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L'accès aux soins en Guyane: quand usagers et système de soins viennent "d'ailleurs" / Estelle Carde
/ Jean JIMENEZ, Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM
/ 16-09-2009
/ Canal-U - OAI Archive
CARDE Estelle
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« L’accès aux soins en Guyane : quand usagers et système de soins viennent "d’ailleurs" », Estelle CARDE (LISST-CERS, Université Toulouse II-Le Mirail). Colloque international "Santé et mobilités au Nord et au Sud : circulations des acteurs, évolutions des pratiques". Toulouse : Université de Toulouse II-Le Mirail, Institut d'Etudes Politiques (IEP), AMADES : 16-18 septembre 2009. [Intervention suivie d'un échange avec l'auditoire]. Session A : Ajustements des systèmes, des politiques de santé et des pratiques de soins aux migrants malades et/ou vulnérables. Atelier A2 : Accommodements avec le droit et l'éthique chez les praticiens.La Guyane est un terrain privilégié pour l’étude du soin en contexte de migration. Les allochtones y sont en effet particulièrement nombreux, chez les usagers (à l’image de la population résidente en Guyane, dont plus du tiers est étrangère) mais aussi chez les professionnels de l’accès aux soins (qui, bien que français dans leur grande majorité, sont pour partie nés en métropole, c’est-à-dire loin de la Caraïbe dont sont originaires la plupart des usagers, étrangers ou français). Par ailleurs, les enjeux de légitimité que soulève l’accès aux soins des étrangers sont plus prégnants en Guyane qu’en métropole. La restriction progressive des droits aux soins de ceux des étrangers qui sont en situation précaire (d’un point de vue économique et juridique), dont témoigne par exemple chaque nouvelle réforme de l’Aide Médicale d’Etat, prend en effet en Guyane un écho particulier car les étrangers résidant en Guyane sont particulièrement vulnérables. Cette vulnérabilité est souvent tant économique (au sein d’une société locale traversée d’inégalités socio-économiques bien plus accusées qu’en métropole) que juridique (les règles du droit au séjour s’accommodant mal, en Guyane, d’une dynamique migratoire intra-caraïbéenne intense et ancienne).Cette communication porte sur les pratiques des professionnels métropolitains exerçant en Guyane à l’égard des usagers étrangers en situation précaire. Les premiers se perçoivent comme des immigrés, sur cette terre tropicale, mais sont bardés de la légitimité que leur octroient leur nationalité française et leur statut professionnel. L’accès aux soins des seconds est soumis, entre autres facteurs, à l’appréciation que font les professionnels de leur légitimité à accéder à la solidarité nationale, et en l’occurrence aux soins.En nous appuyant sur un terrain réalisé en 2002 et actualisé en 2009, nous nous attarderons sur trois situations qui amènent ces professionnels à "prendre position", face à une situation de précarité particulière de l’usager auquel ils ont affaire : lorsque l’usager est dépourvu de documents d’identité (attribution d’un jugement déclaratif de naissance), de résidence en Guyane (suspicion de tourisme médical) ou enfin de titre de séjour (attribution d’un titre de séjour pour soins). On verra comment les professionnels, représentants en Guyane cette métropole d’où sont importés le droit et la règle, adaptent ces derniers quand ils les pensent inappropriés à la réalité locale, voire improvisent quand ils les estiment muets face à des situations imprévues par le législateur, naviguant alors en marge du droit.On constatera que ces pratique, en s’affranchissant des règles et du droit, se différencient aussi les unes des autres -même quand elles s’articulent à des conceptions morales partagées par tous. Si par exemple ces professionnels s’accordent en général pour considérer que d’une part les lois françaises sur l’immigration sont inappropriées au contexte local, tant naturel (frontières fluviales) qu’humain (les étrangers au sens juridique du terme ne le sont pas toujours du point de vue historique et culturel) et que d’autre part rendre possible l’accès à un soin optimal est un devoir auquel nul ne peut échapper, leurs pratiques varient considérablement. Leur ancienneté en Guyane, des considérations relatives à leur exercice professionnel (qu’est-ce que le soin, de l’avis d’un médecin, ou le mérite, de celui d’une assistante sociale) ou encore les sources d’information dont ils disposent, s’avèrent influer notablement leurs pratiques à l’égard des étrangers en demande de soins. Sont ainsi dessinées une série de pratiques dont la diversité même introduit de l’inégalité de traitement, puisque chaque usager pourra être traité différemment selon le professionnel auquel il s’adresse. Surtout, cette diversité illustre la difficulté à situer un consensus social sur l’accès aux soins des étrangers. Mot(s) clés libre(s) : accès aux soins médicaux, anthropologie de la santé, discrimination dans les soins médicaux, droit à la santé, immigrés (Guyane), personnel médical, politique sanitaire
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Pratiques de soignants dans la prise en charge de patients migrants / Emilie Adam, Marguerite Cognet
/ Jean JIMENEZ, Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM
/ 16-09-2009
/ Canal-U - OAI Archive
COGNET Marguerite, ADAM Emilie
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« Pratiques de soignants dans la prise en charge de patients migrants », Marguerite COGNET et Émilie ADAM (URMIS-SOLIIS, CNRS-UMR 7032, Université Paris 7-Denis Diderot). Colloque international "Santé et mobilités au Nord et au Sud : circulations des acteurs, évolutions des pratiques". Toulouse : Université de Toulouse II-Le Mirail, Institut d'Etudes Politiques (IEP), Association AMADES : 16-18 septembre 2009. [Intervention suivie d'un échange avec l'auditoire].Session A : Ajustements des systèmes, des politiques de santé et des pratiques de soins aux migrants malades et/ou vulnérables. Atelier A3 : Réaménagement des pratiques de soin et questionnements interculturels.Interroger l’évolution des pratiques de santé des migrants ne saurait occulter le rôle fondamental des acteurs sociaux, des organisations et des institutions de la “société d’accueil” dans les parcours thérapeutiques des malades. En France, des études ont mis en évidence l’existence de difficultés spécifiques rencontrées par les migrants dans l’accès aux soins, en raison de facteurs notamment juridiques et économiques. Une fois ces obstacles franchis, quelle prise en charge est proposée aux migrants malades qui ont accédé aux services de santé ? Des inégalités subsistent- elles dans le suivi des patients migrants ?L’étude que nous avons réalisée dans trois Centres Hospitaliers Universitaires d’Île-de-France (méthodologie qualitative et quantitative) auprès de 94 patients et des 17 praticiens référents qui les prennent en charge pour un vih-sida et/ou une tuberculose nous a permis d’interroger l’évolution des pratiques de soins des soignants qui prennent en charge des patients migrants et non migrants. Cet angle d’approche permet d’explorer les conditions de l’émergence de traitements différentiels en santé et les modalités de leur expression.Les analyses avèrent que le classement des individus malades dans des groupes ethnoracisés est associé à un contrôle plus ou moins fort de l’observance et à une probabilité différenciée de participer à des études cliniques. Dans les discours des soignants, ces pratiques particulièress’inscrivent dans une volonté de “faire au mieux” pour ces patients. Au vu de ces résultats, nous interrogerons le poids des représentations véhiculées dans la “société d’accueil” (pensée dans l’articulation des niveaux macro, meso et microsociaux) sur les pratiques soignantes en situation pluriethnique. Mot(s) clés libre(s) : anthropologie de la santé, discrimination dans les soins médicaux, hôpitaux d'enseignement (Ile-de-France-France), immigrés
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