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Le paradigme de la géographie paraît évoluer entre deux termes depuis l'institutionnalisation de la discipline, à la fin du XIXè siècle. Enracinée dans la tradition, confortée par l'éclat des théories biologiques, la géographie privilégie, avec nuance et refus d'un déterminisme mécanique, la nature comme fixant les conditions de l'activité humaine. A la suite non d'une rupture mais d'un débat complexe, les espaces sont plutôt considérés comme des constructions humaines, sociales, même si on doit tenir compte des mécanismes individuels. Toute une série de changements se dessinent, se chevauchant les uns les autres : par exemple, les paysages agraires sont rapportés d'abord au milieu naturel, puis aux traditions ethniques, enfin à une évolution historique de plus en plus précise qui conduit de l'économie domaniale à l'individualisme agraire. En même temps que la géographie devient historicité, elle fait une place aux rythmes sociaux, aux mouvements, au temps. La géographie se place ainsi comme instance de réflexion par rapport aux changements techniques qui peuvent la dissoudre, mondialisation, individualisme et surtout, plus humblement, distance et temps, proche et lointain, vieilles contraintes rassurantes. Elle s'interroge sur ce que devient la territorialité, quand la mobilité des hommes et celle de l'information se conjuguent, vers les processus de construction des espaces (mémoire et projet) et sur l'ampleur des risques dans une société vulnérable, y compris dans son environnement naturel.
Mot(s) clés libre(s) : géographie (histoire), géographie (philosophie), territoire