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L’abattage du cochon en Voïvodine, décembre 1998
/ 13-12-1998
/ Canal-u.fr
VIVOD Maria
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L’abattage du cochon en Voïvodine, Serbie (ex-Yougoslavie)
La viande du cochon est d’une importance centrale dans la nutrition de la Voïvodine, une région au nord de la Serbie. La viande du cochon est un symbole de démarquage (’tu es ce que tu manges’) entre les groupes ethniques originaires de la région (aujourd’hui minoritaires) et les nouveaux groupes, introduits par une migration volontaire ou forcée après la Deuxième Guerre Mondiale, et une migration qui a eu lieu durant les année 90 d’une population groups fuyant la guerre civile en ex Yougoslavie, venant des différents territoires (Bosnie, Lika, Kordun, Herzégovine, Croatie, Kosovo). Le documentaire a été tourné en hiver 1998 - l’hiver est traditionnellement la saison de l’abattage… Cette dernière fête de l’aliment était utilisée durant les années des guerres et de la dictature comme un moyen de s’approvisionner de la viande pour toute l’année, mais aussi une manière qui avait lieu à huis clos, de souligner l’appartenance ethnique et régionale. L’abattage du cochon est devenu un symbole de la région, le dernier bastion, dans laquelle la politique nationaliste du régime de Milosevic et les changements sociaux survenus durant les guerres civiles ne se sont pas interférés. Les images ont été tournées un peu partout en Voïvodine, dans le village de Budisava, chez une famille de la minorité hongroise, chez une famille serbe dans le village d’Od-aci, et chez une famille du village de Prigrevica, d’origine d’Herzégovine, arrivant à Voïvodine après la Deuxième Guerre Mondiale. La façon de tuer et de consommer le cochon, d’élaborer minutieusement ses produits et d’en faire un art, signifie dans les milieux villageois une fête, une occasion de rassembler la famille venant parfois de loin. Dans les villes, l’abattage du cochon, et les festivals, les compétitions – qui ont lieu dans les villages de Budisava, Voganj, Turija, un peu partout autour de la capitale de la région, Novi Sad – qui sont dédiées à cet art d’élaboration d’un aliment et à la culture populaire de la région portent une signification du retour « aux racines ». La consommation de la viande du porc est liée étroitement avec le sentiment de l’appartenance régionale et ethnique, même avec une notion de combat pour la sauvegarde de l’identité, d’une supériorité provenant du savoir-faire.
Caméra :Pierre SimlerDavid BeztzingerMontage :Zoltàn Szekeres-SzikiMusique : Màtyàs MàrtonPhotos :Pedrag UzelacRemerciements :SCAVUn film de Maria VivodDécembre 1998 Mot(s) clés libre(s) : alimentation, découpe, mise à mort, abattage, cochon, Voïvodine, repas, mort animal, film ethnographique, sang, Serbie, vidéo, cuisine, préparation culinaire
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OGM et alimentation - Marianne Mazier
/ UTLS au lycée
/ 09-11-2009
/ Canal-U - OAI Archive
UTLS au lycée, Mazier Marianne
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Une conférence de l'UTLS au LycéeOGM et alimentation par Marianne MazierLycée Don Bosco (06 Nice) Mot(s) clés libre(s) : alimentation, génétique, OGM
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L'obésité - Irini Margaritis
/ UTLS au lycée
/ 25-01-2011
/ Canal-U - OAI Archive
UTLS au lycée
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Une conférence de l'UTLS au LyccéL'obésité par Irini Margaritis, chef de l'Unité nutrition à l'ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire)Lycée Pierre Mendes France (62 Bruay La Buissière) Mot(s) clés libre(s) : alimentation, nutrition, surpoids
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L'obésité - Faustine Regnier
/ UTLS au lycée
/ 09-12-2008
/ Canal-U - OAI Archive
UTLS au lycée
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Une conférence de l'UTLS au lycée
Par Faustine Regnier
lycée Louise Michel (94 Champigny sur Marne) Mot(s) clés libre(s) : alimentation, Obésité, régime, surpoids
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Nourrir l’humanité, refaire le monde ! - Agrobioscience
/ UTLS - la suite
/ 19-03-2010
/ Canal-U - OAI Archive
UTLS - la suite
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Nourrir l’humanité, refaire le monde !La crise alimentaire de 2006-2008, marquée par le retour des émeutes de la faim et l’accroissement du nombre de personnes malnutries, a agi comme un révélateur de l’incapacité des nations à garantir, à l’échelle planétaire, la sécurité alimentaire. Et suscité nombre de lectures et d’interprétations quant à la manière d’assurer durablement cette sécurité. Dérives des marchés financiers, délitement des politiques agricoles, insuffisance de la production, absence de véritables politiques de lutte contre la pauvreté, défaut de coopération entre les pays... Autant d’arguments avancés pour, à la fois, expliquer et tenter de résoudre le problème de la faim dans le monde. Face à la multiplicité des postures, il n’est pas facile d’y voir clair et d’appréhender toutes les dimensions - économiques, agronomiques, politiques et culturels - de cette problématique, bref d’en saisir les différents enjeux. De quoi avons-nous besoin pour nourrir l’humanité ? C’est tout l’objet de cette journée co-organisée par la Mission Agrobiosciences et la librairie Etudes Mirail, en partenariat avec la Cinémathèque du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche, l’Université de tous les savoirs et Radio FMR. Mot(s) clés libre(s) : agriculture, alimentation, ogm
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Compléments alimentaires : bénéfiques, inutiles ou toxiques ? - partie 2
/ UTLS - la suite
/ 09-12-2010
/ Canal-U - OAI Archive
UTLS - la suite
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Compléments alimentaires : bénéfiques, inutiles ou toxiques ? Qui croire, que savoir ?Conférence-débat co-organisée par la Mission Agrobiosciences et le Groupe ESC Toulouse9 décembre 2010, hôtel de région Midi-PyrénéesAprès la relation entre l’alimentation et le cancer, puis les cosmétiques bio, cette troisième collaboration entre la Mission Agrobiosciences et l’Ecole supérieure de commerce de Toulouse porte sur les compléments alimentaires, ces fameux suppléments dont les consommateurs attendent tant, trop ? Trop beaux pour être vrais ? Des élèves du Mastère Management des Industries de Santé ont réalisé, en amont, un important travail de recherche bibliographique, de repères chiffrés, de définitions et des entretiens auprès d’experts et de consommateurs, regroupés dans un dossier.Pour aller plus loin, la Mission Agrobiosciences et le Groupe ESC Toulouse, en partenariat avec l'Université de tous les savoirs (Canal-U) et radio FMR, organisaient le jeudi 9 décembre 2010, à l'hôtel de Région Midi-Pyrénées une conférence-débat : "Les compléments alimentaires : bénéfiques, inutiles ou toxiques ? Qui croire ? Que savoir ?". Laissant une large place au débat avec le public, ces trois heures de rencontres avaient pour objectif de permettre d’approfondir les tendances de consommation, de mieux décrypter les différents enjeux sociétaux et économiques, mais aussi de faire le point sur le front des connaissances scientifiques et la nouvelle réglementation. Mot(s) clés libre(s) : alimentation, nutrition
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Chronique des Pygmées Bagyeli 2008 : Profession : chasseur
/ 12-05-2008
/ Canal-u.fr
THOMOPOULOS Nikos
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Chronique des Pygmées Bagyeli 2008 : Profession : Chasseurversion française sous-titrée en anglais
Scénario
La forêt d’Afrique Centrale. Un lieu hors du temps.
Un berceau de mythes sur la Terre et l’espèce humaine.
Un de ces mythes relate l’histoire du petit chasseur pygmée qui vit en pur état sauvage au milieu de la forêt.
Dans l’imaginaire collectif, le Pygmée est l’homme primitif par excellence, resté dans un passé lointain de l’humanité. En 2008, plus que jamais, cela est-il valable ?
Quel est le conte que la forêt raconte aujourd’hui sur ce peuple des fables? Au Cameroun, dans la forêt atlantique du sud-ouest, habitent les Bagyeli, une ethnie Pygmée de 5 000 individus dispersés en petits groupes. Il paraît que les Bagyeli ont gagné leur habitat actuel vers la fin du 18e siècle. Selon la légende, ils suivaient, en tant qu’éclaireurs, les déplacements des Kwassio, un groupe ethnique appartenant à la famille linguistique des Bantous. Contrairement aux Bantous, ils menaient une vie nomade dans la brousse, basée sur la chasse et la cueillette.
La forêt leur fournissait la base pour leur subsistance : de l’eau, du gibier, des plantes sauvages, des écorces pour fabriquer des médicaments. Afin de compléter leurs besoins en aliments agricoles et en outils de fer, ils faisaient du troc avec leurs voisins Bantous.
En raison de leur taille et de leur mode de vie plus sauvage, les villageois Bantous considéraient toujours les Pygmées comme des sous-hommes, dépendants de leur civilisation supérieure.
Depuis environ un demi-siècle, des changements profonds bouleversent le mode de vie des Bagyeli. L’accroissement des populations villageoises dans la région, au début du 20e siècle, a suscité une déforestation continue et une réduction du gibier disponible.
Les Bagyeli ont été amenés à chercher d’autres moyens de subsistance. Ayant appris comment pratiquer l’agriculture en travaillant dans les plantations des Bantous, ils ont commencé à cultiver leurs propres champs.
L’adoption de l’agriculture a exigé la sédentarisation. De nouveaux enjeux se présentent désormais pour les Bagyeli. Ils doivent trouver un équilibre entre leur culture traditionnelle et la modernité… Nous sommes au village de Mashuer-Mashuer. Perché sur la montagne de Ngovayang, à 2 heures de marche de la piste, c’est l’un des villages les plus éloignés des Bagyeli. Les petites rivières qui coulent à proximité lui prêtent son nom qui veut dire « beaucoup de cascades ». Au milieu d’une clairière dans la forêt, une douzaine d’habitations hébergent trois familles étendues. La population, de 50 personnes environ, n’est jamais constante.
Les va-et-vient entre les villages de Bagyeli sont fréquents.
On ne devrait pas être étonné : les Bagyeli ont la mobilité dans leur sang…
Une partie du village est occupée par la famille de Guini-Marcel, le guérisseur traditionnel. Guini-Marcel a 50 ans. Il est un des plus anciens du village, l’espérance de vie des Bagyeli étant 40 ans. Il habite avec sa femme, Buona-Marie, et leurs deux filles, Angwade-Merci et Eugénie. Dans la case d’à côté, vivent ses deux neveux, Ndiko et Mabali-Bienvenüe. Mabali, l’aîné, est un grand chasseur, un vrai enfant de la forêt. Sa femme, Dolose, et son fils, Mvia-Timothé. Tôt le matin, dans la cuisine, les femmes allument le foyer. On le maintient allumé toute la journée, afin de satisfaire les différents besoins de la famille. Au-dessus du feu il y a un banc sur lequel on fait fumer les aliments à conserver: la viande, les noix de palmier… Dans ce milieu humide, la chaleur du feu est une arme indispensable.
La fumée fait sécher les filets de chasse, ainsi que le feuillage de la case. Les Pygmées sont parmi les derniers représentants au monde d’une culture de chasse et de cueillette. Cette activité ancestrale constitue traditionnellement le cœur de leur mode de vie. Elle forme l’essence de ce peuple ; son identité culturelle. Les premiers chercheurs qui ont observé la vie des Pygmées avaient relaté de grandes expéditions de chasse qui duraient des semaines, voire des mois. Le campement entier se déplaçait afin de gagner de nouveaux territoires plus riches en gibier. La chasse était une activité collective dans laquelle tout le groupe participait. La chasse au filet pouvait apporter de grands animaux, comme des éléphants ou des gorilles, alors en abondance dans la région. L’adoption de l’agriculture a largement modifié la base de leur économie. La sédentarisation progressive a vu le temps d’absence du campement diminuer. La chasse est devenue individuelle. Désormais, on se contente à de courtes expéditions, d’un à deux jours, autour du campement. Le gibier, plus rare qu’avant, consiste en animaux de petite ou moyenne taille tels que des antilopes, des rats sauvages, des oiseaux ou des singes. On utilise encore des armes traditionnelles comme la sagaie ou l’arbalète. Le chien est un compagnon précieux pour la chasse. Il va chercher le gibier tué, attraper des rats dans leur trou, aider à abattre un animal chassé. Parfois, les Bantous prêtent des fusils aux Bagyeli afin qu’ils chassent pour eux. Vu la dépendance des Bagyeli envers leurs voisins de grande taille, les termes de cet accord ne sont pas équitables. Ayant passé plusieurs jours et nuits dans la forêt pour chasser, les Bagyeli sont obligés d’apporter tous les gibiers attrapés aux Bantous, en échange d’un peu de tabac, de cannabis ou de vin de palme. La méthode de chasse la plus courante aujourd’hui est la pose de pièges. Chaque chasseur installe dans la forêt ses propres pièges. Ils sont éparpillés dans une étendue de plusieurs kilomètres, perdus dans la végétation dense.
Il faut vérifier les pièges tous les deux à trois jours, afin d’éviter qu’un animal attrapé commence à pourrir. Mabali-Bienvenüe visite ses pièges aujourd’hui pour voir s’il a attrapé quelque chose. La machette et l’arme toujours sur l’épaule, afin d’ouvrir le passage et tuer des gibiers éventuels, il fonce dans la forêt… Cohabitant depuis toujours avec les animaux dans la même forêt, les Bagyeli ont appris à observer et à distinguer leurs particularités et leurs habitudes. Ils savent où chaque animal fait son nid, quand et comment il chasse ou il se repose, ils reconnaissent sa voix et peuvent l’imiter pour l’attirer. La recherche de nourriture dans la forêt est toujours un mystère pour les Bagyeli. Ils ont appris à vivre avec l’imprévu constant en faisant confiance à la providence de la nature. Ils prennent ce que chaque jour a à les offrir. Aujourd’hui, Nzambe, le Grand Esprit de la forêt, envoie à Mabali une petite tortue… Sur le chemin du retour, on croise la femme de Mabali au bord d’un ruisseau. Elle va chercher des crabes et de petits poissons dans l’eau de la rivière. Les enfants sont là pour s’amuser et apprendre. Comme dans plusieurs sociétés traditionnelles, la force physique détermine le rôle économique de chaque sexe. Tandis que les hommes pratiquent la chasse, les femmes Bagyeli s’occupent de la cueillette dans la forêt : des tubercules sauvages, des fruits, des champignons, des escargots, des chenilles, des crabes… tout entre dans le panier. De mère en fille, les femmes Bagyeli connaissent le rythme éternel de la nature, comment la vie naît, meurt et se régénère. Leur cœur bat selon une horloge intérieure, quasi-instinctive, qui suit les vibrations de la forêt. Elles savent en quelle saison pousse chaque plante. Elles peuvent reconnaître les champignons non vénéneux parmi des dizaines. Quand les pluies arrivent, elles savent que c’est le moment pour aller chercher les chenilles qui tombent des grands arbres pour former leur chrysalide dans le sol. Elles ont les clés de toutes les maisons des petits crabes qui se cachent dans la boue… La vie des Bagyeli change, et ce réservoir de connaissances, cet héritage culturel de toute l’humanité est menacé… Jusqu’à quand les enfants Bagyeli vont accompagner leurs mères dans ce mystique voyage d’apprentissage au cœur de la forêt ?
De retour au village, le soir s’approche et les femmes sont en train de préparer le dîner. La cuisine des Bagyeli est rudimentaire. Des bananes plantains et des tubercules bouillis, comme l’igname, le macabo ou le manioc, forment la base du repas. On l’accompagne avec un plat de viande ou de poissons, selon le rendement du jour. Une sauce faite de feuilles de plantes ou de fruits sert de salade…
Les hommes finissent la journée en fumant du cannabis…
La nuit tombe. Faute d’électricité, la vie dans le village est obligée de s’éteindre. La dernière lumière d’une lampe de pétrole, et puis…la forêt, sombre et mystérieuse, recouvre ce petit monde… Le matin, on prend un bon repas avant de partir pour le travail. Ça donne la force pour toute la journée jusqu’au dîner du soir. Aujourd’hui, on trouve, dans le menu, du chat sauvage, des fruits de l’arbre à pain et du ndolé, une sauce faite d’herbes. C’est le jour de l’agriculture. La famille de Mabali se prépare pour aller à son champ. Chacun aiguise ses propres outils, Mabali, sa machette et sa hache pour le défrichement ; sa femme, la pelle pour semer. Un arrêt pour s’approvisionner en eau dans la rivière. Mabali appelle son frère pour venir l’aider à abattre des arbres. L’agriculture chez les Bagielli se fait sur des parcelles de terre éclaircies dans la forêt. On travaille un champ pendant deux-trois ans et puis on le laisse en jachère. On cultive des bananes plantains, du macabo, de l’igname, du manioc, de l’arachide. La grande saison sèche, de décembre à mars, c’est la période du défrichement et des semailles. Puis, les pluies font pousser les boutures et lors de la prochaine saison sèche on revient pour faire la récolte de l’année. Le travail est réparti entre l’homme et la femme. Les hommes défrichent le champ et abattent les arbres, tandis que les femmes sèment la terre. Dans quelques décennies, l’agriculture est devenue une composante importante de l’économie des Bagyeli.
Désormais, les récoltes de leurs propres cultures leur permettent de compléter les besoins en produits agricoles pour lesquels ils recouraient aux Bantous dans le passé. Cette autonomie économique s’impose comme la voie principale pour acquérir plus d’indépendance vis-à-vis de leurs voisins.
Elle demande, au retour, des changements profonds de la part des Bagyeli. L’adaptation à la sédentarité et à la planification à long terme se heurte à leur entier système de pensée. Le mauvais entretien des champs et les défrichements non réguliers témoignent des difficultés de la reconversion à la vie agricole. Les Bagyeli doivent renforcer leurs capacités dans cette activité, faire preuve de leur détermination et lutter pour leurs droits, afin d’établir leur statut de cultivateur et assurer leurs terres. Selon le régime foncier au Cameroun, toutes les terres appartiennent à l’Etat. Celui qui met en valeur une terre, en cultivant ou en construisant une habitation, peut établir un titre foncier et ainsi devenir propriétaire. Les titres fonciers sont attribués au premier lieu par le conseil de chaque village Bantou.
Or, les Bagyeli sont confrontés à la réticence des Bantous de reconnaître des droits aux Pygmées et de leur céder les terres qui leur correspondent.
Après une dure journée de travail, les rythmes s’apaisent dans le village.
Le temps passe inaperçu, s’efface presque.
C’est l’heure de la détente, de l’amusement, des petits moments où toute la famille se rassemble. Guini-Marcel déniche quelques pages abîmés d’un vieux magazine français, tombé à ses mains Dieu sait comment.
Des extraits d’une réalité lointaine, étrange, imperceptible. Qui est-ce cette femme blanche souriante ? Et cet homme qui danse, deux bâtons dans les mains, sur une grande étendue de blanc ? Les sirènes de la mondialisation ont su atteindre ce petit bout du monde. Que vont-ils faire les Bagyeli en face d’elles, boucher leurs oreilles et s’attacher à leur mat, ou se laisser séduire par les chants magnétisants de la modernité ?
Aujourd’hui, Mvia-Timothée est malade. Exposé à toute sorte de parasite qui vient des insectes ou de l’eau non-potable, un enfant qui habite dans ce milieu forestier est très vulnérable. Sa mère lui prépare un remède pour les vers intestinaux, en faisant bouillir des écorces d’arbre.
Peuple de la forêt, les Bagyeli ont instinctivement appréhendé la base de la médecine, le pouvoir guérisseur de la nature.
Leur renommée pharmacopée traditionnelle est basée sur des produits extraits de la forêt. Ils utilisent des écorces, des feuilles et des racines, dont ils connaissent les vertus thérapeutiques.
Chaque arbre, chaque plante a ses propres qualités, qui peuvent guérir différentes maladies, ou au moins les soulager. L’art du guérisseur repose dans les mains d’une seule personne dans le village, qui lui-même l’a hérité de son père ou de sa mère. La réputation des Bagyeli comme de grands thérapeutes leur vaut des visites par des Bantous qui viennent se faire traiter ou juste réclamer…un peu de magie pour résoudre leurs problèmes. La pharmacopée traditionnelle des Bagyeli a depuis la nuit des temps assuré leur survie dans cet environnement hostile.
Mais est-ce que ce précieux savoir ancestral suffit pour les protéger de toutes les maladies qui les frappent ? L’adoption de nouveaux comportements sanitaires se présente comme une des retombées les plus positives de la modernisation.
Les Bagyeli commencent à comprendre la nécessité d’aller à l’hôpital pour se faire traiter ou pour accoucher et apprennent à se protéger contre certaines maladies comme le paludisme ou le SIDA. Plus on connaît les Bagyeli, moins on arrive à cerner qui ils sont vraiment.
Quelle est, enfin, l’identité de ce Bagyeli pris dans le tourbillon d’une modernité de plus en plus présente ?
Que voient-ils dans le miroir de leur existence ?
Traditionnellement, l’identité d’un Bagyeli, c’est son ethnie, son village, sa famille, ses propres exploits et ses vertus. C’est tous ces éléments qui lui donnent la reconnaissance auprès de ses frères. Qu’en est-il pour le Bagyeli qui s’est ouvert au monde et à un autre mode de vie ? On dit aujourd’hui aux Bagyeli « Il faut acquérir une carte d’identité pour être reconnu citoyen à part entière. »
Mais, depuis quand un Bagyeli exerce une profession? Ce papier officiel est encore une preuve de leur mutation culturelle ou leur passeport pour une nouvelle meilleure vie ?
Il semble que les Bagyeli sont confrontés à une réalité incontournable.
S’ils ne peuvent pas l’éviter, il faut au moins être préparés pour l’affronter.
La clé pour leur survie dans un nouveau monde, c’est l’éducation.
Avec cette conviction en tête, on se rend à Bipindi, un petit bourg à quelques kilomètres de Mashuer Mashuer.
Là, se trouve le FONDAF, un centre d’hébergement et d’éducation d’enfants Bagyeli.
Savoir est pouvoir. L’éducation donnera aux Bagyeli les armes pour s’émanciper et améliorer les conditions de leur vie.
Elle leur permet de prendre conscience de leur situation et des enjeux qui les concernent. Ainsi, ils pourront faire de meilleurs choix pour leur propre avenir. Une éducation moderne, conforme aux normes de tous les citoyens camerounais, va-t-elle de pair avec un abandon des connaissances traditionnelles ?
Là aussi, un pari se pose pour les Bagyeli : trouver la voie moyenne qui leur permettra d’avancer, tout en maintenant l’essentiel de leur spécificité culturelle. Emportés par le courant de la modernisation, en pleine transformation culturelle, les Bagyeli sont devant le plus grand dilemme de leur existence : To be or not to be Bagyeli ? Mot(s) clés libre(s) : Vie quotidienne, guérissage, Afrique centrale, chasse, gibier, cueillette, rivière, sédentarisation, bagyeli, eau, bantou, relation inter-ethnique, tradition/modernité, thérapie, Mashuer Mashuer, Ngovayang, guérisseur, toilette, film ethnographique, pygmées, plante, feu, pêche, forêt, agriculture, alimentation, mondialisation, mythe, déforestation, animal, vidéo, Cameroun, reconversion, foyer, cascade
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Science et cuisine : avancées récentes en gastronomie moléculaire - Hervé THIS
/ UTLS - la suite, Mission 2000 en France
/ 03-03-2000
/ Canal-U - OAI Archive
THIS Hervé
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Depuis des siècles, la science des aliments a progressé. Elle a progressivement éliminé les famines, au moins dans les pays industrialisés, mais s'est peu préoccupée des millions de personnes qui cuisinent quotidiennement. N'est-il pas étrange que nous connaissions mieux la surface de Mars que la température au coeur des frites ? Que nous détections des particules aussi insaisissables que les neutrinos, alors que nous ignorons comment obtenir une viande tendre à coup sûr ? Que nous sachions produire des voitures en série, alors que nos pâtes feuilletées ne montent que très irrégulièrement ? La gastronomie moléculaire se préoccupe de ceux qui cuisinent au quotidien. Elle est l'application de la chimie et de la physique aux transformations culinaires, elle a pourtant des enjeux considérables : ne se préoccupe-t-elle pas de l'activité quotidienne de millions de personnes ? Mot(s) clés libre(s) : alimentation, cuisine, expérimentation culinaire, gastronomie, oeuf
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Chronique des Pygmées Bakoya, juillet 2007, Ekata, Ogooué-Ivindo, Gabon :
trois jours au campement de collecte de graines de “Panda oleosa”
(Pandacées)
/ 19-07-2007
/ Canal-u.fr
SOENGAS Beatriz
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Nous sommes le 12 novembre 2007. Accompagnée d’Yves (l’homme à la chemise bleue), de sa femme Claire, sa sœur Henriette et son mari Vincent, sa mère Jeannette et son frère Alexis, je me rends à un campement en forêt avec pour objectif la collecte des fruits de l’arbre appelé u.panda en koya (Panda oleosa), qui abondaient en cette période de l’année. Nous aurions pu envisager de faire de simples allers-retours, mais vu la distance à parcourir et le travail qui nous attendait, il était préférable de camper pour éviter de fatigants allers-retours au village.Un mot sur le Panda oleosa (Pandacées) Le Panda oleosa produit plusieurs fois dans l’année. Son fruit est une drupe verte globuleuse qui contient un noyau très dur et poreux extérieurement, garni de trois ou quatre cavités pour les graines qui renferment un abondant albumen huileux. Même si la pulpe du fruit est pourrie, son noyau peut rester à terre pendant un certain temps renfermant des graines propres à la consommation. Ces graines oléagineuses sont très appréciées car elles servent à élaborer une sauce savoureuse pour accompagner le gibier et le poisson. Pour ce faire elles sont soigneusement fumées avant d’être pilées et mélangées avec un peu d’eau. Une fois fumées, elles peuvent être conservées un temps sur le fumoir enveloppées dans des feuilles de marantacées. D’un point de vue alimentaire, les produits de collecte ne font office que de complément, le manioc étant aujourd’hui l’aliment principal. C’est également une question de stratégie et d’envie. Les graines de Panda oleosa bien que fort valorisées ne sont plus autant recherchées. Le temps que l’on consacre à l’agriculture se fait au détriment de leur collecte. Le même sort est subi par les fruits du manguier sauvage (Irvingia gabonensis, Irvingiacées ; o.petche en koya) ou chocolat, qui fournissent également des graines oléagineuses qui servent à l’élaboration d’une sauce dont la couleur rappelle celle du chocolat.
Outre leur fonction alimentaire, les graines de Panda oleosa font parfois l’objet d’un commerce et sont recherchées sciemment par les citadins car elles sont peu courantes (la quantité de graines collectées est en général peu abondante et consommée au sein du foyer des collecteurs). Ainsi, selon les besoins et la quantité obtenue, elle sont vendues au village ou en ville (Mékambo). Elles peuvent se négocier à des prix relativement importants. Elles sont vendues en paquet ou en poignée, leur prix variant entre 100 à 500 franc CFA selon la quantité.
1ère journéeAvec mes compagnons, nous nous rendons dans un campement distant de 6 km environ de leur lieu de résidence, le village d’Ekata (Ogooué-Ivindo, Gabon). Nous nous installons dans un campement existant qui appartient au père du gendre d’Yves. Comme tous les autres campements, celui-ci se trouve proche d’une rivière afin de pouvoir s’approvisionner en eau pour boire, se laver, mais également, à l’occasion, pour nettoyer le gibier à consommer.
Une fois arrivés, le camp est déblayé (feuilles sèches, termitières), le feu allumé. Chacun vaque à ses occupations : Vincent et Yves s’occupent de la réfection des abris (nouvelle toiture en feuilles de marantacées, préparer le couchage), Alexis fabrique un « casque » en lianes pour porter sa torche qu’il utilisera lors de la chasse de nuit et les femmes font la cuisine. Elles préparent des tubercules de manioc récoltés dans la plantation avant de partir, des champignons cueillis le long de la piste en forêt et un morceau d’antilope budu (Cepahlophus sp.) offert par un neveu d’Yves rencontré sur le chemin du campement. En attendant la cuisson des aliments les femmes fendront les premiers fruits de Panda oleosa trouvés autour du campement. Ensuite repos !
2ème journée
Le deuxième jour, Alexis et Vincent sont partis à la chasse avec le fusil prêté par un villageois de l’ethnie ngom. Avec les femmes et Yves je suis partie du campement pour atteindre un site, au bout de 2 km, où se trouvaient un grand nombre de Panda oleosa. Après avoir réuni et fendu un grand nombre de fruits, nous avons regagné le campement en rejoignant les deux chasseurs sur le chemin. Fendre l’u.panda est en général une activité féminine, mais les hommes également le font si les quantités sont importantes et pour aider les femmes si elles sont fatiguées ou lorsqu’il y a un surcroît de travail, comme c’est le cas ici.
Au campement les femmes continuent à fendre les noyaux, préparent les aliments et Vincent découpe un mwala (Cephalophus leucogaster) dont une partie sera consommée le soir même. Une gazelle (Cephalophus monticola) a également été abattue mais ne sera pas consommée au campement. Elle sera amenée au village, découpée et partagée entre le propriétaire du fusil, celui qui a fournit les cartouches et le chasseur. Yves prépare un fumoir pour sécher les graines collectées dans la journée. Il le disposera au-dessus du feu installé entre ma couchette et celle où il dort avec son épouse.
3ème journée
Dès le matin, Claire et Jeannette continuent à fendre les noyaux des fruits ramassés la veille et Henriette empaquette dans des feuilles de marantacées celles qui ont été fumées la veille. Celle qui ne seront pas fumées au campement seront traitées au village.
Trois jours plus tard, le 14 novembre, après avoir amassé un nombre jugé suffisant de graines nous décidons de regagner le village. Mais avant de partir, le campement sera nettoyé, les détritus jetés aux abords de celui-ci, le sol balayé à l’aide de feuilles, le fumoir détruit.
Une partie des graines sera distribuée entre mes compagnons pour leur consommation personnelle et une autre partie sera vendue au sein du village.
Chronique des pygmées bakoya, juillet 2007, Ekata, Ogooué-Ivindo, Gabon,
Trois jours au campement de collecte de graines de “Panda oleosa” (Pandacées)
Acteurs : Alexis Itchika, Yves Mwesi, Claire Nabwadi, Henriette Otombi, Vincent Yengoï, Janette Zemene
Montage : Annie Marx, Mireille Gruska
Réalisation : Beatriz Soengas
© 2009 Beatriz Soengas, SMM CNRS MNHN Paris & MINAPYGA UOB Libreville Mot(s) clés libre(s) : afrique, découpe antilope, préparation culinaire, construction abri, graine de panda oleasa, collecte, fumoir, campement, pygmée, Bakoya, film ethnographique, Gabon, vidéo, alimentation, mort de l’animal
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Chronique des Pygmées Bakoya 2006 : Mbélé, la chasse aux oiseaux
/ 11-04-2006
/ Canal-u.fr
SOENGAS Beatriz
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Mbélé, la chasse aux oiseaux, Bakoya, Imbong, Gabon, 2006
"Mbélé" est le nom donné au latex extrait d'une liane. Les enfants le font chauffer et le mélangent avec de la cendre. La colle ainsi obtenue est mise sur des tiges qui seront fichées dans les rivières à faible débit, proche des endroits repérés comme étant ceux utilisés par les oiseaux pour se laver. Ces derniers, se posent sur les tiges et se retrouvent englués et pris au piège. Cette « chasse aux oiseaux » est uniquement pratiquée par les garçons.
En brousse, une fois l’emplacement choisi, ils installent un feu auprès duquel ils se réchauffent en attendant la fin de l’après-midi, moment où ils iront parcourir la rivière pour planter les bâtonnets de colle. Ils en profitent pour réchauffer le mbélé, raconter des histoires et chanter : « Damasambe apulimapúba » ce qui signifie : « Damasambe ne connaît pas trop se laver à l’eau, ou plonger dans l’eau ». Damasambe est le nom donné au martin-pêcheur (Alcedo leucogaster).
Ce jour là ils n’ont rien attrapé… Mot(s) clés libre(s) : afrique, Imbong, chasse, brousse, rivière, latex, liane, piège, colle, eau, pygmée, Bakoya, ethnobotanique, plante, feu, forêt, alimentation, vidéo, Gabon, cendre, oiseau, film ethnographique, Mbélé
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