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Hommage à Stanley Cavell - l'écran de nos pensées : Philosophie et cinéma
/ Ensmédi@ / ENS de Lyon
/ 06-05-2010
/ Canal-U - OAI Archive
DOMENACH Elise
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Présentation du colloque par Elise DomenachUn second souffle pour la philosophie du cinéma en France L’ambition de ce colloque interdisciplinaire est de contribuer à la réception de la pensée du cinéma du philosophe américain Stanley Cavell, en interrogeant ses travaux dans une perspective croisant la théorie cinématographique et philosophique avec la création cinématographique. Ce colloque est porté par la section arts de l’École normale supérieure Lyon en collaboration avec la section philosophie. À cette occasion seront présentées au public une nouvelle traduction française et deux rééditions d’ouvrages de Stanley Cavell : Dire et vouloir dire (trad. fr. C. Fournier et S. Laugier, Le Cerf, 2009), Qu’est-ce que la philosophie américaine ? De Wittgenstein à Emerson (trad. fr. C. Fournier et S. Laugier, Folio Gallimard, 2009), et Le cinéma nous rend-il meilleurs ? (éd. augmentée, éd. E. Domenach, trad. fr. E. Domenach et C. Fournier). Ces publications récentes constituent une avancée décisive dans notre connaissance de l’œuvre de Stanley Cavell, puisqu’elles permettront de découvrir en français un aspect méconnu de sa philosophie du langage (constitué de ses lectures d’Austin et de Wittgenstein), et de redécouvrir ses travaux sur les penseurs fondateurs de la philosophie américaine et la réflexion morale engagée à partir des films. Une séance de signature de ces livres, à l’issue du colloque, sera l’occasion de réfléchir à la diffusion de sa pensée en France, alors que ses ouvrages de philosophie de la connaissance (Les Voix de la raison), ses écrits sur Shakespeare (Le Déni de savoir dans six pièces de Shakespeare) et sur Thoreau (The Senses of Walden) sont désormais considérés comme des classiques. Une cérémonie de remise du Doctora Honoris Causa de l’ENS Lyon à Stanley Cavell, en présence de Monsieur le Directeur général de l’ENS Lyon, Olivier Faron, conclura le colloque, et permettra de nouer un dialogue pérenne avec sa pensée au sein de l’École. Cavell est reconnu outre-Atlantique depuis une trentaine d’années déjà pour son apport décisif au champ des études cinématographiques et à la philosophie du langage et de la connaissance, mais la dimension philosophique de ses travaux sur le cinéma n’a pas encore reçu toute l’attention qu’elle mérite, en France ni dans le monde. Promouvoir la philosophie de l’art de Cavell demande un décloisonnement des champs disciplinaires de la littérature, du cinéma, de la philosophie, et l’appropriation des grandes voix de la culture que cette œuvre incorpore ; de la philosophie du langage ordinaire d’Austin et Wittgenstein au transcendantalisme américain d’Emerson et Thoreau, en passant par Shakespeare, Kant, Nietzsche et Freud. L’ENS Lyon s’impose comme le lieu adapté pour créer un espace de pensée ouvert, au croisement des disciplines, pour la philosophie du cinéma. 1999-2009 : les deux actes de la réception de la pensée du cinéma de Cavell en France Dix ans après le premier (et, jusqu’à présent, unique) colloque consacré à la philosophie du cinéma de Stanley Cavell en France (à l’Université de Paris III Sorbonne Nouvelle en 1999, organisé par S. Laugier et M. Cerisuelo. Stanley Cavell. Cinéma et philosophie, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2001), ce colloque permettra de prendre en compte des dernières ressources de la recherche sur Stanley Cavell, en France et dans le monde. Une telle recherche doit se faire dans l’optique d’une collaboration élargie entre laboratoires et institutions. C’est la raison pour laquelle nous mettons en commun les ressources distinctes et les spécialisations complémentaires des sections arts et philosophie au sein de l’ENS Lyon, mais aussi des deux laboratoires de l’École, le CEP, avec sa vocation d'expérimentation poétique et d'engagement dans la création contemporaine, et le CERPHI UMR 5037, avec ses méthodes d'histoire des idées, de contextualisation des textes et des débats qui structurent le champ intellectuel. Trois autres laboratoires français sont associés au colloque (et représentés au comité d’organisation) : le CURAPP de l’Université de Picardie Jules Verne qui associe sociologues, politistes et philosophes dans des travaux sur l’action publique, le politique, et deux laboratoires trans-artistiques, l’ARIAS de l’ENS Ulm/Paris III et le LESA de l’Université d’Aix-Marseille, qui travaillent en esthétique et théorie du cinéma. Enfin, il est décisif que ce colloque se tienne à Lyon, dans la ville du cinéma, et avec le soutien du Département du Rhône. L’écran de nos pensées Considérer le cinéma comme écran de nos pensées implique de corréler la théorie avec la création cinématographique. C’est pourquoi nous sollicitons des cinéastes réalisateurs et scénaristes, lecteurs de Stanley Cavell ; soit qu’ils s’intéressent aux possibilités spécifiques d’expression du medium cinématographique (Luc Dardenne, Jacques Audiard, Agnès Varda), soit qu’ils s’inspirent directement de Stanley Cavell (Claire Simon, Emmanuel Bourdieu) ou ambitionnent d’« adapter » sa pensée à l’écran (comme aime à le dire Arnaud Desplechin). Nous souhaitons faire place à des projections de films et d’extraits de films d’Arnaud Desplechin et de Terrence Malick, tous deux « disciples » de Stanley Cavell, car on ne peut dissocier la pensée cinématographique, critique et philosophique, de l’expérience des films. Cette variété d’approches vise à explorer la manière dont le film devient l’écran de nos pensées. Interroger cette dimension, c’est accepter avec Stanley Cavell une profonde rénovation critique du discours philosophique, l’ancrer dans notre expérience ordinaire du monde et des autres, et mettre en question notre expérience des films, sans préjuger de la clarté de nos pensées projetées, ni des difficultés que l’écran permet ou non de lever. C’est pourquoi nous voulons articuler ce colloque autour des concepts cavelliens de projection, d’éducation, de perception, de mythe pour examiner ce qu’il advient de nos pensées et de leurs objets lors de leurs projections ; ce que la perception cinématographique altère ou révèle de la nature de nos perceptions ordinaires ; ce qui distingue et lie l’expérience cinématographique à l’expérience ordinaire, et l’effet de retour de l’image projetée sur la pensée. Si le cinéma hollywoodien nous fait rêver à la possibilité de réconcilier ses héros, d’éduquer le faible, de moraliser les vilains, c’est pourtant au cinéma que nous trouvons l’expression d’un sentiment d’exil du monde, d’étrangeté, que Cavell a appelé scepticisme, qui traverse nos vies ordinaires. Dans le mélodrame américain, Cavell a poursuivi une interrogation menée d’abord sur le terrain de l’étude des tragédies shakespeariennes, sur nos dénis du monde et des autres. Le cinéma devient ainsi l’écran de nos pensées, parce qu’il s’offre comme le miroir de nos doutes et incertitudes, tout en nous donnant les moyens d’en « guérir », dit Wittgenstein, et Cavell après lui. Il s’agira donc d’interroger ces rapports entre image, émotion, projection et pensée, sur le double versant de la création cinématographique et de la réflexion philosophique. Mot(s) clés libre(s) : 100
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Hommage à Stanley Cavell - L'écran de nos pensées - Table ronde
/ Ensmédi@ / ENS de Lyon
/ 07-05-2010
/ Canal-U - OAI Archive
DOMENACH Elise
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Un philosophe, des cinéastes : adapter, lire et mettre en scène une philosophie Table ronde animée par Élise Domenach.Avec Pascal BONITZER, Arnaud DESPLECHIN.Projection d’extraits de filmsUn second souffle pour la philosophie du cinéma en France L’ambition de ce colloque interdisciplinaire est de contribuer à la réception de la pensée du cinéma du philosophe américain Stanley Cavell, en interrogeant ses travaux dans une perspective croisant la théorie cinématographique et philosophique avec la création cinématographique. Ce colloque est porté par la section arts de l’École normale supérieure Lyon en collaboration avec la section philosophie. À cette occasion seront présentées au public une nouvelle traduction française et deux rééditions d’ouvrages de Stanley Cavell : Dire et vouloir dire (trad. fr. C. Fournier et S. Laugier, Le Cerf, 2009), Qu’est-ce que la philosophie américaine ? De Wittgenstein à Emerson (trad. fr. C. Fournier et S. Laugier, Folio Gallimard, 2009), et Le cinéma nous rend-il meilleurs ? (éd. augmentée, éd. E. Domenach, trad. fr. E. Domenach et C. Fournier). Ces publications récentes constituent une avancée décisive dans notre connaissance de l’œuvre de Stanley Cavell, puisqu’elles permettront de découvrir en français un aspect méconnu de sa philosophie du langage (constitué de ses lectures d’Austin et de Wittgenstein), et de redécouvrir ses travaux sur les penseurs fondateurs de la philosophie américaine et la réflexion morale engagée à partir des films. Une séance de signature de ces livres, à l’issue du colloque, sera l’occasion de réfléchir à la diffusion de sa pensée en France, alors que ses ouvrages de philosophie de la connaissance (Les Voix de la raison), ses écrits sur Shakespeare (Le Déni de savoir dans six pièces de Shakespeare) et sur Thoreau (The Senses of Walden) sont désormais considérés comme des classiques. Une cérémonie de remise du Doctora Honoris Causa de l’ENS Lyon à Stanley Cavell, en présence de Monsieur le Directeur général de l’ENS Lyon, Olivier Faron, conclura le colloque, et permettra de nouer un dialogue pérenne avec sa pensée au sein de l’École. Cavell est reconnu outre-Atlantique depuis une trentaine d’années déjà pour son apport décisif au champ des études cinématographiques et à la philosophie du langage et de la connaissance, mais la dimension philosophique de ses travaux sur le cinéma n’a pas encore reçu toute l’attention qu’elle mérite, en France ni dans le monde. Promouvoir la philosophie de l’art de Cavell demande un décloisonnement des champs disciplinaires de la littérature, du cinéma, de la philosophie, et l’appropriation des grandes voix de la culture que cette œuvre incorpore ; de la philosophie du langage ordinaire d’Austin et Wittgenstein au transcendantalisme américain d’Emerson et Thoreau, en passant par Shakespeare, Kant, Nietzsche et Freud. L’ENS Lyon s’impose comme le lieu adapté pour créer un espace de pensée ouvert, au croisement des disciplines, pour la philosophie du cinéma. 1999-2009 : les deux actes de la réception de la pensée du cinéma de Cavell en France Dix ans après le premier (et, jusqu’à présent, unique) colloque consacré à la philosophie du cinéma de Stanley Cavell en France (à l’Université de Paris III Sorbonne Nouvelle en 1999, organisé par S. Laugier et M. Cerisuelo. Stanley Cavell. Cinéma et philosophie, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2001), ce colloque permettra de prendre en compte des dernières ressources de la recherche sur Stanley Cavell, en France et dans le monde. Une telle recherche doit se faire dans l’optique d’une collaboration élargie entre laboratoires et institutions. C’est la raison pour laquelle nous mettons en commun les ressources distinctes et les spécialisations complémentaires des sections arts et philosophie au sein de l’ENS Lyon, mais aussi des deux laboratoires de l’École, le CEP, avec sa vocation d'expérimentation poétique et d'engagement dans la création contemporaine, et le CERPHI UMR 5037, avec ses méthodes d'histoire des idées, de contextualisation des textes et des débats qui structurent le champ intellectuel. Trois autres laboratoires français sont associés au colloque (et représentés au comité d’organisation) : le CURAPP de l’Université de Picardie Jules Verne qui associe sociologues, politistes et philosophes dans des travaux sur l’action publique, le politique, et deux laboratoires trans-artistiques, l’ARIAS de l’ENS Ulm/Paris III et le LESA de l’Université d’Aix-Marseille, qui travaillent en esthétique et théorie du cinéma. Enfin, il est décisif que ce colloque se tienne à Lyon, dans la ville du cinéma, et avec le soutien du Département du Rhône. L’écran de nos pensées Considérer le cinéma comme écran de nos pensées implique de corréler la théorie avec la création cinématographique. C’est pourquoi nous sollicitons des cinéastes réalisateurs et scénaristes, lecteurs de Stanley Cavell ; soit qu’ils s’intéressent aux possibilités spécifiques d’expression du medium cinématographique (Luc Dardenne, Jacques Audiard, Agnès Varda), soit qu’ils s’inspirent directement de Stanley Cavell (Claire Simon, Emmanuel Bourdieu) ou ambitionnent d’« adapter » sa pensée à l’écran (comme aime à le dire Arnaud Desplechin). Nous souhaitons faire place à des projections de films et d’extraits de films d’Arnaud Desplechin et de Terrence Malick, tous deux « disciples » de Stanley Cavell, car on ne peut dissocier la pensée cinématographique, critique et philosophique, de l’expérience des films. Cette variété d’approches vise à explorer la manière dont le film devient l’écran de nos pensées. Interroger cette dimension, c’est accepter avec Stanley Cavell une profonde rénovation critique du discours philosophique, l’ancrer dans notre expérience ordinaire du monde et des autres, et mettre en question notre expérience des films, sans préjuger de la clarté de nos pensées projetées, ni des difficultés que l’écran permet ou non de lever. C’est pourquoi nous voulons articuler ce colloque autour des concepts cavelliens de projection, d’éducation, de perception, de mythe pour examiner ce qu’il advient de nos pensées et de leurs objets lors de leurs projections ; ce que la perception cinématographique altère ou révèle de la nature de nos perceptions ordinaires ; ce qui distingue et lie l’expérience cinématographique à l’expérience ordinaire, et l’effet de retour de l’image projetée sur la pensée. Si le cinéma hollywoodien nous fait rêver à la possibilité de réconcilier ses héros, d’éduquer le faible, de moraliser les vilains, c’est pourtant au cinéma que nous trouvons l’expression d’un sentiment d’exil du monde, d’étrangeté, que Cavell a appelé scepticisme, qui traverse nos vies ordinaires. Dans le mélodrame américain, Cavell a poursuivi une interrogation menée d’abord sur le terrain de l’étude des tragédies shakespeariennes, sur nos dénis du monde et des autres. Le cinéma devient ainsi l’écran de nos pensées, parce qu’il s’offre comme le miroir de nos doutes et incertitudes, tout en nous donnant les moyens d’en « guérir », dit Wittgenstein, et Cavell après lui. Il s’agira donc d’interroger ces rapports entre image, émotion, projection et pensée, sur le double versant de la création cinématographique et de la réflexion philosophique. Mot(s) clés libre(s) : Cavell, philosophie du cinéma
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Hommage à Stanley Cavell - La « vérité du scepticisme » au cinéma
/ Ensmédi@ / ENS de Lyon
/ 06-05-2010
/ Canal-U - OAI Archive
DOMENACH Elise
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Le cinéma à l’Université, 40 ans après La projection du monde (1971) Présidence : Éric Dayre Un second souffle pour la philosophie du cinéma en France L’ambition de ce colloque interdisciplinaire est de contribuer à la réception de la pensée du cinéma du philosophe américain Stanley Cavell, en interrogeant ses travaux dans une perspective croisant la théorie cinématographique et philosophique avec la création cinématographique. Ce colloque est porté par la section arts de l’École normale supérieure Lyon en collaboration avec la section philosophie. À cette occasion seront présentées au public une nouvelle traduction française et deux rééditions d’ouvrages de Stanley Cavell : Dire et vouloir dire (trad. fr. C. Fournier et S. Laugier, Le Cerf, 2009), Qu’est-ce que la philosophie américaine ? De Wittgenstein à Emerson (trad. fr. C. Fournier et S. Laugier, Folio Gallimard, 2009), et Le cinéma nous rend-il meilleurs ? (éd. augmentée, éd. E. Domenach, trad. fr. E. Domenach et C. Fournier). Ces publications récentes constituent une avancée décisive dans notre connaissance de l’œuvre de Stanley Cavell, puisqu’elles permettront de découvrir en français un aspect méconnu de sa philosophie du langage (constitué de ses lectures d’Austin et de Wittgenstein), et de redécouvrir ses travaux sur les penseurs fondateurs de la philosophie américaine et la réflexion morale engagée à partir des films. Une séance de signature de ces livres, à l’issue du colloque, sera l’occasion de réfléchir à la diffusion de sa pensée en France, alors que ses ouvrages de philosophie de la connaissance (Les Voix de la raison), ses écrits sur Shakespeare (Le Déni de savoir dans six pièces de Shakespeare) et sur Thoreau (The Senses of Walden) sont désormais considérés comme des classiques. Une cérémonie de remise du Doctora Honoris Causa de l’ENS Lyon à Stanley Cavell, en présence de Monsieur le Directeur général de l’ENS Lyon, Olivier Faron, conclura le colloque, et permettra de nouer un dialogue pérenne avec sa pensée au sein de l’École. Cavell est reconnu outre-Atlantique depuis une trentaine d’années déjà pour son apport décisif au champ des études cinématographiques et à la philosophie du langage et de la connaissance, mais la dimension philosophique de ses travaux sur le cinéma n’a pas encore reçu toute l’attention qu’elle mérite, en France ni dans le monde. Promouvoir la philosophie de l’art de Cavell demande un décloisonnement des champs disciplinaires de la littérature, du cinéma, de la philosophie, et l’appropriation des grandes voix de la culture que cette œuvre incorpore ; de la philosophie du langage ordinaire d’Austin et Wittgenstein au transcendantalisme américain d’Emerson et Thoreau, en passant par Shakespeare, Kant, Nietzsche et Freud. L’ENS Lyon s’impose comme le lieu adapté pour créer un espace de pensée ouvert, au croisement des disciplines, pour la philosophie du cinéma. 1999-2009 : les deux actes de la réception de la pensée du cinéma de Cavell en France Dix ans après le premier (et, jusqu’à présent, unique) colloque consacré à la philosophie du cinéma de Stanley Cavell en France (à l’Université de Paris III Sorbonne Nouvelle en 1999, organisé par S. Laugier et M. Cerisuelo. Stanley Cavell. Cinéma et philosophie, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2001), ce colloque permettra de prendre en compte des dernières ressources de la recherche sur Stanley Cavell, en France et dans le monde. Une telle recherche doit se faire dans l’optique d’une collaboration élargie entre laboratoires et institutions. C’est la raison pour laquelle nous mettons en commun les ressources distinctes et les spécialisations complémentaires des sections arts et philosophie au sein de l’ENS Lyon, mais aussi des deux laboratoires de l’École, le CEP, avec sa vocation d'expérimentation poétique et d'engagement dans la création contemporaine, et le CERPHI UMR 5037, avec ses méthodes d'histoire des idées, de contextualisation des textes et des débats qui structurent le champ intellectuel. Trois autres laboratoires français sont associés au colloque (et représentés au comité d’organisation) : le CURAPP de l’Université de Picardie Jules Verne qui associe sociologues, politistes et philosophes dans des travaux sur l’action publique, le politique, et deux laboratoires trans-artistiques, l’ARIAS de l’ENS Ulm/Paris III et le LESA de l’Université d’Aix-Marseille, qui travaillent en esthétique et théorie du cinéma. Enfin, il est décisif que ce colloque se tienne à Lyon, dans la ville du cinéma, et avec le soutien du Département du Rhône. L’écran de nos pensées Considérer le cinéma comme écran de nos pensées implique de corréler la théorie avec la création cinématographique. C’est pourquoi nous sollicitons des cinéastes réalisateurs et scénaristes, lecteurs de Stanley Cavell ; soit qu’ils s’intéressent aux possibilités spécifiques d’expression du medium cinématographique (Luc Dardenne, Jacques Audiard, Agnès Varda), soit qu’ils s’inspirent directement de Stanley Cavell (Claire Simon, Emmanuel Bourdieu) ou ambitionnent d’« adapter » sa pensée à l’écran (comme aime à le dire Arnaud Desplechin). Nous souhaitons faire place à des projections de films et d’extraits de films d’Arnaud Desplechin et de Terrence Malick, tous deux « disciples » de Stanley Cavell, car on ne peut dissocier la pensée cinématographique, critique et philosophique, de l’expérience des films. Cette variété d’approches vise à explorer la manière dont le film devient l’écran de nos pensées. Interroger cette dimension, c’est accepter avec Stanley Cavell une profonde rénovation critique du discours philosophique, l’ancrer dans notre expérience ordinaire du monde et des autres, et mettre en question notre expérience des films, sans préjuger de la clarté de nos pensées projetées, ni des difficultés que l’écran permet ou non de lever. C’est pourquoi nous voulons articuler ce colloque autour des concepts cavelliens de projection, d’éducation, de perception, de mythe pour examiner ce qu’il advient de nos pensées et de leurs objets lors de leurs projections ; ce que la perception cinématographique altère ou révèle de la nature de nos perceptions ordinaires ; ce qui distingue et lie l’expérience cinématographique à l’expérience ordinaire, et l’effet de retour de l’image projetée sur la pensée. Si le cinéma hollywoodien nous fait rêver à la possibilité de réconcilier ses héros, d’éduquer le faible, de moraliser les vilains, c’est pourtant au cinéma que nous trouvons l’expression d’un sentiment d’exil du monde, d’étrangeté, que Cavell a appelé scepticisme, qui traverse nos vies ordinaires. Dans le mélodrame américain, Cavell a poursuivi une interrogation menée d’abord sur le terrain de l’étude des tragédies shakespeariennes, sur nos dénis du monde et des autres. Le cinéma devient ainsi l’écran de nos pensées, parce qu’il s’offre comme le miroir de nos doutes et incertitudes, tout en nous donnant les moyens d’en « guérir », dit Wittgenstein, et Cavell après lui. Il s’agira donc d’interroger ces rapports entre image, émotion, projection et pensée, sur le double versant de la création cinématographique et de la réflexion philosophique. Mot(s) clés libre(s) : Cavell, philosophie du cinéma, septicisme
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Sortie de crise, stagnation ou rechute
/ Sébastien Boudin, ENS de Lyon, Ensmédi@ / ENS de Lyon
/ 01-07-2011
/ Canal-U - OAI Archive
Dockès Pierre
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Regards synthétiques de philosophes, de politistes, d’historien/nes, d’économistes sur ce qu’est une « crise ». Ces vidéos d’études s’interrogent, au-delà des évidences parfois aveuglantes, sur les différentes facettes de ce qu’est, a été ou sera une crise. Diverses approches sont dès lors mises en jeu : celle de la philosophie qui interroge le concept même de crise et son passage du domaine de la médecine à celui de l’histoire ; l’approche langagière qui s’interroge sur les emplois du mot « crise » et leurs enjeux ; l’approche historienne et politiste qui analyse les crises récentes (1971-2008) et leurs effets politiques et sociaux ; et enfin l’approche économiste enfin, qui relate les crises économiques passées et s’interroge sur le sens de la crise actuelle : s’agit-il d’une crise financière ou de la crise du système de croissance ? Dans cette série, retrouvez aussi : L’analyse de la crise du XXIème siècle, par Pierre Dockès. Le concept de crise, par Michel Senellart. Marx, les crises et notre crise, par Pierre Dockès. De la crise Fragmentée à la crise célébrée, par Michelle Zancarini-Fournel. Mot(s) clés libre(s) : crise, rechute, stagnation
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Marx, les crises et notre crise
/ Sébastien Boudin, ENS de Lyon
/ 01-07-2011
/ Canal-U - OAI Archive
Dockès Pierre
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Regards synthétiques de philosophes, de politistes, d’historien/nes, d’économistes sur ce qu’est une « crise ». Ces vidéos d’études s’interrogent, au-delà des évidences parfois aveuglantes, sur les différentes facettes de ce qu’est, a été ou sera une crise. Diverses approches sont dès lors mises en jeu : celle de la philosophie qui interroge le concept même de crise et son passage du domaine de la médecine à celui de l’histoire ; l’approche langagière qui s’interroge sur les emplois du mot « crise » et leurs enjeux ; l’approche historienne et politiste qui analyse les crises récentes (1971-2008) et leurs effets politiques et sociaux ; et enfin l’approche économiste enfin, qui relate les crises économiques passées et s’interroge sur le sens de la crise actuelle : s’agit-il d’une crise financière ou de la crise du système de croissance ? Dans cette série, retrouvez aussi : L’analyse de la crise du XXIème siècle, par Pierre Dockès. Le concept de crise, par Michel Senellart. De la crise Fragmentée à la crise célébrée, par Michelle Zancarini-Fournel. Sortie de crise, stagnation ou rechute. Par Pierre Dockès. Mot(s) clés libre(s) : crise, marx
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L’analyse de la crise du XXIème siècle
/ Sébastien Boudin, ENS de Lyon, Ensmédi@ / ENS de Lyon
/ 01-07-2011
/ Canal-U - OAI Archive
Dockès Pierre
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Regards synthétiques de philosophes, de politistes, d’historien/nes, d’économistes sur ce qu’est une « crise ». Ces vidéos d’études s’interrogent, au-delà des évidences parfois aveuglantes, sur les différentes facettes de ce qu’est, a été ou sera une crise. Diverses approches sont dès lors mises en jeu : celle de la philosophie qui interroge le concept même de crise et son passage du domaine de la médecine à celui de l’histoire ; l’approche langagière qui s’interroge sur les emplois du mot « crise » et leurs enjeux ; l’approche historienne et politiste qui analyse les crises récentes (1971-2008) et leurs effets politiques et sociaux ; et enfin l’approche économiste enfin, qui relate les crises économiques passées et s’interroge sur le sens de la crise actuelle : s’agit-il d’une crise financière ou de la crise du système de croissance ? Dans cette série, retrouvez aussi,Le concept de crise, par Michel Senellart. Marx, les crises et notre crise, par Pierre Dockès. De la crise Fragmentée à la crise célébrée, par Michelle Zancarini-Fournel. Sortie de crise, stagnation ou rechute. Par Pierre Dockès. Mot(s) clés libre(s) : crise
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Approche philosophique de l'administration européenne
/ UTLS - la suite
/ 31-10-2002
/ Canal-U - OAI Archive
DEWANDRE Nicole
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Cette conférence devrait être une invitation à penser autrement l'action politique et administrative. Elle proposera un déplacement par rapport à l'idéalisation et à son corollaire, l'indignation. Alors qu'on prétend souvent que la production d'idéal est nécessaire comme cap pour l'action, je soutiens qu'au contraire elle agit comme écran et occulte les nécessités et les contraintes de l'action politique et administrative. Ces nécessités sont notamment les jeux de pouvoir dans l'administration, les apories dans la chaîne de responsabilité, le caractère souvent irrésolu de la transcription d'une priorité politique en actes administratifs, la double dimension de l'action publique (sociale/efficace et politique/symbolique). Toutes ces nécessités requièrent d'être articulées et non amalgamées ou, pire, déniées. La figure ironiste est le vaisseau de mon « idéal » -si j'ose dire- pour la construction européenne, la Commission, et la fonctionnaire. C'est une posture philosophique qui assume la contingence du langage, qui intègre que le cours des choses n'attend pas, pour se dérouler, qu'une réponse soit donnée à certaines questions comme celles qui portent sur la nature du Vrai, du Bien, du Juste ou du Beau. Elle conduit à penser l'espace public par ses conditions aux limites, plutôt que par la recherche d'une origine. C'est une autre « physique » qui est proposée : celle du rebond, et pas celle du déploiement. Ne plus chercher à faire l'ange pour faire un peu moins la bête. Dans la réforme administrative, cela revient à reconnaître que le discours sur la compétence et la transparence n'est pas en mesure de fonder un nouveau mode de fonctionnement. L'enjeu est de mettre en place un système qui optimise les performances de l'administration sachant qu'il y aura toujours un mix de niveaux de compétence, et que, de plus, la compétence pure n'est pas isolable en soi. Je fais trois propositions : (i) instiller une dose de hasard dans la sélection de la hiérarchie, (ii) limiter systématiquement l'exercice des fonctions hiérarchiques dans le temps, (iii) développer un système de contre-pouvoirs au sein même de l'administration. Par rapport à la construction européenne, le pire ennemi sont les fausses alternatives, qui monopolisent le débat, et produisent un effet d'éviction par rapport aux enjeux actifs (toujours l'occultation !), comme par exemple l'opposition entre souveraineté nationale et construction européenne, ou encore l'amalgame entre la libéralisation/globalisation et la construction européenne. Je fais également trois propositions : (i) bannir du langage politique des formules collectives abusives, (ii) décliner les politiques en objectifs directs, (iii) ne jamais cesser d'aimer l'Europe. En conclusion, je défendrai l'idée selon laquelle l'issue de la Convention sera un élément-clé pour la vigueur et l'efficacité de la dimension politique en Europe, à quelque niveau que ce soit (municipal, régional, national, européen et mondial). Mot(s) clés libre(s) : administration, europe, philosophie
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L'attachement
/ Mission 2000 en France
/ 31-12-2000
/ Canal-U - OAI Archive
DEGUY Michel
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La poésie fait-elle partie de " tous les savoirs " ? Est-elle si peu que ce soit un savoir ? Que sait-elle ? Dans la ronde du voir, du croire, et du savoir, elle est un faire-valoir dont le savoir-faire et la réflexion sur soi n'ont pas les caractères de la connaissance scientifique. Son savoir n'est pas de science certaine ni de science scientifique. Sans doute ne peut-elle pas ne pas comporter, et emporter avec soi dans sa " tradition ", un savoir de soi. La poésie sait ce qu'elle fait, et, depuis Aristote, La Poétique, la suit comme son ombre ou parfois la précède comme sa proie. Mais ce savoir peut être tenu pour second par rapport à l'élan qui la lance vers son " dehors éternel " (Blanchot). Sous le nom d' " attachement ", j'examine ce privilège de son extase vers les choses (les linguistes parlent plus calmement de mouvement référentiel, que les poètes, eux, appelaient imagination), de son amour du monde de la terre. Mais de parricides en fratricides, de suicides en génocides, d'occide en ethnocides, l'humanité en est arrivée au géocide. Un géocide est en cours. Il ne pourra pas y en avoir plusieurs. La terre est donc " unique ". Il n'y en pas d'autre(s) - en attendant que les " planètes " d'autres " systèmes " fassent signe ou " répondent ". La terre n'est donc pas seulement une " planète ". Elle est (un) monde, et la pluralité de mondes fait son monde. Elle est une, d'une unicité qui unifie la diversité comme " la sienne ". Elle est le divers s'unifiant en se diversifiant. Elle est l'entièreté du divers, intégrale c'est-à-dire telle que chaque " partie " (découpée après coup par l'ingenium dans le tissu dit " naturel ") est intégrante, si son tout, qui n'est rien " d'à part ", n'a pas d'autre existence que cette intégration de voisinage des parties de proche en proche et de loin en loin, sur la terre comme au ciel. Il faut y aller voir, pour nous y attacher et nous l'attacher. A cette hauteur, c'est la science qui fait la longue échelle : cette vue, à laquelle nous continuons de réserver donc le nom de poétique, est montée sur - ou rendue possible par - la technique. C'est cette vue que ne purent s'empêcher de prendre les cosmonautes, qui en croyaient leurs yeux, voyant, comme le Yahwé de la Genèse, que c'était beau. Le faire voir de cette singularité terrestre est la tâche de l'art. C'est où la poésie peut s'engager. Faire voir le terrestre sous cet aspect de tous ses aspects n'est pas l'objet des sciences, qui sont, nous dit le philosophe, des ontologies régionales. Les poètes, eux - cette fois c'est l'un d'entre eux qui parle - " rassemblent la beauté de la terre " (Hölderlin). Le rassemblement des semblances terrestres (la " rassembalnce ") est inachevable, bien sûr, chacune (il faudrait dire chaque quasi-une, car c'est une fiction) étant confins des autres, moirures et disparues sous le vent de regards et les risées du vent solaire qui fait se lever la terre. Appelons poésie le soin ou art qui prend soin de cet attachement. La culture est ce qui le cultive. Et mon tout est la terre, dit la devinette du poème. De cet attachement je parlerai, et de ce qui le menace. Menacer ? Oui. Si de l'obscurantisme (ai-je risqué) s'étend, c'est qu'il ne voit pas - ce qui est à voir. Il faut s'interroger sur cet aveuglement narcissique médusé par sa propre image. C'est peut-être l'image qui est devenue médusante ? Mot(s) clés libre(s) : poésie, poétique, Terre
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Les fondements naturels de la sympathie
/ UTLS - la suite
/ 25-10-2001
/ Canal-U - OAI Archive
DECETY Jean
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Les êtres humains sont avant tout des êtres sociaux. Il est donc essentiel qu'ils se comprennent les uns les autres. Ceci suppose que, non seulement chacun soit conscient de ses intentions, désirs et croyances, mais qu'il soit aussi capable de comprendre et d'anticiper les comportements des autres. Trois aspects seront présentés dans cette conférence. Nous verrons dans un premier temps pourquoi les relations sociales ont probablement joué un rôle essentiel dans l'évolution du cerveau des hominidés (hypothèse du cerveau social). Puis seront présentés les connaissances actuelles sur le développement de l'enfant qui montrent que, très précocement, les bébés sont non seulement motivés pour les interactions sociales, mais qu'ils les initient eux-mêmes en distinguant le soi de l'autre. Mot(s) clés libre(s) : autrui, empathie, intersubjectivité, relations humaines, sympathie
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Hommage à Stanley Cavell - Leibniz, Cavell: la pensée sensible
/ Ensmédi@ / ENS de Lyon
/ 07-05-2010
/ Canal-U - OAI Archive
DE GAUDEMAR Martine
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Penser les genres cinématographiques Présidence : Sandra Laugier Un second souffle pour la philosophie du cinéma en France L’ambition de ce colloque interdisciplinaire est de contribuer à la réception de la pensée du cinéma du philosophe américain Stanley Cavell, en interrogeant ses travaux dans une perspective croisant la théorie cinématographique et philosophique avec la création cinématographique. Ce colloque est porté par la section arts de l’École normale supérieure Lyon en collaboration avec la section philosophie. À cette occasion seront présentées au public une nouvelle traduction française et deux rééditions d’ouvrages de Stanley Cavell : Dire et vouloir dire (trad. fr. C. Fournier et S. Laugier, Le Cerf, 2009), Qu’est-ce que la philosophie américaine ? De Wittgenstein à Emerson (trad. fr. C. Fournier et S. Laugier, Folio Gallimard, 2009), et Le cinéma nous rend-il meilleurs ? (éd. augmentée, éd. E. Domenach, trad. fr. E. Domenach et C. Fournier). Ces publications récentes constituent une avancée décisive dans notre connaissance de l’œuvre de Stanley Cavell, puisqu’elles permettront de découvrir en français un aspect méconnu de sa philosophie du langage (constitué de ses lectures d’Austin et de Wittgenstein), et de redécouvrir ses travaux sur les penseurs fondateurs de la philosophie américaine et la réflexion morale engagée à partir des films. Une séance de signature de ces livres, à l’issue du colloque, sera l’occasion de réfléchir à la diffusion de sa pensée en France, alors que ses ouvrages de philosophie de la connaissance (Les Voix de la raison), ses écrits sur Shakespeare (Le Déni de savoir dans six pièces de Shakespeare) et sur Thoreau (The Senses of Walden) sont désormais considérés comme des classiques. Une cérémonie de remise du Doctora Honoris Causa de l’ENS Lyon à Stanley Cavell, en présence de Monsieur le Directeur général de l’ENS Lyon, Olivier Faron, conclura le colloque, et permettra de nouer un dialogue pérenne avec sa pensée au sein de l’École. Cavell est reconnu outre-Atlantique depuis une trentaine d’années déjà pour son apport décisif au champ des études cinématographiques et à la philosophie du langage et de la connaissance, mais la dimension philosophique de ses travaux sur le cinéma n’a pas encore reçu toute l’attention qu’elle mérite, en France ni dans le monde. Promouvoir la philosophie de l’art de Cavell demande un décloisonnement des champs disciplinaires de la littérature, du cinéma, de la philosophie, et l’appropriation des grandes voix de la culture que cette œuvre incorpore ; de la philosophie du langage ordinaire d’Austin et Wittgenstein au transcendantalisme américain d’Emerson et Thoreau, en passant par Shakespeare, Kant, Nietzsche et Freud. L’ENS Lyon s’impose comme le lieu adapté pour créer un espace de pensée ouvert, au croisement des disciplines, pour la philosophie du cinéma. 1999-2009 : les deux actes de la réception de la pensée du cinéma de Cavell en France Dix ans après le premier (et, jusqu’à présent, unique) colloque consacré à la philosophie du cinéma de Stanley Cavell en France (à l’Université de Paris III Sorbonne Nouvelle en 1999, organisé par S. Laugier et M. Cerisuelo. Stanley Cavell. Cinéma et philosophie, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2001), ce colloque permettra de prendre en compte des dernières ressources de la recherche sur Stanley Cavell, en France et dans le monde. Une telle recherche doit se faire dans l’optique d’une collaboration élargie entre laboratoires et institutions. C’est la raison pour laquelle nous mettons en commun les ressources distinctes et les spécialisations complémentaires des sections arts et philosophie au sein de l’ENS Lyon, mais aussi des deux laboratoires de l’École, le CEP, avec sa vocation d'expérimentation poétique et d'engagement dans la création contemporaine, et le CERPHI UMR 5037, avec ses méthodes d'histoire des idées, de contextualisation des textes et des débats qui structurent le champ intellectuel. Trois autres laboratoires français sont associés au colloque (et représentés au comité d’organisation) : le CURAPP de l’Université de Picardie Jules Verne qui associe sociologues, politistes et philosophes dans des travaux sur l’action publique, le politique, et deux laboratoires trans-artistiques, l’ARIAS de l’ENS Ulm/Paris III et le LESA de l’Université d’Aix-Marseille, qui travaillent en esthétique et théorie du cinéma. Enfin, il est décisif que ce colloque se tienne à Lyon, dans la ville du cinéma, et avec le soutien du Département du Rhône. L’écran de nos pensées Considérer le cinéma comme écran de nos pensées implique de corréler la théorie avec la création cinématographique. C’est pourquoi nous sollicitons des cinéastes réalisateurs et scénaristes, lecteurs de Stanley Cavell ; soit qu’ils s’intéressent aux possibilités spécifiques d’expression du medium cinématographique (Luc Dardenne, Jacques Audiard, Agnès Varda), soit qu’ils s’inspirent directement de Stanley Cavell (Claire Simon, Emmanuel Bourdieu) ou ambitionnent d’« adapter » sa pensée à l’écran (comme aime à le dire Arnaud Desplechin). Nous souhaitons faire place à des projections de films et d’extraits de films d’Arnaud Desplechin et de Terrence Malick, tous deux « disciples » de Stanley Cavell, car on ne peut dissocier la pensée cinématographique, critique et philosophique, de l’expérience des films. Cette variété d’approches vise à explorer la manière dont le film devient l’écran de nos pensées. Interroger cette dimension, c’est accepter avec Stanley Cavell une profonde rénovation critique du discours philosophique, l’ancrer dans notre expérience ordinaire du monde et des autres, et mettre en question notre expérience des films, sans préjuger de la clarté de nos pensées projetées, ni des difficultés que l’écran permet ou non de lever. C’est pourquoi nous voulons articuler ce colloque autour des concepts cavelliens de projection, d’éducation, de perception, de mythe pour examiner ce qu’il advient de nos pensées et de leurs objets lors de leurs projections ; ce que la perception cinématographique altère ou révèle de la nature de nos perceptions ordinaires ; ce qui distingue et lie l’expérience cinématographique à l’expérience ordinaire, et l’effet de retour de l’image projetée sur la pensée. Si le cinéma hollywoodien nous fait rêver à la possibilité de réconcilier ses héros, d’éduquer le faible, de moraliser les vilains, c’est pourtant au cinéma que nous trouvons l’expression d’un sentiment d’exil du monde, d’étrangeté, que Cavell a appelé scepticisme, qui traverse nos vies ordinaires. Dans le mélodrame américain, Cavell a poursuivi une interrogation menée d’abord sur le terrain de l’étude des tragédies shakespeariennes, sur nos dénis du monde et des autres. Le cinéma devient ainsi l’écran de nos pensées, parce qu’il s’offre comme le miroir de nos doutes et incertitudes, tout en nous donnant les moyens d’en « guérir », dit Wittgenstein, et Cavell après lui. Il s’agira donc d’interroger ces rapports entre image, émotion, projection et pensée, sur le double versant de la création cinématographique et de la réflexion philosophique. Mot(s) clés libre(s) : Cavell, Leibniz, philosophie du cinéma
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