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"Corps de travailleur, corps de professionnel", semi-plénière avec la participation de Julien Bernard, Isabel Boni-Le Goff, Florent Schepens et Mathieu Trachman
/ 30-06-2015
/ Canal-u.fr
BERNARD Julien, BONI-LE GOFF Isabel, SCHEPENS Florent, TRACHMAN Mathieu
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Corps de travailleur, corps de professionnel
Coordination : RT1 « Savoirs, travail, professions », Valérie Boussard (Université Paris Ouest/IDHES)
Interventions de :
- Julien Bernard, Université Paris Ouest, Sophiapol : "Les croquemorts ont-ils une tête d'enterrement? Formes et représentations de la corporéité dans la profession funéraire"
- Isabel Boni-Le Goff, Centre Maurice Halbwachs (CNRS/EHESS/ENS) : « Parler en expert-e. Qualifications et disqualifications vocales dans le conseil en management »
- Florent Schepens, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier : « Peut-on tout faire faire à un corps ? Le bûcheron, les atteintes corporelles et le sens de l’activité »
- Mathieu Trachman, Ined, « Corps, désir et affects dans le travail pornographique »
La sociologie du travail a de longue date analysé la façon dont le travail engage les corps, les déforme et les exploite. Mais le corps, premier instrument de l’homme selon Marcel Mauss, peut aussi être analysé dans sa capacité à devenir lui-même outil de travail, engageant un travail de conformation, d’imitation, de reproduction des gestes et des postures adéquats. Les travaux s’étant intéressés aux corps sportifs (Wacquant, Sorignet, Laillier) ont bien mis en évidence le travail sur les corps nécessaire à l’intégration professionnelle. Dans quelle mesure ce travail sur les corps touche-t-il d’autres professions que celles des sportifs, notamment quand le corps ne paraît pas a priori être outil principal de travail ? Comment le travail sur les corps s’y exerce-t-il ? Quelles relations sont entretenues entre travail sur les affects et travail sur les corps ? Quelles sont les dimensions du corps qui sont concernées ? Le travail sur le corps est-il naturalisé au point d’y perdre sa dimension construite et de devenir invisible ? Est-il à l’inverse valorisé et signe d’élection ? Ces dimensions corporelles du travail sont-elles reconnues par la profession, au cœur de la définition de la professionnalité, ou renvoyées à une prise en charge individuelle ? Le travail sur les corps participe-il de la segmentation des groupes professionnels et des processus d’inclusion/exclusion dans le « corps professionnel » ? Pour répondre à ces questions, cette session se propose de réunir les travaux de quatre sociologues ayant abordé de façon originale la construction sociale des corps professionnels pour mettre en évidence la dynamique à l’œuvre dans chacune des professions concernée. Mot(s) clés libre(s) : sociologie du travail, corps, professionnels, travailleurs
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"De la sociologie critique faire profession ?"
/ 30-06-2015
/ Canal-u.fr
CHATEAURAYNAUD Francis, KEUCHEYAN Razmig, LAVAL Christian, SAPIRO Gisèle
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De la sociologie critique faire profession ?
Coordination : Ruggero Iori (Printemps, UVSQ/CNRS) et Arnaud Saint-Martin (Printemps,UVSQ/CNRS)
Intervenants :
- Francis Chateauraynaud (GSPR, EHESS), « Les conséquences de la critique. Retour d'expérience depuis la sociologie argumentative et la pragmatique de la complexité »
- Razmig Keucheyan (GEMASS, Paris-Sorbonne), « La nature de la critique : Une approche marxiste en sociologie de l'environnement »
- Christian Laval (Sophiapol, Université Paris Ouest Nanterre La Défense), « En quel sens la science des institutions peut-elle être critique ? »
- Gisèle Sapiro (CESSP, CNRS-Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « Pour une épistémologie critique »
Les récits des origines de la sociologie tendraient à converger : la vocation critique de la discipline relève de l’évidence naturelle à partager dans les limites d’une profession qui teste ainsi ses marges d’autonomie. Déconstruction, dénaturalisation, dé-essentialisation, historicisation, contextualisation, ou tout simplement objectivation : les mots ne manquent pas pour qualifier une forme de raisonnement critique-réflexif, s’autorisant de méthodes, de modes opératoires et de régimes d’enquête. La rupture à consommer avec le sens commun, les prénotions les plus ancrées, les formes de doxa ou l’« idéologie dominante » assurerait ainsi l’espace épistémique d’un questionnement subversif et corrosif en puissance. De fait, ces manières de confronter le savoir dans la réalité sociale définiraient une condition existentielle particulière, celle d’une sociologie engagée autant qu’engageante, fragilisant les allants de soi d’où qu’ils viennent. Si l’affirmation suivant laquelle la sociologie est critique par définition tient du pléonasme, il est néanmoins toujours bon de rappeler à l’ordre un présupposé constitutif de son épistémologie comme ses attendus normatifs : qu’il est dans sa nature d’être contre nature et dérangeante. Témoignent de ce souci un certain nombre d’initiatives et publications récentes visant à réarmer et à disséminer les instruments de défense contre les formes contemporaines de domination.
Bien que leur ancrage dans les fondements des sciences sociales paraisse évident, cela nous n’interdit pas néanmoins d’y réfléchir à deux fois. Car l’exercice de la sociologie critique court le risque d’une routinisation professionnelle et d’une réification acritique de ses postures, de même qu’il importe de savoir comment et pourquoi les savoirs critiques sont pris et repris dans le monde social, sans parler de la récupération ou de l’endogénéisation de la critique par et pour les dominants. Le temps d’une discussion collective, cette session semi-plénière invite donc à dénaturaliser le lien symbiotique établi entre la sociologie et la critique, non pas pour restaurer une image favorable qui rassurerait un entre-soi menacé ou figerait à l’excès une identité professionnelle et intellectuelle, mais bien plutôt pour envisager à nouveau le pouvoir émancipateur de la sociologie.
Plusieurs axes de réflexion pourraient donner lieu à débats :
1) Des manières de faire (de) la sociologie et des modes d’engagement, à la lumière de la vocationcritique de la discipline ;
2) Les continuités et les ruptures d’une discipline depuis l’émergence d’une tradition sociologiquecritique jusqu’aux développements contemporains des théories sociales critiques ;
3) Des cibles et des fins de la critique ;
4) La diffusion et la performativité publiques de la sociologie. Mot(s) clés libre(s) : sociologie, épistémologie, critique, théorie sociale, sociologie critique, performativité
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"Dénaturaliser les sciences de la nature et du vivant ?", semi-plénière avec la participation de Jacqueline Candau, Valérie Deldrève, Michel Dubois, Marie Jacqué et Pierre-Benoit Joly
/ Canal-u.fr
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Dénaturaliser les sciences de la nature et du vivant ?
Coordination : RT29, Sciences et techniques en société et RT38, Sociologie de l’environnement etdes risques. Session animée par Ashveen Peerbaye (LISIS, Université Paris Est)
Intervenants :
- Jacqueline Candau (IRSTEA Bordeaux) et Valérie Deldrève (IRSTEA Bordeaux) : "La sociologie critique de l’environnement"
- Michel Dubois (DR CNRS, GEMASS) : "Regénérer les sciences du vivant : cellules souches et stratégies scientifiques de (dé)naturalisation"
- Marie Jacqué (MCF, Aix-Marseille Université) : "La nature des modélisations"
- Pierre-Benoît Joly (DR INRA, LISIS) : "OGM et STS – La sociologie des controverses à l’épreuve"
La sociologie des sciences et des techniques, de l’environnement, de l’innovation et des risques sont des spécialités particulièrement confrontées à la question de la naturalisation des objets, des savoirs et des pratiques. Cette question recouvre toutefois des enjeux et prend des formes qui sont loin d’être univoques. D’une part, la diversité des postures sociologiques – en termes de questions privilégiées, de méthodes d’enquête et de procédures analytiques – renvoie à des conceptions différentes de ce que « naturalisation » et « dénaturaliser » veulent dire, et du rôle assigné aux sciences sociales par rapport à ce sujet. D’autre part, la dénaturalisation, loin de constituer un privilège ou une vocation propres à la sociologie, peut être vue comme pratique constitutive de toute activité scientifique. Le laboratoire, de par le travail expérimental qui s’y déroule, constitue à cet égard un site emblématique de « mise à la question » de la nature, mais aussi de production et de circulation d’artefacts.
Cette session vise à rendre compte de la manière dont la sociologie s’empare aujourd’hui de ces questions, qui touchent aux sciences du vivant, à la biodiversité, aux biotechnologies, aux nanotechnologies, à la biomédecine, aux risques environnementaux et sanitaires. Le déploiement d’une analyse critique des formes de naturalisation des techniques et savoirs scientifiques vise aussi à un questionnement des fondements de la production de ces techniques et savoirs. Le recours de plus en plus systématique à la modélisation comme méthode modifie par exemple tout à la fois l’activité scientifique et la nature des connaissances produites. Quels effets la place prise par la modélisation et les outils règlementaires a-t-elle sur les débats à propos du risque lui-même et des choix technologiques qui lui sont associés ? De ce point de vue, la construction scientifique sous la forme de risque des enjeux environnementaux fait écho aux formes de prises en charge gestionnaire de l’environnement caractérisée par un recours généralisé à des technologies environnementales ou « propres ». La technologie semble dans ce cadre pouvoir se substituer aux formes sociales de gestion de l’environnement et des ressources naturelles. À partir d’exemples issus de recherches sur les cellules souches, les OGM, la biologie de synthèse, l’introduction de technologies génomiques en biologie et en médecine, mais aussi dans le domaine de la gestion des enjeux environnementaux comme la biodiversité, les politiques de développement durable, les questions suivantes seront abordées
- Comment ont évolué les enjeux scientifiques, politico-institutionnels et sociaux dans ces différents domaines, et les manières de les aborder en sociologie ?
- Quelles formes de « naturalisation » et de « dénaturalisation » les sociologues rencontrent-ils sur le terrain, et comment y font-ils face ?
- Quelles stratégies de recueil de données, d’analyse et d’interprétation mettent-ils en place ? En quoi consiste par exemple aujourd’hui de « suivre » en sociologue les acteurs (scientifiques, médecins, technologues, industriels, etc.) ?
- Quelles formes prennent concrètement les collaborations entre sciences sociales et les autres sciences et techniques, avec quelles difficultés (qu’on pense par exemple aux questions d’accès et de compétences nécessaires pour comprendre avec pertinence le travail scientifique contemporain), mais aussi avec quels succès ?
- Quels effets le discours et le regard sociologiques induisent-ils en retour sur les terrains investigués ? Mot(s) clés libre(s) : sociologie des sciences, sciences du vivant, dénaturalisation, sciences de la nature, sociologie de l'environnement
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"La sociologie des classes sociales en France : renouvellement des débats et enquêtes récentes", semi-plénière avec la participation de Jean-Luc Deshayes, Armelle Testenoire, Anne-Catherine Wagner et Fiona Devine
/ 03-09-2013
/ Canal-u.fr
DESHAYES Jean-Luc, SIBLOT Yasmine, TESTENOIRE Armelle, WAGNER Anne-Catherine, DEVINE Fiona
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La sociologie des classes sociales en France : renouvellement des débats et enquêtes récentes
Organisation conjointe par les RT/GT 5, 24, 34 et 42
- Jean-Luc Deshayes (Université de Lorraine, 2L2S) et Yasmine Siblot (Université Paris 8, CRESPPA-CSU)
- Armelle Testenoir (Université de Rouen, DYSOLA) « Ce que le genre fait à la classe et vice versa»
- Anne-Catherine Wagner (Université Paris 1, CESSP-CSE) «Les classes dominantes et le champ du pouvoir »
- Fiona Devine (CRESC, Université de Manchester) « Rethinking class »
Cette vidéo a été réalisée par les services de la WebTV de l'Université de Nantes. L'UFR de Sociologie et le Centre Nantais de Sociologie (CENS) de l’Université de Nantes accueillaient du 2 au 5 septembre 2013 le 5e congrès international de l'association française de sociologie. Mot(s) clés libre(s) : Classes sociales, sociologie des classes sociales
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"Langage et professions", semi-plénière avec la participation de Jean-François Orianne, Thierry Guilbert, Aurélie Fillod-Chabaud et Hélène Steinmetz
/ 30-06-2015
/ Canal-u.fr
ORIANNE Jean-François, GUILBERT Thierry, FILLOD-CHABAUD Aurélie, STEINMETZ Hélène
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Langage et professions
Coordination : Marc Glady (Paris-Dauphine, IRISSO) et Laurent Willemez (Printemps,UVSQ/CNRS)
Intervenants :
- Jean-François Orianne, Université de Louvain, sociologue des professions et de l'emploi, spécialiste du travail des conseillers-emploi
- Thierry Guilbert, Université d'Amiens, linguiste et spécialiste des représentations économiques dans le discours de presse
- Aurélie Fillod-Chabaud (IREDU) et Hélène Steinmetz (UMR Idées-Le Havre) du collectif Onze
Certains mondes professionnels (la presse, l'enseignement, le conseil, le travail social, etc.) présentent cette particularité que l'activité y est largement langagière et qu'elle vise à agir par le discours sur le destinataire du service de manière à produire sur lui une transformation de ses représentations. Si pour certains de ces mondes ces discours ont des objectifs de maintien de la croyance dans l’ordre social et dans la nécessité de sa conservation, il en est d’autres qui se veulent émancipatoires et ont en particulier pour objectif de dénaturaliser l’ordre social en vigueur, vu comme des formes de domination contre lesquels l’activité professionnelle, en l’occurrence langagière, permet de lutter.
À travers l’analyse de cas de groupes professionnels dont une fraction des membres se considère comme porteur de cette mission de dénaturalisation par le discours, nous reviendrons sur les formes du discours de dénaturalisation, en particulier autour de quatre points :
- les structures et les contextes (contraintes et opportunités) qui ont fait qu’ils ont adopté cette conception de leur métier ;
- le travail langagier concret autour du vocabulaire et des pratiques discursives qui accompagnent cette dénaturalisation, qui passe par l’analyse et le dévoilement ;
- la mesure de l’effet sur les destinataires du service, en particulier concernant l’image qu’en ont les professionnels ;
- les normes qui, en retour, accompagnent ce travail et sont susceptibles de produire de nouvelles formes de domination ou d’acceptation d’un ordre social. Mot(s) clés libre(s) : sociologie, langage, discours, professions, travail
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"L’avènement du « corps » aujourd’hui entre sens commun et sens savant", semi-plénière avec la participation de Jean-Claude Schmitt, Alain Corbin, Georges Vigarello et Irène Thèry
/ 30-06-2015
/ Canal-u.fr
SCHMITT Jean-Claude, CORBIN Alain, VIGARELLO Georges, THERY Irène
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L’avènement du « corps » aujourd’hui entre sens commun et sens savant
Coordination : CE de l’AFS, Axe « Corps, Santé, Société » à la MSH-Paris Nord. Séance animée par Dominique Memmi
Intervenants :
- Jean-Claude Schmitt
- Alain Corbin
- Georges Vigarello
- Irène Thèry
Dans le champ savant, comme dans les pratiques sociales, le « corps » est devenu un incontournable. De nombreuses pratiques et micro-mobilisations sociales tendent aujourd’hui à le présenter comme indispensable pour penser correctement des questions aussi diverses que la « perte » (il faudrait retrouver du corps pour « faire son deuil »), l’ « origine » (pour les enfants adoptés ou ceux nés de procréation artificielle), l’identité « vraie » (grâce aux opérations sur transexuels), le rapport à l’enfant (amélioré par l’allaitement, ou les premiers soins masculins au bébé) mais aussi sa différence (les « minorités visibles »). Le corps serait devenu « bon à penser » (mais aussi à regarder, à toucher, à retrouver) pour l’équilibrepsychique, la fortification du lien social, la fortification des identités individuelles et collectives... Inscription d’un thème « corps » au programme de l’agrégation de sciences sociales ; publication deplusieurs manuels de Sociologie du corps, de deux Dictionnaire du corps ; référence-révérence sur le plan épistémologique à l’objet et au mot « corps » dans les contenus et les titres des ouvrages d’histoire (Histoire du corps), d’anthropologie (Corps et affects dirigé par Françoise Héritier) ; ou de sociologie;élection d’un texte très longtemps inaperçu de Marcel Mauss - Les Techniques du corps, comme texte séminal, singulière insistance de Pierre Bourdieu à la fin de sa vie sur la connaissance « par corps » : au coeur des sciences sociales aussi, l’intérêt pour le "corps", à la fois comme objet et comme instrument de lecture du monde social, qui avait émergé dans les années 70, s'est fortement intensifié, tout en s'infléchissant idéologiquement, depuis les années 90. Enfin, rapprochement à la fois inévitable et hasardeux : avec le développement des sciences cognitives, des neuro-sciences, l’apparition d’une neuropsychologie voire récemment d’une neuro-économie, ou l’omniprésence des médecins et biologistes dans l’espace public comme auteurs d’essais sur le monde social, bien d’autres indices tendent à montrer que le donné physique, sous l’espèce également du « biologique », est devenu un prêt à penser. Sont ici en oeuvre des logiques internes, propres aux différents champs scientifiques. Mais elles ne suffisent pas à expliquer l’infléchissement simultané de multiples pratiques sociales. Bachelard fait de « l’expérience première » et sensorielle une expression privilégiée du sens commun et le premier obstacle à la progression de l’esprit scientifique. Aurait-t-on affaire ici à une sourde et générale activation d’un "physicalisme ordinaire" ? Y-a-t-il porosité à cet égard entre univers savant et pratiques ordinaires ? Et si oui, comment l'expliquer ? Tout se passe comme si cette histoire, toujours en tension, s’était déroulée en deux temps : une reformulation - "matérialiste", "physicaliste" ? – de la définition de l'individu et du lien social, dans lesannées 60 sous l’effet, notamment, du féminisme ; une plus récente tentation au naturalisme, depuissurtout les années 90, avec ses significations idéologiques, incitant à penser le monde social à l’aide du corps, voire du biologique. Sous la concrétion de ces deux moments se profile-t-il une matrice commune, une interprétation sociétale latente, une nouvelle « lecture partagée» de la société sur elle-même (Veyne,2008) ? Le problème de l’interprétation et des mots pour le dire se pose tout particulièrement pour le second de ces moments. Entreprise de « naturalisation », de « biologisation » du social et du psychisme ? « Retour » dénié du physicalisme ? Ou simple manifestation parmi d‘autres de l’appétence sociétale retrouvée pour les pensées « concrètes », la force de « l’expérience » vécue, le crédit du « témoin » ayant assisté à« l’événement » ?
Pour réfléchir à cette question seront invités des auteurs ayant été, mais de l’intérieur des sciences sociales - et non des sciences de la vie - parties prenantes de cette histoire savante et/ou aptesaujourd’hui à en objectiver les étapes et les effets : Jean-Claude Schmitt, un des représentants historiques – par La raison des gestes dans l'Occident médiéval notamment – de cette tendance à avoir fait du corps un instrument de lecture privilégié du social ; Alain Corbin et Georges Vigarello, codirecteurs d’une Histoire du corps en trois volumes ; enfin Irène Thèry, sociologue et plus récemment engagée dans cette voie à partir de sa Distinction de sexe. Aucune intervention en forme ne sera demandée aux intervenants mais leur participation à une réflexion collective, dûment préparée et encadrée, afin d’objectiver :
- les logiques proprement scientifiques qui furent au principe de l’intérêt pour la dimension corporelle dans leurs travaux,
- la réception de leurs travaux de ce point de vue (mésinterprétations éventuelles, usages dévoyés),
- les logiques sociales éventuellement communes qui pourraient soutenir cette production scientifique, sa bonne réception, en même temps que la réflexivité sociale. Une ligne interprétative leur sera à cet égard proposée pour se voir débattue. Mot(s) clés libre(s) : sociologie, corps, histoire de la sociologie, technique du corps
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"L’école entre domination et justice sociale", semi-plénière avec la participation d'Olivier Cousin, Fabrice Dhume, Ugo Palheta et Elise Tenret
/ Canal-u.fr
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L’école entre domination et justice sociale
Organisée conjointement par : RT4 Sociologie de l'éducation et de la formation et le GT 44 Justice sociale et sentiments d’injustice
Modérateurs : Régis Cortesero et Yves Dutercq
- Olivier Cousin (Centre Emile Durkheim, Bordeaux 2)
- Fabrice Dhume (Responsable de l'Institut social et coopératif de recherche appliquée (région Est) - Membre du comité d'orientation de la revue Diversité-Ville-Ecole-Intégration.
- Ugo Palheta (Lille 3)
- Elise Tenret (IRISSO-CNRS, Paris-Dauphine)
Cette vidéo a été réalisée par les services de la WebTV de l'Université de Nantes. L'UFR de Sociologie et le Centre Nantais de Sociologie (CENS) de l’Université de Nantes accueillaient du 2 au 5 septembre 2013 le 5e congrès international de l'association française de sociologie. Mot(s) clés libre(s) : sociologie de l'éducation, école, justice sociale, domination
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"Vers une renaturalisation des inégalités sociales à l’école ? Les jeunes face aux pathologies scolaires", semi-plénière avec la participation de Romuald Bodin et Stanislas Morel
/ 02-07-2015
/ Canal-u.fr
BODIN Romuald, MOREL Stanislas
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Vers une renaturalisation des inégalités sociales à l’école ? Les jeunes face aux pathologies scolaires
Coordination : RT4 « Éducation et Formation », RT15 « Jeunesse, âges de la vie, générations »
Intervenants :
- Romuald Bodin, enseignant-chercheur à l’EPSE / Université de Poitiers (Laboratoire GRESCO) : « Épidémie de handicap ou montée des inégalités ? La naturalisation des différences et des difficultés »
- Stanislas Morel, enseignant-chercheur à l’Université de Saint-Etienne (Laboratoire ECP) : « La "galaxie des dys" : une renaturalisation du problème de l'échec scolaire ? »
Depuis quelques années, les difficultés scolaires sont soumises à une forme de « re-naturalisation », à travers l’apparition et le développement de pathologies scolaires, telles que la dyslexie, la dyspraxie, ou encore la précocité intellectuelle. Ces phénomènes ont inspiré un certain nombre de travaux sociologiques récents (Garcia, 2013 ; Lignier, 2012 ; Morel, 2014), qui contribuent à montrer que ces pathologies demeurent socialement déterminées et que leur nombre croissant correspond moins à leur nouveauté qu’à un étiquetage médical ou psychologique plus fréquent. Ainsi, la dyslexie, les « surdoués », la dyspraxie etc., seraient de nouvelles manières de transformer en troubles médicaux des difficultés auparavant considérés comme produites par les caractéristiques sociales. Cet étiquetage médical n’est pas sans poser des questions, à la fois sur les enjeux politiques et sociaux de cette renaturalisation - l’échec scolaire devenant un problème individuel, en tout cas extérieur à l’institution scolaire - et sur la transformation de l’expérience scolaire et sociale des jeunes – le stigmate lié à la pathologie a-t-il des incidences sur la socialisation scolaire et familiale des jeunes ?
Au-delà de l’école, des conceptions proches se retrouvent dans la perception des populations ciblées par le travail social. Sous l’emprise grandissante des conceptions médico-sociales, se sont en effet développées des perceptions de la difficulté contribuant à naturaliser les « handicaps », y compris pour les populations victimes du chômage et de la précarité, et tout particulièrement les jeunes (Bodin, 2012).
Croisant les analyses issues de la sociologie de l’éducation et de la sociologie de la jeunesse, la semi-plénière visera à faire parler et discuter les intervenants sur les raisons de la montée en puissance du diagnostic médical et psychologique à l’école contre le diagnostic sociologique, sur les acteurs de la médicalisation de l’échec et de la réussite scolaire, et sur les conséquences politiques et sociales de ces évolutions. Cette semi-plénière vise à éclairer les processus de dénaturalisation opérés par la sociologie dans les champs de l’éducation et de la jeunesse. Mot(s) clés libre(s) : sociologie de l'éducation, école, jeunes, inégalités sociales, renaturalisation, pathologies scolaires
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053 - L’Armée nationale de libération face à l’armée française
/ ENS-LSH / UOH / CERIMES / CANAL PHILO / SCAM
/ 21-06-2006
/ Canal-U - OAI Archive
ENS-LSH / UOH / CERIMES / CANAL PHILO / SCAM
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par Dalila Aït El Djoudi (Université de Montpellier 3)Colloque pour une histoire critique et citoyenne - le cas de l'histoire franco-algérienne Il s’agit d’une étude sur la culture de guerre et son héritage vu du côté algérien, sans négliger aucun des aspects des « mémoires plurielles ». Ce sujet permet de décloisonner et de confronter les mémoires algériennes et françaises de la guerre d’Algérie.Il est question d’aborder l’univers mental des combattants en l’inscrivant dans un cycle long qui commence avec la conquête, car l’image du combattant français, tout en se nourrissant de l’action quotidienne, résulte d’une accumulation. Les troupes françaises envoyées en Algérie pour faire du maintien de l’ordre puis assurer la « pacification » constituent avant tout pour l’Armée nationale de libération (ALN) une armée chargée d’imposer l’ordre colonial. L’ALN s’inspire et reproduit dans sa représentation de l’adversaire, l’image du rapport de domination coloniale. À travers la perception de l’autre, c’est bien d’une histoire des combattants face à face et de leurs stéréotypes dont il est question.Parce qu’elle s’introduit dans les mentalités des combattants d’Algérie, cette étude ouvre des perspectives. D’évidence, elle atteste de la fécondité d’une anthropologie historique appliquée à la vie des soldats en Algérie et surtout à leur quotidien. On ne peut concevoir la guerre à travers le seul raisonnement stratégique et son application tactique sans prendre en compte les composantes sociales et culturelles des unités engagées. Il en est de même pour l’adversaire et les populations vivant sur les territoires concernés.Le champ symbolique de cette étude est celui de la culture militaire. Le combattant français est analysé à travers l’adhésion à des valeurs, des traditions, des modèles de représentation de soi, mais aussi des modes de vie et de pensée.Equipe technique Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Réalisation: Pascal Grzywacz, Image: Sébastien Boudin, Son: Xavier comméat, Encodage-Diffusion Web: Jean-Claude Troncard Mot(s) clés libre(s) : algérie (1954-1962 - guerre d'algérie), ALN, armée de libération nationale (algérie), armée française, forces armées (france), guerre (aspect social), sociologie militaire
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1 Changing Care Diamonds in Europe and Asia: Is Europe becoming Asia ?
Emiko Ochiai
/ Philippe KERGRAISSE, Direction de l'Image et de l'Audiovisuel de l'EHESS
/ 13-04-2015
/ Canal-u.fr
OCHIAI Emiko, LECHEVALIER Sébastien, THIS SAINT-JEAN Isabelle, KATO Atsushi, THERY Irène
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Conférence inaugurale du programme de la Chaire internationale de recherche Blaise Pascal de la Région Île de France au Centre d'études avancées franco-japonais de Paris
Conférencier principal : Emiko Ochiai (Université de Kyoto, Chaire Blaise Pascal de la Région Île de France/CEAFJP)
Participants: Antoinette Fauve-Chamoux (EHESS), Helena Hirata (CNRS),Barbara Hobson (Stockholm University), Isabelle Konuma (INALCO), Sébastien Lechevalier (EHESS), Mary Picone (EHESS), Irène Théry (EHESS), Junko Yamashita(University of Bristol)
Emiko OCHIAI est professeure de sociologie et directrice de l’Institut de recherche asiatique sur les sphères publiques et intimes à la faculté de Lettres de l’université de Kyoto. Elle est sociologue et historienne de la famille et s’intéresse en outre à la perspective du genre. Elle s’est impliquée dans des études comparatives sur la pratique du care et sur ses régimes dans les sociétés asiatiques depuis le début du XXIe siècle. Ses projets de recherche récents mêlent études sur la famille, études sur l’Etat-providence et études sur la migration. Ils visent la compréhension des transformations ayant cours au sein des vies privées, des institutions publiques, ainsi qu’à leur entrecroisement et portent en particulier sur les sociétés asiatiques. Les résultats de ces projets de recherche sont publiés sous la série The Intimate and the Public in Asian and Global Perspectives (chez Brill), dont Emiko Ochiai est l’éditrice. Mot(s) clés libre(s) : transformation, Asie, care, sociologie de la famille
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