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Chronique aka 1993, Motonga : Pièce de senza, jouée par Oto Joseph
/ 10-12-1993
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Alors que la senza n'est absolument pas un instrument de musique aka, Oto Joseph execute une pièce avec la senza qu'il s'est fabriqué.
Monduwa,le célèbre devin-guérisseur, se moque de lui parce que les manches de sa veste retombent sur ses mains et l'empêchent de jouer.
Bobino Topesua Mbato Patrice fait la traduction simultanée. Mot(s) clés libre(s) : musique, Motonga, Mongoumba, aka, pygmée, ethnomusicologie, Afrique, République Centrafricaine, film ethnographique, chant, vidéo, senza
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Chronique aka 1993, Motonga : Monduwa, devin-guérisseur pygmée : Consultation et divination d’une jeune fille cardiopathe
/ 15-09-1994
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Consultation et divination d’une jeune fille cardiopathe
Monduwa, devin-guérisseur, assisté de son élève Mokosso, soigne en urgence une de ses patientes “hospitalisée” dans son campement.
Sur les scarifications tracées en regard du “mal”, Mossoko, sur les indications de Monduwa applique un mélange de bois de racine médicinal carbonisé et d’huile de palme.
Puis, il frictionne vigoureusement la région précordiale.
Le lendemain, Monduwa effectue une divination par observation de la combustion d’un fragment de résine de copalier et scrutation d’un cristal de roche immergé dans une bassine d’eau.
Sont présents :- la jeune fille et sa mère
- des parents venus exprès du Zaîre
- un aveugle hospitalisé”
- Ginza, guérisseur ami.
- Bassin et Bobino, traducteurs.
Sous-préfecture de Mongoumba, Lobaye, RCA
image, son, réalisation
Alain Epelboin
Chapitres
01 Consultation en urgence d'une jeune fille cardiopathe
02 divination des causes de la cardiopathie d'une jeune fille
Résumé
Monduwa, devin-guérisseur pygmée aka de Mongoumba, en République centrafricaine, donne de nuit en urgence une consultation à une jeune fille « hospitalisée » chez lui, atteinte d'une cardiopathie très grave.
Sous sa direction, son assistant scarifie et enduit de pâte caustique les zones pulsatiles. Monduwa s'assure auprès de la mère que divers interdits, notamment alimentaires, ont été respectés. Le lendemain, il effectue une divination basée sur la scrutation de deux blocs de copal (résine), I'un enflammé, I'autre immergé dans de l'eau. Une fois la flamme éteinte, il entretient longuement les assistants (la jeune fille, sa soeur avec son mari, la mère) des malheurs qui frappent la famille, à commencer par la mort du père et propose interprétations et remèdes. Monduwa annonce à la malade qu'elle peut rentrer chez elle munie des remèdes qu'il va lui préparer, mais qu'elle doit subir une intervention chirurgicale sous peine de mourir rapidement. Il promet aussi des médicaments « anti-sorciers » à la famille. Quelques mois plus tard, la jeune fille mais aussi un de ses frères jusque là en bonne santé décéderont. Mot(s) clés libre(s) : afrique, guérissage, devin-guérisseur, remède, tradipraticien, pygmée, aka, Lobaye, phytothérapeute, nganga, anthropologie médicale, République Centrafricaine, divination, maladie, bois, douleur, scarification, vidéo, consultation, cardiopathie, ethnomédecine, film ethnographique, Mongoumba
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Chronique aka 1993, Motonga : Monduwa, devin-guérisseur pygmée
Consultation d'une jeune fille menacée d'avortement
/ 20-12-1993
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Consultation d'une jeune fille menacée d'avortement, Motonga décembre 1993, Mongoumba RCA
Acteurs :
la jeune fille villageoise
la maman de la jeune fille
& les parents
Monduwa, le nganga
Bobino Topesua Mbato Patrice, le traducteur
© 2007 A. Epelboin, SMM CNRS/MNHN Paris
Monduwa consulte à domicile une jeune fille villageoise, enceinte, menacée d'avortement.
La mère raconte l'histoire de la maladie, l'hospitalisation "inutile", le manque de moyens.
Déclarant que la jeune fille est toujours enceinte, Monduwa envisage avec prudence l'administration de remèdes "doux" qu'il doit aller chercher en forêt.
Bobino Topesua Mbato Patrice assure la traduction du sango au français. Mot(s) clés libre(s) : peur, guérisseur, guérissage, Afrique, pygmée, aka, villageois, Mongoumba, palpation, phytopharmacopée, Motonga, République Centrafricaine, film ethnographique, maladie, médicament, hôpital, douleur, vidéo, grossesse, consultation, eaux, avortement, ethnomédecine, piqure
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Chronique aka 1993, Motonga : Leçon de chant et de danse ou la drague des Pays d’Akungu
/ 10-12-1993
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Leçon de chant et de danse ou la drague des Pays d’Akungu
Ginza, Isanya et Mombaka, meneurs de chant et de danse
Mokoso, meneur de percussions
Le mari de Gbédélé
Bassin Joseph
Un frère de Monduwa
Le fils de Bassin
Gbédélé
Bonzanga, la femme de Monduwa
Mombaka, fils de Ginza10 décembre 1993
Campement de Oto Joseph (Mongouba, RCA)
© 2002 Alain Epelboin SMM CNRS MNHN Paris
En décembre 1993, Ginza, Isanya et Mombaka en visite chez Monduwa font une démonstration de leurs chants et danses à leurs hôtes. C'est aussi l'occasion de séduire ! Mot(s) clés libre(s) : afrique, percussion, Motonga, drague, Lobaye, Akungu, pygmée, bébé, ethnomusicologie, République Centrafricaine, film ethnographique, séduction, chant, vidéo, musique, danse, Mongouba
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Chronique aka 1993, Motonga : Gbédéle, femme, fille et mère
/ 20-06-1994
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Chronique pygmée, juin, décembre 1994, Mongoumba, Lobaye, RCA
Filmé dans un campement de pygmées aka, sous-préfecture de Mongoumba,
Gbédélé : femme, fille et mère Lobaye, R.C.A.
Image et son
Alain Epelboin
Dans le campement pygmée aka de Woto, en République centrafricaine, suivi au cours de deux journées ordinaires des interactions entre un bébé (âgé de 3-4 mois puis 9-10 mois), de sa mère adolescente, Gbédélé , de Mowo, sa grand-mère et des membres du campement, sans compter les tantes et les cousins, cousines.
Gbédélé donne à téter à sa fille, la berce en chantant, rieuse. A ses côtés, sa mère la regarde, la conseille, l’éduque. Elle prend aussi soin du bébé, qu'elle berce pendant que Gbédélé vaque à ses activités ménagères.
Six mois plus tard : un petit groupe s'est formé pour faire de la musique avec des arcs musicaux, des percussions, la frappe des mains, des chants... Gbédélé joue de l'arc à deux cordes. Le bébé est présent parmi eux.
Les stimulations sonores et corporelles imprimées sur le corps de l’enfant lors de ses pleurs sont systématiquement en rapport avec les rythmes fondamentaux de la musique traditionnelle aka. Mot(s) clés libre(s) : ethnologie, Afrique, ethnomusicologie, bercement, pygmée, aka, Lobaye, chanvre, grand-mère, grand-père, sango, pilage, Mongoumba, relation mère /enfant, péparation repas, arc musical, marche, petite enfance, toilette, lait, danse, musique, Vie quotidienne, apprentissage, psychologie, alimentation, genre, santé publique, femme, vidéo, maternage, allaitement, chant, jeu, film ethnographique, République Centrafricaine, eau
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Chronique aka 1993, Motonga :
Revendications aka : conduire et coudre
/ 13-12-1993
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Revendications aka : conduire et coudreMotonga, décembre 1993, Mongouba, RCA
Acteurs
Bassin Joseph
Mokoso
Mombaka
Mosuna l’épouse de Bassi
Mado, lépouse de Mokoso
Bobino Topesua Mbato Patrice, le traducteur
& Monduwa
© 2007 A. Epelboin, SMM CNRS/MNHN
Lors d'une causerie flottante, l'ethnologue interroge ses compagnons aka sur leurs voeux : Bassin Joseph, dans son français dialectal particulier exprime le rêve de savoir conduire, approuvé par Mokoso.
Quand à leurs femmes, c'est savoir coudre à la machine qui les fait rêver. Mot(s) clés libre(s) : Apprendre, coudre, machine à coudre, français dialectal, véhicule, conduire, Mongouba, Motonga, Lobaye, aka, pygmée, Afrique, République Centrafricaine, film ethnographique, vidéo, projet, apprentissage, voeux
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Chronique Aka 1991, Ngopama : La danse du professeur et le refus des Aka
/ 19-09-1991
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Chronique Aka 1991, Danse du professeur et le refus des Aka
ActeursJustin Idanga, guérisseur mbati
le secrétaire de J. Idanga
l'assistant de J. Idanga
Monduwa François, guérisseur aka
Madame T, guérisseuse mbati
les consultants de J. Idanga
les accompagnateurs des consultants
les habitants deNgopama
les musiciens réunis par J. Idanga
le jeune fils de J. Idanga
Réalisation caméra montage
Alain Epelboin
© 2006 SMM CNRS MNHN ParisEn République Centrarficaine, Justin Iganga est un guérisseur isongo (= mbati) qui a organisé son activité sur un modèle syncrétique empruntant de larges fragments à l’institution biomédicale. Mot(s) clés libre(s) : danse, guérissage, Afrique, objet maléfique, devin-guérisseur, tradipraticien, pygmée, aka, Lobaye, relation inter-ethnique, fer, mbati, pluie, sifflet, ngnaga, tam-tam, rituel thérapeutique, guérisseur, amulette, musique, feu, stérilité, fécondité, maladie, vidéo, extraction, consultation, chant, ethnomédecine, malheur, film ethnographique, divination, transe, République Centrafricaine, Ngopama
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Chronique aka 1988, Kpétényé : les dents sculptées
/ 15-01-1988
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Chronique pygmée : les dents sculptées.
AvecKpebe : le jeune adolescentDominique Makoba : le tailleur de dents
Jean-Marie Elima et Bassin Joseph : les “oncles" de Kpebe
Les habitants du campement de Kpétényé en janvier 1988
Lobaye, sous préfécture de Mongouba, République centrafricaine
Conseillers scientifiques : S. Arom, S. Bahuchet, J.M.C. Thomas
Auteurs-réalisateurs :
Alain Epelboin & François Gaulier
© LACITO_CNRS AV, LA Cathode vidéo - 1988
Dans le campement pygmée aka de Kpetenye en République centrafricaine, outre les activités quotidiennes, la matinée est marquée par deux événements de la vie collective : la taille des dents de deux jeunes garçons, rituel pratiqué sur les adolescents pour les rendre séduisants auprès des filles, et la préparation et cuisson d'un rat palmiste. Mot(s) clés libre(s) : afrique, petite enfance, couteau, pygmée, aka, technique du corps, dent, animal/cuisson, musiquesexe, drague, Mongoumba, Kpétényé, toilette, République Centrafricaine, danse, musique, Vie quotidienne, feu, alimentation, plante médicinale, adolescence, vidéo, chant, bouche, film ethnographique, rat palmiste
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Chronique aka 1988 : Fer de hache pygmée et petit Villageois : histoire d’une blessure
/ 14-09-1988
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Un villageois cherche à s'approprier la force de travail et la plantation des habitants d'un campement pygmée installé en bordure d'une grande piste forestière en République Centrafricaine.
Tout en soignant une grave blessure que son fils s'est faite au pied en manipulant une hache pygmée, il explique qu'il a appris auprès de son père, guérisseur, le traitement de cette sorte de plaie "grave". Puis il raconte les circonstances et les raisons d'une part de son installation dans un campement pygmée et d'autre part du port d'une amulette sénégalaise suspendue à sa poitrine. Enfin, il présente un faisceau d'arguments légitimant ses droits sur les pygmées de ce campement : ces pygmées appartiennent à sa famille paternelle depuis des temps immémoriaux. Ce sont en même temps une "sous-race" et des "parents". Mot(s) clés libre(s) : afrique, villageois, latex, noix de palme, thérapie familiale, relations inter-ethniques, fer de hache, fer, blessure, os, République Centrafricaine, interdit, Lobaye, plante, vidéo, racisme, ethnomédecine, film ethnographique, amulette, médecine traditionnelle, guérissage, pygmée, aka, mystique
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Chronique aka 1988, Akungu : Femmes pays
/ 16-02-1988
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Dans le campement pygmée d'Akungu, en République centrafricaine, les femmes et les enfants vaquent à leurs occupations quotidiennes. Au cours de quelques journées se déroulent des scènes telles que la préparation et la cuisson de chenilles, la cure de la migraine d'une jeune femme, la toilette des enfants dans la rivière, la préparation des repas, les jeux des enfants, l'extraction de puces-chiques du pied d'une enfant, la scarification, le tatouage et la décoration des visages et des bras, puis la scarification thérapeutique d'une jeune femme.Chapitres :01 préparation de chenilles ndosi1. Les chenilles sont décoconnées.2. Une fois décoconnées, elles sont prêtes à griller de façon à éliminer leurs poils et à assurer leur éventuelle consommation.3. Les cocons vides seront ensuite repoussés hors du campement dans un tas de déchets secs.4. Du bois est mis à brûler afin de préparer la braise nécessaire à la grillade des chenilles.5. Mambi secoue les chenilles mélangées avec des braises, dans une vieille marmite en aluminium, percée.6. Les chenilles sont versées sur le sol, puis triées jusqu'à obtention d'un époilage satisfaisant.Extrait de l'encyclopédie des Pygmées Aka Edd. SELAF© chenille Anaphe (spp.) .kòngo // = .ndosì Thaumétopoéidé, Anaphe venata Butler, A. infracta Welsh.Morphologie - Jaune foncé, couvertes de longs poils blancs; petites chrysalides brunes. — Éthologie -Petites chenilles processionnaires; cocons réunis en cocon communautaire..ndòsì, Chenille Anaphe, Thaumétopoéidé, Anaphe sp.Acq. - prod. (collecte) = septembre; elles font l'objet d'une récolte systématique pendant la période des chenilles.Expl. - conservation = séchées après vannage sur les braises pour enlever les poils toxiques;- échange/commercialisation = fort prisées des villageois, ceux-ci en sont très demandeurs, soit dans le cadre de l'échange, soit en les achetant aux Aka quand ils ne sont pas alliés.Alim. - base (chair = elles sont cuites à l'eau bouillante, puis assaisonnées ou non de sel et d'huile de palme; on consomme aussi les chrysalides dont la saison dure plus longtemps (novembre); la consommation de .ndòsì mal cuites provoque des vomissements répétés et violents.?Méd. - gastro. (indigestion de § .ndòsì) = l'écorce de § .gbàdo, en décoction à boire, calme les vomissements et les fait stopper.Créd. - biologie = pendant la saison des chenilles, la saison des .ndòsì, constitue une des trois étapes marquées; les chrysalides se réunissent dans un grand cocon communautaire, è.koto-ya-ndòsì / la peau | la÷cette de | l'÷ Anaphe /;Les chenilles (§ .kòngó) doivent souvent être flambées pour les débarrasser de leurs piquants ou de leurs poils, mais on emploie le verbe § mbà- “griller” pour cette action (§ .sOngí) ou encore § pEp- lorsque l'on utilise pour ce faire un panier spécial § .sàkádà). De nos jours, une bassine d'aluminium percée de trous et dotée d'une anse végétale remplace souvent le panier traditionnel, moins résistant aux braises qui assurent l'époilage.Lorsque les chenilles se rassemblent et forment des groupes compacts et lorsqu'elles se mettent en cocon communautaire, il n'est plus possible de distinguer l'individu; on a affaire à une masse indifférenciée, ce que représente la dérivation par changement de genre.(N : 9/8 = bò.ndòsì / mà.ndòsì)202 consommation de fruits vondoKoti a rapporté d'une tournée de cueilette des fruits vondò d'une liane Apocynacée : ils sont immédiatement consommés en les suçant.03 cure de migraine par application de mbili sur des scarificationsAprès avoir réalisé des scarifications en couronne sur le front et les tempes de Wawa qui souffre de migraine, Mambi applique une pâte médicinale § .mbili.L'application du .mbili provoque une vive douleur que Wawa exprime par des cris et des gémissements.L'opération terminée, Mambi range la lame de rasoir ainsi que les restes de remède dans une petite boîte cylindrique propriété de Wawa.Celle-ci se couche, sa dernière-née blottie contre son sein et finit par s'endormir, soulagée.Les enfants se partagent un gobelet d'eauExtrait de l'Encyclopédie des Pygmées AKa Ed. SELAF-Peetersbambo (Nd : 5/6 = è.bambo/bè.bambo < *bamb) mal de tête (sp.), céphalée (sp.), migraine (sp.)La douleur est perçue comme un éclatement (d'où le nom de la maladie), selon certains ressenti d'un seul côté de la tête, souvent accompagné de vertiges.Dans un premier temps, le malade se soigne lui-même en fabricant ou se faisant fabriquer par un proche une corde-remède tressée (§ .kOdi), qu'il se noue autour de la tête. Si ce traitement n'est pas suivi d'effet ou si le mal est trop violent ou encore si le malade ne connaît pas la plante pour faire la corde-remède, il s'adresse au guérisseur (§ .ngàngà). Celui-ci (ou à défaut une parente du campement) lui fait des scarifications qu'il enduit de poudre-remède (§ .mbili) et de sel de cendres.mò.kOdi-wa-è.bambo «liane-remède de la migraine» è.bambo à`O mò.sokò-wâvE wa mù-bàta o-tùtù, wà mù-bambua o-tùtù, bô nde ba kEsà«La céphalée donc, c'est ta tête qui se fend en dedans; elle éclate en dedans c'est pourquoi on incise»
bo mò.sokò-wâvE wa kOnE, OvE ga kà-mò.kOdî, nde ò kàta mò.sokò, nde ò kàta bamoedi «Quand la tête te fait mal, tu te contentes de couper une corde-remède, de te l'attacher à la tête sur laquelle tu l'enfonces» (AE .bambo 18-19)cƒ .kOnO04 Jeu d'enfant: préparation d'un repasA la limite entre le jeu et la réalité, Mengi prépare un petit repas pour ses petites soeurs, tandis que sa mère migraineuse se repose.
05 Enchanvrement des enfantsMongay, aidé par une fillette (=une tante) finit tranquillement les restes de chanvre indien de la pipe de son père.Encyclopédie des Pygmées Aka Ed SELAF-Peeters.mbangì (N : 1/2 = mbangì/bà.mbangì) Chanvre indien
Cannabis sativa L., CannabinacéePlante herbacée cultivée.
Tech. : gén. (stupéfiant) = les feuilles et les sommités fleuries sont séchées, écrasées entre les doigts et et fumées dans une pipe sp. ou dans une feuille végétale ( Zingibéracées § .sEtì, Renealmia sp. ou Aframomum sp.) ou dans n'importe quel papier disponbleLa pipe la plus couramment utilisée est constituée par l'entrenœud de bambou sòngò : le fourneau est constitué par le creux de l'amorce éclatée d'une cartouche de calibre 12.
Soc. : écon.-soc. (échange) = le Chanvre indien, importé illégalement des pays limitrophes, entre dans le cadre des échanges avec les villageois, au même titre que le tabac (§ .mbangà) et l'alcool (§ .ngbakò). De très rares Villageois de la région et à présent quelques Aka en cultivent occasionnellement quelques pieds dans un coin reculé de plantation forestière (la culture en étant interdite).
Même si tous ne sont pas amateurs, de nombreux Pygmées sont consommateurs de chanvre indien. Celui-ci, au même titre que les alcools et les tabacs, n'est pas considéré par les Aka comme une drogue toxique, mais comme des nutriments nécessaires à l'entretien de la santé et de l'humeur, à la réalisation de performances, par exemple de chant ou de danse. Ils permettent l'exécution des travaux pénibles exigés par l'entretien des plantations villageoises de café.
Outre le miel et des remèdes “magiques”, le chanvre et le tabac sont employés par nombre de grands chasseurs pour mener à bien les longues poursuites de gros gibiers.
Hommes, femmes, adolescents, enfants, tous les amateurs ont leur part, qui n'est pas égale. Le partage au sein de la société aka obéit aux règles coutumières de répartition des produits valorisés et donne à voir, au-delà des discours théoriques de préséance, le fonctionnement quotidien de la société. La consommation de chanvre n'est pas le fait d'amateurs marginaux; elle est totalement socialisée.
Tous les membres du campement, hommes, femmes et enfants, participent aux causeries et réjouissances, dont fumer fait partie. Le tabac n'est absolument pas considéré comme toxique et de jeunes enfants finissent “en cachette” les restes de pipe ou de cigarettes.
Les dons et contre-dons de tabac affichent la reconnaissance du statut social de l'individu. Ils sont donc de fait très ritualisés, notamment dans les rapports avec les beaux-parents.
En cas de manque, des fumeurs toxico-dépendants sont amenés à échanger des quantités importantes de produits forestiers contre de dérisoires quantités de cigarettes auprès de leurs fournisseurs villageois.
Néanmoins, à l'exception des grandes occasions, les parts journalières per capita sont la plupart du temps réduites à quelques bouffées d'un produit à faible teneur en substances actives. Les femmes amatrices sont moins nombreuses que les hommes et plus discrètes.
Il n'y a aucune notion, dans cette société, de la toxicité biologique de la fumée inhalée : cigarettes et pipes passent sans cesse de bouche en bouche selon des ordres de préséance précis ; des papiers épais, imprimés servent à confectionner des cigarettes ; les pipes à réservoir d'air impliquent des aspirations très aggressives pour les poumons.
Conscients du caractère illégal de la possession et de la consommation du chanvre au regard des lois officielles de l'Etat centrafricain, les Pygmées savent, en présence d'étrangers, parfaitement dissimuler leur consommation. Aussi est-il très difficile d'apprécier l'ancienneté de l'usage du chanvre indien chez les Pygmées aka?Lorsqu'une prise de chanvre provoque un malaise caractérisé par le fait que les “yeux tournent” (misO mâ zònga, vertiges), on frotte le corps du fumeur avec les feuilles de .tOtO grandes herbes (spp.) (Commélinacées, 1) Palisota hirsuta (Thunb.) K. Schum. 2) P. schweinfurthii). Après quelques instants, il reprend ses esprits {Mga 94}.
Si la conduite d'un individu, sous l'emprise de l'alcool ou du chanvre, va à l'encontre des normes de sociabilité, il est considéré comme malade et pris en charge par la collectivité. Cette “maladie” est rapportée au .kìlà (1. interdit alimentaire, 2. maladie due à la rupture d'un interdit alimentaire). La cure, outre différentes thérapies appropriées, à base d'onctions de matières végétales et de scarifications avec application de substances médicinales, aboutit à un interdit personnalisé de consommation de chanvre ou d'alcool.
Les devins-guérisseurs aka, avec lesquels nous avons travaillé {Mga et Bg}, ne consomment jamais de chanvre, sans qu'il soit possible de savoir s'il s'agit d'un goût personnel ou d'un interdit spécifique. Ces mêmes individus, au cours de leur apprentissage-initiation et de leur exercice professionnel, ont été amenés à consommer à des fins divinatoires un lixiviat hallucinogène et psychodysleptique d'écorces de racines de § .bònd&o (Strychnos icaja et surtout Tabernanthe iboga). L'usage en est strictement réservé aux contacts avec le surnaturel (divination et ordalie) et en conséquence au spécialiste, le devin-guérisseur et ses assistants.
Tabac, alcool et chanvre sont tous produits de l'échange avec les Villageois. Le vin de palme (§ .lEkù), sans en être produit puisque les Aka se le procurent directement, résulte cependant des contacts avec ceux-ci (qui en sont grands consommateurs) du fait que les Palmiers (Elaeis guineensis Jacq.) producteurs se trouvent dans les zones de forêt colonisées par eux, récemment ou anciennement (§ .ndama).
.mbangà (N : 1/2 = mbangà / bà.mbangà) tabac commercialisé
Nicotiana tabacum L., Solanacée
Il s'agit du tabac sous forme de cigarettes, beaucoup plus rarement de tabac en paquet.
Tech. : gén. (stupéfiant) = toujours obtenues auprès des non Pygmées dans le cadre des relations d'échange ou par achat, les cigarettes sont gardées soigneusement dans les sacoches § .sàwàlà. Elles sont partagées en société, aussi est-on souvent amené à n'en fumer que des portions, soit dans un fume-cigarette de bois ou d'os long de singe (§ .pOlOtì) ou plus simplement dans un morceau de feuille pliée de § .sEtì.
Leur valeur augmente considérablement au fur et à mesure de l'éloignement des centres d'approvisionnement. En pleine forêt; quelques cigarettes peuvent être troquées par un villageois contre un gibier entier.
Quoique globalement moins consomatrices, certaines femmes sont des fumeuses invétérées.
Les cigarettes de tabac brun fort (de la marque “Tumbaco”), importées en fraude du Zaïre, sont très valorisées, considérées comme plus fortes que le chanvre.
na dì-kOta mbangà «Je fume du tabac»A présent, les cigarettes "blondes" à bout filtre sont les seules consommées.06 Partage d'eau entre enfantsSous le contrôle de leur mère Wawa, les enfants se partagent un gobelet d'eau, les plus petits avant les plus grands.
Extrait de l'Encyclopédie des Pygmées Aka Ed. SELAF-Peetersmáì (N : 8 = máì) 1. liquide, eau (potable)
L'eau est la boisson usuelle des Aka, comme un support de cuisson essentiel (et quotidien) (§ sìp-). Ordinairement l'eau provient de la source des ruisseaux (§ .sókò5) ou de leur cours s'ils sont propres et limpides — d'ailleurs on cherche toujours à établir le campement à proximité d'un “marigot”. Le lieu de puisage de l'eau potable est toujours situé en amont des lieux de toilette et de lessive.
Cependant, dans certaines régions inondables ou marécageuses, en saison sèche, il est nécessaire d'atteindre en profondeur la nappe phréatique grâce à des trous (§ .dìbà). On recueille aussi les eaux de pluie (§ .mbóá) dans un tronc tombé de parasolier creusé en auge (§ .kòmbò). Ici encore, le trou servant à l'eau de boisson est distinct de la mare limitrophe servant à la toilette.
Pourtant le moyen le plus usuel de remplacer une source consiste à recueillir la sève de végétaux particuliers, celle des arbres § .ngàtá et § .kòmbò (Moracées) que l'on fait couler par leurs racines-échasses (§ .kúmà) ou par des entailles en arêtes de poisson à la base du tronc, mais c'est surtout la sève de lianes-à-eau (§ .nzàmbí) qui s'écoule de tronçons que l'on coupe. C'est ce dernier procédé que l'on emploie pour se désaltérer pendant les sorties en forêt.
â kùká mò.nzàmbí bè.kúdú, bè.kúdú, bè.kúdú; bâ bOsá máì-mEnÉ, bâ núà
«Ils coupent la liane-outre en morceaux; ils prennent cette eau et s'en désaltèrent» (14.638, 640)
nà mbE-núákâ mÉ kà-ngá-máì-má
«Je ne veux boire que cette eau-là» (14.70)
ná gE máì-má-ngbOkO, ná g`E mò.zàmbí
«Il faut que je prenne de l'eau de liane en coupant la liane-outre» (14.635)
á bùàsá kÉnzÉ mú-tà-máì
«Il prend du sable dans l'eau» {Bay}(QIL 57)
kàbá y$E máì «Donne-lui de l'eau» {Bay}(QIL 61)
máì-m^EnÉ má-múyá «Cette eau est chaude» {Bay}(QIL 113)
búsÉ WúÉ mbéngó máì «Nous boirons de l'eau» {Bay}(QIL 159)
máì má zE mú-mò.kÉdì
«Il y a de l'eau dans le marigot» {Bay}(QIL 204)
§ .lEkù
2. eau, étendue d'eau, eau courante
> marigot, marécage, rivière
Les nombreux petits cours d'eau peu profonds qui sillonnent la forêt facilitent la progression sous le couvert et sont utilisés comme chemins privilégiés, alors que les rivières constituent plutôt des obstacles. Lorsque l'eau est trop profonde pour être traversée à gué, un arbre est abattu en travers de la rivière pour assurer le passage d'une rive à l'autre. Parfois, une liane est tendue à hauteur de main pour faciliter l'équilibre, mais le plus souvent, on franchit ce pont improvisé sans garde-fou.
Les marécages, nombreux dans l'interfluve Sangha-Oubangui, sont des réserves poissonneuses intéressantes, mais aussi des lieux de collecte importants (Raphia, champignons…) qui justifient des expéditions collectives. Cependant la progression dans les marais est souvent dangereuse et femmes et enfants s'y hasardent moins volontiers que les hommes. Si l'on y exerce certaines activités, on ne franchit généralement pas les zones marécageuses, on les contourne.
Traditionnellement les Aka n'utilisent aucun type d'embarcation permettant d'utiliser les voies navigables. Seuls ceux qui sont alliés aux riverains de l'Oubangui ont depuis quelques années commencé à construire de petites pirogues pour leur usage personnel : elles leur permettent surtout d'avoir accès aux îles du milieu du fleuve qui sont des réserves giboyeuses, plutôt que de pratiquer la pêche au fleuve, comme leurs commensaux villageois.
bá kànánÉ mè.nd&Emb`E ó-tùtù-yà-máì mà.sú mà.sátò
«Elles ont mis le manioc à tremper dans l'eau pendant trois jours»
bâ dòá-má m`Ok`Om`Ok`O ó-tùtù-yà-máì ng^O.nÉ ó-bè.kpànì ng$o-tô «Ils vont aller l'après-midi dans les marécages là-bas, sur les petites termitières» (12.88)
OvE tí-gúíÉ ó-tùtù-yà-ngá-máì, má gúíánÉ nà-kô nà-kô (12.243)
«Ce n'est pas toi qui entre dans ce marécage, il est bien trop profond»
ínábO dòánÉ vùù, kùká mòEí-máì
«Allons ensemble, vite, traverser au milieu du cours d'eau» (10.14)
à kàná è.sòngà mú-máì
«Il jette une nasse dans la rivière» {Bay}(QIL 62)
var. .kEdì {Bay} // ƒ .kélèdì
3. eau, saison des pluies > annéeDans le vécu quotidien, on n'est pas souvent amené à décompter le temps en années. Dans la plupart des cas, il est fait référence à un événement marquant pour situer une année dans le passé, lorsqu'on cherche à déterminer l'âge de quelqu'un par exemple. Cela se fait aussi par rapport aux naissances ou aux décès qui se sont produits dans les mêmes temps que celui que l'on veut situer.La division du temps en années se fait aussi bien par référence à la saison des pluies qu'à la saison sèche (§ sèvò), généralement en fonction de la saison dans laquelle on se trouve au moment où cette indication temporelle est énoncée.máì-má-mbúsà «l'année prochaine»bà.máì-bá-mbúsà «les années prochaines»? DÉnom. : phytonyme = donne son nom à un champignon § .máímàì.4. eau, liquide intérieur des êtresEtant donné son caractère vital, l'eau est pourvue d'une forte charge symbolique “liquide de vie”.mOì-OvÉ nà-máì-míké «Tu as le ventre plein d'eau» {Bay} (QIL 18)sèvemáì-má-mòlé «la sève de l'arbre»(sauf les latex, résines… qui portent des noms spécifiques)sperme (liquide du mâle) > désir máì-mámù tálâ mÉ mòè «Le désir me brûle le ventre»// l'8÷eau | 8ma / (A)-regarde÷A. / à moi / le3÷ventre // (Ch. 3.3)à dìvá máì-mámù «Elle a reçu mon eau (sperme)» = «Elle est enceinte de mes œuvres» (Ch 3.11)nà bòlá máì-mámù «J'ai éjaculé»// je / (A)-ai versé÷A. / l'8÷eau | 8ma // (Ch 3.28)máì-má-ból`O «de l'eau froide» M «du sperme stérile» (Ch 9.1)var. .mb`Olîliquide amniotique, eauxmáì-má-dì.bùmù «le liquide amniotique» / l'8÷eau | 8de | la7÷grossesse /lait? máì-má-dì.b^ElÉ «le lait» / l'8÷eau | 8de | le7÷sein /bilemáì-má-è.nòngè «la bile» / l'8÷eau | 8de | la5÷vésicule biliaire /© 5. liquide (non solide)?bò.tálè-nà-máì «coulée, fer fondu» / le9÷fer | avec † l'8÷eau /© 6. chant (sp.) de type § .ómbè(cf. Anthologie de la musique aka, CD II, pl. 3)syn .ndùdà(N : 2 = bà.máì)eaux (rivières, cours d'eau; saisons des pluies, années)Le terme maì (cl. 8) relève d'un genre unique, lorsqu'il est employé comme collectif indénombrable (liquide), dont la classe transcende l'opposition de nombre. Cependant, lorsqu'il représente des entités plus concrètes, devenant dénombrables, il subit une dérivation par changement de classe nominale, où l'emploi de la classe 2 (pluriel de l'individualisant dénombrable), lui confère ces qualités qui se réfèrent alors à des ensembles dont l'eau est le constituant, mais non l'identité.(N : 4 = máì)eau (spécifique) Bien que la classe 4 représente normalement le pluriel (ou le non singulier) d'une entité particularisée et dénombrable, l'usage qui en est fait avec maì (perceptible seulement par le phénomène d'accord : maì-mè.kElElE “la/les petite(s) quantité(s) d'eau”), met l'accent sur la spécificité de l'entité envisagée : une part, une occurrence unique, une relation individuelle… et non sur une pluralité de l'objet.07 toilette d'un petit garçon à la rivièrePassage d'un groupe de retour de déplacement et toilette du fils aîné de Bassin Joseph, âgé de 3-4 ans par sa mère Mboli.08 passage de la rivière au retour de la cueillette Passage de la rivière au retour d'une partie de cueillette.Noter les différents types de portage des enfants.09 jeu d'enfant : pêche par écopage à la rivièreLes enfants attrappent quelques minuscules poissons à la rivière qui seront grillés et consommés en en-cas.10 fabrication de cordeletteExtrait de l'Encyclopédie des Pygmées Aka Ed. SELAF-Peeterstum- (V) filer, corder (la filasse)On fabrique la ficelle en roulant les fibres sur la cuisse, généralement enduite de cendres, avec la paume de la main, également frottée de cendres, en deux tortis qui sont au fur et à mesure retordus ensemble. Pour rendre la ficelle plus solide, on utilise parfois le latex d'une liane à caoutchouc qui fixe le roulage des fibres. La principale plante fournissant la filasse est la liane Manniophyton fulvum Müll. Arg. (Euphorbiacée), § .kosa.La fabrication de la ficelle (§ .mbà) est une occupation des périodes oisives et sédentaires, mais surtout des vieillards (§ .kòt&o) dont la participation aux activités de collecte et de chasse est diminuée sinon interrompue et qui, de cette façon, apportent cependant une contribution non négligeable à l'économie du groupe. C'est aussi pour eux un moyen de continuer à bénéficier des activités de chasse auxquelles ils ne participent plus, puisque le propriétaire de l'engin qui a pris le gibier – ici le filet (§ .kìà) pour lequel ils fabriquent la corde – est aussi l'acquéreur de l'animal capturé (voir dans SB, Ethnoécologie, les règles de partage du gibier, Livre I-1).?nâ tum&a mò.mbà nà-bò.kìà «Je corde la ficelle pour le filet»syn § wOs-, was- // ƒ .mbà11 pilage de feuilles de manioczàbukà (N : 1/2 = zàbukà / bà.zàbukà) {Bg} 1. feuille de maniocsyn .sàbùkà // var .zàbu {Mga}Acq. - cueillette-échange = les Aka ne cultivent pas ou depuis peu le manioc; ils se procurent les jeunes uilles soit par l'échange, soit par la cueillette dans les champs en jachère où repoussent des pieds de manioc.Alim. - base (accompagnement > brèdes, légumes verts) = afin de les ramollir et d'en faire disparaître l'amertume éventuelle, les feuilles de manioc sont d'abord frottées à sec sur le fond brûlant de la marmite posée sur un feu vif; cette opération joue également un rôle utile par rapport aux produits toxiques, à savoir les dérivés cyanogéniques, de cette plante; une fois l'opération terminée, les feuilles sont abondamment aspergées d'eau, puis mises à cuire avec les différents ingrédients de la préparation (sel, huile de palme, champignons, viande ou chenilles).2. purée de feuilles de maniocPour ceux qui vivent à proximité de plantations de manioc villageoises, la purée de feuilles est un aliment courant qui, lorsqu'il est préparé trop souvent, est déprécié, parce qu'il indique un déficit de produits de cueillette et de chasse.CrÉd. - écol. = une consommation excessive de feuilles de manioc provoque la maladie de la rate, § .eb`a;- interdit (alimentaire) = ceux qui souffrent de la maladie de la rate doivent s'en abstenir.• zàbukà-muke «beaucoup de purée de feuilles de manioc»= jàBùkà “purée de feuilles de manioc”Tech. - production (apicollecte) = si on ne dispose pas de feu pour enfumer les abeilles, on peut utiliser des feuilles de manioc écrasées et souffler dessus à l'entrée de la ruche, pour asphyxier les abeilles.CRÉD. - interdit (alimentaire) = celui qui est atteint du mal de poitrine, § .mbànz&i, ou de maux de rate ne peut consommer les feuilles de manioc;- (comportemental) = si un enfant a l'interdit de l'Hylochère § .bEyà, sa mère ne doit pas cueillir des feuilles de manioc, de même s'il a une maladie de la fontanelle, bò.kOnO-boa-mò.sokò.• mbokà vâ ngo-sàbùkà «Ici au village, il n'y a que des feuilles de manioc (à manger)»• ba nga-sìpE nà-bà.sàbùkà «On pourra le faire cuire avec des feuilles de manioc»syn .zàbu // var .zàbukà {Bg} // § .bumà // = ng .sàbùkà (Ø-dì/Ø-ì) / = b jàbùkà / = ngb sa12 soufflage d'une saleté dans l'oeil d'un enfant13 extraction de puces-chique des pieds de MongayExtraction de puces-chique des pieds de Mongay par sa mère Mambi, aidée de sa co-épouse Koti.Extrait de l'Encyclopédie des Pygmées Aka Ed SELAF-Peeterspìàmò (N : 3/4 = mò.pìàmò / mè.pìàmò) {Bg} douleur, souffranceLa douleur et la souffrance sont omniprésentes dans ces sociétés où les blessures sont quotidiennes, où les insectes et ectoparasites “piquants” sont très nombreux et où les complexes pathogènes – particulièrement meurtriers – combinent pathologies autochtones et cosmopolites. Les rites de passage, les techniques thérapeutiques curatives et thérapeutiques “traditionnelles” comportent quasi-systématiquement une composante “douleur provoquée” importante. Le nourrisson, pour diverses maladies liées au concept d'interdit, § .kìlà, est balancé au-dessus de brandons attisés, recouverts de feuilles thérapeutiques et asphyxié par des vapeurs douloureuses. Le petit enfant, dès la marche, apprend rapidement la douleur transfixiante de l'extraction de la puce-chique insérée dans sa chair. On ne grandit pas dans cette société, sans être circoncis pour les garçons, sans avoir les incisives supérieures taillées, la cloison nasale, les lobes des oreilles, autrefois la lèvre supérieure percés. Le corps est aussi régulièrement souligné de nouveaux tatouages et cicatrices à visée esthétique.À l'occasion de maladies diverses, dès le plus jeune âge, on subit des applications de produits caustiques sur des scarifications superficielles pratiquées au rasoir en regard de la zone douloureuse ou de la zone d'expression cutanée de la pathologie interne (tempes, région précordiale, hypochondre gauche…) : ces incisions infimes, souvent sanglantes, sont vécues très douloureusement, en ce temps de fragilisation de la mère et de l'enfant, provoqué par la maladie. Chez les enfants, et a fortiori chez les adultes, la peau est le dossier médical sur lequel les experts savent lire l'histoire des maux et maladies qu'a subis la personne. Les soins des guérisseurs sont souvent douloureux : un peu comme s'ils voulaient étouffer les douleurs pathologiques en en provoquant de nouvelles; un processus de “contre-feu” qui agirait sur la souffrance et l'angoisse du patient et de son entourage.Ainsi, l'expression de la douleur est culturellement construite, pouvant amener un gaillard qui supporte stoïquement une plaie monstrueuse à fondre en larmes lors du franchissement transcutané d’une aiguille médicale, ou lors d'une scarification dermique débutant un rituel d'extraction symbolique du mal.14 jeu d'enfants avec un souriceauWawa joue précautionneusement avec un souriceau sous le regard des autres enfants15 jeu d'enfants de tir à la cordeJeu de tir à la corde entre petits enfants16 scarifications tatouages esthétiquesSéance de scarifications tatouage esthétiques entre femmes, sur un fond de harpe joué par Mbonga.
Extrait de l'Encyclopédie des Pygmées Aka Ed SELAF-Peeters.mbadi (N : 5b/8 = mbadi / mà.mbadi)
1.incision, scarification (thérapeutique)
Un des procédés thérapeutiques (préventif ou curatif) les plus usuels (§ .boi) consiste à pratiquer sur la peau de la partie douloureuse de multiples petites incisions fines et rapprochées, puis de les frotter d'une pommade remède § .mbili, à base de poudres mélangées à un excipient (beurre de palme ou pâte de bois rouge).
syn. § .mbili // ƒ .boi
2. incision de tatouage, tatouage en relief
Au fur et à mesure des années et des événements vécus, le corps se couvre de cicatrices de scarifications-tatouages thérapeutiques mais aussi esthétiques.
Le pourtour du visage, les bras, le haut de l'épaule, l'abdomen sont ainsi soulignés, sculptés, redéfinis. Ces scarifications-tatouages esthétiques sont réalisées entre amis, parents, souvent lors du rassemblement des campements et à l'occasion d'épisodes amoureux. S'estompant rapidement, elles sont régulièrement refaites, complétées
Les scarifications-tatouages, qu'elles soient à des fins thérapeutiques ou esthétiques, permettent d'inscrire sur la surface du corps de l'individu l'empreinte du corps social. Elles constituent aussi une mémoire, tantôt individuelle tantôt collective, des événements vécus, heureux et malheureux. Certaines marques, au-delà du statut qu'elles signifient, sont propres à des groupes, voire des lignages et perpétuent le souvenir de rencontres ou d'alliances entre groupes.
La taille des dents, le percement de la cloison nasale, de la lèvre supérieure, des lobes d'oreille, la circoncision, les mutilations “involontaires” des pieds par les puces-chiques, les scarifications-tatouages renvoient à la construction d'une image du corps, spécifique de la civilisation aka avec, au-delà, des variantes propres à chaque individu, des modes et des traditions.
syn. .tElE {Bg-Ka}, § .ndOngO
3. incision, barbelure (d'une flèche)
mà.mbadi-ma-mò.mbànzà “les barbelures (incisions à bord soulevé) de la flèche (= support à poison)”
4. ligature (d'une vannerie)
mbadi-yà-mò.lEkE “la ligature du piège”, faite en § .langà.
§§ .kOdi, bènda, .pata, .ngànzò
.mbili (N : 3/4 = mò.mbili / mè.mbili) I
poudre-remède, pommade-remède (spécifique)
Il s'agit de la poudre ou de la pommade-remède spécifiquement utilisée pour une maladie particulière. Lorsqu'il s'agit d'un remède se présentant sous cette forme, mais en général, le genre employé est 5b/8.
(N : 5b/8 = mbili / mà.mbili) I
© 1. poudre-remède, pommade-remède
Le remède est constitué de poudres diverses, celles-ci étant mélangées à du beurre de palme, issu des amandes, pour faire la pommade. Les poudres sont faites le plus souvent de plantes calcinées ou séchées au feu et pilées, quelquefois de fragments d'os ou de peaux d'animaux, carbonisés, puis réduits en poudre. Ces mixtures complexes sont utilisées par les devins-guérisseurs et leur composition est généralement inconnue du tout-venant.
On appelle également .mbili le mélange de suie de marmite et d'exsudat de pile, employé de nos jours pour des scarifications esthétiques.
3. scarifications enduites de poudre-remède
Actuellement, on pratique deux sortes de scarifications, esthétiques et thérapeutiques. Les scarifications thérapeutiques sont faites en regard de la projection cutanée de la douleur interne. Leur place peut être précisément indiquée par le devin-guérisseur qui prépare le remède à scarifier. Pour ces scarifications, c'est le .mbili végétal ou animal qui est employé. Lorsqu'il s'agit de scarifications esthétiques le .mbili suie-exsudat de pile est d'abord utilisé pour dessiner des motifs sur le corps. Ils sont ensuite scarifiés, puis encore recouverts de ce mélange caustique (cf. Video AE, Femme pays). Des feuilles de §§ .ndèmbe (Rothmannia whitfieldii, Rubiacée), .tòmatò (Solanum lycopersicum et S. spp., Solanacées) servent de liant à cette préparation ou d'émollient si elle est trop sèche. Ces plantes (dont la tomate, introduite, et d'autres Solanées cultivées d'origine villageoise) donnent une teinture noire utilisée aussi pour les tatouages à l'aiguille ou au rasoir et les peintures corporelles provisoires.
17 baiser d'une mère à un petit enfantMosala embrasse sa petite dernière tout en chantant.18 scarification préventive Jean-Marie explique les grandes régions du corps et les maladies correspondantes, puis scarifie son épouse avec un remède donné par ses beaux-parents qui lui ont pardonné le rapt de celle-ci . Mot(s) clés libre(s) : thérapie, ndosi, manioc, pilage, mbili, portage, rivière, mutilation corporelle, chanvre, cueillette, puce-chique, suie, fruit, vondo, thérapie familiale, baiser, remède tatouage, scarification esthetique, pleur, oeil, cordelette, fabrication, écopage, eau, pipe, mbil, partage, aka, migraine, vidéo, scarification, enfant, douleur, poisson, cuisine, alimentation, pêche, Vie quotidienne, musique, maternage, ethnomédecine, image du corps, Akungu, pygmée, remède, ethnomusicologie, guérissage, petite enfance, toilette, République Centrafricaine, chenille, film ethnographique, jeu, afrique
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