérives moralement inacceptables.Face à ce modèle binaire pour/contre, certains philosophes ont proposé une troisième voie à travers l’éthique de la vertu. Ils soulignent que faire preuve de compassion, dans certaines circonstances exceptionnelles, peut justifier le recours à l’euthanasie.Ces différentes positions se trouvent en grande partie dominée par l’affirmation du triomphe théorique, par la prégnance des principes éthiques. Or, si se soucier du malheur d’autrui est primordialement une affaire d’intelligence sensitive dans l’appréciation des situations, une réflexion qui en resterait exclusivement sur les théories et les principes paraît insuffisante.Pour cette raison, il peut être intéressant de saisir ce sujet avec une autre façon de penser en morale. C’était proprement l’objectif de ma thèse de doctorat de philosophie soutenue le 1er octobre 2010 à l’Université de Picardie Jules Verne (sous la direction de S. Laugier et la codirection d’A. Leplège).L’auteur n’a pas transmis de conflit d’intérêt concernant les données diffusées dans cette vidéo ou publiées dans la référence citée.Conférence enregistrée lors du 1er Congrès international francophone de soins palliatifs et d’accompagnement & 17ème Congrès de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP). A la rencontre de nos diversitésDu 28 au 30 juin 2011 au Centre Cité de Congrès de Lyon. Atelier C5 – Mort provoquée, sédation, limitation de traitements.Organisé avec le partenariat de l’UNF3S/UMVF.Réalisation, production : Canal U/3S et CERIMES Mot(s) clés libre(s) : accompagnement, désir de mort, SFAP 2011, soins palliatifs
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RMJCA 2007-J- Mort subite par stress émotionnel
/ CERIMES, Canal U/Tice Médecine Santé
/ 08-06-2007
/ Canal-U - OAI Archive
FORNES Paul
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Comment arrive t'on au diagnostic de stress provoquant la mort ? le médecin légiste doit établir la cause de la mort . La mort subite est une mort naturelle inattendue. Le stress est un syndrome d'adaptation décrit en 1956. Trois facteurs constituent les causes principales de cette mort subite : les maladies cardiaques, cardiopathies, et cardioischémies.
La mort subite survient environ deux heures après l'incident. Dans la maladie de Takotsubo , le coeur est en forme d'amphore. Il faut une analyse chronologique minurieuse et anatomique pour déceler le lien entre stress aigu et mort subite. Mot(s) clés libre(s) : attentat, cardiopathie, mort subite, Reims, RMJCA, stress, syndrome du Takotsubo, tachicardie
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Chronique aka 1992, Akungu, Paris : La chasse au filet, Akungu, 27 novembre 1992
/ 27-11-1992
/ Canal-u.fr
ESTI, EPELBOIN Alain
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Chroniques pygmées, la chasse au filet, 27 novembre 1992, Lobaye, République centrafricaineEmission “Sylva” sur Arte
Réalisatrice :Esti
Auteurs :
Alain Epelboin & Esti
Image & son :
Alain Epelboin & Esti
Avec les habitants du campement d’Akungu :
Ginza, Monbaka, Mesa, Mbolo, Koti, et Mambi
Présentation d'une chasse au filet, commentée par l'ethnologue, avec également lecture de son carnet de terrain. Mot(s) clés libre(s) : musique, serpent, Lobaye, chasse, gibier, filet, céphalophe, capture, rituel propitiatoire, appel, mime cri, appat, poudre écorce/crotte, fustigation rituelle, esprit de la forêt, aka, Akungu, Portrait, forêt, croyance, chercheur, vidéo, chant, anthropologie visuelle, ethnographie, sang, film ethnographique, République Centrafricaine, mort animal, carnet de terrain, pygmée, chien
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Ebola en 2012, R.D. du Congo, Province orientale, Haut Uélé : entre compréhensif et coercitif, réponse adaptée à des menaces
/ 29-09-2012
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Acteurs- Maurice Tongolo, membre de la commission mobilisation sociale du Comité international de lutte contre la fièvre hémorragique Ebola (CILE).- Eugénie Baganda, infirmière graduée en santé publique, membre de la commission surveillance du CILE- Jacques Akonangana, infirmier superviseu, membre de la commission surveillance du CILE- Lobia Maximilien, ingénieur, locuteur yogo, médiateur de crises du CILECaméra/réalisation : Alain Epelboin CNRS-MNHN Paris et OMSMontage : Alain Epelboin & Mireille GruskaMaquette du 26 octobre 2012, version sous-titrée en françaisRésumé :Malgré les efforts d'humanisation (hospitalité des structures d'isolement, enterrements sécurisés confiés à la famille, sensibilisation, mobilisation et communication sociale multimédias, présence active d’épidémiologistes,de psychologues et d'anthropologues...), le déni du virus persiste et les recherches de coupables réels et métaphoriques des morts se multiplient, sur un fond de misère et d'intérêts politico-économiques antagonistes.Des boucs-émissaires sont nommés (belle-famille, équipes et les malades survivants sont stigmatisés.Les équipes sont aussi régulièrement l'objet de menaces, amplifiées par les dysfonctionnements institutionnels.Description :Le film débute sur une séance de mobilisation sociale nocturne dans un quartier d’Isiro, basée sur la projection de vidéos enregistrées lors d’épidémies précédentes, commentées par un membre de la commission mobilisation sociale.0 mn 44. Une femme et un homme, infirmiers congolais d’Isiro, chargés du suivi quotidien des « contacts » et du repérage de malades, racontent le dénis du virus, les accusations d’enrichissement illicite des équipes de réponse à l’épidémie, de détournement du sang et de consommation des cadavres à des fins de sorcellerie et de recherche de pouvoir.Deux situations de menaces contre les équipes sont rapportées, ainsi que la médiation appropriée qui eul lieu pour apaiser la situation : 2 mn 27. Une a été provoquée par un taximan moto, "contact" d'une personne décédée, de fait au chomage en raison de la stigmatisation dont il était devenu l’objet. Lui et sa mère ont menacé avec une machette les membres des équipes de surveillance venus le visiter, en leur enjoignant de ne plus mettre les pieds chez lui. Puis, il excita ses voisins, ce qui fait qu’au retour d’une ambulance transportant un enfant fièvreux et son oncle, garde malade en TPI, la route fut barrée et le véhicule immobilisé. Des violences furent exercées sur le chauffeur et l’oncle par une foule armée de machettes, d’arcs et de flêches jusqu’à la médiation compréhensive et autoritaire de l’ingénieur Obia, médiateur appartenant à la même ethnie, mandaté par le CILE (4 mn 42).5 mn 17. L’autre situation de crise rapportée avec menaces sur les équipes est celle provoquée par un autre jeune homme, absent lors de la levée de corps de sa sœur à l’hôpital et à qui on avait refusé d’ouvrir de nouveau le cercueil et le sac mortuaire au moment de l’enterrement afin qu’il puisse voir une dernière fois son visage. Il écrivit une lettre de menace au CILE, enjoignant aux équipes de ne plus passer devant chez lui, ce qui était innaceptable et impossible puisque sa maison est installée sur le bord du seul axe menant à Bédé, le lieu d’émergence d’une chaîne épidémiologique en provenance d’Isiro. L’ingénieur Obia raconte comment, de façon empathique, humble et autoritaire, une équipe de notables et de membres du Comité se déplaça sur place, négocia avec le protestataire et le retourna en le transformant en agent sensibilisateur. Mot(s) clés libre(s) : afrique, compréhensif, réactions de la population, fièvres hémorragiques virales, Ébola, boucs-émissaires, enterrement, mobilisation sociale, Isiro, République démocratique du Congo, stigmatisation, film ethnographique, éducation sanitaire, vidéo, mort, violence, coercitif
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Ebola au Congo en décembre 2003 à Mbomo : virus, braconnier et fétiche
/ 23-12-2003
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Ce troisième film de la série "Ebola au Congo", "virus, braconnier et fétiche, Mbomo décembre 2003" décrit l'épidémie de Mbandza et Mbomo des mois de novembre et décembre 2003. Il souligne la stigmatisation dont sont victimes les individus convalescents et les individus ex-contacts. This third film of the series “Ebola in Congo”, “virus, poacher and fetish, Mbomo December 2003”describes the epidemic in Mbanza and Mbomo in November and December 2003. It underlines the stigmatisation towards convalescents and former- contact subjects.Ces films à caractère ethnographique ont été réalisés dans le cadre de missions de réponse de l'OMS aux épidémies de fièvre hémorragiques à virus Ebola au Congo en 2003 (février, juin et décembre), en collaboration avec Pierre Formenty, virologue, épidémiologiste (OMS/CDS/CSR/ARO)Certains acteurs ne suivent pas les protocoles recommandés par l'OMS pour les précautions et la prise en charge des patients. Mot(s) clés libre(s) : afrique, Cuvette Ouest, enterrement sécurisé, Ébola, tenues individuelles de protection, boucs-émissaires, fièvre hémorragique virale, Mbomo, mobilisation sociale, épidémie, stigmatisation, film ethnographique, Congo (République), éducation sanitaire, vidéo, mort, hôpital, pavillon d'isolement
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Consultations de Souley Nyakh, tradipraticien à Joal (déc. 2012)
- "versements" aux pangols domestiques, onctions et fabrication d'amulettes
- visite et "versements" aux habitants d'une forêt de baobabs sacrés
/ 01-07-2013
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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- "versements" aux
pangols domestiques, onctions et fabrication d'amulettes
Le tradipraticien sérer
Souley Niakh de Joal, au Sénégal, âgé d'une quarantaine d'années, reçoit simultanément
deux clients dans sa chambre. Il les fait asseoir sur le lit et des
fauteuils en plastique. Lui-même est installé sur une natte synthétique posée à
côté du lit, les jambes écartées devant un boubou-tunique en toile de
coton traditionnelle, recouvert d'une crasse patinée correspondant à des versements de sang de
poulets sacrificiels.
D'une sacoche noire à
plusieurs poches, de type pour ordinateur, il extirpe les objets du rituel : un
"chasse mouche", bâton de pouvoir en crins de cheval noir, montés sur
un manche gainé de tissu rouge, enroulé dans une coudée de bande de tissu de
coton artisanal bicolore ; un sachet plastique d'une poudre, probablement
polyvégétale, qu'il versera sans récitations dans un récipient d'eau, un pot en
plastique blanc de 5 litres, apporté par une des résidentes de la maison qui
bavardent dans la cour.
Le premier consultant, Mbaye
D2., âgé d'une soixantaine d'années vient achèver un traitement pour des maux
divers, notamment des douleurs des os et
des articulations et fatigue,
de cause non précisée : jalousie, sorcellerie due à ses succès ?
C'est un musicien sérer célèbre, ami de l'assistant-traducteur de
l'anthropologue vidéographe, Aliou Henri Diouf, lui même musicien.
Le tradipraticien fait
asseoir Mbaye D2. sur la natte, face à lui, séparé par la tunique sacrificielle
posée entre eux. Il trempe les crins de cheval du bâton de pouvoir dans l’eau
avec poudre et, de haut en bas, oint par effleurements le crâne, la nuque, les
épaules, les bras, le dos, les reins de son patient. Il le fait se relever et
exécute des massages des bras avec ses mains, imprégnées de la projection d'une
récitation, dans un sens "extractif", de la racine des membres aux
extrémités. Ces massages rapides, entre effleurement et passe de magnétiseur, alternent
avec des étirements doux des bras et du rachis. A la fin de ce temps, il
intime l'ordre à son client de répondre systématiquement positivement à toute
question qui lui est posée, comme une imposition d’un
optimisme à afficher en permanence : - Si on te questionne, tu dis
oui.
Tenant le pot d’eau avec
poudre, il le conduit alors derrière la chambre dans une étroite arrière cour
ou est installé l'autel domestique consacré aux esprits tutélaires du
tradipraticien, les pangols. Il est constitué de mortiers défoncés enterrés à
l'envers, de pilons enterrés, de divers objets, pierres et de deux
volumineux anneaux de fer qui ne semblent pas de facture artisanale. Après
avoir versé de l'eau avec poudre sur chacun des objets de l’autel représentant
les pangols, le tradipraticien intime à Mbaye D2. de se "laver", sans
quitter son pantalon, de s'asperger sur le modèle du schéma corporel de la
toilette quotidienne par aspersion, y compris les pieds, posés l’un après
l’autre sur le bord de l’autel, dans une proximité extrême et troublante avec
les esprits ainsi convoqués.
Comme avec un jeune enfant,
Souley Nyakh achève la toilette de la tête de son client, la maintenant au
dessus de l’autel. Puis, il se saisit des anneaux trempés d’eau avec poudre et
les passent horizontalement l'un après l'autre au dessus de la tête de MBaye D.
encore penché sur l'autel.
De retour dans la
chambre-cabinet de consultation, Souley Nyakh le fait asseoir en face de lui,
toujours séparé par la tunique sacrificielle. Il brandit, les bras tendus,
la coudée de tisssu bicolore face à la tête de son client, sur laquelle il finit
par la poser. Il s'en saisit ensuite pour essuyer les zones qui ont été
massées, effleurées, lavées, comme pour récupérer aussi des restes non visibles.
Ensuite, il la secoue vigoureusement plusieurs fois et la pose sur la tunique
sacrificielle. Puis, il fabrique une cordelette de coton sur laquelle il
effectue 4 noeuds magiques spécifiques avec récitation d'une formule, dont : "J'ai
pris une poignée de sable, m'envelopper de Dieu avec un oreiller de
pierre". Il attache lui-même la cordelette qui fait deux fois le tour
de l'avant bras gauche de Mbay D.
Il recouvre alors la tunique
sacrificielle et la bande de tissu bicolore d'un morceau de toile blanche percée
de trois trous circulaires de la taille de l’ouverture de petits canaris usuels
et d'un quatrième plus petit. Le bâton de pouvoir est déposé dessus, puis mis
de côté, de même que le tissu blanc et la bande bicolore, pour poser neuf
cauris et une petite plaque pesante, non identifiée, l’objet qui joue souvent
un rôle de « témoin » dans ce type de divination iconique. Six jets
de cauris se succèdent, dont un avec la main de Mbay D. posée sur les cauris
étalés. Ils confirment tous la réussite du traitement et le devenir heureux.
Après quoi, Souley Niakh
demande à Mbaye D2. de laisser la place au deuxième consultant, El
Hadj T., un pêcheur sérer d’une soixantaine d’années qui vient pour les
séquelles cicatrisées d'une grave fracture de la partie supérieure du tibia droit,
écrasé entre deux pirogues.
Il le fait asseoir sur le
sol en face de lui et lui mesure le tour du genou droit avec la bande de tissu bicolore.
Il mesure ensuite la cheville et réalise un noeud spécifique du même type que
celui de la cordelette, transformant la bande de tissu en amulette, en sengor,
ceinture de projection de force à un noeud. Il la brandit à la face du
consultant puis vers le ciel et le sol, c'est-à-dire la tunique sacrificielle
sur laquelle il la dépose pour se saisir du bâton de pouvoir. Il trempe les
crins de cheval dans le seau d’eau avec poudre de la consultation précédente et
en oint doucement la jambe souffrante à de nombreuses reprises, du haut vers le
bas. Il finit par le massage avec incorporation dans le corps du patient des
vertus des paroles magiques projetées dans ses mains à chaque passage devant
ses lèvres, accompagnées de claquements de doigts.
Ensuite il attache la bande
bicolore, devenue sengor à un noeud, au dessus du genou. Il reprend les
effleurements de la jambe avec les crins de cheval trempés d'eau avec
poudre, toujours de haut en bas, mais en venant les recharger successivement en
les plongeant dans chacun des trous circulaires de la toile blanche posée par
dessus la tunique sacrificielle, comme des ouvertures de canaris non visibles.
Il interroge ses cauris en quelques jets comme pour vérifier le bon déroulement
des opérations, puis entreprend la fabrication d'une cordelette de coton artisanal
à 2 noeuds spécifiques avec des récitations. Après l'avoir passée à plusieurs
reprises sur la jambe malade, il l'attache à la cheville. Puis il déchire une
étroite bande de la toile blanche à trous circulaires et la transforme en
cordelette à un noeud, avec récitations de paroles et passage entre les lèvres
du guérisseur. Il l’attache au dessus du genou à la place de la bande tissu
bicolore nouée.
Souley Nyakh fait lever El
Hadj T. et le dirige, tout boiteux, derrière la maison. Il lui fait poser le
pied sur l'autel domestique des pangols. Trempant les crins du bâton de pouvoir
dans le récipient d'eau avec poudre, il effleure doucement le membre malade, de
haut en bas, du genou à l'autel. Ensuite, il verse de l'eau avec poudre, toujours
de haut en bas sur la jambe et le pied posé sur l'autel, puis passe les anneaux
de fer sur et autour de la jambe avant de les reposer à leur place. Un dernier
versement de liquide avec poudre sur la
jambe et l'autel, ainsi qu'une aspersion à l'aide des crins de cheval et il
fait retourner son client dans la chambre à la même place que précédement. Il
lui a ordonné de bien marcher et effectivement le consultant ne boite plus. Le
tradipraticien exécute de ouveaux effleurements avec récitation à l'aide
des crins de cheval, puis effleurement-essuyage du membre à l'aide de la bande
de tissu bicolore qui a conservé son noeud. Des jets de cauris divinatoires
répétés confirment la réussite du traitement : " C'est bon
!" El Hadj T. secoue sa jambe d'un air très convaincu quant à la
disparition des douleurs. Souley Nyakh tout en rangeant ses accessoires dans sa
sacoche, en sort une clochette-à grelot qu'il écoute attentivement sonner
devant chacune de ses oreilles, comme des messages positifs supplémentaires.
- visite et
"versements" aux habitants d'une forêt de baobabs sacrés
Le traitement du premier
client, Mbaye D2., se poursuit l’après midi du même jour dans une petite
forêt de baobabs à proximité de Joal, réputée dangereuse car habitée par différents
esprits, des pangols (génies sérers), des djinns (génies musulmans et païens) ,
des animaux dangereux, tels qu'une hyène et un jaxal, traduit faussement par « tigre », vraisemblablement
une panthère.
Les offrandes destinées aux
pangols protecteurs, sont de l’eau, de la farine de mil, du sucre, un poulet
vivant, une bouteille de vin rouge, des noix de kola et une pièce de monnaie,
sans compter une petite cuvette en plastique, le récipient pour les libations, et
l’outil sacrificiel, un couteau de cuisine.
Un premier versement rituel d’eau
mélangée de farine de mil est effectué à l’entrée de la forêt sur un espace
dégagé recouvert de coquillages, de feuilles mortes et de restes de sacrifices
antérieurs, noix de kola, flaques de sang séché. Souley Nyakh se saisit du
poulet, lui coince les pattes avec un pied, fait une passe du couteau sur la
gorge et une torsion du cou qui hypnotise l’animal qui s’immobilise, puis il
lui tranche la gorge, versant la totalité du sang en une même place. Après
quoi, le poulet est remis mort dans une pochette de plastique pour l’emporter.
Souley Niakh la cuvette
contenant l’eau avec la farine de mil et le couteau de la main gauche poursuit
son chemin jusqu’à deux baobabs aux troncs blanchis, qu’il asperge du reste de
l’eau avec la farine de mil, tout en inspectant une cavité à la base d’un
d’entre eux.
Il poursuit le chemin qui
serpente dans la forêt de baobab jusqu’à
une place qu’il nomme « chambre
d’épines », où sont empilées des centaines de bouteilles de verre
vides de vin rouge, de bière et d’alcool. Il décapsule la bouteille et fait
avancer Mbay Diouf afin de lui verser du vin sur les pieds en même temps qu’aux
pangols. Cette implication corporelle si près des pangols semble impressionner Mbaye
D2. qui essaye de refuser, puis limite la quantité de vin déversée sur ses
pieds nus. Il refuse ensuite de boire directement à la bouteille. Malgré les
restes de mil, il finit par accepter la cuvette plastique vidée du mélange
d’eau, de farine de mil et de sucre comme récipient à boire. Souley Nyakh fait
boire au goulot Aliou Henri Diouf, l’assistant-traducteur, puis l’anthropologue
caméraman et enfin lui-même. Il se saisit de la caméra pour les filmer en train
de boire, puis leur enjoint de verser du
vin sur le sol pour les pangols. A ce moment, le rituel de Mbay Diouf est
terminé.
Souley Nyakh entreprend contre
rémunération de faire visiter les différents places des habitants de cette
forêt de baobabs. Il montre une place de repos de la hyène, les griffures
laissées sur un tronc par les griffes du jaxal,
les résidences des pangols et des djinns. Il présente le baobab des pangols dont
il a reçu les pouvoirs, un autre en forme de tête où les femmes stériles
déposent leur coiffe pour obtenir un enfant.
Au fur et à mesure que la
visite se prolonge, Mbay D., impressionné, est de plus en plus réticent et
suggère de rentrer, notamment de ne pas aller visiter le puits où résident un
djinn et ses trois fils. Au sortir de la forêt, il se saisit d’un crabe et mîme
en chantant sa mise à mort sacrificielle : comme une fin (faim) de
catharsis.ACTEURS
- le tradipraticien sérer Souley Niakh
- le premier consultant pour douleurs ostéo-articulaires
et fatigue, Mbaye D. 2, musicien sérer
- le deuxième consultant pour séquelles de fracture de la jambe droite, El Hadj T., pêcheur sérer
- l'assistant-traducteur Aliou Henri Diouf
- le médecin-anthropologue vidéaste, Alain EpelboinTraduction et commentaires simultanés
Aliou Henri Diouf
Traduction des sous-titres
Lamine Ndiaye
Caméra, montage,
réalisation
Alain Epelboin & Mireille Gruska
© 2013 Alain Epelboin CNRS-MNHN Paris Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, pangol, djinns, bande de tissu, bâton de pouvoir, crin de cheval, sacrifice, verselent, mort animal, poulet, kola, mil, vin rouge, hyène, panthère, guérison, génies, autel domestique, tunique talismanique, vidéo, massage, film ethnographique, baobab, amulette, guérissage, sérer, Joal, devin-guérisseur, tradipraticien, eau, poudre végétale, ablution, incantation, cordelette à noeuds, emprise
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Chronique pygmées Bakoya, Gabon, avril 2006
/ 10-04-2006
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Chronique des Pygmées Bakoya, Gabon avril 2006 : 1- Imbong 2- dix leçons d'ethnomusicologie, 3 Angetse Etienne, chanteur & musicien bakoya de harpe-cithare
37 scènes
1- Imbong
2- Au quartier bakoya de Zoula Sylvie Lebomin, ethnomusicologue, enregistre et analyse 10 pièces musicales bakoya en faisant jouer simultanément et/ou successivement les musiciens et les chanteuses.
3- Huit chansons d'Angetse Etienne, chanteur et musicien bakoya d'enye (harpe cithare) à Mékambo. Il est accompagné pour une pièce par Louis Joseph Ambese.
Petit récital improvisé à la demande de Sylvie Lebomin, ethnomusicologue en présence de Denis Mimbaye.
Chapitres :
00 1 Imbong, avril 2006 35 mn
Acteurs par ordre d'apparition
Ambèse Louis Joseph
Mimbaye Denis, chef de village
Moulili Jean de Dieu, préfet
Angetse Etienne, joueur d'enyele
Lebomin Sylvie, ethnomusicologue
Toum Bernard
Mbouaza Ginère, évangéliste
Bokani Gilles, chef de village
Epelboin Alain, médecin anthropologue
01 traitement de la première dent de lait des enfants bakoya 2 mn 07
Installé dans le "corps de garde" du village Imbong, Louis Joseph Ambèse raconte que lorsque l'enfant bakoya perd sa dent de lait, il doit la donner au "lézard" (indet), afin qu'il la remplace par une belle dent.
02 sortie des Pygmées de la forêt dans les années 1934-36 13 mn 59s
Denis Mimbaye, chef bakoya du village Imbong, raconte comment, au début de la colonisation, ses aïeux Pygmées ont noué leurs premiers rapports avec les Européens, leur fournissant, notamment, des gibiers entiers, non découpés.
Il évoque en particulier le lieutenant Thomas qui dirigeait la région en 1933-1936. Celui ci, favorable aux Pygmées, gagne leur confiance à l'occasion du règlement d'une rébellion provoquée par des injustices exercées par un chef de village nommé par l'administration.
C'est à la suite de cette affaire que les Pygmées du secteur d'Imbong, décidèrent de quitter leurs campement isolés en forêt, pour s'installer au bord de la route que venait d'ouvrir ce même lieutenant Thomas
03 administration de Mékambo de 1924 à 2006 1 mn 48s
À la sous-préfecture de Mékambo, Moulili Jean de Dieu, le sous-préfet, commente le grand panneau érigé dans l'entrée "liste nominative du personnel de commandement ayant servi dans le département de la Zadié Mékambo" depuis 1924. On y retrouve la trace du Lieutenant Thomas (1933 1936), dont le rôle fut important dans la percée des routes et dans la construction d'une alliance avec les Pygmées Bakoya : c'est celle ci qui les amena à cette époque "à sortir de la forêt" et à s'installer le long de la piste, récemment rendue carrossable.
J.D. Moulili rapelle comment autrefois les avions qui reliaient le Congo au Gabon, faisaient escale à Mékambo qui'était également une étape importante sur la route du Congo.
Moulili Jean de Dieu, préfet de Mékambo depuis 2005, face à la caméra : - Comme on est proche de la République du Congo, la grande voie, c’était, qui reliait le Congo à Makokou, je crois, Makokou, Eboué d’ailleurs qui était la première capitale provinciale : et bien, la voie passait par ici. C’était un passage obligé.Et même les avions qui partaient de Libreville ou Woleu-Ntem, avant que ça n’atterrisse à Brazzaville, ils faisaient escale ici. Vous avez vu la petite piste d’atterrissage.La première voiture qui serait partie du Congo était passée par ici. Ce sont les gens de Mékambo qui l’auraient vu. C’était quand même un spectacle ! Avant ceux de Makokou !Le propos est interrompu par une voix en français, forte et tendue de vieille femme en colère. Elle est habillée de vêtements propres et délavés, mouchoir de tête noir et jaune brillant, assorti au trop grand polo masculin jaune pâli, avec sur le visage des restes blancs de masque facial au kaolin, en particulier sur son « gros » nez. Une malade mentale que les employés de la préfecture ont l’habitude de voir fréquenter les bureaux, serinant les mêmes litanies. En fait, une ancienne employée qui est devenue folle à la suite de diverses infortunes. Filmiquement, une rupture explosive du propos d’un très haut fonctionnaire, comme par un esprit ancien, hantant sans cesse les lieux de son passé.
L’ancienne employée de bureau : - Voilà le premier état civil pour moi à Mékambo ! Veut-elle dire qu’elle a été une des premières à être enregistrée à l’état civil ou à tenir le bureau de l’état civil ? Signifie-t-elle que sa famille et/ou elle même a été en contact très tôt avec l’administration au pouvoir, et qu’elle a eu un statut social élevé, désormais détruit ?
Alain : - Quelle année ?
Période coloniale ou après l’indépendance ? Elle poursuit son propos sans prêter attention à la question. Elle n’a pas l’air si âgée, 60, 70 ans : donc on pourrait prendre comme hypothèse qu’elle est née dans les années 1930, 1940. Elle aurait eu 20 ans entre 1950 et 1960 ? En fin d’administration coloniale ou au contraire lors de la mise en place de l’administration gabonaise ?
- Moi qui étais premier (employé) état civil, ici à le bureau à Mékambo, avec le vieux là !
Elle montre un vieillard à proximité, hors caméra. La fourchette d’âge s’élargit jusqu’à 80 ans, et la fiabilité du propos, quant à un ancien emploi de bureau exercé ici se confirme. Elle a, dans un premier temps, bénéficié de l’ascenseur social construit sur la scolarisation, l’apprentissage du français et de l’écriture.
L'air, il fait moi comme ça (geste d’essuyage de la sueur du front), comme je n'ai pas de voiture !
L’air ! Attention, c’est vraisemblablement un mot très polysémique. Le geste d’essuyage de la sueur sur le front, morphème non-verbal transculturel africain bien connu, désigne le travail physique, mais aussi l’excès de dépense d’énergie, et donc aussi la notion de fatigue au sens aussi bien physiologique que pathologique.
Ici, on entend air au sens d’exposition au aléas du climat, que ce soit dans les bureaux surchauffés ou lors de déplacements à pied. Employée de bureau, c’est-à-dire un statut social important du point de vue de la société dont elle est originaire, mais négligeable du point de vue de la hiérarchie administrative. Elle n’avait pas un rang lui permettant de disposer d’un véhicule et elle avait de grandes distances à parcourir, non seulement pour venir au travail, mais également pour mener à bien ses autres activités, familiales, agricoles, voire commerciales.
L'air, il volait pour moi de l'argent !
Les dures conditions écologiques lui coûtaient beaucoup ? « Air » est à prendre au sens écologique, mais aussi surnaturel : vents ou souffles porteurs des agressions maléfiques d’esprits, de jaloux, d’envieux, d’ingrats, de méchants !
L'air ! Il gaspillait les enfants pour moi !
Il rendait ses enfants malades ? Il a détourné ses enfants de leur mère ?
L'air, il gaspillait moi !
Cet air a fini par altérer sa réussite sociale.
Je dors dans le par terre !
S’agit-il de dormir par terre, parce que sa ruine est-elle qu’elle ne dispose même plus de lit chez elle et qu’elle est obligée de dormir sur une natte. Ce peut être une réalité concrète ou une expression archétypale de la misère d’une femme âgée, délaissée, veuve ou divorcée, et de plus abandonnée par ses enfants !
Autre hypothèse, elle n’a pas de domicile fixe et est amenée à dormir n’importe où, parfois sans natte, à même le sol, comme beaucoup de malades mentaux, délaissés par leurs familles impuissantes à juguler la folie.
C'est premier (e) à le bureau là, l'année du boulot, moi de l'argent !
Il faudrait reprendre l’histoire de l’administration de Mékambo pour identifier son statut véritable et savoir si elle a été effectivement embauchée la première ! Peu importe ! Elle exprime une réussite sociale ancienne et une ruine actuelle.
Tous les jours à le boulot, le village, c'était en courant !
Je viens pour trouver moi le boulot !
Ici, elle reprend ce qu’elle indiquait antérieurement par le geste d’essuyage de la sueur sur le front, à savoir qu’elle était une femme active, gérant de nombreuses activités, « en courant ». Et que sa réussite était le fait de son propre mérite.
Une histoire « ordinaire » d’une personne qui a pris l’ascenseur de la réussite sociale de la modernité, mais qui s’est brisée dans le piège tendu, un miroir aux alouettes : et qui tend elle aussi un miroir dans lequel on craint de retrouver son propre reflet, passé ou à venir.
Un bouffon, une griotte, qui dit des « vérités » aux puissants sans pouvoir être puni. Une vieille femme dangereuse, au malheur potentiellement « contaminant », qui révèle les non-dits, les désirs, les inconscients individuels et collectifs.
Est-ce en tant que ce qu’elle était qu’elle est tolérée en ces lieux officiels ? À cause de la présence du témoin étranger ? En raison de la dangerosité des paroles de malédiction d’une vieille femme ?
Ou, comme les Pygmées, du fait de sa proximité avec les êtres du monde non visible au commun des mortels ?
04 Représentation de la maladie Ebola chez les Bakoya 4 mn 27s
voir séquence 9 mn : http://www.canal-u.tv/video/smm/chronique_pygmees_bakoya_de_mekambo_gabon_avril_2006_representation_des_epidemies_de_maladie_a_virus_ebola_de_2001_2002.16144
À la suite d'une épizootie ayant décimé les gorilles, en 2001-2002, une épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola, sous-type Zaïre, se propageant jusqu'à Kéllé au Congo, a terrifié la population de la région de Mékambo, tuant notamment quelques Pygmées Bakoya.
Qu'en reste-t-il dans les mémoires ?
À la sous-préfecture de Mékambo, deux affiches sont exposées dans le hall : l'une d'un parc national avec des têtes de gorilles en très gros plan, l'autre consacrée à Ebola et indiquant les mesures et comportements à prendre, pour éviter de se contaminer.
Angeste Étienne, chanteur et joueur réputé de harpe cithare enye interprête à son domicile la chanson sur Ebola qu'il a inventé lors de l'épidémie.
" Les jeunes filles ! Gardez le corps ! Ebola arrive !". traduisent Toum Bernard et
Mbouaza Ginère, évangéliste, tous deux originaires d'Imbong. Ils rappellent l'horreur qui les a saisi
Toum Bernard : -Pour moi c'était la première fois d'entendre parler d'Ebola et c'était aussi pour moi très horrible. de voir comment les médecins manipulaient les corps.
Là nous les parents ! Non ! Les parents des décédés ! Non, non, non ! Ils n'avaient plus le pouvoir, de manipuler les corps.
Mbouaza Ginère, évangéliste : - Comment se fait il que c'est une épidémie. Et puis en prenant, quand le corps meurt, il faut absolument que les parents puissent voir comment, à enterrer le corps.
Mais ce qui était horrible, c'était pourquoi ? C'était parce que, quand la personne trouve la mort, au lieu que c'est les parents qui prennent le corps, ce sont les médecins eux-même qui prennent le corps. Et des fois, d'autres corps ont disparu !
Toum Bernard : - Mais leur cimetière (tombe) , on ne connait pas. On ne connait pas où se trouvent de ces corps là aujourd'hui.
Mbouaza Ginère, évangéliste : - Après un moment donné, les familles qui ont perdu les parents ont été satisfaits par l'argent.
Donc il a fallu que l'état gabonais pense aux familles qui ont perdu les parents pour leur donner de l'argent... déja sur canal u
Acteurs par ordre d'apparition :
Angetse Etienne, joueur d'enyele
Lebomin Sylvie, ethnomusicologue
Toumoro Bernard
Mbouaza Ginère, évangéliste
Epelboin Alain, médecin anthropologue
Caméra-son- réalisation :
Epelboin Alain
05 iboga 5 mn
06 remerciements 7 mn 17s
00 2 dix leçons d'ethnomusicologie 32 mn18
Au quartier bakoya de Zoula Sylvie Lebomin, ethnomusicologue, enregistre et analyse 10 pièces musicales bakoya en faisant jouer simultanément et/ou successivement les musiciens et les chanteuses.
Etaba Madeleine, chanteuse
Ambili Florence, chanteuse
Maboa Thérèse, chanteuse
Aboul Jonas, percussion
Mwango Mathias, joueur d'abele
Ipatima Stanislas joueur de ndumu
Mindem Jean-Rémy, joueur de ngom
07 1 Chant du Mongala 8 mn 7s
Après un essai destiné à expliquer la procédure de l'enregistrement aux musiciens, exécution d'un premier chant de Mongala où chaque intervention est enregistrée en référence avec celle qui la précède. Le Mongala est un culte initiatique centré sur la gemmellité que l'on retrouve sur une grande frange est du territoire gabonais.
07 2 Chant du culte Issembu 3 mn 28
Enregistrement analytique d'un chant du culte Issembu réservé aux femmes. Comme pour le Mongala, ce culte se retrouve dans les populations de toute la frange est du territoire gabonais sous différentes appellations (Lissembu; Lissimbi; Lessimbu).
07 3 Chant et fabrication de panier 2 mn 28
Pendant les enregistrements, un homme continue à tresser son panier, vraisemblablement de l'ethnie Kwélé au regard du type de maille utilisé.
07 4 chant par deux femmes 57 s
Cet enregistrement permet d'entendre la complémentarité des voix et des registres utilisés par les deux femmes.
07 5 chant de Ngodja 3 mn 54s
Chant de Ngodja accompagné particulièrement par la poutre frappée et le baguettes entrechoquées. Ces deux éléments rythmiques permettent d'entendre la suprposition d'un rythme binaire et d'un rythme ternaire.
07 ethnomusicologie 6 3 mn 35s
07 7 chant du culte Mbumba 3 mn
Chant du culte de divination Mbumba. Au bout de quelques temps, Florence, la chanteuse principale, introduit la technique de chant du yodel qu'elle dit avoir emprunté aux Pygmées Baka, installés dans la région de Minvoul, mais qui descendent parfois jusque dans l'Ogooué-Ivindo pour la chasse.
07 8 chant du répertoire Abwema 3 mn 48s
Enregistrement d'un chant du répertoire Abwéma.
07 9 Bébé en musique 1 mn 36
Les bébés participent à l'activité musicale dès leur plus jeune âge. Dans un premier temps de façon passive, du seul fait de leur présence dans les bras des femmes. Ils acquièrent ainsi les rythmes corporels de base.
00 3 Angetse Etienne, chanteur & musicien bakoya de harpe-cithare 18 mn 25
Huit chansons d'Angetse Etienne, chanteur et musicien bakoya d'enye (harpe cithare) à Mékambo. Il est accompagné pour une pièce par Louis Joseph Ambese.
Petit récital improvisé à la demande de Sylvie Lebomin, ethnomusicologue en présence de Denis Mimbaye.
08 01 harpe cithare 2 mn 47
La harpe cithare joué ici par un musicien bakoya est vraisemblablement d'origine Kwélé où elle sert à accompagner le chant d'une épopée, dans un style proche du Mvet fang.
Cet instrument de très gande longueur est fait en bambou de Chine avec des cordes directement prélevèes sur la canne de Bambou. L'instrument est dit alors idiocorde.
08 02 harpe cithare et corbeille 2 mn 15s
Pendant que la femme du musicien continue de tresser sa corbeille, celui-ci continue d'improviser des paroles. L'énorme marmite placée sous l'instrument sert d'amplificateur.
Le rythme pointé utilisé dans le jeu de l'instrument semble spécifique au jeu de la harpe-cithare à traves différentes populations d' Afrique centrale.
08 03 harpe cithare 1 mn 16
08 04 harpe cithare 1 mn 16s
Les deux mains du musicien, disposées de part et d'autre du chevalet, jouent alternativement. Il y a de fait peu de polyphonie bien que l'instrument en possède le potentiel.
08 05 harpe cithare 1 mn 47s
08 06 harpe cithare 53 s
08 07 harpe cithare 4 mn 19s
Un des accompagnateurs de l'équipe, Joseph Ambese, chante en duo avec le musicien principal qui de ce fait retrouve une source d'inspiration.
08 08 harpe cithare 2 mn 30s
09 générique 40 s Mot(s) clés libre(s) : relations Européens/Pygmées, harpe cithare, sédentarisation, dent de lait, iboga, Tabernanthe iboga, Imbong, pygmée, Ebola, Bakoya, enterrement sécurisé, sorcellerie, culte initiatique, yodel, Mongala, Mbumba, Zoula, rythme ternaire, Ngodja, prévention, mort, thérapeutique, gorille, rite funéraire, Mékambo, cimetière, épidémie, cannabis, santé publique, administration, esprit, colonisation, discrimination, anthropologie, histoire, maladie, alcool, musique, vidéo, enfance, ethnomusicologie, Afrique, culte, divination, film ethnographique, Gabon, sang, jeu, rumeur, chant, cadavre, danse
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Chronique pygmée, Akungu décembre 1995 : Mort et naissance de Masiki
/ 19-12-1995
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Chronique pygmée Akungu, Centrafrique, décembre 1995 : mort et naissance de Masiki
Dans le campement d'Akungu en République centrafricaine où vivent Ginza, sa famille et les parents associés, la communauté est sous le choc de la mort récente de deux fillettes, provoquée par la consommation d'une igname toxique. Les journées sont marquées par différents événements, en particulier de thérapie familiale. Mambi raconte l'avortement qu'elle vient de vivre. Sa grossesse n'était pas désirée et menaçait sa vie et celle de son dernier-né. Elle met en cause son mari, Ginza qui ne veut pas utiliser de préservatifs. Koti, la co-épouse stérile de Ginza, souffre d'un mal de dos Il la soigne à l'aide de scarifications, ainsi que sa mère, Masiki, qui a mal au genou. Bonéné, dont l'accouchement est imminent, pleure encore souvent la mort de sa petiteMasiki. Les autres femmes se lamentent avec elle. Elle est également soignée par scarifications pour remédier aux maux et angoisses de son état. Un rituel de réconciliation réunit les habitants du campement qui en crachant sur des feuilles conjurent la malchance à la chasse. Mambi retire les puces-chiques des pieds de sa fille, Pauline; Noël, son fils est soigné pour des maux divers attribués à des ruptures d'interdits alimentaires. Par une nuit fraîche, Bonéné accouche d'une petite fille qui est nommée Masiki, du nom de sa sœur décédée et de celui de sa grand-mère.
Chapitres :
01 Avortement de Mambi : comment elle faillit en mourir 5 mn 53Récit de l’avortement provoqué de Mambi :
8 h 30
Mambi : - Il faut que Ginza se marie !
Alain lâche le crayon pour braquer la caméra et son long micro directionnel.
Mambi : - Il faut que Ginza se marie !
Koti, avec une expression de dépit : - Ginza ne va pas se marier ? !
Koti stérile, amoureuse et jalouse de son mari ne goûte guère la proposition, et ne la traite pas en plaisanterie.
Mambi : - Ginza se marie, une (nouvelle) femme. Il va compléter avec Koti, ça fait trois femmes. (#)
Moi, je ne tarde pas à être enceinte !
Ginza tout doucement : - Moi, je ne me marie pas.
Mambi s’adressant à la caméra : - Après toi, Alain, quand tu es parti, moi et Ginza, on s’est volé (fait l’amour) deux fois. (#)
Moi, j’ai attrapé la grossesse.
La surprise a été d’autant plus forte que la période de l’allaitement est pensée peu féconde et que bien que l’on connaisse des cas où un seul rapport sexuel a été fécondant, on croit à la nécessité de rapports multiples pour entretenir la grossesse.
Ma tête est devenue folle.
Les gens parlaient (médisaient) beaucoup, beaucoup.
La reprise prématurée des rapports sexuels avant la fin du sevrage est l’objet d’opprobre : elle est la preuve d’un appétit sexuel féminin illégitime.
Moi, j’avais maigri, je ne voyais pas le haut.
Je ne pouvais pas manger.
Très certainement des vertiges liés à une anémie débutante chez une jeune mère épuisée par sept grossesses et allaitements menés à terme, "déprimée et angoissée" de surcroît…
Moi, j’ai dit à Ginza : - Ah ! Alain avait dit. Il avait donné des choses là, des choses que l’on met devant les hommes, c’est quoi… Alain avait donné des capotes. Si tu as envie de moi, tu portes ça et l’eau de ton sexe reste là.
Et tu prends l’eau, tu jettes dans la forêt.
Moi, j’ai dit regarde : - Quand tu m’as baisée sans capote, regarde, c’est moi qui souffre.
Alain t’avait dit ! Regarde maintenant !
Depuis les années 1987, Alain ne cesse de tenter de sensibiliser en vain ses réseaux de connaissance à l’usage de préservatifs tant à des fins de préservation des maladies sexuellement transmissibles, qu’à des fins de contrôle des naissances.
Lors du séjour précédent, il n’avait donc pas été difficile de prédire à Mambi, que sans préservatif, compte tenu de ses antécédents de grande fécondité, la reprise des rapports sexuels aboutirait à une grossesse non désirée, compromettant sa vie et celle de son dernier né.
Les Blancs sont comme les mamiwata, les sirènes (les génies des eaux).
Regarde maintenant.
Longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, les gens étaient en train de dire (médire) beaucoup : le ventre commençait à gonfler.
Regarde mon ventre, regarde mon ventre. !
À ce moment, Noël (âgé d’une douzaine de mois) n’avait pas commencé de ramper.
J’allais mourir.
J’ai écouté comme ça. J’ai dit à Ginza : - Ta personne (toi) ! (Si) tu veux que la grossesse reste, moi je vais manger quelque chose et je vais mourir.
Je prends quelque chose de dur (amer, toxique), je mange, je vais mourir et tu vas ramasser (mon cadavre).
Ginza écoutait comme ça et il commençait d’aller de gauche à droite. Il est parti aux gens. Il est allé voir la mère de Bokayo (la mère de l’épouse d’Isanya, le cadet de Ginza) qui était au campement derrière.
Mambi imite la voix de Ginza éploré, quêtant sans succès un abortif sans danger.
(Ginza) : - Regarde-moi la femme, cherche lui les médicaments.
Regardez, regardez-moi la femme.
Regardez peut-être pris dans le sens "prendre en considération" ou demander une divination à un devin-regardeur.
Quand il parlait, il allait pleurer.
(Ginza) : - Donne lui les médicaments, elle boit.
Tout le monde refusait.
(Les gens) : - On ne veut pas être des témoins, parce que l’enfant reste (il y a un enfant au sein). La maman boit le médicament : ça va rentrer au sein de sa mère et l’enfant va téter. L’enfant risquerait de mourir.
Selon les théories autochtones, les principes actifs contenus dans l’alimentation de la mère passent dans son lait. Les pourvoyeurs de la drogue abortive risquent donc d’être accusés de la mort de l’enfant au sein. Au même titre que les responsables de la mort d’un individu, par arme, par poison, ou par sorcellerie, ils peuvent être condamnés par un tribunal coutumier villageois à verser des indemnités aux "parents" aka et villageois du défunt.
J’ai fait deux mois de grossesse, regarde mon ventre.
Deux mois à partir de l’arrêt des règles ou plus ? Très difficile de le préciser. Il semble que la grossesse ait été très avancée au moment de l’avortement (4-5 mois)
Je cherchais les moyens (d’avorter), en vain !
Dans ces sociétés, on attribue volontiers à des sorciers ou à des esprits le pouvoir de provoquer un avortement provoqué. C’est une pratique exceptionnelle chez les humains et rares sont les connaisseurs de drogues abortives non mortelles. Afficher la connaissance de tels types de savoir revient à prendre le risque de se voir affubler d’un statut de sorcier par la rumeur publique et les ennemis.
Je ne mangeais pas.
J’avais le cœur noir (des idées sombres), j’avais pas d’appétit.
J’ai rêvé : - Alain, m’a envoyé…
Les Blancs sont des diables c’est vrai !
Elle décrit le soutien qu’Alain lui a adressé à distance, dans le surmonde où devins-guérisseurs, esprits et sorciers se côtoient : un rêve qui regroupe différents fragments de causeries antérieures.
...Alain torchait (éclairait avec une torche électrique) dans mon ventre, longtemps, longtemps, longtemps, il me dit : - J’ai vu un enfant dans ton ventre là, tu as demandé à Masoy ?
Effectivement, Alain frappé par l’intelligence et le bon sens de la veuve de Léma (le frère défunt de Yakpata = l’oncle paternel de Ginza), par ailleurs bonne herboriste, n’avait pas manqué de souligner ses qualités peu remarquées du fait de sa discrétion. Il avait donc insisté sur le fait que, en cas de problème, elle serait sûrement de bon conseil.
(Mambi) - Avec quoi (avec quelle rémunération) ?
(Alain) - Dis à Masoy de te donner (gratuitement) les médicaments, tu vas boire et tu vas faire l’avortement, et tu vas rester sans problème.
Si tu doutes avec moi Alain, et que l’enfant reste, tu vas voir avec tes propres yeux. Tu vas mourir, tout entière, tu vas mourir.
J’ai écouté comme ça, je suis devenue folle.
En rêve, Alain, sous couvert de Masoy, légitime l’avortement. Mais il semble que Masoy n’était pas présente au campement et que Mambi ne pouvait pas solliciter son concours.
J’ai pris mon grand couteau (machette), je suis allée jusqu’à Bokoma (campement où résident des parents et alliés).
J’ai dit : - Mes amis ! Aidez-moi !
Elle a pris son unique machette pour pouvoir payer le remède abortif. Son désir était tellement puissant, qu’elle était prête à sacrifier son principal outil de travail personnel !
Émue, Mambi saute la suite de récit pour en venir à ce qui s’est passé après l’avortement.
À peine (peu après), Noël allait mourir dans mes bras. Merci à l’hôpital !
Elle reprend le récit chronologique.
... Les gens (de Bokoma) ont refusé là-bas : - Nous, on ne veut pas de témoin (être témoins et/ou complices).
J’ai écouté comme ça.
Mon anus était devenu comme le genou, comme ça !
Comme à tous les instants dramatiques du récit, Mambi éclate de rire, casse l’émotion par une plaisanterie dirigée contre elle-même, ici ses propres poussées hémorroïdaires. Sa fille Koti, agenouillée à ses côtés et qui écoute attentivement depuis le début, tressaille et sourit étrangement.
Je suis allée de gauche à droite, mais je ne suis pas arrivée à Kenga.
Tous mes rêves étaient sur les diables, (impliquaient) les diables, les diables !!!
Les esprits de la forêt ne cessaient de la visiter.
L’une de mes camarades (identité non donnée et non demandée) qui m’aime beaucoup : - Regarde l’arbre là (#), regarde l’autre là : deux arbres. Quand tu enlèves l’écorce, tu manges ça cru.
Moi, j’ai enlevé (taillé des morceaux d’écorce), j’ai mangé… J’ai avalé, j’ai avalé, c’était amer !
On était de retour de Bokoma. Arrivée au campement, j’ai bouilli encore le reste, longtemps, longtemps, longtemps. Je buvais ça avec feu (brûlant), avec feu, avec feu, chaud, chaud, chaud.
Je suis allée derrière la maison, j’ai vu le sang qui commençait à sortir. - Koti ! Viens voir !
Koti me dit : - Ah ! Il ne faut plus boire le médicament !
J’ai dit : - Allez ! Vas t’en ! Passe là-bas ! Vas t’en là-bas !
Longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, je buvais, je buvais, je buvais, je buvais souvent, souvent, souvent !
Comme toujours, dans ce type de récit, les événements semblent se succéder sans interruption, permettant l’établissement de liens de cause à effet directs, alors qu’il a pu s’écouler un laps de temps très long entre la première prise de "toxique", cru puis cuit, le premier saignement et l’avortement proprement dit. Les propos ne permettent pas d’affirmer ou d’infirmer les propriétés pharmacologiques et toxiques des substances absorbées.
Koti et Ginza étaient partis au village.
Difficile de savoir a posteriori si Ginza est parti au village, pour répondre à un appel impératif de ses patrons villageois, ou pour fuir (consciemment et/ou inconsciemment) ses responsabilités vis-à-vis des actions abortives de Mambi.
Koti et Bokayo (la belle-sœur, épouse du cadet de Ginza) m’ont dit de ne plus boire le médicament. - Il faut laisser ça, ça reste (laisser le restant). Quand (si) tu fais l’avortement, ça va être dur !
J’ai dit : - Allez ! Allez là-bas !
Dans la phase la plus éprouvante, Mambi se retrouve isolée.
Moi, j’étais là, je continuais à boire avec feu (brûlant)
Je suis allée cueillir les feuilles de k`Ok`O (disponibles à proximité du campement), le sang commençait à sortir !
Je suis venue de là-bas, je suis venue dormir ici. Le sang dit fffui. Je me suis promenée, la nuit, la nuit, la nuit, toute la nuit.
J’ai dit : - oh ! C’est moi-même qui avais cherché la mort !
Quand il voulait faire jour (au petit matin), je suis allée dans la forêt. J’ai voulu pisser : L’enfant est sorti !
J’ai dit : - C’est vrai ! C’est l’enfant ! C’est un garçon.
J’ai dit : - Oh ! Merci à Jésus, j’allais mourir pour rien.
Ici là, la maison de l’enfant (placenta et annexes) là !
Longtemps, longtemps. La maison de l’enfant n’est pas sortie vite. J’ai lutté longtemps, longtemps, longtemps, longtemps.
Apparemment, la grossesse était déjà bien avancée, puisque la délivrance a été longue et pénible, certainement accompagnée et surtout suivie de saignements importants qui ont aggravé son anémie.
À ce moment, Ginza était au village à Bagandou. Je faisais commission à Ginza en vain. J’envoyais la bouche (des commissions orales) à Ginza en vain, Ginza ne venait pas ! Moi, j’étais en train de souffrir seule.
Dans ces sociétés, il est quasi normal que des absences durent plus longtemps que prévu : il y a d’excellentes raisons à prolonger un séjour au "village" : corvée imposée, cérémonie de funérailles, disponibilité de nutriments appréciés (tabac, vin et huile de palme, alcool, chanvre, etc.).
Je suis allée prendre bain (à la source, à 200-300mètres) : j’ai senti la fraîcheur de l’eau. La mort a dit oui ! Je vais mourir dans l’eau.
Tout le monde était parti dans la forêt. J’appelais les enfants : - Mongay (son fils âgé d’une dizaine d’années) eh ! Venez chercher Noël, je meurs.
J’ai dormi (perdu connaissance ?) longtemps, longtemps, longtemps ! Je me suis réveillée, j’ai regardé, j’ai vu les feuilles de kàm&a (Drypetes capillipes Euphorbiacée) J’ai pris les feuilles de kàm&a, j’ai frotté ça, j’ai flairé l’odeur. J’ai frotté les yeux. Les arbres tournaient dans mes yeux (vertiges). J’ai dit : - Je ne peux pas mourir comme un animal ! Il faut que je vais dormir dans la maison. Je me suis levée pour venir. J’ai dormi, dormi. Le sang commençait de couler depuis la chambre, jusqu’à…, dans la chambre, même la chambre de Koti.
Mombaka (le fils du premier mariage de Ginza) est rentré : - Il a dit : - Eh ! Vous avez égorgé une vache ici ? !
Le sang ne me faisait pas mal (hémorragie indolore).
Mambi à un de ses enfants qui l’interrompt : - t&un&a (mouche filaire hématophage = insulte) !!! Va là-bas, je travaille !
Le sang s’est arrêté, je me suis levée.
Apparemment, elle était sauve : mais les esprits de la forêt n’étaient-ils pas offensés et n’allaient-ils pas compromettre la réussite à la chasse des hommes pourvoyeurs de viande.
Mombaka avait tué un sòm&e (Céphalophe à fesses noires) avec la cartouche de Ginza, avec le fusil (prêté par un de ses patrons villageois).
J’ai dit : - Il faut que j'envoie un gigot à Ginza au village. Je suis allée dormir là-bas, je suis revenue.
Mambi porte (ou fait porter à son mari ?) la preuve du fait qu’elle est vivante, que l’écoulement de sang provoqué n’a pas fâché les esprits de la forêt, puisque Mombaka, témoin de l’hémorragie a réussi à tuer un animal avec l’unique cartouche de son père. Lorsque quelqu’un est accusé d’avoir une responsabilité matérielle ou magique dans un décès, la réussite à la chasse est le meilleur moyen de prouver son innocence.
Le fait que cet animal ait été tué non seulement à l’aide d’une cartouche appartenant à Ginza, mais aussi tirée à l’aide d’un fusil villageois est une preuve valide aux yeux de la justice villageoise. On peut penser que l’absence de Ginza au plus fort des événements était aussi un moyen de dégager sa responsabilité aux yeux de ses patrons villageois, prompts à fustiger les "inconduites" de leurs Pygmées et à les punir sous la forme de corvées dans leurs champs. Dans des occasions conventionnelles (décès, mariage, naissance), les patrons villageois ne manquent pas de rappeler leur parenté classificatoire afin d’exiger leur part. En 1991, lorsque Mombaka s’est marié, les autorités de la mairie de Bagandou l’ont condamné à des travaux forcés pour désobéissance caractérisée, parce qu’il avait refusé d’exécuter les prestations matrimoniales exigées par les propriétaires de la famille de sa femme.
Mambi, décrit les suites de l’avortement : - J’ai dit : - Comme je suis venue là, en fatigue là, il faut que j’aille aussi dans la matinée aux pesées chez la Sœur (consultation de santé maternelle et infantile).
Je suis allée aux pesées là-bas, quand je suis venue, je sentais mal au pied.
Mine de rien, les itinéraires décrits par Mambi correspondent à chaque fois à des distances de 15 à 35 kilomètres, c’est-à-dire, une demi à une journée de marche, avec hotte, marmite et récipients, outils, nourriture de bouche, et Noël à porter !
Ma cuisse, c’était comme si les sorciers ont tiré, ont tiré (projeté un dard magique dans) la jambe, ont enlevé la chair (dévoré). Je faisais les merdes derrière la maison de Ginza, là où il a planté les ananas. Je ne pouvais pas aller loin dans la forêt, parce que j’avais mal au pied. Longtemps !!!
Elle semble décrire une lombo-sciatique carabinée, puisqu’elle ne réussissait pas à gagner l’aire de défécation habituelle, la galerie forestière du cours d’eau Akungu, à quelques centaines de mètres : seuls les petits enfants et les malades graves empruntent une aire de défécation aussi proximale.
Derrière ça là, je n’avais plus de sang, le sang était déjà sec. Moi, j’ai coupé, j’ai coupé le doigt avec la hache, il n’y avait plus de sang qui sortait, il n’y avait que de l’eau qui coulait.
J’ai dit : - Ah ! Si je reste ici avec Ginza, je vais mourir à Akungu. Il faut que je vais là où je veux
J’ai pris (attrapé) un poulet le soir. Le premier chant de coq, je suis en route.
Rappelons que les Aka ne consomment pas les poulets qu’ils élèvent, les réservant au troc ou à la vente avec les Villageois.
Je suis allée chez la sœur (Lucienne). Lucienne a payé le poulet. Elle m’a donné (acheté) 500 F.
Les sœurs missionnaires catholiques reprochent aux Villageois d’exploiter les Pygmées en leur volant ou leur achetant à vil prix les produits de la forêt ou leur volaille. Aussi ont-elles mis en place un magasin réservé aux Pygmées où ils peuvent vendre et acheter à prix constant.
J’ai pris 500 F, je suis allé donner ça à Major (l’infirmier du dispensaire catholique). Le major a dit quand il m’a vu : - Ah ! Tu ne peux plus retourner, ton sang est déjà sec.
Le major m’a hospitalisé deux semaines. Là, je ne recevais que des piqûres, des piqûres : tous les bras étaient envahis de piqûres.
Elle mime des poses de perfusion et des meurtrissures des plis des deux coudes
Major m’a dit : - Il faut refuser ! Il faut refuser ! Il faut que tu fuies ton mari et il faut que ton mari aussi te respecte. Il te fuit. Si tu continues toujours de faire l’amour avec ton mari, prochainement ! On va t’opérer (ligature des trompes).
Vœu pieux, puisqu’irréalisable à la maternité catholique.
Et je dis ça : - Il faut que Ginza marie une femme ! Jamais (= absolument) !
Il faut qu’on devienne trois. Parce que si je dors, mon bassin me fait kpekpe, kpekpe ! L’os de mon dos ça bouge, ça fait kpekpe, kpekpe, parce que c’est fatigué. Je ne peux plus bouger.
La causerie, c’est ça.
La douleur, ça va directement au niveau du bassin.
C’est fini. La causerie est finie. Ce que je te dis, c’est pour la dernière fois. Si je n’avais pas (fait l’avortement)…, tu devrais venir trouver, moi et Noël, on devrait depuis mourir (être morts). Avec les amis (Monduwa, Bobino, Mokoso, Mado), tu devrais venir, arrivé ici, moi j’étais déjà décédé.
Les Villageois étaient là à dire : - Oh ! Toi et Ginza ! Ginza laisse d’abord la femme ! Laisse d’abord la femme. Laisse d’abord ta femme !
Il s’agit là d’un jeu de rôle moralisateur et conformiste dans lequel se complaisent et excellent nombre de patrons villageois. Ils s’efforcent ainsi d’affermir leur emprise sur les Pygmées, de montrer leur supériorité de civilisés éloignés de l’animalité pygmée incapable de contrôler ses pulsions sexuelles.
Moi, je leur ai dit : - Eh ! Ce n’est pas de ma faute, ce sont d’abord les œufs. C’est Dieu qui m’a donné ça !
Mambi relie sa fécondité aux œufs nombreux que contient son ventre. Il s’agit d’une représentation où les discours prodigués par le major et les autres thérapeutes d’inspiration biomédicale ont laissé des traces.
Je suis ici là : si l’enfant essaye de ramper un peu là (12-14 mois ?), si l’homme veut me voler (faire l’amour), directement, ça passe avec (devient) la grossesse.
Moi, je veux que Ginza marie une femme.
Pour les autres, c’est pas comme ça : pour moi, là, quand je triche, une fois là, deux fois là, c’est fini, je passe avec la grossesse.
Je n’ai pas dit que moi et Ginza, on va se séparer. Non ! Mais il faut qu’il marie une femme, il me laisse un peu le temps que mon bassin (ngbònd&&o) soit dur (consolidé), avant de me grossir.
S’il veut me monter sur le lit, donc, il veut seulement ma mort, il ne veut pas ma vie.
La dernière causerie, c’est ça.
En proposant une troisième épouse à son mari, c’est-à-dire en se comportant en femme stérile qui accepte une coépouse, Mambi ne renvoie pas son mari à sa pulsion sexuelle masculine, mais à un questionnement sur son incontournable pulsion génésique. Il faut se souvenir de l’existence de Koti et donc de la possibilité de satisfaire le seul désir sexuel. Héritier de son père et déjà dirigeant de fait de la majorité des habitants d’Akungu, Ginza a tout intérêt à augmenter sa progéniture propre. L’idéologie pygmée pousse les hommes les plus valeureux, heureux à la chasse et donc en amour, à prendre en charge deux épouses. Plus, c’est exceptionnel, alors que c’est fréquent chez les "notables" villageois.
Alain tournant la caméra vers Ginza : - Tu es d’accord ?
Ginza : - Je n’ai rien à dire !
Qu’est-ce que je vais dire ? Je n’ai rien à dire ! Oui ! C’est tout ce qu’elle a dit.
D’autres femmes, là ! Même les enfants qui n’ont pas encore rampé là. Elles se volent aussi le corps. Ils peuvent bien se voler…
Même doléance que son épouse : l’excès de fécondité est féminin.
Et moi j’écoute seulement ce qu’elle a dit.
J’ai écouté ce qu’elle a dit et moi je vais chercher une femme à épouser. Ce qu’elle a dit, ça m’intéresse.
Plaisanterie ? Propos sérieux ? Menace implicite de divorce ?
Elle a tout dit, je n’ai rien à dire.
Quoiqu'il réponde, il y a risque de dispute : il s’en sort en rigolant, sans conviction, tripotant son pantalon, afin d’en arracher les graines qui s’y sont accrochées.
Alain, toujours de derrière la caméra : - Et toi Koti ?
Koti : - Moi, je n’ai pas de quoi à dire : tout, c’est ce que Mambi a dit.
Elle évite de se prononcer sur la solution proposée par Mambi et se fait le chantre du respect de l’interdit de reprise des rapports sexuels avant le sevrage. Sept enfants en une petite quinzaine d’années : les intervalles intergénésiques n’ont pas été respectés. Chaque grossesse l’a renvoyée à sa propre stérilité, mais lui a aussi fait craindre le pire pour ces enfants, auxquels elle est très attachée.
Pour moi, ce qui me touche, c’est de donner des naissances continuellement.
Si elle donne naissance, il faut que l’enfant grandît.
Mais les enfants restent comme ça (geste de la main à hauteur d’un très petit enfant), Mambi est grosse.
L’enfant reste comme ça, Mambi est enceinte.
Chaque jour, chaque fois, chaque fois, chaque fois, les enfants restent petits, petits comme ça ! Est-ce que c’est bien ?
Je l’ai laissée ici, je suis allé à Iseki.
Apparemment les deux rapports sexuels ont eu lieu en son absence de la maison.
Il faut que l’enfant grandisse au moins (geste de la main),
Ginza grossit (féconde) Mambi ! Mais les enfants restent de cette taille là,
Ginza grossit Mambi ! C’est pas bien.
C’est ça qui me touche beaucoup !
Elle termine son propos sur une mise en accusation de son mari et donc de la masculinité.
Ginza : - À part ça, je n’ai rien à dire. Toi-même, tu as aussi ton cœur !
Si je veux, cette année-ci, je vais marier une femme (mo) aka de Mbaïki. Elle me prépare une grande boule (de manioc), je vais manger !
Ginza casse l’émotion par une plaisanterie mettant en scène un mariage impossible puisque les dîtes femmes de Mbaïki sont accusées de cynophagie.
La causerie est finie.
02 Danse du sida 1 mn 27
Improvisation d'une chanson et d'une danse sur le sida, à la suite d'une campagne de sensibilisation.
" - Le sida, c'est dur. Le sida, la maladie des villageois ! Si ca continue, on va baiser avec les doigts ! "
Ce qui est une grande obscénité, puisque dans cette société, il ne convient pas que la main de l'homme touche la vulve de sa partenaire : tout au plus, peut -il tirer les poils de la toison pubienne, appréciée lorsqu'elle est abondante.
03 Cure du mal de dos de Koti 4 mn 06
Koti, la coépouse stérile de Mambi souffre d'un mal de dos.
Ginza et Mambi vont en forêt chercher une écorce médicinale.
Mambi gratte le liber du morceau d'écorce et l'applique sur les scarifications qu'elle a tracé sur le dos de Koti à l'aide d'une lame de rasoir.
Après le traitement, Koti repart soulagée.
04 Cure du mal de genou de Masiki 53 s
La vieille Masiki demande à Mambi de lui faire profiter du remède qu'elle a préparé pour soigner le mal de dos de Koti. Elle souffre de son genou, supposant que son mal est dû au fait qu'un malfaisant lui " a tiré" dessus
Mambi s'exécute, scarifie le genou douloureux et applique le remède.
05 Chasse, cuisine, rat 2 mn 37
Le repérage d'un petit rongeur dans les broussailles limitrophes du campement mobilise l'attention du campement, et tout particulièrement celle des enfants. Très sérieusement, comme si c'était un vrai gibier, les adolescents, sous la direction d'un jeune homme organisent la chasse : la bestiole est guettée, sagayée, assommée et déposée dans la hotte que tient une fillette, comme à une femme adulte.
Puis, sous le regard gourmand de Wawa et Koti, Mombaka lui grille les poils, l'évide, la sale, puis la fait cuire à l'étouffée sur la braise, enveloppée d'un morceau de feuille de bananier.
06 Pleurs de Bonéné 2 mn 22
Montage d'images évoquant la petite Masiki décédée des suites d'un empoisonnement par une igname toxique.
La bande-son a été enregistrée avant le lever du jour, Bonéné s'étant mise à pleurer, rapidement accompagnée par d'autres femmes du campement.
07 Scarification Bonéné 1995 1 mn 43
Monduwa applique une pâte-remède sur des scarifications qu'il a pratiqué sur la poitrine et le dos de Bonéné, prête à accoucher, dolente de la mort très récente de sa fillette Masiki, empoisonnée par une igname toxique.
08 Discorde et infortune, réparation par la salive 5 mn 48
Comme à chaque fois que l'infortune frappe le campement, surtout après des disputes, on improvise un rituel de réconciliation par la salive en faisant cracher tous les résidents du campement sur un faisceau de feuilles sp.
Une dispute pèse sur les esprits, déclenchée par un vol de viande d'Isanya par le chien de Mambi.
Comme à chaque fois, certains ne se gênent pas pour dire ce qu'ils ont sur le coeur.
09 Extraction des puces-chiques 4 mn 03
10 Thérapie d'interdit par la crotte de chien 6 mn 38
11 Découpe et partage d'une papaye par les enfants 1 mn 11
Wawa découpe très habilement une papaye avec une machette et la partage entre les enfants du campement.
12 Jeu de poursuite 35 s
Revigorés par les petits morceaux de papaye distribués par Wawa, les enfants débutent comme un "jeu de chat" : il s'agit de toucher la tête de son partenaire avec la main, en prononçant la même formule que lorsqu'on écrase des poux entre ses ongles. Celui qui est ainsi touché poursuit alors un autre enfant.
13 Jeu d'enfant : danse à cloche-pied 43 s
Danser à cloche-pied est ici un jeu d'enfants.
Chez un excellent danseur, ce peut être une figure de style lors de la réalisation d'une performance.
Sinon, il ne s'agit pas d'un type de danse, mais du fait de danser avec un seul pied, en s'aidant d'un bâton, quand par suite d'un accident ou par nature on ne dispose que d'un pied.
C'est aussi la danse de la Pintade où le héros ne danse que d'un pied, car il s'est enfoncé une épine de liane dans l'autre: “- Cloche-pied, cloche-pied, aïe! Je sens que mon pauvre petit pied me fait mal!” (chant de la chantefable “L'épine au pied” )
14 Vie quotidienne : défécation de Noël 2 mn 44
Les jeux des enfants ont été interrompus par le retour de Mambi, avec les produits de sa récolte du jour.
Wawa s'empare de quelques morceaux de manioc roui qu'elle va faire griller sur le feu pour un en-cas.
Noël qui veut déféquer est porté à proximité de l'aire d'ordures.
Mambi et Koti s'affairent à la préparation du repas tout en se plaignant de leur brue, l'épouse de Mombaka.
15 Chanvre, chien 34 s
Tandis que les enfants jouent et que les femmes travaillent, les hommes discutent tout en faisant tourner la pipe à chanvre.
Ginza, en fait, reproche à un résident du campement d'avoir égoïstement consommé du miel en forêt sans en avoir rapporté aux parents.
16 Jeu d'enfants : le non-circoncis 54 s
Noël en tête tenu par Wawa, les enfants enchaînent les jeux, encouragés par les adultes. Emboités les uns dans les autres, se déplaçant en groupe les fesses frottant le sol, ils chantent : " - Que celui qui n'est pas circoncis, ne nous rejoigne pas !"
Jeu d'enfants : l'odeur du porc-épic 35 s
Les enfants passent dans le tunnel constitué par les jambes écartées de leurs compagnons debouts, en chantant : "- L'odeur du porc-épic !... "
Comme souvent, les jeux des enfants relèvent du "folklore obscène", lieu d'apprentissage des réalités physiologiques, notamment sexuelles.
18 Jeu d'enfant : la noix de palme 22 s
Jeu d'enfant chanté, toujours participant de l'apprentissage du contrôle du corps et à la limite du "folklore obscène".
Les enfants, assis par terre, serrés les uns contre les autres, les jambes allongées, doivent faire passer entre leurs cuisses sans la faire voire et sans les mains une noix de palme. Un guetteur doit la repérer et s'en saisir entre les cuisses d'un des joueurs et prendre sa place s'il a gagné.
Pour faciliter le jeu, un pagne recouvre les jambes
19 Naissance de Masiki : 1ère toilette 2 mn 35
Première toilette du nouveau-né, encore relié au placenta, agrémentée de commentaires des assistantes.
Par une nuit froide, Bonéné accouche. Elle est restée dans sa vaste maison d'une pièce, plutôt que de s'installer à la périphérie du campement en appui contre un arbre.
Son mari et ses enfants sont dans un coin de la pièce tournés de l'autre côté. Les femmes expérimentées du campement sont venues assister la parturiente et à présent prodiguent les premiers soins.
Lorsque la séquence démarre, l'enfant gît sur le sol, encore relié au placenta.
- Toilette du nouveau-né
- Section du cordon et dation du nom
- Habillage du nourisson
- Préparation du feu et du lit
- Enterrement du placenta et annexes in situ
- Sortie des accompagnantes
http://www.cnrs.fr/diffusion/ancien_site/espchercheur/sitepygmees/mortnaissancemasiki/accouchement.htm
20 Naissance de Masiki : section du cordon 1 mn 35
Le cordon est tenu entre deux lames végétales et sectionné par une troisième : il n'est pas ligaturé. Puis, on applique la lame végétale trempée de sang du cordon sur les articulations des membres du nouveau-né, tout en énonçant son nom, Masiki : c'est celui de la soeur décédée et de l'aïeulle vivante du campement.
21 Naissance de Masiki : dressage du lit et du feu 3 mn 04
Dès qu'une femme assistante a fini une tâche, la suivante prend le relais. Elle allume un feu et dresse un lit de plaques d'écorces à proximité.
22 Naissance d'Akungu : enterrement du placenta 4 mn 10
Le placenta est enteré là où la femme a accouché : ici, c'est donc dans la maison, plutôt qu'à la périphérie ou en dehors du campement comme c'est le cas le plus fréquent. Une fois l’enfant lavé, le cordon coupé, une assistante creuse à la machette une fosse circulaire d’une cinquantaine de cm de diamètre et d’une trentaine de cm de profondeur. Le placenta est tiré dans cette fosse par le cordon, tenu au travers de plusieurs épaisseurs de feuilles de bananier pour éviter tout contact avec le sang et les fluides corporels. Puis il est recouvert par les feuillages et le sol souillés, celui-ci très soigneusement gratté. Ensuite la fosse est rebouchée par la terre extraite lors de son creusement, tassée aux pieds.
Si cet enterrement est mal fait, à savoir le cordon sous le placenta, la fécondité future de la femme est compromise.
23 Naissance de Masiki : sortie des accompagnantes 1 mn
Les accompagnantes sortent une par une, laissant Bonéné, l'accouchée, avec son mari et ses enfants.
24 Générique de fin
1mn 55 Mot(s) clés libre(s) : enterrement du placenta, pleur, pipe, thérapie familiale, Réconciliation, noix de palme, dorsalgie, salive, mbili, interdit, défécation, machette, huile de palme, chanvre, chasse, puce-chique, Lobaye, chien, crachat, naissance, lit, dation, nom, section du cordon, porc-épic, pou, papaye, excrément, crotte, dispute, sel, rongeur, liber, écirce, thérapie, mort, partage, aka, extraction, grossesse, deuil, vidéo, scarification, accouchement, santé publique, maladie, hygiène, sida, cuisine, alimentation, sexualité, apprentissage, feu, musique, enfance, mime, chant, Akungu, pygmée, soin quotidien, remède, parole, guérissage, guérisseur, toilette, République Centrafricaine, film ethnographique, récit, rituel, placenta, sang, jeu, avortement, danse
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Donner la vie... les morts périnatales
/ DCAM - Département Conception et Assistance Multimédia - Université Bordeaux Segalen, Service Culturel - Université Victor Segalen Bordeaux 2
/ 18-05-2005
/ Canal-U - OAI Archive
DEPUTIER Isabelle
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Toute vie commence par une naissance. L'auteur évoque le contexte historique et culturel, les circonstances de la mort périnatale, le deuil et son travail, et l'accompagnement du deuil. La grande difficulté est de faire son deuil de quelque chose qui n'a pas existé. L'accompagnement est toujours porteur d'espoir.
La conférence a été donnée à l'Université Victor Segalen Bordeaux 2 dans le cadre du cycle de conférences "L'invité du Mercredi" / Saison 2004-2005 sur le thème "La mort - Regards croisés". Service culturel Université Victor Segalen de Bordeaux 2 / DCAM / Mot(s) clés libre(s) : acceptation, deuil, grossesse, mort, mort fatale, sage-femme
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Amiens 2005 : Douleurs et soins palliatifs
/ 16-09-2005
/ Canal-U - OAI Archive
DELLOUE Marion
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La douleur est le premier mobile d'appel du médecin. Les soins palliatifs cherchent à améliorer la qualité de vie des patients et de la famille face aux conséquences d'une maladie potentiellement mortelle par la prévention et le soulagement de la souffrance ainsi que le traitement de la douleur. Il est important de soigner la douleur d'un point de vue psychologique et spirituel. La morphine ne tue pas, il n'y a pas de contre-indications ni d'accoutumance.
Origine
Ethique et douleur : 5e Journées pédagogiques d'Ethique médicale d'Amiens, Amiens, septembre 2005
Générique
SCD médecine Mot(s) clés libre(s) : Amiens, antalgiques, douleur, douleur totale, éthique, morphine, mort, qualité de vie, soins palliatifs
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