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La mode s'accompagne de soubresauts saisonniers qui marquent l'époque de façon éphémère, vivent et meurent comme des cellules, elle est aussi une forme d'ascèse, et cache derrière ses frivoles apparences, des obsessions, liées au corps, à la peau, à la "ligne", à une forme d'élévation et de dignité de soi. L'accélération des rythmes, la multiplication des collections fait aujourd'hui partie intégrante d'un système de valeurs périssables. L'été 2001, le premier du troisième millénaire s'est révélé à Paris, lors des dernières collections sous le signe de la déchirure, de la lacération et du fétichisme. Les grands créateurs du vingtième siècle ont prouvé que la mode était non pas une affaire de saison, mais de regard : de Chanel à Yves Saint Laurent, nous tenterons de montrer combien la mode, tout en s'identifiant à des décennies précises, les dépasse, dans une quête d'absolu et de vérité qui rend à la beauté sa part de tragique. Ces obsessions appartiennent-elles au monde d'hier, où peuvent elles survivre à un art de vivre qui érige l'instant en valeur sacrée, et la déchirure en signe "créatif"? Au coeur de cette question, demeure le "corps", véritable caméléon qui n'a cessé de provoquer des révolutions culturelles et technologiques, au nom de la libération, de la protection, et du confort.
Mot(s) clés libre(s) : chirurgie esthétique, culte du corps, haute couture, mode