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"Nord", un travail photographique sur les lieux de mai 40 / Pascal Mougin
/ Nathalie MICHAUD, Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM
/ 26-05-2011
/ Canal-U - OAI Archive
MOUGIN Pascal
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"Nord", un travail photographique sur les lieux de mai 40 / Pascal Mougin. In colloque international "Claude Simon géographe" organisé par l'Équipe Littérature et Herméneutique du laboratoire Patrimoine Littérature Histoire (PLH) de l'Université Toulouse II-Le Mirail. Toulouse : Université Toulouse II-Le Mirail, 26-27 mai 2011. Mot(s) clés libre(s) : Claude Simon (1913-2005), littérature et photographie, littérature française (20e siècle)
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1 - Master Classe Jean GAUMY
/ Philippe KERGRAISSE, Direction de l'Audiovisuel de l'EHESS (Dir. Jean-Claude Penrad)
/ 23-11-2013
/ Canal-u.fr
GAUMY jean, BERGALA Alain
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Master classe Jean Gaumy, enregistré le 23 novembre 2013 à l'EHESS.
Organisé par le Comité du Film Ethnographique.
Rencontre avec Jean Gaumy, cinéaste et photographe de l’agence Magnum,
animée par le critique et cinéaste Alain Bergala.
1ère partie: Autour du film "La Boucane" (1984)
2ème partie: Autour des films "Jean-Jacques" (1987) et "Marcel, Prêtre" (1994)
3ème partie : Autour du film "Sous-marin" (2006)
« J’ai commencé à m’intéresser aux films ethnographiques très naturellement. Ce que j’y découvrais était un peu ce que, photographe, je faisais très instinctivement, par approximations successives. Être proche des gens, me frotter à eux, les mettre en image, découvrir à travers eux d’autres façons d’envisager le monde, me remettre en question. » (Jean Gaumy)
« Jean Gaumy est un homme discret et « dense ». C’est ce mot bizarre qui le définit le mieux : une densité de présence, de regard, d’attention à l’autre, de parole aussi, d’inquiétude toujours. »
« Les hommes sont toujours dans son viseur une espèce qu’il regarde avec étonnement et compassion fraternelle. »
« Il y a une chose dont il parle peu, sans doute par pudeur. Mais quand il le fait, d’un coup tout s’éclaire. C’est l’origine dans l’enfance de son désir et de ses tropismes d’homme d’image. Cette part d’enfance qu’il y a dans ses photos et ses films est soigneusement protégée derrière des sujets graves, et vient contre toute attente du cinéma. Il fait partie de ces cinéastes et photographes qui savent que l’on ne peut filmer et photographier le réel qu’à partir de l’imaginaire qui nous constitue si l’on veut que l’image, aussi documentaire soit-elle, ne relève pas de la seule représentation du visible. Les images fortes du réel emportent toujours une part secrète qui vient nous parler en sourdine, sous la surface des choses captées, de ce qui constitue le noyau imaginaire fondamental de celui qui en est le capteur/auteur. »
« Dans son enfance, comme pour d’autres créateurs de sa génération – celle de l’après-guerre et de la cinéphilie historique –, c’est le cinéma qui a révélé Jean Gaumy à lui-même et lui a désigné les voies de l’image pour tenter de résoudre l’énigme du monde et de sa propre présence à ce monde. » (…) « L’univers des films qu’il a croisés dans son enfance relève d’un bric-à-brac hétéroclite idéal pour se constituer un imaginaire fort, sauvage et personnel, ne ressemblant à aucun autre, résistant à toute catégorisation déjà faite, à tout lissage culturel, de quoi tenir une vie entière. »
« Sa rencontre avec le cinéma commence par des images fixes vues dans l’isolement grâce à la lanterne magique Pathé Webo de ses parents : des photogrammes du Napoléon de Gance (à qui la grandiloquence ne faisait pas peur), Nanouk l’esquimau et L’Homme d’Aran. Le film décisif de son enfance c’est La Grande Aventure, de Sucksdorff, vu de multiples fois vers l’âge de dix ans, une histoire d’hommes et de loutres – donc de rencontre des espèces déjà – dans la nature enneigée du Grand Nord. A la même époque l’impressionneront (au sens quasiment pelliculaire du terme) les films de science-fiction (La Marque, Les Soucoupes volantes attaquent, La Guerre des mondes), les films de sous-marins, (Cuirassé Potemkine, Vingt mille lieues sous les mers), mais aussi Golgotha de Duvivier et Marcellino pane e vino. Cette liste suffit à regarder autrement les images créées par Jean Gaumy, car tous les films en question y font souvent sans crier gare un retour imprévu, en filigrane, en contrebande du réel rencontré.
On touche ici à l’un des plus beaux mystères de la création : comment une esthétique cohérente et personnelle parvient-elle à se constituer à partir d’un stock d’images initiales aussi hétéroclites qu’indélébiles ? C’est que l’enfance avale tout et digère tout, sans trier – son seul critère est ce qui lui fait signe – et l’homme qui arpentera ensuite le monde avec sa caméra n’aura rien à renier de ce précieux capital initial, et surtout pas ses contradictions qui sont à la source même de la constitution de son style unique. »
Alain Bergala
(Texte composé d’extraits remaniés de la préface du livre Jean Gaumy publié aux éditions Actes Sud, collection Photo poche, 2010)
Jean Gaumy est l’une des figures majeures de la photographie française. Après des études de lettres, il fait ses premières armes professionnelles en tant que rédacteur photographe pour un quotidien rouennais et rejoint, à la demande de Raymond Depardon, l’agence Gamma en 1973. Il est remarqué aux Rencontres d’Arles de 1976 par Marc Riboud et Bruno Barbey, et entre à l’agence Magnum en 1977. Durant ces années, il couvre l’actualité internationale, mais s’investit également dans de longs projets personnels. Citons à ce propos son document consacré à la vie d’un hôpital (1975-1976) et celui sur les prisons françaises, considéré comme le premier essai photographique jamais réalisé sur ce sujet à l’époque (1976-1979). Son travail est régulièrement publié par des quotidiens et des revues en France et à l’étranger. Jean Gaumy reçoit par deux fois le prestigieux Prix Nadar en 2002 et en 2010. Parmi ses publications, on citera : L’Hôpital (1976) ; Les Incarcérés (1983) ; Portraits en altitude (1994) ; Le Pont de Normandie (1994) ; Le Livre des tempêtes (2001) ; Pleine mer (2001) ; D’après Nature (2010) ; Jean Gaumy, collection Photo Poche (2010).
Il est aussi réalisateur. Influencé par le cinéma de Jean Rouch, il tourne plusieurs films tous diffusés par les télévisions françaises et européennes, dont La Boucane (1985), primé au 3e Bilan du film ethnographique et nominé au César du meilleur documentaire en 1986. Sa série documentaire Sous-marin (2006), lui vaut deux ans plus tard le titre de « Peintre officiel de la Marine ».
Filmographie :
La Boucane (1984) : Prix Kodak premier film, 3e Bilan du film ethnographique de 1984 ; Grand prix du jury, Festival du film de Belfort de 1984 ; Nominé aux Césars, catégorie court-métrage documentaire, en 1986
Jean-Jacques (1987), Prix du film documentaire de Belfort en 1987
Marcel, Prêtre (1994)
Sous-marin (2006).
Jean Gaumy : http://www.magnumphotos.com/C.aspx?VP3=CMS3&VF=MAGO31_10_VForm&ERID=24KL53ZFL3
Alain Bergala essayiste, critique, enseignant de cinéma, réalisateur, ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, est l’auteur nombreux ouvrages de référence dont Monika de Ingmar Bergman ou L’Hypothèse cinéma. Il est connu pour être un spécialiste de l’œuvre de Jean-Luc Godard (Nul mieux que Godard ; Godard par Godard ; Godard au travail). En 2000, il est sollicité par Jack Lang pour mettre en place un projet d’éducation au cinéma à l’école. Aujourd’hui enseignant à la Femis, Alain Bergala est aussi commissaire d’expositions (Correspondances : Kiarostami Erice, centre Pompidou 2007 ; Brune/Blonde, Cinémathèque française 2010, Pasolini Roma, Cinémathèque française 2013). Mot(s) clés libre(s) : films ethnographiques, cinéma documentaire
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2 - Master Classe Jean GAUMY
/ Philippe KERGRAISSE, Direction de l'Audiovisuel de l'EHESS (Dir. Jean-Claude Penrad)
/ 23-11-2013
/ Canal-u.fr
GAUMY jean, BERGALA Alain
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Master classe Jean Gaumy, enregistré le 23 novembre 2013 à l'EHESS.
Organisé par le Comité du Film Ethnographique.
Rencontre avec Jean Gaumy, cinéaste et photographe de l’agence Magnum,
animée par le critique et cinéaste Alain Bergala.
1ère partie: Autour du film "La Boucane" (1984)
2ème partie: Autour des films "Jean-Jacques" (1987) et "Marcel, Prêtre" (1994)
3ème partie : Autour du film "Sous-marin" (2006)
« J’ai commencé à m’intéresser aux films ethnographiques très naturellement. Ce que j’y découvrais était un peu ce que, photographe, je faisais très instinctivement, par approximations successives. Être proche des gens, me frotter à eux, les mettre en image, découvrir à travers eux d’autres façons d’envisager le monde, me remettre en question. » (Jean Gaumy)
« Jean Gaumy est un homme discret et « dense ». C’est ce mot bizarre qui le définit le mieux : une densité de présence, de regard, d’attention à l’autre, de parole aussi, d’inquiétude toujours. »
« Les hommes sont toujours dans son viseur une espèce qu’il regarde avec étonnement et compassion fraternelle. »
« Il y a une chose dont il parle peu, sans doute par pudeur. Mais quand il le fait, d’un coup tout s’éclaire. C’est l’origine dans l’enfance de son désir et de ses tropismes d’homme d’image. Cette part d’enfance qu’il y a dans ses photos et ses films est soigneusement protégée derrière des sujets graves, et vient contre toute attente du cinéma. Il fait partie de ces cinéastes et photographes qui savent que l’on ne peut filmer et photographier le réel qu’à partir de l’imaginaire qui nous constitue si l’on veut que l’image, aussi documentaire soit-elle, ne relève pas de la seule représentation du visible. Les images fortes du réel emportent toujours une part secrète qui vient nous parler en sourdine, sous la surface des choses captées, de ce qui constitue le noyau imaginaire fondamental de celui qui en est le capteur/auteur. »
« Dans son enfance, comme pour d’autres créateurs de sa génération – celle de l’après-guerre et de la cinéphilie historique –, c’est le cinéma qui a révélé Jean Gaumy à lui-même et lui a désigné les voies de l’image pour tenter de résoudre l’énigme du monde et de sa propre présence à ce monde. » (…) « L’univers des films qu’il a croisés dans son enfance relève d’un bric-à-brac hétéroclite idéal pour se constituer un imaginaire fort, sauvage et personnel, ne ressemblant à aucun autre, résistant à toute catégorisation déjà faite, à tout lissage culturel, de quoi tenir une vie entière. »
« Sa rencontre avec le cinéma commence par des images fixes vues dans l’isolement grâce à la lanterne magique Pathé Webo de ses parents : des photogrammes du Napoléon de Gance (à qui la grandiloquence ne faisait pas peur), Nanouk l’esquimau et L’Homme d’Aran. Le film décisif de son enfance c’est La Grande Aventure, de Sucksdorff, vu de multiples fois vers l’âge de dix ans, une histoire d’hommes et de loutres – donc de rencontre des espèces déjà – dans la nature enneigée du Grand Nord. A la même époque l’impressionneront (au sens quasiment pelliculaire du terme) les films de science-fiction (La Marque, Les Soucoupes volantes attaquent, La Guerre des mondes), les films de sous-marins, (Cuirassé Potemkine, Vingt mille lieues sous les mers), mais aussi Golgotha de Duvivier et Marcellino pane e vino. Cette liste suffit à regarder autrement les images créées par Jean Gaumy, car tous les films en question y font souvent sans crier gare un retour imprévu, en filigrane, en contrebande du réel rencontré.
On touche ici à l’un des plus beaux mystères de la création : comment une esthétique cohérente et personnelle parvient-elle à se constituer à partir d’un stock d’images initiales aussi hétéroclites qu’indélébiles ? C’est que l’enfance avale tout et digère tout, sans trier – son seul critère est ce qui lui fait signe – et l’homme qui arpentera ensuite le monde avec sa caméra n’aura rien à renier de ce précieux capital initial, et surtout pas ses contradictions qui sont à la source même de la constitution de son style unique. »
Alain Bergala
(Texte composé d’extraits remaniés de la préface du livre Jean Gaumy publié aux éditions Actes Sud, collection Photo poche, 2010)
Jean Gaumy est l’une des figures majeures de la photographie française. Après des études de lettres, il fait ses premières armes professionnelles en tant que rédacteur photographe pour un quotidien rouennais et rejoint, à la demande de Raymond Depardon, l’agence Gamma en 1973. Il est remarqué aux Rencontres d’Arles de 1976 par Marc Riboud et Bruno Barbey, et entre à l’agence Magnum en 1977. Durant ces années, il couvre l’actualité internationale, mais s’investit également dans de longs projets personnels. Citons à ce propos son document consacré à la vie d’un hôpital (1975-1976) et celui sur les prisons françaises, considéré comme le premier essai photographique jamais réalisé sur ce sujet à l’époque (1976-1979). Son travail est régulièrement publié par des quotidiens et des revues en France et à l’étranger. Jean Gaumy reçoit par deux fois le prestigieux Prix Nadar en 2002 et en 2010. Parmi ses publications, on citera : L’Hôpital (1976) ; Les Incarcérés(1983) ; Portraits en altitude (1994) ; Le Pont de Normandie (1994) ; Le Livre des tempêtes (2001) ; Pleine mer (2001) ; D’après Nature (2010) ; Jean Gaumy, collection Photo Poche (2010).
Il est aussi réalisateur. Influencé par le cinéma de Jean Rouch, il tourne plusieurs films tous diffusés par les télévisions françaises et européennes, dont La Boucane (1985), primé au 3e Bilan du film ethnographique et nominé au César du meilleur documentaire en 1986. Sa série documentaire Sous-marin (2006), lui vaut deux ans plus tard le titre de « Peintre officiel de la Marine ».
Filmographie :
La Boucane (1984) : Prix Kodak premier film, 3e Bilan du film ethnographique de 1984 ; Grand prix du jury, Festival du film de Belfort de 1984 ; Nominé aux Césars, catégorie court-métrage documentaire, en 1986
Jean-Jacques (1987), Prix du film documentaire de Belfort en 1987
Marcel, Prêtre (1994)
Sous-marin (2006).
Jean Gaumy : http://www.magnumphotos.com/C.aspx?VP3=CMS3&VF=MAGO31_10_VForm&ERID=24KL53ZFL3
Alain Bergala essayiste, critique, enseignant de cinéma, réalisateur, ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, est l’auteur nombreux ouvrages de référence dont Monika de Ingmar Bergman ou L’Hypothèse cinéma. Il est connu pour être un spécialiste de l’œuvre de Jean-Luc Godard (Nul mieux que Godard ; Godard par Godard ; Godard au travail). En 2000, il est sollicité par Jack Lang pour mettre en place un projet d’éducation au cinéma à l’école. Aujourd’hui enseignant à la Femis, Alain Bergala est aussi commissaire d’expositions (Correspondances : Kiarostami Erice, centre Pompidou 2007 ; Brune/Blonde, Cinémathèque française 2010,Pasolini Roma, Cinémathèque française 2013). Mot(s) clés libre(s) : films ethnographiques, cinéma documentaire
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3 - Master Classe Jean GAUMY
/ Philippe KERGRAISSE, Direction de l'Audiovisuel de l'EHESS (Dir. Jean-Claude Penrad)
/ 23-11-2013
/ Canal-u.fr
GAUMY jean, bergala alain
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Master classe Jean Gaumy, enregistré le 23 novembre 2013 à l'EHESS.
Organisé par le Comité du Film Ethnographique.
Rencontre avec Jean Gaumy, cinéaste et photographe de l’agence Magnum,
animée par le critique et cinéaste Alain Bergala.
1ère partie: Autour du film "La Boucane" (1984)
2ème partie: Autour des films "Jean-Jacques" (1987) et "Marcel, Prêtre" (1994)
3ème partie : Autour du film "Sous-marin" (2006)
« J’ai commencé à m’intéresser aux films ethnographiques très naturellement. Ce que j’y découvrais était un peu ce que, photographe, je faisais très instinctivement, par approximations successives. Être proche des gens, me frotter à eux, les mettre en image, découvrir à travers eux d’autres façons d’envisager le monde, me remettre en question. » (Jean Gaumy)
« Jean Gaumy est un homme discret et « dense ». C’est ce mot bizarre qui le définit le mieux : une densité de présence, de regard, d’attention à l’autre, de parole aussi, d’inquiétude toujours. »
« Les hommes sont toujours dans son viseur une espèce qu’il regarde avec étonnement et compassion fraternelle. »
« Il y a une chose dont il parle peu, sans doute par pudeur. Mais quand il le fait, d’un coup tout s’éclaire. C’est l’origine dans l’enfance de son désir et de ses tropismes d’homme d’image. Cette part d’enfance qu’il y a dans ses photos et ses films est soigneusement protégée derrière des sujets graves, et vient contre toute attente du cinéma. Il fait partie de ces cinéastes et photographes qui savent que l’on ne peut filmer et photographier le réel qu’à partir de l’imaginaire qui nous constitue si l’on veut que l’image, aussi documentaire soit-elle, ne relève pas de la seule représentation du visible. Les images fortes du réel emportent toujours une part secrète qui vient nous parler en sourdine, sous la surface des choses captées, de ce qui constitue le noyau imaginaire fondamental de celui qui en est le capteur/auteur. »
« Dans son enfance, comme pour d’autres créateurs de sa génération – celle de l’après-guerre et de la cinéphilie historique –, c’est le cinéma qui a révélé Jean Gaumy à lui-même et lui a désigné les voies de l’image pour tenter de résoudre l’énigme du monde et de sa propre présence à ce monde. » (…) « L’univers des films qu’il a croisés dans son enfance relève d’un bric-à-brac hétéroclite idéal pour se constituer un imaginaire fort, sauvage et personnel, ne ressemblant à aucun autre, résistant à toute catégorisation déjà faite, à tout lissage culturel, de quoi tenir une vie entière. »
« Sa rencontre avec le cinéma commence par des images fixes vues dans l’isolement grâce à la lanterne magique Pathé Webo de ses parents : des photogrammes du Napoléon de Gance (à qui la grandiloquence ne faisait pas peur), Nanouk l’esquimau et L’Homme d’Aran. Le film décisif de son enfance c’est La Grande Aventure, de Sucksdorff, vu de multiples fois vers l’âge de dix ans, une histoire d’hommes et de loutres – donc de rencontre des espèces déjà – dans la nature enneigée du Grand Nord. A la même époque l’impressionneront (au sens quasiment pelliculaire du terme) les films de science-fiction (La Marque, Les Soucoupes volantes attaquent, La Guerre des mondes), les films de sous-marins, (Cuirassé Potemkine, Vingt mille lieues sous les mers), mais aussi Golgotha de Duvivier et Marcellino pane e vino. Cette liste suffit à regarder autrement les images créées par Jean Gaumy, car tous les films en question y font souvent sans crier gare un retour imprévu, en filigrane, en contrebande du réel rencontré.
On touche ici à l’un des plus beaux mystères de la création : comment une esthétique cohérente et personnelle parvient-elle à se constituer à partir d’un stock d’images initiales aussi hétéroclites qu’indélébiles ? C’est que l’enfance avale tout et digère tout, sans trier – son seul critère est ce qui lui fait signe – et l’homme qui arpentera ensuite le monde avec sa caméra n’aura rien à renier de ce précieux capital initial, et surtout pas ses contradictions qui sont à la source même de la constitution de son style unique. »
Alain Bergala
(Texte composé d’extraits remaniés de la préface du livre Jean Gaumy publié aux éditions Actes Sud, collection Photo poche, 2010)
Jean Gaumy est l’une des figures majeures de la photographie française. Après des études de lettres, il fait ses premières armes professionnelles en tant que rédacteur photographe pour un quotidien rouennais et rejoint, à la demande de Raymond Depardon, l’agence Gamma en 1973. Il est remarqué aux Rencontres d’Arles de 1976 par Marc Riboud et Bruno Barbey, et entre à l’agence Magnum en 1977. Durant ces années, il couvre l’actualité internationale, mais s’investit également dans de longs projets personnels. Citons à ce propos son document consacré à la vie d’un hôpital (1975-1976) et celui sur les prisons françaises, considéré comme le premier essai photographique jamais réalisé sur ce sujet à l’époque (1976-1979). Son travail est régulièrement publié par des quotidiens et des revues en France et à l’étranger. Jean Gaumy reçoit par deux fois le prestigieux Prix Nadar en 2002 et en 2010. Parmi ses publications, on citera : L’Hôpital (1976) ; Les Incarcérés(1983) ; Portraits en altitude (1994) ; Le Pont de Normandie (1994) ; Le Livre des tempêtes (2001) ; Pleine mer (2001) ; D’après Nature (2010) ; Jean Gaumy, collection Photo Poche (2010).
Il est aussi réalisateur. Influencé par le cinéma de Jean Rouch, il tourne plusieurs films tous diffusés par les télévisions françaises et européennes, dont La Boucane (1985), primé au 3e Bilan du film ethnographique et nominé au César du meilleur documentaire en 1986. Sa série documentaire Sous-marin (2006), lui vaut deux ans plus tard le titre de « Peintre officiel de la Marine ».
Filmographie :
La Boucane (1984) : Prix Kodak premier film, 3e Bilan du film ethnographique de 1984 ; Grand prix du jury, Festival du film de Belfort de 1984 ; Nominé aux Césars, catégorie court-métrage documentaire, en 1986
Jean-Jacques (1987), Prix du film documentaire de Belfort en 1987
Marcel, Prêtre (1994)
Sous-marin (2006).
Jean Gaumy : http://www.magnumphotos.com/C.aspx?VP3=CMS3&VF=MAGO31_10_VForm&ERID=24KL53ZFL3
Alain Bergala essayiste, critique, enseignant de cinéma, réalisateur, ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, est l’auteur nombreux ouvrages de référence dont Monika de Ingmar Bergman ou L’Hypothèse cinéma. Il est connu pour être un spécialiste de l’œuvre de Jean-Luc Godard (Nul mieux que Godard ; Godard par Godard ; Godard au travail). En 2000, il est sollicité par Jack Lang pour mettre en place un projet d’éducation au cinéma à l’école. Aujourd’hui enseignant à la Femis, Alain Bergala est aussi commissaire d’expositions (Correspondances : Kiarostami Erice, centre Pompidou 2007 ; Brune/Blonde, Cinémathèque française 2010,Pasolini Roma, Cinémathèque française 2013). Mot(s) clés libre(s) : films ethnographiques, cinéma documentaire
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/ Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse II-Le Mirail, Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM
/ 08-11-2008
/ Canal-U - OAI Archive
ROBERTSON Lisa
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Mot(s) clés libre(s) : bruit de la ville, Eugène Atget (1857-1927), photographie des villes, ville (sons)
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Cinéma stéréoscopique, une vision subjective. Une conférence de Lenny Lipton
/ La Cinémathèque française
/ 17-12-2009
/ Canal-U - OAI Archive
La Cinémathèque française
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Au début des années 1980, Lenny Lipton fondait la StereoGraphics Corporation. Il est considéré comme le père de la diffusion d'images vidéo en relief. La quarantaine de brevets de stéréoscopie dont il est le détenteur est au cœur de l'actuelle révolution 3D numérique.Intervention suivie d'un dialogue. Mot(s) clés libre(s) : 3D, brevets, cinéma, image, innovation technologique, relief, révolution numérique, StereoGraphics Corporation, stéréoscopie, trois dimensions
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Éditer la guerre / Morad Montazami
/ Claire SARAZIN, SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 24-01-2013
/ Canal-u.fr
MONTAZAMI Morad
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Éditer la guerre / Morad Montazami, in "L'image empruntée : l'artiste comme éditeur", journée d'étude co-organisée par le laboratoire (LLA-CREATIS) de l'Université Toulouse II-Le Mirail, l'Institut supérieur des arts de Toulouse (ISDAT) et le musée des Abattoirs de Toulouse, le 24 janvier 2013.Trois oeuvres basées sur l’appropriation d’images de guerre et le spectre plus large de leur fabrication, leur transmission et leur mise en discours, servent d’exemples dans la perspective singulièrement politique d’« éditer la guerre » : Zineb Sedira, Gardienne d’images (2010), Walid Raad, Atlas Group (1989-2004), Jean-Luc Godard, Ici et ailleurs (1974). Entre images de Palestine, du Liban et de l’Algérie, Morad Montazami étudie ainsi les gestes de montage, d’archivage ou de décodage qui activent des dispositifs de témoignages.* Illustration : "Gridflow 2015-05-21-02h14m12s", capture d'écran du site GridFlow de Reynald Drouhin. Mot(s) clés libre(s) : relations texte et image, photographie (20e-21e siècles), appropriation (art), guerre (dans l'art)
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Emprunts et remédiation / Jérôme Dupeyrat
/ Claire SARAZIN, SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail, Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
/ 24-01-2013
/ Canal-u.fr
DUPEYRAT Jérôme
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Emprunts et remédiation / Jérôme Dupeyrat, in "L'image empruntée : l'artiste comme éditeur", journée d'étude co-organisée par le laboratoire (LLA-CREATIS) de l'Université Toulouse II-Le Mirail, l'Institut supérieur des arts de Toulouse (ISDAT) et le musée des Abattoirs de Toulouse, le 24 janvier 2013.Lorsque les artistes travaillent avec des images empruntées, l'utilisation de ces dernières implique le plus souvent le passage d'un médium et/ou média à un autre : passage d'une forme imprimée à une autre, du livre au web, du web au papier, du papier à l'écran, du cinéma à l'édition, de l'édition à l'exposition, etc. Dans cette communication, Jérôme Dupeyrat se propose d'étudier ces remédiations ainsi que les processus d'adaptation, de traduction et de transposition qui en résultent, afin de saisir quels sont leurs effets sur l'économie et la réception des images.* Illustration : "Gridflow 2015-05-21-02h14m12s", capture d'écran du site GridFlow de Reynald Drouhin. Mot(s) clés libre(s) : photographie (20e-21e siècles), photographies (oeuvres)
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L'image photographique
/ UTLS - la suite
/ 11-07-2004
/ Canal-U - OAI Archive
FRIZOT Michel
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La photographie est omniprésente, mais elle est souvent regardée à l'égal d'une autre image, sans égards pour la spécificité absolue du processus photographique. L'actuel renouvellement produit par la numérisation nous incite pourtant à reconsidérer les particularismes de l'image photographique, et la rupture historique imposée par cette invention. Il s'agit pour nous de refonder une lecture de l'image photographique sur cette spécificité, impliquant d'abord l'action de la lumière, une surface sensible et un dispositif optique, déterminés par leurs caractères physiques, leurs critères de fonctionnement et leurs impératifs propres. Mais l'image photographique est ensuite au centre des intérêts et des préoccupations humaines d'intervenants et protagonistes : ceux qui « font » la photo, ceux qui la commandent ou la diffusent, ceux qui la regardent. L'approche de l'image par les sens humains (sa lecture, sa compréhension) devient alors un jeu d'articulation entre un mode de production physique et les capacités humaines perceptives qui rapportent une image à des connaissances, à des souvenirs, à des affects, à des projections individuelles. La photographie a transformé notre regard sur le monde, elle nous oblige à voir « photographiquement » ; ce que nous attendons d'une photographie se confronte à ce que l'on peut y trouver. Mot(s) clés libre(s) : photographie, photographie (technique), photographie numérique, techniques numériques, traitement d'images
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L'image photographique
/ UTLS - la suite
/ 11-07-2004
/ Canal-u.fr
FRIZOT Michel
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La photographie est omniprésente, mais elle est souvent regardée à l'égal d'une autre image, sans égards pour la spécificité absolue du processus photographique. L'actuel renouvellement produit par la numérisation nous incite pourtant à reconsidérer les particularismes de l'image photographique, et la rupture historique imposée par cette invention. Il s'agit pour nous de refonder une lecture de l'image photographique sur cette spécificité, impliquant d'abord l'action de la lumière, une surface sensible et un dispositif optique, déterminés par leurs caractères physiques, leurs critères de fonctionnement et leurs impératifs propres. Mais l'image photographique est ensuite au centre des intérêts et des préoccupations humaines d'intervenants et protagonistes : ceux qui « font » la photo, ceux qui la commandent ou la diffusent, ceux qui la regardent. L'approche de l'image par les sens humains (sa lecture, sa compréhension) devient alors un jeu d'articulation entre un mode de production physique et les capacités humaines perceptives qui rapportent une image à des connaissances, à des souvenirs, à des affects, à des projections individuelles. La photographie a transformé notre regard sur le monde, elle nous oblige à voir « photographiquement » ; ce que nous attendons d'une photographie se confronte à ce que l'on peut y trouver. Mot(s) clés libre(s) : photographie, traitement d'images, photographie (technique), photographie numérique, techniques numériques
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