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Ethnographie d’une performance techno-musicale ordinaire en banlieue sénégalaise
/ Canal-u.fr
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Intervention de Edgar C. MBANZA (Doctorant à l’EHESS, Marseille) Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, performance, musique techno
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Journée Médicale de Tambacounda. Les Tumeurs dans le Sénégal Oriental
/ Canal-U - OAI Archive
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Le Pr. Traoré expose depuis Tambacounda l'épidémiologie des tumeurs dans le Sénégal oriental. La région dispose de faibles ressources et la population souffre d'enclavement et de pauvreté. L'objectif est de déterminer la fréquence des tumeurs malignes. Les principaux cancers sont le cancer de la vessie, du col utérin et de la prostate.
Origine
Canal U/Médecine
Générique
Réalisation : Canal U/Médecine SCD médecine Mot(s) clés libre(s) : cancers, hôpital faibles ressources, Sénégal, Tambacounda, tumeurs
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Les armes et les défenses de Mamadou Mané Guey
/ Canal-u.fr
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Présentation de ses amulettes, de leurs usages et de ses techniques de protection magiques par un notable, chef de village, mouride et politicien wolof. Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, défense, parole, Afrique de l'Ouest, écrit, médecine traditionnelle, amulette, talisman, film ethnographique, ethnographie, réussite, vidéo, amour, corps, Islam, politique
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Ndiabou Toure : "Les discours canoniques - le Taasu : un genre en évolution"
/ Canal-u.fr
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Ndiabou Touré (Université Cheikh Anta Diop de Dakar) : "Réflexions sur la canonicité à partir de l'évolution du taasu du contexte traditionnel et aux contextes musical et publicitaire au Sénégal"
Dans le cadre de l’opération de recherche ELLAF "Discours canoniques dans leurs modalités linguistiques"
"Il s'agit d'un questionnement sur la canonicité à partir de l'étude d'un genre traditionnel wolof, le taasu,
qui relève de la poésie orale. Le taasu, à l'inverse d'autres genres, s'est remarquablement adapté à de
nouveaux contextes, et a investi un nouveau genre poétique moderne, le mbalakh (chant populaire
moderne wolof), et un champ d'application également nouveau, la publicité.
Je m'interrogerai sur la canonicité de ce genre dans une perspective évolutive, et sous un angle
énonciatif (auteur, interprète, récepteur, canal, etc.). Que se passe-t-il lorsque le taasu passe d'un
contexte traditionnel à des contextes différents, complètement modernes et qui répondent à des
modalités n'énonciation complètement différentes ? Cette question est sous-tendue par une
problématique complexe qui concerne toutes les modalités de l'énonciation : l'auteur, dont le statut
peut changer, ce qui a des incidences notamment sur le choix de l'interprète ; la communication de
masse en terme de diffusion ; le canal qui obéit à d'autres règles du point de vue de l'interaction ; le
récepteur, qui doit être abordé à plusieurs niveaux.
Ainsi, en partant de son contexte traditionnel, il est intéressant d'observer l'évolution de ce genre et son
mode de fonctionnement dans sa fusion avec d'autres genres ou dans des contextes comme la publicité". Mot(s) clés libre(s) : LLACAN, UPS2259, ELLAF, Ndiabou Touré, Discours canoniques dans leurs modalités linguistiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l'évolution du taasu du contexte traditionnel et aux contextes musical et publicitaire au Sénégal
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Un car rapide sénégalais au Musée de l'Homme de Paris : un chef-d'oeuvre d'art populaire, un “art parlant”
/ Canal-u.fr
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ARTISTES
El Hadj Kane & Pape Omar Pouye
ACTEURS
El Hadj Kane, Pape Omar Pouye, les peintres, Malick Seck, l'apprenti, Pape Sall (mairie SICAP Liberté 3, Dakar), Ibrahima Diop & les voisins du chantieret les sons industriels des menuisiers métalliquesAUTEURS : Alain Epelboin & Ndiabou Sega Touré
COMMENTAIRES : Ndiabou Sega Touré & Alain
Epelboin
CAMÉRA, SON, MONTAGE, RÉALISATION : Alain Epelboin
REMERCIEMENTS : El Hadj Kane, Pape Omar Pouye, Pape Sall, Ibrahima Diop et les voisins du chantier, Alioune Thiam (CETUD Sénégal), la famille du défunt El Hadj El Kaba Touré, Mireille Gruska & Annie Marx, Studio ad hoc France.
RÉSUMÉ :Dans son exposition permanente, dans la partie consacrée à la mondialisation, le nouveau Musée de l'Homme de Paris présente un « car rapide » sénégalais, nommé aussi « super », « ndiaga ndiaye : c’est-à-dire un objet industriel du nord, mis au rebut, réapproprié par les artisans, artistes et tradipraticiens des suds. Ce film suit la réalisation des peintures décoratives et protectrices d’un fourgon Saviem Renailt Super-Goélette SG2 datant des années 1970, par deux peintres, spécialistes de cet art populaire, El Hadj Kane et Pape Omar Pouye, à la demande de deux anthropologues Alain Epelboin (CNRS-MNHN Paris) et Ndiabou Sega Touré (UCAD Dakar) en collaboration avec Studio ad hoc, chargé de la réalisation du projet.
L’action a lieu dans un parking de la mairie de SICAP Liberté 3 de Dakar servant d’entrepôt de matériaux de construction et abritant des ateliers de menuiserie métallique à ciel ouvert, avec une ambiance sonore déchirée régulièrement par les sons des scies, meuleuses et autres appareils à souder.
Tout en travaillant, les artistes se racontent, expliquent ce qu’il font, évoquent leur apprentissage auprès de leurs maitres, leurs propres apports artistiques, « leur touche », leur goût à exercer ce métier, leur fierté d’être des artistes. Les deux peintres soulignent leur conscience de réaliser un chef d’oeuvre d’art populaire sénégalais, qui représente le Sénégal et l’Afrique aux yeux des visiteurs d’un grand musée de Paris, sis face à la Tour Eifel, à proximité de l’esplanade du Trocadéro, le Parvis des droits de l'homme où des colporteurs sénégalais « clandestins » sont pourchassés par la police française.
Un art populaire, c’est-à-dire selon eux un art qui parle à tout le monde, sans distinction de classe ou d’âge, mais aussi un témoignage de l’histoire du Sénégal et de ses relations avec la France depuis le XIX ème siècle.
Il s’agit d’un de ces fourgons Super-Goélette Renault
SG2, peints en jaune et bleu, ornés de multiples motifs, couleurs, écritures, amulettes
et objets magiques. Ils assurent quotidiennement les transport en commun dans
les grandes villes du Sénégal, en concurrence avec les bus des grandes
compagnies étatiques et les taxis collectifs privés, voire les charrettes.
Des milliers de Sénégalais les empruntent chaque jour et nombreux sont ceux qui
en gardent, enfouis dans leur mémoire, des images émouvantes, des scènes, des
sons, des odeurs, des émotions datant de
leur jeunesse.
Les fourgons Super-Goélette Renault SAVIEM SG2 produits
de 1967 à 1982, succédant aux Goélettes Renault (1947-1965), ont été très
populaires, équipant massivement les entreprises, les administrations civiles
et militaires européennes. Au fur et à mesure de leurs mises en réforme, des
lots importants ont été revendus massivement dans les colonies françaises, puis
dans les pays francophones devenus indépendants, essentiellement en tant que
véhicules de transport en commun permettant de charger officiellement 25
passagers, sans compter les personnes debout et d’éventuels occupants de la
galerie ou marche-pied..
Dans chacun de ces pays, ces objets industriels du
Nord mis au rebut, ont été réinvestis par des savoir-faire autochtones,
des techniques, de mécanique, de tôlerie, de menuiserie métallique, qui ont
permis à une flotte importante de continuer à circuler jusqu’à présent, chaque
véhicule cumulant des millions de kilomètres.
Au Sénégal, ils ont été également investis de
générations en générations par un art décoratif et protecteur original, à base
de peintures multicolores, de nombreuses formules sentencieuses, morales, protectrices,
en wolof, arabe et français, mais aussi des amulettes, objets,
écritures, portraits de marabouts, « blindant » le véhicule contre
les jaloux, les malfaisants, les génies, générateurs de malchances, de pannes
et d’accidents.
Enfin, ces cars rapides sénégalais aux peintures caractéristiques
sont aussi devenus des sources d’inspiration de dessinateurs de bandes
dessinées, d'artistes, de peintres de tableaux et de peintures sous verre, suwers vendus
aux touristes.
Depuis 2005, le gouvernement sénégalais a confié au du
Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD) un programme de
renouvellement du parc de transports en commun. Les propriétaires des cars
rapides sont incités à les remplacer par des bus de marques indiennes et
asiatiques. Et c’est dans ce cadre que le CETUD a offert un de ces véhicules au
Musée de l’homme, lors d’une campagne de récupération à Saint Louis. Mot(s) clés libre(s) : pollution, deuxième vie des objets, savoirs populaires, tôlerie, menuiserie métallique, peintures décoratives, peintres, art, urbain, Saviem Super-Goélette SG2, Saint Louis, transport en commun, Sénégal, histoire, vidéo, récupération, Dakar, mécanique, arts et traditions populaires, art populaire, Musée de l'Homme de Paris
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Mobilité et accessibilité aux soins de santé mentales des étrangers à Dakar / Oumar Barry
/ Jean JIMENEZ, Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM
/ 16-09-2009
/ Canal-U - OAI Archive
BARRY Oumar
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« Mobilité et accessibilité aux soins de santé mentale des étrangers à Dakar », Oumar BARRY (psychologue, enseignant-chercheur FLSH, Université Cheikh Anta DIOP, Sénégal). Colloque international "Santé et mobilités au Nord et au Sud : circulations des acteurs, évolutions des pratiques". Toulouse : Université de Toulouse II-Le Mirail, Institut d'Etudes Politiques (IEP), Association AMADES : 16-18 septembre 2009.Session A : Ajustements des systèmes, des politiques de santé et des pratiques de soins aux migrants malades et/ou vulnérables. Atelier A3 : Réaménagements des pratiques de soin et questionnements interculturels.La capitale dakaroise accueille de nouvelles catégories populations, provenant d’horizons très divers, dont un nombre de plus en plus croissant serait confronté à des problèmes de santé mentale avérés ou potentiels. Ces problèmes sont consécutifs à des vécus dramatiques (guerres, viols, catastrophes naturels, assassinats de parents, pauvreté, etc.) qui les ont conduit à migrer vers Dakar. Dans cette ville, elles doivent s’adapter à des situations difficiles de survie au quotidien dans un contexte culturel et linguistique qui leurs est complètement étranger. Elles sont aussi souvent dans une logique de recherche de soins de santé mentale, car dans ce domaine, Dakar garde encore une image valorisée en Afrique subsaharienne avec l’Ecole de Fann. Dans toutes les procédures thérapeutiques, il est reconnu que la parole joue un rôle important dans le processus, aussi bien pour le thérapeute que le patient. Elle permet à l’individu de formuler une demande d’aide en exprimant son vécu en mots, à des professionnels de la santé de poser un diagnostic, d'orienter la personne vers les services requis et de lui proposer un traitement et/ou un accompagnement approprié. Pourtant, nombre de ces étrangers demandent des services d’assistance psychologique et/ou psychiatriques, sans maîtriser les langues d’usage à Dakar, qui sont le français et le wolof. De même, les structures qui offrent ces services, déjà en nombre limité dans la capitale, font aussi face à une nouvelle catégorie de demandeurs au profil particulier qu’il faut prendre en compte. Ces différentes considérations nous amènent à nous poser les questions suivantes :- l’utilisation de langues autres que le français et le wolof par les migrants constitue-t-elle une barrière à l’accès à des services appropriés en santé mentale dans la ville de Dakar ?- au sein des structures sollicitées (hôpitaux, services sociaux, organismes et associations d’appui aux migrants), quelle est la réponse offerte pour accompagner et répondre aux besoins de santé mentale de populations usagères de langues étrangères ?- est ce que cela induit une modification de leurs pratiques ou offres de services ?Les données ici présentées sont collectées par le biais d’une enquête qualitative menée au sein des deux principales structures institutionnelles d’offres de services en santé mentale à Dakar et des organisations d’appui et d’accompagnement des migrants et réfugiés. Nous y avons ciblé des personnels de service, des migrants effectivement utilisateurs, ainsi que des potentiels solliciteurs des services de santé mentale à Dakar.Résultats attendus : les données de cette étude doivent montrer que la méconnaissance de la langue française et celle du wolof par les migrants vivant à Dakar demeure comme une barrière fondamentale à l'obtention de services appropriés en santé mentale. Il n’existe pas encore dans les structures à Dakar de services spécifiques en santé mentale en direction des personnes étrangères utilisant d’autres médiums autres que le français et le wolof. Les limites qu’impose la méconnaissance des langues d’usage appauvrissent toute la dimension « médiatrice » de la relation thérapeute-patient. Ceci a des incidences avérées sur la perception de la qualité des soins aussi bien par les soignants que les patients, et conduit ces derniers à s’orienter vers l’offre de soins de nouveaux acteurs. Néanmoins, le phénomène des mouvements migratoires à Dakar et leurs conséquences en terme de troubles mentaux et comportementaux interpelle de plus en plus le champ sanitaire dakarois. Le besoin de mise en place d’un dispositif d’offres de services spécifiques en santé mentale diversifiant davantage les médiums de communication se fait davantage ressentir. Il est à prévoir que le champ de l’offre de soins se diversifie davantage, avec de nouveaux acteurs. Mot(s) clés libre(s) : accès aux soins, barrières linguistiques, communication interculturelle, migration intérieure, réfugiés, relations soignant-soigné, services de santé mentale (Dakar - Sénégal)
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IPM 2007 - Diplome universitaire en gynécologie et obstétrique à l'Université Cheikh Anta Diop
/ CERIMES, Canal U/Tice Médecine Santé
/ 30-10-2007
/ Canal-U - OAI Archive
DIOUF Alassane
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Le taux de décès maternels est très élevé au Sénégal. IL y a une insuffisance au niveau du personnel, sages femmes et gynécologues. 50 sages -femmes ont été formées et depuis 1980 150 médecins ont été formés.La pratique est également anarchique. L'architecture triangulaire du réseau est perfectible. Le matériel, les locaux, le réseau haut débit sont satisfaisants. Cette plate-forme pourra nourrir des relations sur le plan scientifique et pédagogique.
SCD Nancy 1 médecine mpa Mot(s) clés libre(s) : échographie, formation, gynécologie, pédagogie, réseau, sages-femmes, Sénégal
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Consultations de Souley Nyakh, tradipraticien à Joal (déc. 2012)
- "versements" aux pangols domestiques, onctions et fabrication d'amulettes
- visite et "versements" aux habitants d'une forêt de baobabs sacrés
/ 01-07-2013
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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- "versements" aux
pangols domestiques, onctions et fabrication d'amulettes
Le tradipraticien sérer
Souley Niakh de Joal, au Sénégal, âgé d'une quarantaine d'années, reçoit simultanément
deux clients dans sa chambre. Il les fait asseoir sur le lit et des
fauteuils en plastique. Lui-même est installé sur une natte synthétique posée à
côté du lit, les jambes écartées devant un boubou-tunique en toile de
coton traditionnelle, recouvert d'une crasse patinée correspondant à des versements de sang de
poulets sacrificiels.
D'une sacoche noire à
plusieurs poches, de type pour ordinateur, il extirpe les objets du rituel : un
"chasse mouche", bâton de pouvoir en crins de cheval noir, montés sur
un manche gainé de tissu rouge, enroulé dans une coudée de bande de tissu de
coton artisanal bicolore ; un sachet plastique d'une poudre, probablement
polyvégétale, qu'il versera sans récitations dans un récipient d'eau, un pot en
plastique blanc de 5 litres, apporté par une des résidentes de la maison qui
bavardent dans la cour.
Le premier consultant, Mbaye
D2., âgé d'une soixantaine d'années vient achèver un traitement pour des maux
divers, notamment des douleurs des os et
des articulations et fatigue,
de cause non précisée : jalousie, sorcellerie due à ses succès ?
C'est un musicien sérer célèbre, ami de l'assistant-traducteur de
l'anthropologue vidéographe, Aliou Henri Diouf, lui même musicien.
Le tradipraticien fait
asseoir Mbaye D2. sur la natte, face à lui, séparé par la tunique sacrificielle
posée entre eux. Il trempe les crins de cheval du bâton de pouvoir dans l’eau
avec poudre et, de haut en bas, oint par effleurements le crâne, la nuque, les
épaules, les bras, le dos, les reins de son patient. Il le fait se relever et
exécute des massages des bras avec ses mains, imprégnées de la projection d'une
récitation, dans un sens "extractif", de la racine des membres aux
extrémités. Ces massages rapides, entre effleurement et passe de magnétiseur, alternent
avec des étirements doux des bras et du rachis. A la fin de ce temps, il
intime l'ordre à son client de répondre systématiquement positivement à toute
question qui lui est posée, comme une imposition d’un
optimisme à afficher en permanence : - Si on te questionne, tu dis
oui.
Tenant le pot d’eau avec
poudre, il le conduit alors derrière la chambre dans une étroite arrière cour
ou est installé l'autel domestique consacré aux esprits tutélaires du
tradipraticien, les pangols. Il est constitué de mortiers défoncés enterrés à
l'envers, de pilons enterrés, de divers objets, pierres et de deux
volumineux anneaux de fer qui ne semblent pas de facture artisanale. Après
avoir versé de l'eau avec poudre sur chacun des objets de l’autel représentant
les pangols, le tradipraticien intime à Mbaye D2. de se "laver", sans
quitter son pantalon, de s'asperger sur le modèle du schéma corporel de la
toilette quotidienne par aspersion, y compris les pieds, posés l’un après
l’autre sur le bord de l’autel, dans une proximité extrême et troublante avec
les esprits ainsi convoqués.
Comme avec un jeune enfant,
Souley Nyakh achève la toilette de la tête de son client, la maintenant au
dessus de l’autel. Puis, il se saisit des anneaux trempés d’eau avec poudre et
les passent horizontalement l'un après l'autre au dessus de la tête de MBaye D.
encore penché sur l'autel.
De retour dans la
chambre-cabinet de consultation, Souley Nyakh le fait asseoir en face de lui,
toujours séparé par la tunique sacrificielle. Il brandit, les bras tendus,
la coudée de tisssu bicolore face à la tête de son client, sur laquelle il finit
par la poser. Il s'en saisit ensuite pour essuyer les zones qui ont été
massées, effleurées, lavées, comme pour récupérer aussi des restes non visibles.
Ensuite, il la secoue vigoureusement plusieurs fois et la pose sur la tunique
sacrificielle. Puis, il fabrique une cordelette de coton sur laquelle il
effectue 4 noeuds magiques spécifiques avec récitation d'une formule, dont : "J'ai
pris une poignée de sable, m'envelopper de Dieu avec un oreiller de
pierre". Il attache lui-même la cordelette qui fait deux fois le tour
de l'avant bras gauche de Mbay D.
Il recouvre alors la tunique
sacrificielle et la bande de tissu bicolore d'un morceau de toile blanche percée
de trois trous circulaires de la taille de l’ouverture de petits canaris usuels
et d'un quatrième plus petit. Le bâton de pouvoir est déposé dessus, puis mis
de côté, de même que le tissu blanc et la bande bicolore, pour poser neuf
cauris et une petite plaque pesante, non identifiée, l’objet qui joue souvent
un rôle de « témoin » dans ce type de divination iconique. Six jets
de cauris se succèdent, dont un avec la main de Mbay D. posée sur les cauris
étalés. Ils confirment tous la réussite du traitement et le devenir heureux.
Après quoi, Souley Niakh
demande à Mbaye D2. de laisser la place au deuxième consultant, El
Hadj T., un pêcheur sérer d’une soixantaine d’années qui vient pour les
séquelles cicatrisées d'une grave fracture de la partie supérieure du tibia droit,
écrasé entre deux pirogues.
Il le fait asseoir sur le
sol en face de lui et lui mesure le tour du genou droit avec la bande de tissu bicolore.
Il mesure ensuite la cheville et réalise un noeud spécifique du même type que
celui de la cordelette, transformant la bande de tissu en amulette, en sengor,
ceinture de projection de force à un noeud. Il la brandit à la face du
consultant puis vers le ciel et le sol, c'est-à-dire la tunique sacrificielle
sur laquelle il la dépose pour se saisir du bâton de pouvoir. Il trempe les
crins de cheval dans le seau d’eau avec poudre de la consultation précédente et
en oint doucement la jambe souffrante à de nombreuses reprises, du haut vers le
bas. Il finit par le massage avec incorporation dans le corps du patient des
vertus des paroles magiques projetées dans ses mains à chaque passage devant
ses lèvres, accompagnées de claquements de doigts.
Ensuite il attache la bande
bicolore, devenue sengor à un noeud, au dessus du genou. Il reprend les
effleurements de la jambe avec les crins de cheval trempés d'eau avec
poudre, toujours de haut en bas, mais en venant les recharger successivement en
les plongeant dans chacun des trous circulaires de la toile blanche posée par
dessus la tunique sacrificielle, comme des ouvertures de canaris non visibles.
Il interroge ses cauris en quelques jets comme pour vérifier le bon déroulement
des opérations, puis entreprend la fabrication d'une cordelette de coton artisanal
à 2 noeuds spécifiques avec des récitations. Après l'avoir passée à plusieurs
reprises sur la jambe malade, il l'attache à la cheville. Puis il déchire une
étroite bande de la toile blanche à trous circulaires et la transforme en
cordelette à un noeud, avec récitations de paroles et passage entre les lèvres
du guérisseur. Il l’attache au dessus du genou à la place de la bande tissu
bicolore nouée.
Souley Nyakh fait lever El
Hadj T. et le dirige, tout boiteux, derrière la maison. Il lui fait poser le
pied sur l'autel domestique des pangols. Trempant les crins du bâton de pouvoir
dans le récipient d'eau avec poudre, il effleure doucement le membre malade, de
haut en bas, du genou à l'autel. Ensuite, il verse de l'eau avec poudre, toujours
de haut en bas sur la jambe et le pied posé sur l'autel, puis passe les anneaux
de fer sur et autour de la jambe avant de les reposer à leur place. Un dernier
versement de liquide avec poudre sur la
jambe et l'autel, ainsi qu'une aspersion à l'aide des crins de cheval et il
fait retourner son client dans la chambre à la même place que précédement. Il
lui a ordonné de bien marcher et effectivement le consultant ne boite plus. Le
tradipraticien exécute de ouveaux effleurements avec récitation à l'aide
des crins de cheval, puis effleurement-essuyage du membre à l'aide de la bande
de tissu bicolore qui a conservé son noeud. Des jets de cauris divinatoires
répétés confirment la réussite du traitement : " C'est bon
!" El Hadj T. secoue sa jambe d'un air très convaincu quant à la
disparition des douleurs. Souley Nyakh tout en rangeant ses accessoires dans sa
sacoche, en sort une clochette-à grelot qu'il écoute attentivement sonner
devant chacune de ses oreilles, comme des messages positifs supplémentaires.
- visite et
"versements" aux habitants d'une forêt de baobabs sacrés
Le traitement du premier
client, Mbaye D2., se poursuit l’après midi du même jour dans une petite
forêt de baobabs à proximité de Joal, réputée dangereuse car habitée par différents
esprits, des pangols (génies sérers), des djinns (génies musulmans et païens) ,
des animaux dangereux, tels qu'une hyène et un jaxal, traduit faussement par « tigre », vraisemblablement
une panthère.
Les offrandes destinées aux
pangols protecteurs, sont de l’eau, de la farine de mil, du sucre, un poulet
vivant, une bouteille de vin rouge, des noix de kola et une pièce de monnaie,
sans compter une petite cuvette en plastique, le récipient pour les libations, et
l’outil sacrificiel, un couteau de cuisine.
Un premier versement rituel d’eau
mélangée de farine de mil est effectué à l’entrée de la forêt sur un espace
dégagé recouvert de coquillages, de feuilles mortes et de restes de sacrifices
antérieurs, noix de kola, flaques de sang séché. Souley Nyakh se saisit du
poulet, lui coince les pattes avec un pied, fait une passe du couteau sur la
gorge et une torsion du cou qui hypnotise l’animal qui s’immobilise, puis il
lui tranche la gorge, versant la totalité du sang en une même place. Après
quoi, le poulet est remis mort dans une pochette de plastique pour l’emporter.
Souley Niakh la cuvette
contenant l’eau avec la farine de mil et le couteau de la main gauche poursuit
son chemin jusqu’à deux baobabs aux troncs blanchis, qu’il asperge du reste de
l’eau avec la farine de mil, tout en inspectant une cavité à la base d’un
d’entre eux.
Il poursuit le chemin qui
serpente dans la forêt de baobab jusqu’à
une place qu’il nomme « chambre
d’épines », où sont empilées des centaines de bouteilles de verre
vides de vin rouge, de bière et d’alcool. Il décapsule la bouteille et fait
avancer Mbay Diouf afin de lui verser du vin sur les pieds en même temps qu’aux
pangols. Cette implication corporelle si près des pangols semble impressionner Mbaye
D2. qui essaye de refuser, puis limite la quantité de vin déversée sur ses
pieds nus. Il refuse ensuite de boire directement à la bouteille. Malgré les
restes de mil, il finit par accepter la cuvette plastique vidée du mélange
d’eau, de farine de mil et de sucre comme récipient à boire. Souley Nyakh fait
boire au goulot Aliou Henri Diouf, l’assistant-traducteur, puis l’anthropologue
caméraman et enfin lui-même. Il se saisit de la caméra pour les filmer en train
de boire, puis leur enjoint de verser du
vin sur le sol pour les pangols. A ce moment, le rituel de Mbay Diouf est
terminé.
Souley Nyakh entreprend contre
rémunération de faire visiter les différents places des habitants de cette
forêt de baobabs. Il montre une place de repos de la hyène, les griffures
laissées sur un tronc par les griffes du jaxal,
les résidences des pangols et des djinns. Il présente le baobab des pangols dont
il a reçu les pouvoirs, un autre en forme de tête où les femmes stériles
déposent leur coiffe pour obtenir un enfant.
Au fur et à mesure que la
visite se prolonge, Mbay D., impressionné, est de plus en plus réticent et
suggère de rentrer, notamment de ne pas aller visiter le puits où résident un
djinn et ses trois fils. Au sortir de la forêt, il se saisit d’un crabe et mîme
en chantant sa mise à mort sacrificielle : comme une fin (faim) de
catharsis.ACTEURS
- le tradipraticien sérer Souley Niakh
- le premier consultant pour douleurs ostéo-articulaires
et fatigue, Mbaye D. 2, musicien sérer
- le deuxième consultant pour séquelles de fracture de la jambe droite, El Hadj T., pêcheur sérer
- l'assistant-traducteur Aliou Henri Diouf
- le médecin-anthropologue vidéaste, Alain EpelboinTraduction et commentaires simultanés
Aliou Henri Diouf
Traduction des sous-titres
Lamine Ndiaye
Caméra, montage,
réalisation
Alain Epelboin & Mireille Gruska
© 2013 Alain Epelboin CNRS-MNHN Paris Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, pangol, djinns, bande de tissu, bâton de pouvoir, crin de cheval, sacrifice, verselent, mort animal, poulet, kola, mil, vin rouge, hyène, panthère, guérison, génies, autel domestique, tunique talismanique, vidéo, massage, film ethnographique, baobab, amulette, guérissage, sérer, Joal, devin-guérisseur, tradipraticien, eau, poudre végétale, ablution, incantation, cordelette à noeuds, emprise
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De la pierre au bras (Tikankali, village nyokholonké des collines du Bandemba, Sénégal oriental février 1990.)
/ 01-01-1990
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Déambulation dans le village et présentation des pierres autels disposées devant la porte de la case du chef de famille par Alphonse Camara un client du devin-guérisseur..Puis consultation du devin guérisseur nyokholonké, le vieux Kanté qui pratique une divination par secousses spasmodiques de son biceps gauche investi par son esprit auxiliaire qui répond aux questions posées par oui ou non.Le premier consultant est Boubacar Diouf, absent, : le devin indique qu'il dépense tout son argent sans en garder de bénéfice et qu'il doit donc faire un sacrifice, à savoir consommer lui même une noix de kola rose.Au deuxième consultant, Fili Camara qui se palint d'infortune à la chasse, il indique qu'il n'a pas réalisé les sacrifices promis à son kuyagal, une pierre fétiche. Il en convient et rapporte comment il a constitué une alliance avec la pierre -fétiche. Un jour qu'il restait seul dans un champs en pente après un travail collectif de défrichement, une pierre a roulé jusqu'à ses pieds. Il a conclut une alliance avec l'esprit de cette pierre lui promettant des sacrifices réguliers de biere de mil et de sang de poulet afin de l'assister dans la réussite de ses entreprises et notamment la chasse. Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, malinké, nyokholonké, divination par le bras, défunt, fétiche, pierre-autel, vidéo ethnographique, Village, devin guérisseur, chasse, sacrifice, réussite, esprit, Tikankali
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Divination par géomancie (Pikine, Sénégal 1987),
/ 03-11-1987
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Consultation de Babacar Diouf par un devin-guérisseur utilsant une technique de géomancie, par traces dans le sable Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, consultation, divination, sable, Pikine, devin guérisseur, vidéo ethnographique, géomancie
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