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007 - La minorité européenne d'Algérie (1830-1962)
/ ENS-LSH/SCAM
/ 20-06-2006
/ Canal-U - OAI Archive
ENS-LSH/SCAM
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La minorité européenne d'Algérie (1830-1962) : inégalités entre "nationalités", résistances à la francisation et conséquences sur les relations avec la " majorité musulmane ". par Fanny Colonna (Ecole des Hautes études en Sciences sociales), Christelle Taraud (Ecole des Hautes études en Sciences sociales)Colloque pour une histoire critique et citoyenne - le cas de l'histoire franco-algérienne Cette contribution a pour objet la nature hétéroclite du peuplement européen en Algérie, laquelle fut longtemps objet d’inquiétude et de mesures palliatives de la part du pouvoir politique français (loi de « francisation automatique » de 1889). On interrogera les résistances à cette uniformisation, y compris de la part des Français, leurs formes et leurs effets, souvent paradoxaux et contrastés d’une région à l’autre du pays, sur les rapports avec la majorité démographique musulmane.On plaidera ce faisant pour une approche micro-historique, à partir de ce que Carlo Ginzburg appelle « traces » ou ce que Jacques Rancière nomme « [...] les effractions aléatoires à ce silence fondamental qui rend toute histoire collective problématique ». Un tel choix épistémologique permet seul en effet de rapprocher et de donner sens aux nombreuses et pourtant improductives tentatives, tant au XIXe qu’au XXe siècle, de sorties du modèle holiste colonial pour créer une société égalitaire qui aurait inclus ceux qu’Urbain appelait du terme désormais désuet de « régnicoles ». Il s’agit donc d’une tentative pour penser à nouveaux frais, en même temps, l’histoire du peuplement européen dans son rapport avec l’hégémonie française et le statut des Algériens musulmans. Histoire de ce qui n’a pas eu lieu, certes, mais qui n’en est pas moins violemment présente dans le présent d’aujourd’hui.Equipe technique Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Réalisation : Service commun audiovisuel et multimédia : Mathias Chassagneux, Julien Lopez, Son: Xavier comméat, Encodage-Diffusion Web : Jean-Claude Troncard Mot(s) clés libre(s) : algérie (1830-1871 - conquête française), algérie (1954-1962 - guerre d'Algérie), colonisation, européens (algérie), histoire, inégalité sociale, minorités, musulmans, résistances à la francisation
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024 - Sportsmen musulmans et nouvelles figures sociales de l’émancipation
/ ENS-LSH/SCAM
/ 20-06-2006
/ Canal-U - OAI Archive
ENS-LSH/SCAM
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par Djamel Boulebier (Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle, Université Mentouri, Constantine)Société et culture : session thématique (prés. Benjamin Stora)Colloque pour une histoire critique et citoyenne - le cas de l'histoire franco-algérienne Soumis au code de l’indigénat, pensés comme « sujets » et « non-citoyens », les Algériens ont eu beaucoup de mal à s’approprier les pratiques gymniques et sportives. Les premiers pas, dans ce nouveau monde de la domestication corporelle et des plaisirs sportifs, furent nécessairement difficiles. Dans le rapport colonial le regard de « l’autre » déterminait toutes les relations sociales et disait toute la difficulté du « vivre ensemble ». Pour les Algériens, si les associations gymniques et sportives servirent à la reconstruction du sentiment d’appartenance à une communauté, elles le firent selon des modalités d’émergence et d’évolution telles que définies par les nouveaux espaces de sociabilité produits par la logique coloniale. Le sport, comme fait culturel moderne, se proposait à la fois comme nouveau rapport au corps et nouvelle forme de rassemblement des individus au service d’une nouvelle « liturgie ». Par l’appropriation de cette nouvelle culture, la minorité musulmane citadine allait entamer un double processus d’émancipation. Par rapport à la communauté d’origine, la logique d’accomplissement individuelle, induite par les pratiques sportives modernes, « bousculait » quelque peu la question du statut de l’individu dans le groupe de base. Par rapport au modèle de domination coloniale, les « logiques affiliatives » qu’autorisait ce nouveau mode de rassemblement des Algériens, pouvaient se traduire en fonction des situations et des parcours sociopolitiques propres à chaque animateur associatif, par la conquête d’espaces de liberté même si cette dernière restait in fine sous surveillance. D’où la nécessité de procéder à la reconstruction du processus de pénétration et de diffusion des activités physiques modernes au sein de la communauté musulmane de Constantine. Pour cela deux moments essentiels ont été retenus.Le premier, qui va de 1886 à 1908, sera marqué par ce que nous nommerons le temps de l’adhésion timide de quelques figures musulmanes aux premières sociétés gymniques ou sportives européennes. Quand au second, qui se situerait dans la période 1908-1918, il serait celui des premières expériences d’un associationnisme sportif musulman qui peuvent être lues comme autant de signes d’une société musulmane qui tente de s’organiser, en s’appropriant les nouvelles institutions de socialisation, dans un contexte colonial nécessairement hostile à toute forme d’émancipation de la communauté dominée.Equipe technique Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Réalisation : Service commun audiovisuel et multimédia : Mathias Chassagneux, Julien Lopez, Son: Xavier comméat, Encodage-Diffusion Web : Jean-Claude Troncard Mot(s) clés libre(s) : algérie (1830-1962), algérie (civilisation), clubs sportifs, colonisation, émancipation, intégration sociale, musulmans (sports), sportifs, sports
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031 - La fédération des Elus des Musulmans du Département de Constantine.
/ ENS-LSH/SCAM
/ 21-06-2006
/ Canal-U - OAI Archive
ENS-LSH/SCAM
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À l’Est se lève la notabilité ? (1930-1943) par Julien Fromage (Université Paris 7) Colloque pour une histoire critique et citoyenne - le cas de l'histoire franco-algérienne De la construction d’une identité nationale à la guerre d’indépendance algérienne (1)Résistances anticoloniales et nationalisme : l’avant 1954 : session thématique (prés. Omar Carlier) Paroles entendues le 8 mai 2005 lors du colloque tenu à l’université Ferhat Abbas de Sétif : « L’historien ne peut se passer du témoin car celui-ci a vu et vécu ce que le premier s’échine à reconstituer par le biais de son érudition. » Si la trace - qu’elle soit témoignage, vestige ou silence - est bien l’atome historique premier pour paraphraser Lucien Febvre, le lien de nécessité et de subordination établi par les propos rapportés, du témoin à historien, ne peut quant à lui être tenu pour avéré.Une telle entrée en matière pour traiter de la Fédération des élus des musulmans du département de Constantine - FEMDC - peut surprendre. Elle n’est pourtant pas fortuite. Pour nous en tenir aux années 1930 il n’est pas inutile de s’interroger sur les lignes de fracture mises en avant par l’histoire. Les partitions politiques qui, de Charles-André Julien à Mahfoud Kaddache, ont assis l’historiographie nationaliste du nationalisme algérien, laissèrent la FEMDC en marge. À l’aune de ce paradigme national à vocation unanimiste et de son avancée graduelle, confinant parfois au télos, la FEMDC fut écrite sur un mode ternaire. Élément moteur jusqu’au congrès musulman de juin 1936, puis perturbatrice pendant la lutte autour du projet Blum-Viollette de 1936 à mars 1938, elle fut considérée comme dépassée et inutile au-delà.Notre analyse est ici par trop fruste pour avoir valeur générale. Elle vise simplement à faire entendre que si la FEMDC ne fut pas oubliée, elle ne fut pourtant pas comprise. Les critères du nationalisme et de la radicalité ne sont que seconds dans l’appréhension de l’action des élus et, par-delà, du renversement des années 1930. L’enjeu est ici à la fois plus simple et plus complexe. Il s’agit du politique ou plutôt de la politique, comme pratique. Ainsi, la FEMDC naît le 29 juin 1930 de la frustration suscitée par les célébrations du centenaire de la prise d’Alger. Sous la conduite d’une nouvelle génération de notables, la première de double culture, l’Est algérien fut le cadre d’une première politisation du peuple colonisé par ses élites. En sens inverse, ceux-ci surent s’appuyer sur la soif de changement, les solidarités existantes et certains modes anciens de mobilisation et d’échange. L’expérience fédérale fut celle d’un continuum politique en gestation. L’échec et le dépassement de la FEMDC entre 1938 et 1943 marquent une transition. Cela étant, pour l’historien, Bendjelloul et ses hommes furent le cœur politique battant de l’Algérie des années 1930.Comprendre ce mouvement, c’est sans doute en saisir d’abord les origines, l’héritage reçu. Quelle est donc l’ambition sociale et politique de cette génération nouvelle de notables ? Il convient également de s’interroger sur les projets et les méthodes, mais aussi sur la nature même de la FEMDC en tant que structure. Au cœur des années 1930, comment caractériser la pratique politique de la Fédération et de ses leaders ? Enfin, entre histoire et historiographie, quel sens donner à l’expérience fédérale ? Quelles inflexions apporter à l’analyse historique et quelles perspectives ouvrir dans la compréhension de l’Algérie de l’entre-deux-guerres ?Equipe technique Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Réalisation : Service commun audiovisuel et multimédia : Mathias Chassagneux, Julien Lopez, Son: Xavier comméat, Encodage-Diffusion Web : Jean-Claude Troncard Mot(s) clés libre(s) : algérie, constantinois (algérie), fédération des élus des musulmans du département de Constantine - FEMDC, histoire, nationalisme, politique et gouvernement
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Anthropologie de la famille
/ UTLS - la suite, Mission 2000 en France
/ 09-05-2000
/ Canal-U - OAI Archive
HERITIER Françoise
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"Parler de l'anthropologie de la famille nous confronte immédiatement au difficile problème de sa définition, ce qui peut paraître surprenant au commun des mortels que nous sommes, car comme le temps pour Saint-Augustin ; nous croyons tous savoir, d'expérience intime, ce que c'est. Il n'a pas été possible à ce jour d'en établir une définition qui ait valeur universelle alors même que la réalité de ce que ce terme recouvre se rencontre dans toutes les sociétés présentes et passées. Il est même avéré que le mode conjugal et monogamique que nous avons en tête, dans la mesure où il correspond à l'expérience vécue des sociétés occidentales, est le plus répandu. Mais il n'est pas le seul. L'expérience des sociétés qui non seulement admettent mais sont construites sur un principe de polygamie, polygynie ou polyandrie, montrent que la monogamie n'est pas un fait qui découle d'un ordre naturel. " Mot(s) clés libre(s) : clonage, contraception, exogamie, homosexualité, inceste, mariage, monogamie, PACS, procréation artificielle, religion musulmane, sexe
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Forum Nîmois - Charles GIDE - Tarik RAMADAN et Olivier ABEL - 3 décembre 2015
/ Canal-u.fr
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L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités anime un débat, le 3 décembre 2015, à la maison du protestantisme un débat
entre Tarik Ramadan et Olivier Abel.
Introduction
au débat entre Tarik Ramadan et Olivier Abel
Nous organisons
ce soir, non pas une conférence suivie d’un débat avec vous tous, même si vous
aurez la parole comme à l’accoutumée, mais d’abord un débat entre deux universitaires.
L’un Tarik Ramadan, bien connu des médias, est professeur d’études islamiques à
l’Université d’Oxford. L’autre, Olivier Abel, est professeur de philosophie
éthique à l’Institut protestant de théologie de Montpellier.
Tarik Ramadan
est né à Genève ou ses parents avaient dû s’enfuir, en 1958, pourchassé par les
hommes de Nasser. Rentré en Egypte pour y suivre des études, il failli être assassiné,
mais il fut sauvé par sa nationalité suisse.
Il revint
donner des conférences en France en 1992, et participa alors à diverses manifestations
et séminaires sur l’Islam et les autres religions. Il assista, ou participa, à
la création de l’Union des organisations islamiques de France, proche, par ses
origines, tunisiennes notamment, des Frères musulmans, dont il n’est pas, je
pense, injurieux de dire qu’ils ont été fondés par votre grand père, si Hassan
el Bana en 1928.
Tarik
Ramadan commença sa carrière universitaire aux Etats-Unis, à l’Université
d’Indiana. Le Gouvernement Bush tenta de mettre un terme, cette même année, à
cette intervention américaine en vertu
du Patriot act. Mais de nombreuses personnalités s’élevèrent contre cette
mesure attaquée en justice et finalement annulée en 2010. Le magazine Time a classé
Tarik Ramadan parmi les sept penseurs religieux innovateurs du XXIème siècle.
En 2004, le même magazine, dont je ne sache pas qu’il soit actionnaire, le
classe au huitième rang des 100 penseurs
les plus brillants au monde.
Après les
attentats de Londres de 2004, Tony Blair lui demanda en 2005, de participer au
groupe de réflexion sur le problème de l’extrémisme islamique au Royaume uni.
C’est en
2009 qu’il obtint une chaire d’études islamiques à Oxford, puis, en 2012, devint
directeur du Centre de recherche sur la Législation islamique et l’éthique au
Quatar. Je précise pour éviter les débats inutiles qu’ c’est son frère Hani Ramadan
enseignant en Suisse, qui, de la lapidation des femmes, a osé dire dans Le
Monde qu’elle était une punition mais aussi une purification. Tarik a largement
pris ses distances avec Hani à ce propos et quelques autres.
C’est sans
aucun doute sa grande culture, et son habileté rhétorique et dialectique, qui
lui vaut, de la part de certains intellectuels français, une vraie méfiance,
voire une défiance. J’espère que nous ne repartirons pas ce soir avec ce
sentiment.
Il préside
une société de réflexion, dénommée European muslim network, très active sur le
réseau internet.
Il a écrit
une trentaine d’ouvrages personnels, deux ou trois collectifs, et divers
articles
Ses derniers
livres, sont présentés ici ce soir, notamment
Etre occidental et musulman aujourd’hui Presses du Chatelet 2015
Introduction à l’éthique islamique Idem
Notre autre
débatteur de ce soir est Olivier Abel, fils de Pasteur, né en 1953 à Toulouse,
qui a suivi des études de philosophie en 1972 à 1975 à Montpellier, une
Maitrise à Paris X Nanterre avec Paul Ricœur, mais aussi avec Levinas. Son mémoire de DEA, toujours avec Ricœur,
porte sur la « Fonction imaginaire de la parole ». Il a travaillé beaucoup
l’histoire de la philosophie, qui était au programme de l’agrégation quand il
l’a préparée. Il a enseigné la philo au Tchad dans le cadre du volontariat du
service national, puis à Montpellier en 1979 et 1980.
Il a été
ensuite professeur à Istanbul, au Lycée Galatassaray, devenu Université et il a
préparé un doctorat sous la direction toujours du même excellent Paul Ricœur, qu’il
a soutenu à Paris X en 1983. Le titre,
que je serais bien en peine d’expliciter, c’est le « Statut phénoménologique
de la rêverie chez Gaston Bachelard ». Il a obtenu son habilitation à
diriger des travaux de recherche en 2000, avec un autre travail sur
« L’intervalle du temps éthique entre le courage et le pardon ».
Il a été
ensuite détaché de l’Education nationale à la Faculté protestante de théologie de Paris et il est
maintenant professeur de philosophie éthique à l’Institut protestant de
théologie de Montpellier
Il a écrit
10 livres dont 3 sur Ricœur, et un remarquable Calvin qui est proposé ici ce
soir.
Ils vont
donc débattre du thème titré par Tarik Ramadan,
de la « Diversité des voies et voix de l’Islam moderne ». C’est Tarik
Ramadan qui commencera avec un exposé d’une vingtaine de minutes. Puis ils se
répondront par séquences de 5 à 10 minutes chacun.
Mais avant
de leur laisser la parole, je voudrais leur dire qu’ils ne pourront pas, à mon
sens, éviter au moins trois sujets
Le premier, posé
par un grand nombre d’amis présents, est celui de l’apostasie. Une religion qui
prévoit la mort pour un de ses membres s’il choisit une autre religion ou ne
croit plus en Dieu, est-elle encore une religion au sens habituel du mot, et
peut-elle continuer à se développer dans un Etat « occidental » selon
votre propre expression ? J’y ajouterais une question subsidiaire, qui
vaut aussi d’ailleurs pour certaines « chapelles »
protestantes : le prosélytisme, même pacifique, même sans le sabre, n’est-il pas la source même des violences
religieuses ?
La seconde
question, c’est évidemment celle de l’origine doctrinale et politique de
l’actuelle violence à connotation religieuse qui a été déclenchée dans divers pays,
et plus particulièrement le nôtre, par deux fois, en janvier et novembre, par
l’organisation dénommée Daesch.
Problème
complexe, dont je voudrais, pour rendre le débat plus intéressant, évacuer, si
je puis dire, des composantes réelles
mais trop immédiates et ressassées. Tout le monde sait bien que Daesh,
résurgence dévoreuse d’Al Qaida, est
formé, pour une grande part, de groupes mafieux du désert, trafiquants de
toutes sortes, auxquels se sont joints des officiers perdus de l’armée
irakienne . Ceux-ci avaient été les victimes, il faut le dire, d’une
vindicte insensée du gouvernement chiite de l’ex-premier ministre irakien Maliki.
Tout le monde sait aussi que les armes modernes dont dispose Daesh et les
groupes qui s’en réclament, viennent pour une part de la déroute des troupes
loyales en Irak, et, pour une autre, de la désastreuse destruction politique de
la Libye, et du commerce trans-saharien des armes.
Enfin,
certains, comme vous TariK Ramadan, dans vos textes des 17 et 18 novembre, considèrent
les attentats en France, comme une simple riposte aux bombardements en Syrie.
Je dois quand même à la vérité de rappeler que ces derniers ont commencé APRES
les attentats de janvier, et des meurtres individuels, de 2012, et après, qui visaient déjà des citoyens innocents. Ces
frappes ont visé au début seulement les camps d’entrainement de ceux qui sont
destinés à venir en perpétrer d’autres sur le sol français.
De l’autre
côté, tout le monde est aussi d’accord sur le fait que le chômage et la
précarité qui touchent parfois 40% des jeunes de 15-24 ans, dans nos cités –
beaucoup plus que dans les autres pays d’immigration maghrébine- est à l’origine d’une frustration, puis, sans
doute, d’une forme de haine de ces jeunes vis-à-vis de notre société, ce qui a
pu, et peut, leur rendre sympathiques ceux qui se donnent pour objectif de la
détruire. C’est sans doute ce constat, Tarik Ramadan, qui vous avait conduit à
signer, en 2005, l’Appel des indigènes de la République. Olivier Roy, dans Le
Monde du 25 novembre, creuse mieux, à mon avis, ce phénomène. Pour expliquer
que des convertis, correctement intégrés, rejoignent Daesh, aux côtés de jeunes
maghrébins d’origine musulmane, parle non pas de radicalisation d’Islam, mais
d’islamisation de la radicalité. Ce que cherchent ce jeunes, ce serait une
rupture radicale, avec leur famille, leur milieu, notre société et ils pensent
que Daesh en est aujourd’hui le vecteur le plus efficace. Nihilisme
pathologique qui les conduit au suicide !
Mais une
fois ces attendus bien connus aujourd’hui, dans le juste procès que l’on doit
intenter à la violence aveugle et absolue qui se drape dans l’Islam, il reste,
et je l’ai dit au début, que Daesh a pris la suite d’Al Qaida, qui, par son
fondateur, était l’expression violente d’un wahabisme pur et dur, lequel, au
XVIIème siècle, donc 1.100 ans après l’Hégire, a voulu déjà revenir au
soi-disant islam des origines. Il reste surtout, quelle que soit l’hypocrisie
criminelle d’Al Bagdadi et de ses sbires, et c’est la dessus que nous voudrions
vous entendre, que le djihadisme est l’expression violente du salafisme, c’est
–à-dire selon la racine arabe du mot, du même retour en arrière vers les
ancêtres, qui est, pour nous, un recul de civilisation. Et une double question
se pose : Y-a-t-il un lien entre le développement du salafisme et la
doctrine des frères musulmans ? Comment passe-ton d’un salafisme purement
pieux, une sorte de quiétisme, au djihadisme ? Quel, dans la doctrine
musulmane, le sens réel de djihad : combat contre ses mauvais instincts,
ce qui est une obligation très générale aux trois religions monothéistes, ou
combat contre les soi-disant mécréants qui n’ont pas embrassé « ma »
croyance ». Cette seconde version maléfique a été aussi, à divers moments,
adopté par la religion catholique, comme le Pape François vient de le rappeler
à Bangui. Contre les musulmans andalous, puis contre les amérindiens, puis
contre les protestants ! Mais les autorités religieuses catholiques en ont
demandé largement pardon. L’Islam radicale sera-t-il le dernier avatar du
couple violence et sacré analysé si brillamment par René Girard et notre ami
Régis Debray
Enfin, et je
termine par là – votre livre « Etre
occidental et musulman aujourd’hui » que je n’ai pas encore lu, doit en
traiter, vous devrez aussi débattre, s’il vous plait, de la place de la femme
dans la société. Posons la question de manière abrupte : alors que la
déclaration universelle des droits de l’homme pose, dès son préambule,
l’absolue égalité de droits entre les hommes et les femmes, comment des Etats
qui se réclament de l’Islam, de la Charia, comme Constitution, peuvent-ils adhérer à l’ONU.
Franchement, la sourate 4 « Des femmes », dans les versets 12 sur le
legs, 24 et 25 sur le fait de prendre des épouses, 34 qui autorise à les battre,
est-elle compatible avec la Déclaration des droits de l’homme, les
Constitutions écrites ou coutumières des pays civilisés, et le fait d’être,
comme vous le dites, « occidental » si ambigu que soit ce mot.
Sur ces
points, comme sur tous les autres que tu jugeras bon, j’espère, Olivier qu’avec
ta faconde si sympathique, mais aussi ton
immense culture philosophique et religieuse, tu vas, avec Tarik Ramadan,
éclairer cette assemblée. Ici, à Nîmes, la guerre entre protestants et
catholiques, qui fut si violente, tant que l’une des religions a voulu
contraindre l’autre, est bien loin. Je crois que la laïcité à la française dont
nous sommes tous fiers, a largement contribué à cette harmonie religieuse et se
trouve être aujourd’hui, comme le dit un Jésuite dans La Croix d’avant-hier :
« la grande chance des religions ». Je crois exprimer le souhait
général, ce soir en disant qu’à la suite de votre débat, nous soyons tous en
marche vers la même harmonie avec l’Islam. Mot(s) clés libre(s) : religion musulmane, philosophie et religion
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Histoire de l’immigration musulmane en France et en Europe, entre permanences et ruptures ?
/ Canal-u.fr
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Conférence de - Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche, CNRS-CERI - Jörn Thielmann, directeur du Centre d’études de l’Islam et du droit en Europe EZIRE à l’Université Friedrich- Alexander d’Erlangen-Nuremberg
Modérateur : Pascal Buresi, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS et directeur de l’IISMM
Date : 6 janvier 2015
Durée : 01h 28
Thème : Histoire de l’immigration musulmane en France et en Europe, entre permanences et ruptures
Production : Direction de l’Audiovisuel/EHESS/IISMM
Auteur/Réalisateur : Philippe Kergraisse
Vidéothèque : Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman / Ecole des hautes études en sciences sociales Mot(s) clés libre(s) : immigration, musulman
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La laïcité vue par un musulman
/ DCAM - Département Conception et Assistance Multimédia - Université Bordeaux Segalen, Service Culturel - Université Victor Segalen Bordeaux 2
/ 21-04-2004
/ Canal-U - OAI Archive
OUBROU Tarek
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Le principe de laïcité, inscrit dans la constitution, représente aujourd’hui un des fondements de la République française. Il repose sur deux principes : l’obligation de l’État de ne pas intervenir dans les convictions de chacun et l’égalité de tous devant la loi, quelle que soit leur religion. Mais dans le contexte actuel de réémergence du fait religieux et des revendications identitaires, comment négocier la pratique musulmane en France?La conférence a été donnée à l'Université Victor Segalen Bordeaux 2 dans le cadre du cycle de conférences "L'invité du Mercredi" / Saison 2003-2004 sur le thème "Demain". Service culturel Université Victor Segalen de Bordeaux 2 / DCAM / Mot(s) clés libre(s) : coran, identification, intégration, islam, islam et état, laïcité, musulmans, religion, sécularisation
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Les calendriers : origines astronomiques
/ Observatoire de Paris
/ 09-2006
/ Unisciel
Arlot Jean-Eudes
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Le repérage des instants exige la définition d'échelles de temps, mais indépendamment du choix d'une échelle, il faut définir un système de numérotation des jours (il est aisé de constater un changement de jour, il est plus difficile de constater un changement d'année; ainsi le jour est l'unité naturelle). Ce système de numérotation a pour but de situer une date quelconque sans ambiguïté : c'est le problème de la chronologie. La solution la plus simple, en principe, consiste à choisir arbitrairement un jour origine et à énumérer sans autre artifice les jours ultérieurs. Les époques antérieures peuvent être éventuellement repérées en énumérant vers le passé des jours que l'on dira être avant l'origine mais il est plus simple d'introduire un jour zéro et des nombres négatifs pour les jours situés avant l'origine. C'est en suivant ce principe que l'on a défini la période julienne. Pour des raisons de tradition, mais aussi de commodité, on a été conduit à compliquer le système par un découpage en années et en mois. Les règles adoptées, qui constituent les divers calendriers, diffèrent d'une civilisation à une autre. Mot(s) clés libre(s) : calendrier, chronologie, période julienne, calendrier julien, calendrier grégorien, calendrier copte, calendrier musulman, calendrier israélite, calendrier républicain, calendrier indien
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Les nouveaux modes d’appartenance des musulmans de France et d’Europe
/ Canal-u.fr
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Table ronde : Les nouveaux modes d’appartenance des musulmans de France et d’Europe
avec - Omero Morongiu-Perria, membre du CISMOC à l’Université de Louvain et directeur scientifique et pédagogique à l’ECLEE-France- Beddy Ould Ebnou, directeur de l’Institute for Epistemological Studies - Europe (IESE) à Bruxelles
- Albretch Fuess, directeur du Centrum für Nah-und Mittelost-Studien, Philipps Universität, Marbourg
Modérateur : Pascal Buresi, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS et directeur de l’IISMM
Enregistrée le 3 février 2015
Durée : 01h 23
Production : Direction de l’Audiovisuel/EHESS/IISMM Auteur/Réalisateur : Philippe Kergraisse Vidéothèque : Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman / Ecole des hautes études en sciences sociales Mot(s) clés libre(s) : musulmans, appartenance
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