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Chronique des Pygmées Bakoya, juillet 2007, Ekata, Ogooué-Ivindo, Gabon :
trois jours au campement de collecte de graines de “Panda oleosa”
(Pandacées)
/ 19-07-2007
/ Canal-u.fr
SOENGAS Beatriz
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Nous sommes le 12 novembre 2007. Accompagnée d’Yves (l’homme à la chemise bleue), de sa femme Claire, sa sœur Henriette et son mari Vincent, sa mère Jeannette et son frère Alexis, je me rends à un campement en forêt avec pour objectif la collecte des fruits de l’arbre appelé u.panda en koya (Panda oleosa), qui abondaient en cette période de l’année. Nous aurions pu envisager de faire de simples allers-retours, mais vu la distance à parcourir et le travail qui nous attendait, il était préférable de camper pour éviter de fatigants allers-retours au village.Un mot sur le Panda oleosa (Pandacées) Le Panda oleosa produit plusieurs fois dans l’année. Son fruit est une drupe verte globuleuse qui contient un noyau très dur et poreux extérieurement, garni de trois ou quatre cavités pour les graines qui renferment un abondant albumen huileux. Même si la pulpe du fruit est pourrie, son noyau peut rester à terre pendant un certain temps renfermant des graines propres à la consommation. Ces graines oléagineuses sont très appréciées car elles servent à élaborer une sauce savoureuse pour accompagner le gibier et le poisson. Pour ce faire elles sont soigneusement fumées avant d’être pilées et mélangées avec un peu d’eau. Une fois fumées, elles peuvent être conservées un temps sur le fumoir enveloppées dans des feuilles de marantacées. D’un point de vue alimentaire, les produits de collecte ne font office que de complément, le manioc étant aujourd’hui l’aliment principal. C’est également une question de stratégie et d’envie. Les graines de Panda oleosa bien que fort valorisées ne sont plus autant recherchées. Le temps que l’on consacre à l’agriculture se fait au détriment de leur collecte. Le même sort est subi par les fruits du manguier sauvage (Irvingia gabonensis, Irvingiacées ; o.petche en koya) ou chocolat, qui fournissent également des graines oléagineuses qui servent à l’élaboration d’une sauce dont la couleur rappelle celle du chocolat.
Outre leur fonction alimentaire, les graines de Panda oleosa font parfois l’objet d’un commerce et sont recherchées sciemment par les citadins car elles sont peu courantes (la quantité de graines collectées est en général peu abondante et consommée au sein du foyer des collecteurs). Ainsi, selon les besoins et la quantité obtenue, elle sont vendues au village ou en ville (Mékambo). Elles peuvent se négocier à des prix relativement importants. Elles sont vendues en paquet ou en poignée, leur prix variant entre 100 à 500 franc CFA selon la quantité.
1ère journéeAvec mes compagnons, nous nous rendons dans un campement distant de 6 km environ de leur lieu de résidence, le village d’Ekata (Ogooué-Ivindo, Gabon). Nous nous installons dans un campement existant qui appartient au père du gendre d’Yves. Comme tous les autres campements, celui-ci se trouve proche d’une rivière afin de pouvoir s’approvisionner en eau pour boire, se laver, mais également, à l’occasion, pour nettoyer le gibier à consommer.
Une fois arrivés, le camp est déblayé (feuilles sèches, termitières), le feu allumé. Chacun vaque à ses occupations : Vincent et Yves s’occupent de la réfection des abris (nouvelle toiture en feuilles de marantacées, préparer le couchage), Alexis fabrique un « casque » en lianes pour porter sa torche qu’il utilisera lors de la chasse de nuit et les femmes font la cuisine. Elles préparent des tubercules de manioc récoltés dans la plantation avant de partir, des champignons cueillis le long de la piste en forêt et un morceau d’antilope budu (Cepahlophus sp.) offert par un neveu d’Yves rencontré sur le chemin du campement. En attendant la cuisson des aliments les femmes fendront les premiers fruits de Panda oleosa trouvés autour du campement. Ensuite repos !
2ème journée
Le deuxième jour, Alexis et Vincent sont partis à la chasse avec le fusil prêté par un villageois de l’ethnie ngom. Avec les femmes et Yves je suis partie du campement pour atteindre un site, au bout de 2 km, où se trouvaient un grand nombre de Panda oleosa. Après avoir réuni et fendu un grand nombre de fruits, nous avons regagné le campement en rejoignant les deux chasseurs sur le chemin. Fendre l’u.panda est en général une activité féminine, mais les hommes également le font si les quantités sont importantes et pour aider les femmes si elles sont fatiguées ou lorsqu’il y a un surcroît de travail, comme c’est le cas ici.
Au campement les femmes continuent à fendre les noyaux, préparent les aliments et Vincent découpe un mwala (Cephalophus leucogaster) dont une partie sera consommée le soir même. Une gazelle (Cephalophus monticola) a également été abattue mais ne sera pas consommée au campement. Elle sera amenée au village, découpée et partagée entre le propriétaire du fusil, celui qui a fournit les cartouches et le chasseur. Yves prépare un fumoir pour sécher les graines collectées dans la journée. Il le disposera au-dessus du feu installé entre ma couchette et celle où il dort avec son épouse.
3ème journée
Dès le matin, Claire et Jeannette continuent à fendre les noyaux des fruits ramassés la veille et Henriette empaquette dans des feuilles de marantacées celles qui ont été fumées la veille. Celle qui ne seront pas fumées au campement seront traitées au village.
Trois jours plus tard, le 14 novembre, après avoir amassé un nombre jugé suffisant de graines nous décidons de regagner le village. Mais avant de partir, le campement sera nettoyé, les détritus jetés aux abords de celui-ci, le sol balayé à l’aide de feuilles, le fumoir détruit.
Une partie des graines sera distribuée entre mes compagnons pour leur consommation personnelle et une autre partie sera vendue au sein du village.
Chronique des pygmées bakoya, juillet 2007, Ekata, Ogooué-Ivindo, Gabon,
Trois jours au campement de collecte de graines de “Panda oleosa” (Pandacées)
Acteurs : Alexis Itchika, Yves Mwesi, Claire Nabwadi, Henriette Otombi, Vincent Yengoï, Janette Zemene
Montage : Annie Marx, Mireille Gruska
Réalisation : Beatriz Soengas
© 2009 Beatriz Soengas, SMM CNRS MNHN Paris & MINAPYGA UOB Libreville Mot(s) clés libre(s) : afrique, découpe antilope, préparation culinaire, construction abri, graine de panda oleasa, collecte, fumoir, campement, pygmée, Bakoya, film ethnographique, Gabon, vidéo, alimentation, mort de l’animal
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Chronique des Pygmées Bakoya 2006 : Mbélé, la chasse aux oiseaux
/ 11-04-2006
/ Canal-u.fr
SOENGAS Beatriz
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Mbélé, la chasse aux oiseaux, Bakoya, Imbong, Gabon, 2006
"Mbélé" est le nom donné au latex extrait d'une liane. Les enfants le font chauffer et le mélangent avec de la cendre. La colle ainsi obtenue est mise sur des tiges qui seront fichées dans les rivières à faible débit, proche des endroits repérés comme étant ceux utilisés par les oiseaux pour se laver. Ces derniers, se posent sur les tiges et se retrouvent englués et pris au piège. Cette « chasse aux oiseaux » est uniquement pratiquée par les garçons.
En brousse, une fois l’emplacement choisi, ils installent un feu auprès duquel ils se réchauffent en attendant la fin de l’après-midi, moment où ils iront parcourir la rivière pour planter les bâtonnets de colle. Ils en profitent pour réchauffer le mbélé, raconter des histoires et chanter : « Damasambe apulimapúba » ce qui signifie : « Damasambe ne connaît pas trop se laver à l’eau, ou plonger dans l’eau ». Damasambe est le nom donné au martin-pêcheur (Alcedo leucogaster).
Ce jour là ils n’ont rien attrapé… Mot(s) clés libre(s) : afrique, Imbong, chasse, brousse, rivière, latex, liane, piège, colle, eau, pygmée, Bakoya, ethnobotanique, plante, feu, forêt, alimentation, vidéo, Gabon, cendre, oiseau, film ethnographique, Mbélé
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Chronique des Pygmées Bakoya 2006 : jeu de cuisine de feuilles de manioc
/ 20-04-2006
/ Canal-u.fr
SOENGAS Beatriz
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Jeu de cuisine de feuilles de manioc, Bakoya, Imbong, Gabon, 2006avec Angélina, Célia, Vanessa, Madeleine, Adeline
Les petites filles bakoya aiment se réunir et jouer à la dînette. Elles cuisinent des feuilles de manioc pilées dans des boîtes de sardines, posées sur des petits feux de bois. Elles ajoutent ensuite du jus de noix de palme après les avoir pilées, comme le font leur mamans. Mot(s) clés libre(s) : afrique, Bakoya, pygmée, Imbong, fille, noix de palme, pilage, manioc, dînette, apprentissage, film ethnographique, Gabon, plante, feu, alimentation, cuisine, enfant, vidéo, imitation, jeu, mortier
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Les banquets dans les cités grecques
/ 23-09-2013
/ Canal-u.fr
SCHMITT PANTEL Pauline
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Pourquoi manger en Grèce ancienne ? Cette question est posée dès les
mythes qui expliquent l’origine des hommes : le héros Prométhée en
instituant le sacrifice sanglant provoque la séparation entre le monde
des dieux et celui des hommes et désormais les hommes se définissent
comme des mangeurs de céréales et de viande. Les aliments, la diète et
les manières de table sont une préoccupation constante des auteurs grecs
depuis Homère jusqu’à Plutarque en passant par le recueil des livres de
médecine d’Hippocrate. Ils permettent de définir une manière
d’être grec loin de la sauvagerie des bêtes et de l’absence de
civilisation des barbares. Ils sont aussi au cœur d’une réflexion
éthique sur les bonnes manières du corps et de l’esprit. Les Grecs ont
ainsi donné une importance particulière au mode de consommation
collectif des nourritures et de la boisson : le repas. Agamemnon, le roi
de Mycènes et chef de l’armée des Grecs, offre de grands banquets aux
guerriers sous les murs de Troie. À Athènes au Ve siècle avant J.-C. des
banquets qui rassemblent tous les citoyens ont lieu au cœur de la cité
lors des grandes fêtes religieuses. Plus tard, ce sont les riches
citoyens qui invitent au banquet tout ou partie de la population de leur
ville. Comment expliquer la place singulière du banquet dans la
civilisation grecque ? Par la commensalité se joue l’intégration aux
différentes formes de communautés : familiale, sociale et politique.
C’est autour d’elle que se construit l’identité civique.Toutes les Conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : civilisation grecque, banquets, alimentation
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Manger en Chine : de la frugalité à la gourmandise
/ Eric (CICA Vidéo Aubervilliers) Garreau
/ 18-11-2013
/ Canal-u.fr
SABBAN Françoise
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Les traits fondamentaux de la culture alimentaire et culinaire chinoise s’inscrivent dans une civilisation agraire ancienne qui était fondée sur la céréaliculture (millet au nord, riz au sud). Aujourd’hui si le système alimentaire des Chinois est encore en partie conditionné par l’opposition classique entre féculents de base et mets d’accompagnement, carnés et végétaux, la Réforme de la fin des années 1970 a conduit à des transformations sans précédent du régime alimentaire de l’ensemble de la population chinoise, les changements étant cependant beaucoup plus marqués dans les zones urbaines. La rupture est d’autant plus profonde qu’elle a remis en cause les valeurs et les représentations dominantes qui organisaient les comportements alimentaires à l’époque maoïste. Mais alors que les nouvelles générations de jeunes Chinois, qui n’ont pas connu la pénurie alimentaire et l’austérité imposées à leurs parents et grands-parents sont ignorants du passé récent, des témoins directs ou indirects de la famine des années 1958-1961 veulent aujourd’hui porter témoignage, pour qu’on n’oublie pas les millions de victimes de cette hécatombe provoquée par les errements d’une politique aujourd’hui mise à l’index. Ce retour salutaire permet en même temps d’apprécier à sa juste valeur la joyeuse fête alimentaire qui illumine aujourd’hui les grandes villes chinoises.Toutes les Conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : Chine, alimentation
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Science de la neige, Nautijaur, Laponie suédoise, 12 novembre 2010
/ 12-11-2010
/ Canal-u.fr
ROTURIER Samuel
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Version suèdoise, sous-titrée en français :
Dans le Sápmi, vaste région du nord de l’Europe encore appelée Laponie, les Samis
éleveurs de rennes sont des experts de la neige. Pour atteindre le lichen dont
ils se nourrissent, les rennes doivent creuser le manteau neigeux, dont les
propriétés n’ont cesse de se transformer tout au long de l’hiver. La science de
la neige samie ne se limite pas à l’immense diversité des mots qu’ils utilisent
pour nommer et classifier la neige qui a été soulignée maintes fois par les
linguistes, elle montre également une compréhension intime des processus
physico-chimiques qui sont à l’œuvre. Dans ce film un éleveur décrit les
échanges thermiques dans le manteau neigeux depuis le début de la saison. En
creusant un trou, il explique pourquoi la couche de glace formée sur le sol à
la suite d’un redoux a disparu, rendant à nouveau le lichen accessible pour les
rennes.
Version suédoise, sous titrée en anglais :
Science de la neige, Nautijaur, Laponie suédoise, 12 novembre 2010
http://www.canal-u.tv/video/smm/the_science_of_snow_nautijaur_lapland_12_november_2010.21384
Version suédoise :
Snöns vetenskap, (version suédoise de "Science de la neige, Nautijaur, Laponie suédoise, 12 novembre 2010")
http://www.canal-u.tv/video/smm/snons_vetenskap_version_suedoise_de_science_de_la_neige_nautijaur_laponie_suedoise_12_novembre_2010.21543 Mot(s) clés libre(s) : glace, savoirs traditionnels écologiques, renne, lichen, processus physico-chimiques, échanges thermiques, Sami, Laponie, Suède, pâturage, film ethnographique, tradition, plante, neige, écologie, changement climatique, alimentation, animal, élevage, vidéo, Europe
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Épices et herbes aromatiques
/ BioMedia-UPMC
/ 24-03-2011
/ Unisciel
Richard Hubert
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Les épices et les herbes aromatiques sont des produits d'origine végétale utilisées dans l'alimentation. Elles sont pour une bonne part responsables des plaisirs de la table et n'ont aucune valeur nutritionnelle.
Très prisées et convoitées depuis la plus Haute Antiquité, les épices furent monnaies d'échange ou espèces, d'où leur nom d'épices. Tour à tour, Grecs, Carthaginois, Romains, Arabes, Portugais, Hollandais, Anglais et Français créeront leurs propres comptoirs, et, pour avoir le monopole des épices, se feront des guerres coloniales sans merci (Delaveau, 1987). Mot(s) clés libre(s) : Aliments, Arômes, Epices
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Les aliments de demain - Gérard Pascal
/ Mission 2000 en France
/ 29-02-2000
/ Canal-U - OAI Archive
PASCAL Gérard
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Conférence du 29 février 2000 par Gérard Pascal. Certains annonçaient il y a quelques décennies l'alimentation future sous forme de pilules. Il n'en a rien été et il n'en sera rien. C'est à partir du progrès rapide des connaissances scientifiques, des innovations technologiques et de la perception par le consommateur du rôle de l'alimentation, que l'on peut tenter de faire des prévisions à court terme. L'alimentation est un facteur d'environnement qui peut non seulement accélérer, mais aussi ralentir, l'apparition de pathologies majeures comme les affections cardio-vasculaires, certains types de cancers, l'ostéoporose, le diabète ou la cataracte. On peut maintenant imaginer de mieux adapter l'alimentation aux conditions de vie et aux facteurs de risque de groupes de population. Même si dans la période actuelle, les risques sanitaires liés à la consommation des aliments sont perçus comme une source majeure d'inquiétude, les erreurs de comportement alimentaire auront sans doute, à l'avenir, des conséquences néfastes pour la santé. L'actualité récente montre que chaque maillon de cette chaîne, depuis la production de matières premières agricoles jusqu'à l'assiette du consommateur en passant par la transformation industrielle, l'emballage, le transport et la distribution, peut représenter un risque sanitaire et que chacun des acteurs de cette chaîne doit avoir un comportement responsable. Mot(s) clés libre(s) : alimentation, nutrition, risques alimentaires, sécurité sanitaire
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À la recherche du sens : les pratiques alimentaires dans la tradition juive
/ Eric (CICA Vidéo Aubervilliers) Garreau
/ 14-10-2013
/ Canal-u.fr
NIZARD Sophie
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Inscrites dans les textes fondateurs de la tradition juive, les prescriptions alimentaires répondent à des normes religieuses extrêmement précises. Elles ont perduré dans les pratiques des juifs, malgré leur dispersion, depuis plus de 2 000 ans.Quelles sont ces lois qui ont traversé les siècles et que respectent encore aujourd’hui, plus ou moins rigoureusement, nombre de juifs à travers le monde ? Quel sens ont-elles pris pour ceux qui les ont appliquées, interprétées, enseignées et transmises au cours de l’histoire ? Quel sens ont-elles pour ceux qui continuent de les respecter aujourd’hui dans un monde largement sécularisé où la loi religieuse ne s’impose plus comme référence centrale dans la vie quotidienne des individus modernes ? Quelles mémoires mobilisent-elles, à quelles conceptions du corps, individuel et social, renvoient-elles ? Tenter de répondre à ces questions permettra de mieux comprendre ce que « manger cacher » veut dire dans le monde contemporain.Toutes les Conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : alimentation, tradition juive
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Abondance, bombance et combat chez Rabelais
/ Eric (CICA Vidéo Aubervilliers) Garreau
/ 13-01-2014
/ Canal-u.fr
MILLON Louise
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« Festins pantagruéliques », « banquets gargantuesques » : les géants de Rabelais ont prêté leur nom à la langue française pour qualifier des repas de très bonne chère. Chacun a en tête les célèbres illustrations de Gustave Doré qui montrent des héros démesurés, gonflés de viandes, au visage lippu, et à la bouche dégoulinant de jus. La conférence propose de revenir sur ce mythe en montrant dans quel cadre historique, anthropologique et imaginaire s’inscrivent ces agapes. L’appétit rabelaisien comme métaphore de la curiosité humaniste sera notamment remis en question. L’alimentation s’associe à maints champs culturels. La conférence montrera l’apogée de cet entrelacs dans l’usage que Rabelais fait du symposium, genre antique qui lie en son essence les mets et les mots. Les enjeux religieux de l’alimentation sont aussi développés dans l’œuvre de Rabelais. Dans le Quart livre, l’auteur satirique invente une série d’allégories alimentaires brocardant les tenants du catholicisme romain et les partisans de la Réforme la plus stricte. Il propose en sous-main une voie médiane, la voie évangélique. Les compagnons de Pantagruel se retrouvent ainsi pris en étau entre le monstrueux Quaresmeprenant et les farouches Andouilles. Enfin la conférence montrera le fonctionnement de ces images qui animent le champ alimentaire et substituent au mort le vivant, à l’inerte l’offensif, au mangeable le délétère.Toutes les Conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : alimentation, Rabelais
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