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Autoritarisme politique et monde musulman - Nadine Picaudou
/ Canal-U - OAI Archive
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La formulation même du thème proposé : « Autoritarisme politique et monde musulman », m’interroge et me trouble à la fois. D’abord parce qu’en singularisant la notion d’autoritarisme politique, elle semble s’inscrire dans la postérité d’un lieu commun des représentations occidentales de l’Orient, le despotisme oriental, dont Lucette Valensi a montré ce qu’il devait à la République de Venise soucieuse de stigmatiser le rival ottoman. L’image a été reprise par Volney, l’un des pionniers du voyage en Orient, qui attribue la décadence historique de la Syrie à la tutelle despotique d’Istanbul. Mais la formule présente surtout l’inconvénient majeur de mettre en parallèle un concept politique et un qualificatif religieux, au risque de glisser d’une simple corrélation entre les deux notions à un lien causal d’explication. Ainsi lorsque Samuel Huntington observait en 1988 que sur 46 pays démocratiques dans le monde, 39 étaient chrétiens, il établissait de fait, après beaucoup d’autres, une corrélation simple entre culture politique et culture religieuse. Prétendues affinités entre christianisme et démocratie d’un côté, entre islam et régimes autoritaires du l’autre ? Les réflexions qui suivent ne se situent pas sur ce terrain là. Précisons d’emblée qu’elles se fondent sur le seul cas des sociétés arabes alors même que le monde de l’islam ne ses réduit pas on le sait au monde arabe. Après avoir posé le constat de la permanence de ce que j’appellerai globalement les autocraties arabes, je tenterai dans un deuxième temps de proposer quelques éléments d’intelligibilité du phénomène. Mot(s) clés libre(s) : islam, politique, Religion
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Culte et sécularisation
/ Canal-u.fr
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Cette conférence a été donnée dans le cadre du colloque intitulé Que vont devenir les églises normandes ? qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 26 au 30 mai 2015, sous la direction de Pierre BOUET.
Le
colloque envisageait non seulement de faire le point sur la situation
des églises rurales et urbaines de la région normande, mais aussi et
surtout d’amener les différents acteurs engagés dans l'entretien de
celles-ci et leur sauvegarde à envisager ensemble des solutions assurant
la valorisation de ce patrimoine. Il importait d’abord d’examiner le
corpus des lois de 1905 et des années suivantes ainsi que toute la
jurisprudence, qui a permis de résoudre les difficultés posées par
l’application de ces lois durant le XXe siècle. Il
s’agissait, en outre, de prendre en compte les évolutions et les
changements qu’ont connus aussi bien la société civile que l’Église, les
clercs et les communautés de fidèles.
C’est
en priorité à un large débat entre les différents acteurs intéressés
par les destinées des églises normandes que furent invités aussi bien
les représentants de l’Église, de l’État, des collectivités
territoriales et des diverses associations que les simples citoyens, en
vue d’imaginer des solutions cohérentes et audacieuses, capables
d’assurer le maintien et la valorisation du patrimoine matériel et
immatériel des édifices religieux.Camille Tarot, est un sociologue français né en 1943, spécialiste de sociologie des religions et ancien professeur de l'université de Caen jusqu'en 2011. Il est membre permanent du Centre d'étude et de recherche sur les risques et les vulnérabilités (CERReV). Mot(s) clés libre(s) : religion, sécularisation, institutions, Collectivité
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Dieu change à Paris - 1/3 Une capitale transformée
/ Canal-u.fr
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Sébastien Fath, Historien, chargé de recherche au CNRS, laboratoire GSRL (CNRS-EPHE)Sébastien Fath travaille sur les mutations religieuses et laïques, particulièrement dans le domaine du protestantisme évangélique, sur lequel il s'est spécialisé depuis 1993. Aux côtés de Martine Cohen, il conduit, depuis 2009, un programme de recherche sur les mutations religieuses franciliennes (GSRL).Les clichés sépia du Sacré-Cœur et de la cathédrale Notre Dame ne suffisent plus à rendre compte des identités religieuses multiples à l’œuvre dans la capitale. En quelques décennies, deux phénomènes majeurs ont transformé Paris à l’échelle macrosociale : la métropolisation (concentration urbaine accélérée) et la globalisation (rétrécissement des distances, décloisonnement au travers d’une « société en réseaux »). À l’échelle religieuse, deux autres processus ont accompagné ces évolutions : la sécularisation – perte de l’emprise du religieux sur la société globale – et la pluralisation – multiplication des offres religieuses. Pour explorer ces mutations, seront abordées les formes de diversification – monothéismes et nouveaux acteurs – puis, au travers de l'exemple catholique, l'importance du phénomène de retour à la visibilité du religieux. Enfin, l'enjeu de la créolisation religieuse francilienne sera évoqué au travers du dossier des Églises évangéliques.Toutes les conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : religion, catholicisme, Paris, Églises évangéliques
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Dieu change à Paris - 2/3 Un Paris où les dieux changent ?
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Sébastien Fath, Historien, chargé de recherche au CNRS, laboratoire GSRL (CNRS-EPHE)Sébastien Fath travaille sur les mutations religieuses et laïques, particulièrement dans le domaine du protestantisme évangélique, sur lequel il s'est spécialisé depuis 1993. Aux côtés de Martine Cohen, il conduit, depuis 2009, un programme de recherche sur les mutations religieuses franciliennes (GSRL).Les clichés sépia du Sacré-Cœur et de la cathédrale Notre Dame ne suffisent plus à rendre compte des identités religieuses multiples à l’œuvre dans la capitale. En quelques décennies, deux phénomènes majeurs ont transformé Paris à l’échelle macrosociale : la métropolisation (concentration urbaine accélérée) et la globalisation (rétrécissement des distances, décloisonnement au travers d’une « société en réseaux »). À l’échelle religieuse, deux autres processus ont accompagné ces évolutions : la sécularisation – perte de l’emprise du religieux sur la société globale – et la pluralisation – multiplication des offres religieuses. Pour explorer ces mutations, seront abordées les formes de diversification – monothéismes et nouveaux acteurs – puis, au travers de l'exemple catholique, l'importance du phénomène de retour à la visibilité du religieux. Enfin, l'enjeu de la créolisation religieuse francilienne sera évoqué au travers du dossier des Églises évangéliques.Toutes les conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : religion, catholicisme, Paris, Églises évangéliques
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Dieu change à Paris - 3/3 Créolisation, réseau et nouvelle visibilité
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Sébastien Fath, Historien, chargé de recherche au CNRS, laboratoire GSRL (CNRS-EPHE)Sébastien Fath travaille sur les mutations religieuses et laïques, particulièrement dans le domaine du protestantisme évangélique, sur lequel il s'est spécialisé depuis 1993. Aux côtés de Martine Cohen, il conduit, depuis 2009, un programme de recherche sur les mutations religieuses franciliennes (GSRL).Les clichés sépia du Sacré-Cœur et de la cathédrale Notre Dame ne suffisent plus à rendre compte des identités religieuses multiples à l’œuvre dans la capitale. En quelques décennies, deux phénomènes majeurs ont transformé Paris à l’échelle macrosociale : la métropolisation (concentration urbaine accélérée) et la globalisation (rétrécissement des distances, décloisonnement au travers d’une « société en réseaux »). À l’échelle religieuse, deux autres processus ont accompagné ces évolutions : la sécularisation – perte de l’emprise du religieux sur la société globale – et la pluralisation – multiplication des offres religieuses. Pour explorer ces mutations, seront abordées les formes de diversification – monothéismes et nouveaux acteurs – puis, au travers de l'exemple catholique, l'importance du phénomène de retour à la visibilité du religieux. Enfin, l'enjeu de la créolisation religieuse francilienne sera évoqué au travers du dossier des Églises évangéliques.Toutes les conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : religion, catholicisme, Paris, Églises évangéliques
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Forum Nîmois - Charles GIDE - CHEBEL-GODIN - 25 mars 2013
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L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charles GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 25 mars 2013, à la maison du protestantisme à Nîmes Malek Chebel et Christian Godin sur le thème « Vivre ensemble et diversité des religions »Paru : 2011 Editeur : Éditions First-Gründ Collection : First Document Nb. de pages : 352 pages ISBN : 978-2-7540-2759Un entretien avec l'islamologue progressiste Malek Chebel sur les différentes façons qu'ont les êtres humains de se représenter les autres. En 13 chapitres,les différents modes de ces relations,de l'amour à la haine en passant par l'indifférence, entre sympathie et antipathie, familiarité et étrangeté, sont évoqués dans un style ouvert, chaleureux mais sans complaisance. À partir de nombreux exemples empruntés à l'Histoire, à l'actualité et à la vie quotidienne, ce dialogue porte sur des questions aujourd'hui aussi essentielles que l'identité, les droits de l'homme, la laïcité, le racisme, le terrorisme.Pour plus d'information voir le site de Christian Godin http://www.christian-godin.com/prog/base.php?destina=bibliographiePour plus d'information voir Wikipédia sur Malek ChebelMalek Chebel est un anthropologue des religions et philosophe1 algérien né en 1953 à Skikda ex- Philippeville. Il a étudié en Algérie, puis en France à Paris, où il a également étudié la psychanalyse, activité qu’il a un temps exercée1,2,3. Il a enseigné dans de nombreuses universités à travers le monde. Mot(s) clés libre(s) : conditions sociales, philosophie et religion
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Forum Nîmois - Charles GIDE - Tarik RAMADAN et Olivier ABEL - 3 décembre 2015
/ Canal-u.fr
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L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités anime un débat, le 3 décembre 2015, à la maison du protestantisme un débat
entre Tarik Ramadan et Olivier Abel.
Introduction
au débat entre Tarik Ramadan et Olivier Abel
Nous organisons
ce soir, non pas une conférence suivie d’un débat avec vous tous, même si vous
aurez la parole comme à l’accoutumée, mais d’abord un débat entre deux universitaires.
L’un Tarik Ramadan, bien connu des médias, est professeur d’études islamiques à
l’Université d’Oxford. L’autre, Olivier Abel, est professeur de philosophie
éthique à l’Institut protestant de théologie de Montpellier.
Tarik Ramadan
est né à Genève ou ses parents avaient dû s’enfuir, en 1958, pourchassé par les
hommes de Nasser. Rentré en Egypte pour y suivre des études, il failli être assassiné,
mais il fut sauvé par sa nationalité suisse.
Il revint
donner des conférences en France en 1992, et participa alors à diverses manifestations
et séminaires sur l’Islam et les autres religions. Il assista, ou participa, à
la création de l’Union des organisations islamiques de France, proche, par ses
origines, tunisiennes notamment, des Frères musulmans, dont il n’est pas, je
pense, injurieux de dire qu’ils ont été fondés par votre grand père, si Hassan
el Bana en 1928.
Tarik
Ramadan commença sa carrière universitaire aux Etats-Unis, à l’Université
d’Indiana. Le Gouvernement Bush tenta de mettre un terme, cette même année, à
cette intervention américaine en vertu
du Patriot act. Mais de nombreuses personnalités s’élevèrent contre cette
mesure attaquée en justice et finalement annulée en 2010. Le magazine Time a classé
Tarik Ramadan parmi les sept penseurs religieux innovateurs du XXIème siècle.
En 2004, le même magazine, dont je ne sache pas qu’il soit actionnaire, le
classe au huitième rang des 100 penseurs
les plus brillants au monde.
Après les
attentats de Londres de 2004, Tony Blair lui demanda en 2005, de participer au
groupe de réflexion sur le problème de l’extrémisme islamique au Royaume uni.
C’est en
2009 qu’il obtint une chaire d’études islamiques à Oxford, puis, en 2012, devint
directeur du Centre de recherche sur la Législation islamique et l’éthique au
Quatar. Je précise pour éviter les débats inutiles qu’ c’est son frère Hani Ramadan
enseignant en Suisse, qui, de la lapidation des femmes, a osé dire dans Le
Monde qu’elle était une punition mais aussi une purification. Tarik a largement
pris ses distances avec Hani à ce propos et quelques autres.
C’est sans
aucun doute sa grande culture, et son habileté rhétorique et dialectique, qui
lui vaut, de la part de certains intellectuels français, une vraie méfiance,
voire une défiance. J’espère que nous ne repartirons pas ce soir avec ce
sentiment.
Il préside
une société de réflexion, dénommée European muslim network, très active sur le
réseau internet.
Il a écrit
une trentaine d’ouvrages personnels, deux ou trois collectifs, et divers
articles
Ses derniers
livres, sont présentés ici ce soir, notamment
Etre occidental et musulman aujourd’hui Presses du Chatelet 2015
Introduction à l’éthique islamique Idem
Notre autre
débatteur de ce soir est Olivier Abel, fils de Pasteur, né en 1953 à Toulouse,
qui a suivi des études de philosophie en 1972 à 1975 à Montpellier, une
Maitrise à Paris X Nanterre avec Paul Ricœur, mais aussi avec Levinas. Son mémoire de DEA, toujours avec Ricœur,
porte sur la « Fonction imaginaire de la parole ». Il a travaillé beaucoup
l’histoire de la philosophie, qui était au programme de l’agrégation quand il
l’a préparée. Il a enseigné la philo au Tchad dans le cadre du volontariat du
service national, puis à Montpellier en 1979 et 1980.
Il a été
ensuite professeur à Istanbul, au Lycée Galatassaray, devenu Université et il a
préparé un doctorat sous la direction toujours du même excellent Paul Ricœur, qu’il
a soutenu à Paris X en 1983. Le titre,
que je serais bien en peine d’expliciter, c’est le « Statut phénoménologique
de la rêverie chez Gaston Bachelard ». Il a obtenu son habilitation à
diriger des travaux de recherche en 2000, avec un autre travail sur
« L’intervalle du temps éthique entre le courage et le pardon ».
Il a été
ensuite détaché de l’Education nationale à la Faculté protestante de théologie de Paris et il est
maintenant professeur de philosophie éthique à l’Institut protestant de
théologie de Montpellier
Il a écrit
10 livres dont 3 sur Ricœur, et un remarquable Calvin qui est proposé ici ce
soir.
Ils vont
donc débattre du thème titré par Tarik Ramadan,
de la « Diversité des voies et voix de l’Islam moderne ». C’est Tarik
Ramadan qui commencera avec un exposé d’une vingtaine de minutes. Puis ils se
répondront par séquences de 5 à 10 minutes chacun.
Mais avant
de leur laisser la parole, je voudrais leur dire qu’ils ne pourront pas, à mon
sens, éviter au moins trois sujets
Le premier, posé
par un grand nombre d’amis présents, est celui de l’apostasie. Une religion qui
prévoit la mort pour un de ses membres s’il choisit une autre religion ou ne
croit plus en Dieu, est-elle encore une religion au sens habituel du mot, et
peut-elle continuer à se développer dans un Etat « occidental » selon
votre propre expression ? J’y ajouterais une question subsidiaire, qui
vaut aussi d’ailleurs pour certaines « chapelles »
protestantes : le prosélytisme, même pacifique, même sans le sabre, n’est-il pas la source même des violences
religieuses ?
La seconde
question, c’est évidemment celle de l’origine doctrinale et politique de
l’actuelle violence à connotation religieuse qui a été déclenchée dans divers pays,
et plus particulièrement le nôtre, par deux fois, en janvier et novembre, par
l’organisation dénommée Daesch.
Problème
complexe, dont je voudrais, pour rendre le débat plus intéressant, évacuer, si
je puis dire, des composantes réelles
mais trop immédiates et ressassées. Tout le monde sait bien que Daesh,
résurgence dévoreuse d’Al Qaida, est
formé, pour une grande part, de groupes mafieux du désert, trafiquants de
toutes sortes, auxquels se sont joints des officiers perdus de l’armée
irakienne . Ceux-ci avaient été les victimes, il faut le dire, d’une
vindicte insensée du gouvernement chiite de l’ex-premier ministre irakien Maliki.
Tout le monde sait aussi que les armes modernes dont dispose Daesh et les
groupes qui s’en réclament, viennent pour une part de la déroute des troupes
loyales en Irak, et, pour une autre, de la désastreuse destruction politique de
la Libye, et du commerce trans-saharien des armes.
Enfin,
certains, comme vous TariK Ramadan, dans vos textes des 17 et 18 novembre, considèrent
les attentats en France, comme une simple riposte aux bombardements en Syrie.
Je dois quand même à la vérité de rappeler que ces derniers ont commencé APRES
les attentats de janvier, et des meurtres individuels, de 2012, et après, qui visaient déjà des citoyens innocents. Ces
frappes ont visé au début seulement les camps d’entrainement de ceux qui sont
destinés à venir en perpétrer d’autres sur le sol français.
De l’autre
côté, tout le monde est aussi d’accord sur le fait que le chômage et la
précarité qui touchent parfois 40% des jeunes de 15-24 ans, dans nos cités –
beaucoup plus que dans les autres pays d’immigration maghrébine- est à l’origine d’une frustration, puis, sans
doute, d’une forme de haine de ces jeunes vis-à-vis de notre société, ce qui a
pu, et peut, leur rendre sympathiques ceux qui se donnent pour objectif de la
détruire. C’est sans doute ce constat, Tarik Ramadan, qui vous avait conduit à
signer, en 2005, l’Appel des indigènes de la République. Olivier Roy, dans Le
Monde du 25 novembre, creuse mieux, à mon avis, ce phénomène. Pour expliquer
que des convertis, correctement intégrés, rejoignent Daesh, aux côtés de jeunes
maghrébins d’origine musulmane, parle non pas de radicalisation d’Islam, mais
d’islamisation de la radicalité. Ce que cherchent ce jeunes, ce serait une
rupture radicale, avec leur famille, leur milieu, notre société et ils pensent
que Daesh en est aujourd’hui le vecteur le plus efficace. Nihilisme
pathologique qui les conduit au suicide !
Mais une
fois ces attendus bien connus aujourd’hui, dans le juste procès que l’on doit
intenter à la violence aveugle et absolue qui se drape dans l’Islam, il reste,
et je l’ai dit au début, que Daesh a pris la suite d’Al Qaida, qui, par son
fondateur, était l’expression violente d’un wahabisme pur et dur, lequel, au
XVIIème siècle, donc 1.100 ans après l’Hégire, a voulu déjà revenir au
soi-disant islam des origines. Il reste surtout, quelle que soit l’hypocrisie
criminelle d’Al Bagdadi et de ses sbires, et c’est la dessus que nous voudrions
vous entendre, que le djihadisme est l’expression violente du salafisme, c’est
–à-dire selon la racine arabe du mot, du même retour en arrière vers les
ancêtres, qui est, pour nous, un recul de civilisation. Et une double question
se pose : Y-a-t-il un lien entre le développement du salafisme et la
doctrine des frères musulmans ? Comment passe-ton d’un salafisme purement
pieux, une sorte de quiétisme, au djihadisme ? Quel, dans la doctrine
musulmane, le sens réel de djihad : combat contre ses mauvais instincts,
ce qui est une obligation très générale aux trois religions monothéistes, ou
combat contre les soi-disant mécréants qui n’ont pas embrassé « ma »
croyance ». Cette seconde version maléfique a été aussi, à divers moments,
adopté par la religion catholique, comme le Pape François vient de le rappeler
à Bangui. Contre les musulmans andalous, puis contre les amérindiens, puis
contre les protestants ! Mais les autorités religieuses catholiques en ont
demandé largement pardon. L’Islam radicale sera-t-il le dernier avatar du
couple violence et sacré analysé si brillamment par René Girard et notre ami
Régis Debray
Enfin, et je
termine par là – votre livre « Etre
occidental et musulman aujourd’hui » que je n’ai pas encore lu, doit en
traiter, vous devrez aussi débattre, s’il vous plait, de la place de la femme
dans la société. Posons la question de manière abrupte : alors que la
déclaration universelle des droits de l’homme pose, dès son préambule,
l’absolue égalité de droits entre les hommes et les femmes, comment des Etats
qui se réclament de l’Islam, de la Charia, comme Constitution, peuvent-ils adhérer à l’ONU.
Franchement, la sourate 4 « Des femmes », dans les versets 12 sur le
legs, 24 et 25 sur le fait de prendre des épouses, 34 qui autorise à les battre,
est-elle compatible avec la Déclaration des droits de l’homme, les
Constitutions écrites ou coutumières des pays civilisés, et le fait d’être,
comme vous le dites, « occidental » si ambigu que soit ce mot.
Sur ces
points, comme sur tous les autres que tu jugeras bon, j’espère, Olivier qu’avec
ta faconde si sympathique, mais aussi ton
immense culture philosophique et religieuse, tu vas, avec Tarik Ramadan,
éclairer cette assemblée. Ici, à Nîmes, la guerre entre protestants et
catholiques, qui fut si violente, tant que l’une des religions a voulu
contraindre l’autre, est bien loin. Je crois que la laïcité à la française dont
nous sommes tous fiers, a largement contribué à cette harmonie religieuse et se
trouve être aujourd’hui, comme le dit un Jésuite dans La Croix d’avant-hier :
« la grande chance des religions ». Je crois exprimer le souhait
général, ce soir en disant qu’à la suite de votre débat, nous soyons tous en
marche vers la même harmonie avec l’Islam. Mot(s) clés libre(s) : religion musulmane, philosophie et religion
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Normativités islamiques, le licite et l’illicite dans l’islam contemporain européen
/ Canal-u.fr
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Thème : Normativités islamiques, le licite et l’illicite dans l’islam contemporain européen Conférence de :Florence Bergeaud-Blackler, chargée de recherche au CNRS : "Ouverture et fermeture de l’espace alimentaire musulman au XX°siècle, de Muhammad Abduh aux prémisses du marché halal mondial" Julien Beaugé, post-doctorant au Centre Universitaire de Recherches sur l’Action Publique et le Politique – Épistémologie et Sciences Sociales (CURAPP-ESS) : "Le port du voile comme 'obligation'. Conditions sociales et modalités pratiques d'appropriation d'une norme religieuse"
Modérateur : Pascal Buresi, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS et directeur de l’IISMM
Date : 7 avril 2015
Durée : 01h25 Mot(s) clés libre(s) : Islam, religion
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Poésie religieuse
/ Canal-u.fr
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Chez les Peuls, la poésie religieuse d'inspiration islamique occupe un grand pan de la poésie orale. Elle comprend plusieurs genres littéraires : poèmes d’amour mystique, élégies, panégyriques, prônes, etc.
On trouvera ici un extrait d'un tel poème chanté par un vieil aveugle à la sortie de la mosquée lors de la grande prière du vendredi. Il a été enregistré en 1970, à Bandiagara. Mot(s) clés libre(s) : peuls, Islam, religion, poésie, Mali, bandiagara, ajami, LLACAN, Christiane Seydou
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Averroès - La philosophie et la religion : l'interprétation du texte coranique
/ ENS-LSH/SCAM, ENS/UOH
/ 27-06-2009
/ Canal-U - OAI Archive
ABBES Makram
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Bien qu’il y ait eu, en terre d'Islam, de nombreux philosophes entre les XIIIe et XVIIe siècles, de l’andalou Ibn Sab'în (XIIIe siècle) jusqu’au perse Molla Sadra (XVIIe siècle), la plupart des recherches s'accordent à dire que c’est Averroès (1126-1198) qui est le dernier philosophe de la civilisation de l'Islam classique. Ce jugement, qui doit être nuancé sur certains points, repose principalement sur l’ampleur du projet qu’il a réalisé, et surtout sur la réception de ce même projet dans l'Occident latin pendant le Moyen Âge. Dans son travail, Averroès cherchait, en effet, à renouer avec l’aristotélisme et avec la méthode rationnelle, longtemps occultés par l’intérêt des philosophes arabes et alexandrins pour les commentaires de l’œuvre du Stagirite plutôt que pour ses textes eux-mêmes. Parallèlement au commentaire systématique des textes d’Aristote, Averroès a entrepris un autre travail de défense de l’acte de philosopher qui s’était trouvé fortement remis en cause par les accusations d’impiété lancées par al-Ghazâlî (1058-1111) contre les philosophes. Ce sont les réponses aux problèmes soulevés par al-Ghazâlî et la discussion de questions comme le rapport entre la philosophie et la religion, la foi et la raison, le philosophe et la cité qui occupent la partie centrale des œuvres personnelles d’Averroès (le Discours décisif, le Traité du dévoilement, et l’Incohérence de l’Incohérence) et qui contiennent une part importante de ses idées politiques. Renouer avec la méthode scientifique dont le modèle est Aristote et lutter contre le projet intellectuel d’al-Ghazâlî constituent donc les deux dynamiques sur lesquelles repose un pan entier de la philosophie politique d'Averroès. Celle-ci s'engage dans une réflexion sur des sujets qui sont à l’origine de la Modernité, comme, par exemple, l’étude du problème théologico-politique qui est directement lié à la définition du processus de sécularisation. Comment ce travail se présente-t-il dans les textes d’Averroès et de quelle manière peut-il être interprété dans les limites du contexte culturel de l’Islam du XIIe siècle?En dehors de ce premier aspect, Averroès peut être considéré, du point de vue de la philosophie politique classique, comme le dernier représentant d’une tradition qui remonte aux Grecs et qui est, à partir du Xe siècle, solidement ancrée en terre d’Islam grâce aux écrits de Fârâbî (870-950). Cette tradition consiste à étudier les conditions de la réalisation d’une cité juste et de l’instauration d’un régime parfait. Consignés dans le principal texte politique d’Averroès qui est le Commentaire de la République de Platon, ces développements abordant, entre autres, le statut et le rôle du chef de la cité parfaite, les cités injustes, et la meilleure éducation des citoyens sont loin d’être une spéculation théorique gratuite et éloignée des soucis du réel. Au contraire, cette recherche s’inscrit pleinement dans un cadre qui reprend les enseignements platoniciens sur la cité idéale tout en les transformant et en les adaptant à un nouveau contexte. Le modèle politique platonicien subira ainsi de nombreuses transformations du fait de l’introduction d’éléments aristotéliciens dans le Commentaire, et de la volonté de redéfinir, sur d’autres bases épistémologiques, l’art politique lui-même. Ce deuxième axe nous permettra donc de voir comment se pose le problème du rapport entre un modèle normatif de la politique hérité des Grecs et l’un des usages qui en est fait, en l'occurrence par Averroès, afin de comprendre l’histoire de l’Islam en général et celle de l'Andalousie en particulier. Plan du cours :Première partie : une biographie politique1) Le philosophe et le politique2) Le milieu intellectuel andalou et le projet d'Averroès3) Averroès et les traditions de pensée politiques de l'islam classique4) La fondation de la science politique : le paradigme médicalDeuxième partie : la cité parfaite1) La théorie des excellences humaines2) Le statut du roi-philosophe3) Les attributs de la cité parfaite4) Les régimes injustesTroisième partie : les conditions de la politique parfaite1) L'éducation des citoyens2) La philosophie et la religion : l'interprétation du texte coranique3) La théologie politiqueConclusionDirecteur de la publication: Olivier FaronProducteur executif: Christophe PorlierRéalisation: Francis OudréaogoImage et post-production: Mathias ChassagneuxLumière: Sébastien BoudinSon: Xavier ComméatDiffusion Web: Jean Claude Troncard Mot(s) clés libre(s) : Averroès, Coran, philosophie islamique, religion
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