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Nature et agriculture - Dominique VERMESCH
/ UTLS - la suite, Mission 2000 en France
/ 02-03-2000
/ Canal-U - OAI Archive
VERMESCH Dominique
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"Nature et Agriculture, une histoire commune : très brève à l'horloge de l'univers, près de 10 000 ans à celle de l'humanité. On serait d'ailleurs pressé d'en finir : l'agriculture n'a-t-elle pas à se plier au sens d'une fin de l'Histoire où l'échange et l'intérêt marchands expliqueraient in fine toute réalité sociale ? Désormais en effet, les politiques agricoles accordent une plus large place aux incitations marchandes, tant pour la production alimentaire que pour les biens et services co-produits par l'activité : qualité des produits, pollutions, aménités environnementales. Dans ce vaste aggiornamento rural, les préoccupations dites ""environnementales"" revendiquent une préséance où l'agriculture fait souvent figure d'accusée. Elle consomme et produit du ""rural"" ; plus précisément des ressources et actifs naturels (eau, sol, air, paysage...) qui sont à partager avec d'autres utilisateurs en dehors souvent d'un échange marchand explicite. Si le prix du marché n'est pas systématiquement un juste prix, il a au moins le mérite de visibiliser et d'expliciter la transaction, quitte ensuite à l'encadrer juridiquement. En l'absence de marché voire surtout d'un cadre juridique d'appropriation, la ""justice"" de l'échange et du partage est plus difficile à faire respecter. Pour dépasser le dialogue de sourds ou la foire d'empoigne actuelle, l'économie de ces échanges reste souvent à concevoir... ou à restaurer, ce qui pourrait être l'un des objets nouveaux d'une économie rurale à réhabiliter tant au niveau factuel qu'académique. " Mot(s) clés libre(s) : agriculture, engrais, externalité / internalité, marchandise, nature, OGM, paysage, pollution
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Nature et agriculture
/ UTLS - la suite, Mission 2000 en France
/ 02-03-2000
/ Canal-u.fr
VERMESCH Dominique
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Nature et Agriculture, une histoire commune : très brève à l'horloge de l'univers, près de 10 000 ans à celle de l'humanité. On serait d'ailleurs pressé d'en finir : l'agriculture n'a-t-elle pas à se plier au sens d'une fin de l'Histoire où l'échange et l'intérêt marchands expliqueraient in fine toute réalité sociale ? Désormais en effet, les politiques agricoles accordent une plus large place aux incitations marchandes, tant pour la production alimentaire que pour les biens et services co-produits par l'activité : qualité des produits, pollutions, aménités environnementales. Dans ce vaste aggiornamento rural, les préoccupations dites ""environnementales"" revendiquent une préséance où l'agriculture fait souvent figure d'accusée. Elle consomme et produit du ""rural"" ; plus précisément des ressources et actifs naturels (eau, sol, air, paysage...) qui sont à partager avec d'autres utilisateurs en dehors souvent d'un échange marchand explicite. Si le prix du marché n'est pas systématiquement un juste prix, il a au moins le mérite de visibiliser et d'expliciter la transaction, quitte ensuite à l'encadrer juridiquement. En l'absence de marché voire surtout d'un cadre juridique d'appropriation, la ""justice"" de l'échange et du partage est plus difficile à faire respecter. Pour dépasser le dialogue de sourds ou la foire d'empoigne actuelle, l'économie de ces échanges reste souvent à concevoir... ou à restaurer, ce qui pourrait être l'un des objets nouveaux d'une économie rurale à réhabiliter tant au niveau factuel qu'académique. Mot(s) clés libre(s) : engrais, pollution, agriculture, OGM, externalité / internalité, marchandise, nature, paysage
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Nourrir l’humanité, refaire le monde ! - Agrobioscience
/ UTLS - la suite
/ 19-03-2010
/ Canal-U - OAI Archive
UTLS - la suite
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Nourrir l’humanité, refaire le monde !La crise alimentaire de 2006-2008, marquée par le retour des émeutes de la faim et l’accroissement du nombre de personnes malnutries, a agi comme un révélateur de l’incapacité des nations à garantir, à l’échelle planétaire, la sécurité alimentaire. Et suscité nombre de lectures et d’interprétations quant à la manière d’assurer durablement cette sécurité. Dérives des marchés financiers, délitement des politiques agricoles, insuffisance de la production, absence de véritables politiques de lutte contre la pauvreté, défaut de coopération entre les pays... Autant d’arguments avancés pour, à la fois, expliquer et tenter de résoudre le problème de la faim dans le monde. Face à la multiplicité des postures, il n’est pas facile d’y voir clair et d’appréhender toutes les dimensions - économiques, agronomiques, politiques et culturels - de cette problématique, bref d’en saisir les différents enjeux. De quoi avons-nous besoin pour nourrir l’humanité ? C’est tout l’objet de cette journée co-organisée par la Mission Agrobiosciences et la librairie Etudes Mirail, en partenariat avec la Cinémathèque du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche, l’Université de tous les savoirs et Radio FMR. Mot(s) clés libre(s) : agriculture, alimentation, ogm
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La production céréalière en Amérique Latine
/ Bruno BASTARD, Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM, UOH - Université Ouverte des Humanités
/ 05-03-2007
/ Canal-U - OAI Archive
TULET Jean-Christian, VIDAL Franck
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La croissance de la production agricole en Amérique Latine est la plus forte au monde depuis une vingtaine d'années. La place des céréales (non seulement le maïs " traditionnel " mais également le blé et le riz) est fondamentale dans cette croissance notamment avec une hausse constante de la demande intérieure et une évolution des types d'économie de production. Si les politiques de développement des grandes structures agro-industrielles sont en baisse, on assiste à un maintien et à un renforcement des structures basées sur la paysannerie. La céréaliculture est évoquée pour l'ensemble de l'Amérique Latine et en particulier pour le Brésil et le Mexique.GénériqueInterview : Franck Vidal - Réalisation et post Production : Bruno Bastard : Cadreurs : Claire Sarazin - Production et moyens techniques : SCAM - UNiversité de Toulouse-Le Mirail, 5 allées Antonio Machado, 31058 Toulouse CEDEX 09 Mot(s) clés libre(s) : agriculture biologique, amérique latine, céréaliculture, industrie céréalière, marchés d'exportation, paysannerie, politique agricole, produits agricoles
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Chronique des Pygmées Bagyeli 2008 : Profession : chasseur
/ 12-05-2008
/ Canal-u.fr
THOMOPOULOS Nikos
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Chronique des Pygmées Bagyeli 2008 : Profession : Chasseurversion française sous-titrée en anglais
Scénario
La forêt d’Afrique Centrale. Un lieu hors du temps.
Un berceau de mythes sur la Terre et l’espèce humaine.
Un de ces mythes relate l’histoire du petit chasseur pygmée qui vit en pur état sauvage au milieu de la forêt.
Dans l’imaginaire collectif, le Pygmée est l’homme primitif par excellence, resté dans un passé lointain de l’humanité. En 2008, plus que jamais, cela est-il valable ?
Quel est le conte que la forêt raconte aujourd’hui sur ce peuple des fables? Au Cameroun, dans la forêt atlantique du sud-ouest, habitent les Bagyeli, une ethnie Pygmée de 5 000 individus dispersés en petits groupes. Il paraît que les Bagyeli ont gagné leur habitat actuel vers la fin du 18e siècle. Selon la légende, ils suivaient, en tant qu’éclaireurs, les déplacements des Kwassio, un groupe ethnique appartenant à la famille linguistique des Bantous. Contrairement aux Bantous, ils menaient une vie nomade dans la brousse, basée sur la chasse et la cueillette.
La forêt leur fournissait la base pour leur subsistance : de l’eau, du gibier, des plantes sauvages, des écorces pour fabriquer des médicaments. Afin de compléter leurs besoins en aliments agricoles et en outils de fer, ils faisaient du troc avec leurs voisins Bantous.
En raison de leur taille et de leur mode de vie plus sauvage, les villageois Bantous considéraient toujours les Pygmées comme des sous-hommes, dépendants de leur civilisation supérieure.
Depuis environ un demi-siècle, des changements profonds bouleversent le mode de vie des Bagyeli. L’accroissement des populations villageoises dans la région, au début du 20e siècle, a suscité une déforestation continue et une réduction du gibier disponible.
Les Bagyeli ont été amenés à chercher d’autres moyens de subsistance. Ayant appris comment pratiquer l’agriculture en travaillant dans les plantations des Bantous, ils ont commencé à cultiver leurs propres champs.
L’adoption de l’agriculture a exigé la sédentarisation. De nouveaux enjeux se présentent désormais pour les Bagyeli. Ils doivent trouver un équilibre entre leur culture traditionnelle et la modernité… Nous sommes au village de Mashuer-Mashuer. Perché sur la montagne de Ngovayang, à 2 heures de marche de la piste, c’est l’un des villages les plus éloignés des Bagyeli. Les petites rivières qui coulent à proximité lui prêtent son nom qui veut dire « beaucoup de cascades ». Au milieu d’une clairière dans la forêt, une douzaine d’habitations hébergent trois familles étendues. La population, de 50 personnes environ, n’est jamais constante.
Les va-et-vient entre les villages de Bagyeli sont fréquents.
On ne devrait pas être étonné : les Bagyeli ont la mobilité dans leur sang…
Une partie du village est occupée par la famille de Guini-Marcel, le guérisseur traditionnel. Guini-Marcel a 50 ans. Il est un des plus anciens du village, l’espérance de vie des Bagyeli étant 40 ans. Il habite avec sa femme, Buona-Marie, et leurs deux filles, Angwade-Merci et Eugénie. Dans la case d’à côté, vivent ses deux neveux, Ndiko et Mabali-Bienvenüe. Mabali, l’aîné, est un grand chasseur, un vrai enfant de la forêt. Sa femme, Dolose, et son fils, Mvia-Timothé. Tôt le matin, dans la cuisine, les femmes allument le foyer. On le maintient allumé toute la journée, afin de satisfaire les différents besoins de la famille. Au-dessus du feu il y a un banc sur lequel on fait fumer les aliments à conserver: la viande, les noix de palmier… Dans ce milieu humide, la chaleur du feu est une arme indispensable.
La fumée fait sécher les filets de chasse, ainsi que le feuillage de la case. Les Pygmées sont parmi les derniers représentants au monde d’une culture de chasse et de cueillette. Cette activité ancestrale constitue traditionnellement le cœur de leur mode de vie. Elle forme l’essence de ce peuple ; son identité culturelle. Les premiers chercheurs qui ont observé la vie des Pygmées avaient relaté de grandes expéditions de chasse qui duraient des semaines, voire des mois. Le campement entier se déplaçait afin de gagner de nouveaux territoires plus riches en gibier. La chasse était une activité collective dans laquelle tout le groupe participait. La chasse au filet pouvait apporter de grands animaux, comme des éléphants ou des gorilles, alors en abondance dans la région. L’adoption de l’agriculture a largement modifié la base de leur économie. La sédentarisation progressive a vu le temps d’absence du campement diminuer. La chasse est devenue individuelle. Désormais, on se contente à de courtes expéditions, d’un à deux jours, autour du campement. Le gibier, plus rare qu’avant, consiste en animaux de petite ou moyenne taille tels que des antilopes, des rats sauvages, des oiseaux ou des singes. On utilise encore des armes traditionnelles comme la sagaie ou l’arbalète. Le chien est un compagnon précieux pour la chasse. Il va chercher le gibier tué, attraper des rats dans leur trou, aider à abattre un animal chassé. Parfois, les Bantous prêtent des fusils aux Bagyeli afin qu’ils chassent pour eux. Vu la dépendance des Bagyeli envers leurs voisins de grande taille, les termes de cet accord ne sont pas équitables. Ayant passé plusieurs jours et nuits dans la forêt pour chasser, les Bagyeli sont obligés d’apporter tous les gibiers attrapés aux Bantous, en échange d’un peu de tabac, de cannabis ou de vin de palme. La méthode de chasse la plus courante aujourd’hui est la pose de pièges. Chaque chasseur installe dans la forêt ses propres pièges. Ils sont éparpillés dans une étendue de plusieurs kilomètres, perdus dans la végétation dense.
Il faut vérifier les pièges tous les deux à trois jours, afin d’éviter qu’un animal attrapé commence à pourrir. Mabali-Bienvenüe visite ses pièges aujourd’hui pour voir s’il a attrapé quelque chose. La machette et l’arme toujours sur l’épaule, afin d’ouvrir le passage et tuer des gibiers éventuels, il fonce dans la forêt… Cohabitant depuis toujours avec les animaux dans la même forêt, les Bagyeli ont appris à observer et à distinguer leurs particularités et leurs habitudes. Ils savent où chaque animal fait son nid, quand et comment il chasse ou il se repose, ils reconnaissent sa voix et peuvent l’imiter pour l’attirer. La recherche de nourriture dans la forêt est toujours un mystère pour les Bagyeli. Ils ont appris à vivre avec l’imprévu constant en faisant confiance à la providence de la nature. Ils prennent ce que chaque jour a à les offrir. Aujourd’hui, Nzambe, le Grand Esprit de la forêt, envoie à Mabali une petite tortue… Sur le chemin du retour, on croise la femme de Mabali au bord d’un ruisseau. Elle va chercher des crabes et de petits poissons dans l’eau de la rivière. Les enfants sont là pour s’amuser et apprendre. Comme dans plusieurs sociétés traditionnelles, la force physique détermine le rôle économique de chaque sexe. Tandis que les hommes pratiquent la chasse, les femmes Bagyeli s’occupent de la cueillette dans la forêt : des tubercules sauvages, des fruits, des champignons, des escargots, des chenilles, des crabes… tout entre dans le panier. De mère en fille, les femmes Bagyeli connaissent le rythme éternel de la nature, comment la vie naît, meurt et se régénère. Leur cœur bat selon une horloge intérieure, quasi-instinctive, qui suit les vibrations de la forêt. Elles savent en quelle saison pousse chaque plante. Elles peuvent reconnaître les champignons non vénéneux parmi des dizaines. Quand les pluies arrivent, elles savent que c’est le moment pour aller chercher les chenilles qui tombent des grands arbres pour former leur chrysalide dans le sol. Elles ont les clés de toutes les maisons des petits crabes qui se cachent dans la boue… La vie des Bagyeli change, et ce réservoir de connaissances, cet héritage culturel de toute l’humanité est menacé… Jusqu’à quand les enfants Bagyeli vont accompagner leurs mères dans ce mystique voyage d’apprentissage au cœur de la forêt ?
De retour au village, le soir s’approche et les femmes sont en train de préparer le dîner. La cuisine des Bagyeli est rudimentaire. Des bananes plantains et des tubercules bouillis, comme l’igname, le macabo ou le manioc, forment la base du repas. On l’accompagne avec un plat de viande ou de poissons, selon le rendement du jour. Une sauce faite de feuilles de plantes ou de fruits sert de salade…
Les hommes finissent la journée en fumant du cannabis…
La nuit tombe. Faute d’électricité, la vie dans le village est obligée de s’éteindre. La dernière lumière d’une lampe de pétrole, et puis…la forêt, sombre et mystérieuse, recouvre ce petit monde… Le matin, on prend un bon repas avant de partir pour le travail. Ça donne la force pour toute la journée jusqu’au dîner du soir. Aujourd’hui, on trouve, dans le menu, du chat sauvage, des fruits de l’arbre à pain et du ndolé, une sauce faite d’herbes. C’est le jour de l’agriculture. La famille de Mabali se prépare pour aller à son champ. Chacun aiguise ses propres outils, Mabali, sa machette et sa hache pour le défrichement ; sa femme, la pelle pour semer. Un arrêt pour s’approvisionner en eau dans la rivière. Mabali appelle son frère pour venir l’aider à abattre des arbres. L’agriculture chez les Bagielli se fait sur des parcelles de terre éclaircies dans la forêt. On travaille un champ pendant deux-trois ans et puis on le laisse en jachère. On cultive des bananes plantains, du macabo, de l’igname, du manioc, de l’arachide. La grande saison sèche, de décembre à mars, c’est la période du défrichement et des semailles. Puis, les pluies font pousser les boutures et lors de la prochaine saison sèche on revient pour faire la récolte de l’année. Le travail est réparti entre l’homme et la femme. Les hommes défrichent le champ et abattent les arbres, tandis que les femmes sèment la terre. Dans quelques décennies, l’agriculture est devenue une composante importante de l’économie des Bagyeli.
Désormais, les récoltes de leurs propres cultures leur permettent de compléter les besoins en produits agricoles pour lesquels ils recouraient aux Bantous dans le passé. Cette autonomie économique s’impose comme la voie principale pour acquérir plus d’indépendance vis-à-vis de leurs voisins.
Elle demande, au retour, des changements profonds de la part des Bagyeli. L’adaptation à la sédentarité et à la planification à long terme se heurte à leur entier système de pensée. Le mauvais entretien des champs et les défrichements non réguliers témoignent des difficultés de la reconversion à la vie agricole. Les Bagyeli doivent renforcer leurs capacités dans cette activité, faire preuve de leur détermination et lutter pour leurs droits, afin d’établir leur statut de cultivateur et assurer leurs terres. Selon le régime foncier au Cameroun, toutes les terres appartiennent à l’Etat. Celui qui met en valeur une terre, en cultivant ou en construisant une habitation, peut établir un titre foncier et ainsi devenir propriétaire. Les titres fonciers sont attribués au premier lieu par le conseil de chaque village Bantou.
Or, les Bagyeli sont confrontés à la réticence des Bantous de reconnaître des droits aux Pygmées et de leur céder les terres qui leur correspondent.
Après une dure journée de travail, les rythmes s’apaisent dans le village.
Le temps passe inaperçu, s’efface presque.
C’est l’heure de la détente, de l’amusement, des petits moments où toute la famille se rassemble. Guini-Marcel déniche quelques pages abîmés d’un vieux magazine français, tombé à ses mains Dieu sait comment.
Des extraits d’une réalité lointaine, étrange, imperceptible. Qui est-ce cette femme blanche souriante ? Et cet homme qui danse, deux bâtons dans les mains, sur une grande étendue de blanc ? Les sirènes de la mondialisation ont su atteindre ce petit bout du monde. Que vont-ils faire les Bagyeli en face d’elles, boucher leurs oreilles et s’attacher à leur mat, ou se laisser séduire par les chants magnétisants de la modernité ?
Aujourd’hui, Mvia-Timothée est malade. Exposé à toute sorte de parasite qui vient des insectes ou de l’eau non-potable, un enfant qui habite dans ce milieu forestier est très vulnérable. Sa mère lui prépare un remède pour les vers intestinaux, en faisant bouillir des écorces d’arbre.
Peuple de la forêt, les Bagyeli ont instinctivement appréhendé la base de la médecine, le pouvoir guérisseur de la nature.
Leur renommée pharmacopée traditionnelle est basée sur des produits extraits de la forêt. Ils utilisent des écorces, des feuilles et des racines, dont ils connaissent les vertus thérapeutiques.
Chaque arbre, chaque plante a ses propres qualités, qui peuvent guérir différentes maladies, ou au moins les soulager. L’art du guérisseur repose dans les mains d’une seule personne dans le village, qui lui-même l’a hérité de son père ou de sa mère. La réputation des Bagyeli comme de grands thérapeutes leur vaut des visites par des Bantous qui viennent se faire traiter ou juste réclamer…un peu de magie pour résoudre leurs problèmes. La pharmacopée traditionnelle des Bagyeli a depuis la nuit des temps assuré leur survie dans cet environnement hostile.
Mais est-ce que ce précieux savoir ancestral suffit pour les protéger de toutes les maladies qui les frappent ? L’adoption de nouveaux comportements sanitaires se présente comme une des retombées les plus positives de la modernisation.
Les Bagyeli commencent à comprendre la nécessité d’aller à l’hôpital pour se faire traiter ou pour accoucher et apprennent à se protéger contre certaines maladies comme le paludisme ou le SIDA. Plus on connaît les Bagyeli, moins on arrive à cerner qui ils sont vraiment.
Quelle est, enfin, l’identité de ce Bagyeli pris dans le tourbillon d’une modernité de plus en plus présente ?
Que voient-ils dans le miroir de leur existence ?
Traditionnellement, l’identité d’un Bagyeli, c’est son ethnie, son village, sa famille, ses propres exploits et ses vertus. C’est tous ces éléments qui lui donnent la reconnaissance auprès de ses frères. Qu’en est-il pour le Bagyeli qui s’est ouvert au monde et à un autre mode de vie ? On dit aujourd’hui aux Bagyeli « Il faut acquérir une carte d’identité pour être reconnu citoyen à part entière. »
Mais, depuis quand un Bagyeli exerce une profession? Ce papier officiel est encore une preuve de leur mutation culturelle ou leur passeport pour une nouvelle meilleure vie ?
Il semble que les Bagyeli sont confrontés à une réalité incontournable.
S’ils ne peuvent pas l’éviter, il faut au moins être préparés pour l’affronter.
La clé pour leur survie dans un nouveau monde, c’est l’éducation.
Avec cette conviction en tête, on se rend à Bipindi, un petit bourg à quelques kilomètres de Mashuer Mashuer.
Là, se trouve le FONDAF, un centre d’hébergement et d’éducation d’enfants Bagyeli.
Savoir est pouvoir. L’éducation donnera aux Bagyeli les armes pour s’émanciper et améliorer les conditions de leur vie.
Elle leur permet de prendre conscience de leur situation et des enjeux qui les concernent. Ainsi, ils pourront faire de meilleurs choix pour leur propre avenir. Une éducation moderne, conforme aux normes de tous les citoyens camerounais, va-t-elle de pair avec un abandon des connaissances traditionnelles ?
Là aussi, un pari se pose pour les Bagyeli : trouver la voie moyenne qui leur permettra d’avancer, tout en maintenant l’essentiel de leur spécificité culturelle. Emportés par le courant de la modernisation, en pleine transformation culturelle, les Bagyeli sont devant le plus grand dilemme de leur existence : To be or not to be Bagyeli ? Mot(s) clés libre(s) : Vie quotidienne, guérissage, Afrique centrale, chasse, gibier, cueillette, rivière, sédentarisation, bagyeli, eau, bantou, relation inter-ethnique, tradition/modernité, thérapie, Mashuer Mashuer, Ngovayang, guérisseur, toilette, film ethnographique, pygmées, plante, feu, pêche, forêt, agriculture, alimentation, mondialisation, mythe, déforestation, animal, vidéo, Cameroun, reconversion, foyer, cascade
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Entre le mil
/ 07-05-2008
/ Canal-u.fr
TAÏEB Jean Marc
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ieb Note d’intention « Entre
le mil » de Jean Marc
TAIEB
Le film
décrit mon avancée à l’intérieur du Pays Dogon, ma recherche de contacts avec
ses villageois et surtout ma quête de connaissance.
Il se
poursuit avec des rencontres cocasses voire singulères, précédées des
salutations rituelles interminables des dogon et où j’essuie parfois quelques
« hostilités » liées à la présence de la caméra ; il se termine
sur le portrait haut en couleurs du maire du village de Sangha. (important village de la falaise)
J’en repars
sans doute plus riche et satisfait.
Située dans
la partie orientale du Mali, la falaise de Bandiagara abrite le peuple Dogon, réputé pour sa
fantastique cosmogonie et l’organisation de sa société basée sur les liens de
l’oral.
Depuis 20
ans, mes promenades au Pays Dogon, m’ont amené à croiser sur le plateau des
centaines d’hommes et de femmes. Ils sont avant tout cultivateurs, ainsi les
grands évènements comme les marchés ponctuent leur vie .
C’est à pieds,
en âne ou en mobylette qu’ils peuvent faire des dizaines de km pour les
récoltes, les travaux des champs, les funérailles ou pour leurs échanges
commerciaux.
Une scène de ce type a déterminé mon désir de
leur consacrer ce film :
Dans
l’immensité de cet univers minéral, parsemé de larges et plats rochers de grès,
au milieu du silence, tout d’un coup, à l’horizon apparait un point sombre et
minuscule, dessinant une forme encore indéfinissable.
Est-ce un
homme, jeune ou vieux ? est-ce une femme ? sont-ils plusieurs ?
Je n’arrive pas à le distinguer à cette
distance.
La
silhouette se rapproche, son visage se révèle et là, je peux entendre sa voix psalmodier
les salutations rituelles Dogon qu’il échange avec mon guide, Ali Dolo.
J’ai choisi
Ali comme passeur, pour approcher enfin ces villageois que par pudeur ou
discrétion je n’ai jamais pu aborder réellement et avec qui je n’ai pu
approfondir de vraie relation.
Ali est le maire de Sangha , un des plus
gros villages de la falaise. Figure
charismatique, charpenté comme un
colosse, il est aussi connu de tous ; c’est un promeneur solitaire, il
médite en marchant et aime s’enquérir des nouvelles des Dogons dont il connaît
les rites, coutumes et codes.
Il a
accepté, par amitié, l’aventure que je lui propose : assouvir ma quête de
savoir et mon goût des rencontres .
Ces gens
qui se croisent à toute heure sur le
plateau, large carrefour de vie, qui sont-ils, d’où viennent-ils et où
vont-ils ?
Mais lors du
tournage, les hypothèses de travail ont soudainement basculé car ces questions,
ici, par tradition, on ne les pose pas.
De surcroit,
quelques uns ont manifesté parfois leur animosité vis à vis de la caméra me
renvoyant subitement à mon statut d’occidental.
Moi, l’intrus,
issu de notre société de biens, qu’est-ce que je venais faire ici dans cette
société de liens ?
Reste un
portrait émouvant de Ali Dolo,maire de Sangha, personnage imposant et chaleureux,
drôle, vif, curieux et ouvert sur le monde mais aussi tellement ancré dans ses
traditions.
Et aussi une
quantité de petites rencontres, toutes en couleurs, dans les chemins abrupts,
sur les baobabs, sous les cases à palabres ou à travers les champs de mil dont
le mois d’octobre est la grosse saison de récolte.
Moments
mystérieux, puissants et parfois cocasses avec ces villageois au parler franc et direct. Mot(s) clés libre(s) : Vie quotidienne, codes sociaux, salutations, falaise de Bandiagara, dogon, rites, video, Mali, agriculture, sociabilité, femmes, cosmogonie
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Devenir de l'agriculture et du monde rural en Amérique Latine
/ Bruno BASTARD, Nathalie MICHAUD, Université Toulouse II-Le Mirail, UOH - Université Ouverte des Humanités, Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM
/ 12-03-2007
/ Canal-U - OAI Archive
SILI Marcelo, VIDAL Franck
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Entre grandes exploitations agro-industrielles exportatrices de soja et petites exploitations paysannes, le monde agricole et rural latino-américain est au cœur d'un vaste bouleversement entamé depuis les années 1980. En Argentine, en particulier depuis la crise économique du pays en 2001 (dévaluation par trois du péso) de profonds changements s'opèrent non seulement sur le monde rural mais également sur l'ensemble de la société. Le point de vue du professeur Marcelo Sili est doublement intéressant sur cette problématique : c'est un géographe argentin (chercheur et professeur d'université), mais c'est également un conseiller auprès de la Banque Mondiale.GénériqueInterview : Franck Vidal, Réalisation et montage : Bruno Bastard, Cadreurs : Nathalie Michaud et Claire Sarazin, Production et moyens techniques : CAM Université de Toulouse-Le Mirail. Mot(s) clés libre(s) : agriculture, Amérique latine (conditions économiques), Argentine (conditions rurales), Banque mondiale, biocarburants, culture du soja, écologie, géographe (métier), géographie économique, industrie agro-alimentaire, nationalisations, OGM, organismes tran
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Renouer avec la chaîne vertueuse de l'alimentation / Carlo Petrini
/ Jean JIMENEZ, Université Toulouse II-Le Mirail, Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM
/ 25-11-2011
/ Canal-U - OAI Archive
PETRINI Carlo
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Dans cette conférence, Carlo Petrini présente tout d'abord les objectifs du mouvement Slow Food qu'il a créé en 1989 et le réseau mondial de communautés paysannes, Terra Madre. Citant Brillat-Savarin dans "La physiologie du goût" (1825), « la gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à l'homme, en tant qu'il se nourrit », il décrit les sciences gastronomiques dans leur dimension multidisciplinaire, touchant à l'agriculture, la zootechnie, la génétique, la chimie, l'anthropologie et la sociologie, l'économie et l'économie politique, etc. Dans un troisième point, Carlo Petrini explique l'aberration du système alimentaire actuel fondé sur une production agricole intensive, abusant de produits chimiques responsables de l'appauvrissement des sols et la pollution de l'eau dont le manque pourrait être à l'origine de futurs conflits géopolitiques. Illustrant ses propos d'exemples, la disparition de la vache agérolese en Italie et l'introduction de la perche du Nil dans le lac Victoria, il pourfend une politique mondiale mercantiliste qui détruit la biodiversité naturelle et menace la planète d'un désastre autant écologique, qu'économique et social pour les paysanneries locales. Face au risque d'une "crise anthropique", il prône un changement de système alimentaire grâce à de nouveaux paradigmes : redonner de la valeur à l'agriculture et l'économie locales -dont il dit que « c'est une formule propre à garantir la démocratie participative »- et le retour à la terre accompagné d'un nécessaire changement de la politique agricole commune pour aider préférentiellement les jeunes paysans dans leur choix d'une agriculture durable, et non plus majoritairement les grands propriétaires terriens. Quand il parle de production, de distribution et d'exportation agricole, d'aspects environnementaux et de paysage, de sauvegarde de la biodiversité, du comportement des consommateurs..., Carlo Petrini parle toujours de gastronomie.Renouer avec la chaîne vertueuse de l'alimentation / Carlo Petrini. Conférence organisée par le Centre d'Études du Tourisme, de l'Hôtellerie et des Industries de l'Alimentation (CETIA) de l'Université Toulouse II-Le Mirail et le Centre d'Étude et de Recherche Travail, Organisation, Pouvoir (CERTOP / UTM-CNRS). Présentation par Jean-Pierre Poulain, professeur de sociologie au CETIA. Toulouse : Université Toulouse II-Le Mirail, 25 novembre 2011. Mot(s) clés libre(s) : agriculture durable, biodiversité des espèces, comsommation alimentaire, économie sociale et solidaire, gastronomie (éthique), politique alimentaire, production agricole locale
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L'eau et les activités agricoles
/ BioMedia-UPMC
/ 03-03-2011
/ Unisciel
Mokrani Arnaud
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Avec 70 % de la consommation mondiale d’eau, l’agriculture est sans conteste le secteur d’activité le plus consommateur d’eau. Depuis le début du XXème siècle, la superficie des terres cultivées en général, et celle des terres irriguées en particulier, a beaucoup augmenté pour faire face à l’accroissement de la population et des besoins alimentaires. La consommation mondiale d’eau pour l’agriculture a ainsi été multipliée par six entre 1900 et 1975. Mot(s) clés libre(s) : Eau, Agriculture
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L’avenir de l’agriculture - Marcel Mazoyer
/ UTLS - la suite
/ 05-12-2007
/ Canal-U - OAI Archive
Mazoyer Marcel
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Une conférence de l'UTLS au lycéeLycée Choiseul (37 Tours) Avec Marcel Mazoyer (ingénieur agronome) Mot(s) clés libre(s) : agriculteurs, agriculture, cause, conséquences, crise, perspectives, situation alimentaire mondiale
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