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Chauffe-eau thermodynamique à accumulation
/ Université Lille-I, Unisciel
/ 10-06-2009
/ Unisciel
Ferlay Nicolas
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Calcul de l'efficacité théorique d'un chauffe-eau thermodynamique. Mot(s) clés libre(s) : PAC, efficacité, thermodynamique, production d'eau chaude
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Sous le signe du saturnisme, Paris 1993 : Toilette et biberon de Mustapha
/ 24-06-1993
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Sous le signe du saturnisme, Paris 1993 : Toilette et biberon de Mustapha
01 bain de Mustapha 2 mn 28s
02 habillage avec les frères et soeurs 5 mn 28s
03 le biberon 2 mn 13s Mot(s) clés libre(s) : immigration, orifice, soin quotidien, couche, eau, lavabo, biberon, France, Europe, vétusteté, propreté, petite enfance, alimentation, hygiène, vidéo, précarité, PMI, film ethnographique, lait, toilette, savon, Paris
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Leçons d'humanité : les récupérateurs d'ordures de Mbebess (Dakar, Sénégal 1986-1996)
/ 01-01-2001
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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01 gamins collecteurs
02 réveil
03 le collecteur et réparateur de claquettes
04 parole de paix
06 l'atelier de stockage
07 la fabricante de patchwor
08 faire boire bébé
09 la cafetière
10 la gargotière
11 divination et thérapeutique
12 à la gargotte
13 l'ancienne ordonnance militaire
14 la gargotière et ses filles
15 la gargotière et ses clients
16 ablution avant la priere
17 bébé et thé
18 bavardage et amulette de ceinture
19 visite de petits talibés-mendiants
20 la petite porteuse d'eau
21 visite du collecteur de rouge et de fer
22 achat d'amulette
23 à la boutique
24 l'homme aux 100 boubous
25 la sourde-muette
26
27 leçon d'amour Mot(s) clés libre(s) : Vie quotidienne, Mbebess, Mbeubeuss, décharge à ordures, Dakar-Pikine, petite enfance, Afrique de l'Ouest, devin-guérisseur, récupérateurs d'ordures, travail, amulette, film ethnographique, Sénégal, alimentation, hygiène, dignité, vidéo, humanité, eau potable, ethnographie, maladie mentale, économie informelle
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Le bâtonnet et l’eau : techniques quotidiennes d’entretien du corps à Dakar Pikine
/ 16-06-1989
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Documents enregistrés en juin et décembre 1986 au Sénégal à Malicka, Pikine et Mbebess
Chapitres :
01 Toilette postmictionnelle masculine
02 Toilette anale aux bâtonnets
03 Toilette anale masculine à l'eau
04 Toilette rapide d'une petite fille de 7 mois
05 Ablution islamique publique à la décharge à ordures Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, défécation, décharge, orifice, ablution, Afrique, petite enfance, toilette, Pikine, film ethnographique, Dakar, miction, vidéo, hygiène, Islam, eau
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Du savon dans les yeux, toilette d’une fillette au sein peul bande, Ibel février 1990
/ 06-02-1990
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Du savon dans les yeux, toilette d’une fillette au sein peul bande, Ibel, région de Kédougou Sénégal Oriental, février 1990Une mère du village peut bandé d'Ibel au Sénégal oriental procède à la toilette de sa petite fille de neuf mois. Elle la savonne intégralement de la tête aux pieds, puis la rmce à la main. Elle la talque et l'essuie avec un pagne.
Le bébé porte différents colliers et boucles d'oreilles et sa mère explique leur provenance et la raison pour laquelle il les porte. Après l'avoir habillé, elle lui donne le sein. Puis elle le fait danser sur ses genoux en chantant. Le soir, le bébé dort serré dans un pagne au dos de sa mère qui danse.Avec : Adama Diallo, la maman, Aïssatou Camara, sa fille, les voisines et amies du quartierTraduction à Paris Souleymane Balde, Mamadou Sylla, Mamadou Saliou Diallo, Sylvie BouvierMontage : Alain Epelboin, Sylvie Bouvier (assistante)Auteur-réalisateur : Alain Epelboin médecin ethnologue CNRS ParisDocument réalisé au cours d'une mission du Centre National de la Recherche Scientifique et du Muséum National d'Histoire Naturelle en accord avec le Ministère sénégalais de la recherche scientifique. Mot(s) clés libre(s) : danse, Ibel, propreté, orifice, Sénégal oriental, soin quotidien, mouchage, eau, mère/enfant, Afrique, petite enfance, savon, musique, apprentissage, hygiène, vidéo, maternage, film ethnographique, amulette, toilette, Peul Bande
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Consultations de Souley Nyakh, tradipraticien à Joal (déc. 2012)
- "versements" aux pangols domestiques, onctions et fabrication d'amulettes
- visite et "versements" aux habitants d'une forêt de baobabs sacrés
/ 01-07-2013
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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- "versements" aux
pangols domestiques, onctions et fabrication d'amulettes
Le tradipraticien sérer
Souley Niakh de Joal, au Sénégal, âgé d'une quarantaine d'années, reçoit simultanément
deux clients dans sa chambre. Il les fait asseoir sur le lit et des
fauteuils en plastique. Lui-même est installé sur une natte synthétique posée à
côté du lit, les jambes écartées devant un boubou-tunique en toile de
coton traditionnelle, recouvert d'une crasse patinée correspondant à des versements de sang de
poulets sacrificiels.
D'une sacoche noire à
plusieurs poches, de type pour ordinateur, il extirpe les objets du rituel : un
"chasse mouche", bâton de pouvoir en crins de cheval noir, montés sur
un manche gainé de tissu rouge, enroulé dans une coudée de bande de tissu de
coton artisanal bicolore ; un sachet plastique d'une poudre, probablement
polyvégétale, qu'il versera sans récitations dans un récipient d'eau, un pot en
plastique blanc de 5 litres, apporté par une des résidentes de la maison qui
bavardent dans la cour.
Le premier consultant, Mbaye
D2., âgé d'une soixantaine d'années vient achèver un traitement pour des maux
divers, notamment des douleurs des os et
des articulations et fatigue,
de cause non précisée : jalousie, sorcellerie due à ses succès ?
C'est un musicien sérer célèbre, ami de l'assistant-traducteur de
l'anthropologue vidéographe, Aliou Henri Diouf, lui même musicien.
Le tradipraticien fait
asseoir Mbaye D2. sur la natte, face à lui, séparé par la tunique sacrificielle
posée entre eux. Il trempe les crins de cheval du bâton de pouvoir dans l’eau
avec poudre et, de haut en bas, oint par effleurements le crâne, la nuque, les
épaules, les bras, le dos, les reins de son patient. Il le fait se relever et
exécute des massages des bras avec ses mains, imprégnées de la projection d'une
récitation, dans un sens "extractif", de la racine des membres aux
extrémités. Ces massages rapides, entre effleurement et passe de magnétiseur, alternent
avec des étirements doux des bras et du rachis. A la fin de ce temps, il
intime l'ordre à son client de répondre systématiquement positivement à toute
question qui lui est posée, comme une imposition d’un
optimisme à afficher en permanence : - Si on te questionne, tu dis
oui.
Tenant le pot d’eau avec
poudre, il le conduit alors derrière la chambre dans une étroite arrière cour
ou est installé l'autel domestique consacré aux esprits tutélaires du
tradipraticien, les pangols. Il est constitué de mortiers défoncés enterrés à
l'envers, de pilons enterrés, de divers objets, pierres et de deux
volumineux anneaux de fer qui ne semblent pas de facture artisanale. Après
avoir versé de l'eau avec poudre sur chacun des objets de l’autel représentant
les pangols, le tradipraticien intime à Mbaye D2. de se "laver", sans
quitter son pantalon, de s'asperger sur le modèle du schéma corporel de la
toilette quotidienne par aspersion, y compris les pieds, posés l’un après
l’autre sur le bord de l’autel, dans une proximité extrême et troublante avec
les esprits ainsi convoqués.
Comme avec un jeune enfant,
Souley Nyakh achève la toilette de la tête de son client, la maintenant au
dessus de l’autel. Puis, il se saisit des anneaux trempés d’eau avec poudre et
les passent horizontalement l'un après l'autre au dessus de la tête de MBaye D.
encore penché sur l'autel.
De retour dans la
chambre-cabinet de consultation, Souley Nyakh le fait asseoir en face de lui,
toujours séparé par la tunique sacrificielle. Il brandit, les bras tendus,
la coudée de tisssu bicolore face à la tête de son client, sur laquelle il finit
par la poser. Il s'en saisit ensuite pour essuyer les zones qui ont été
massées, effleurées, lavées, comme pour récupérer aussi des restes non visibles.
Ensuite, il la secoue vigoureusement plusieurs fois et la pose sur la tunique
sacrificielle. Puis, il fabrique une cordelette de coton sur laquelle il
effectue 4 noeuds magiques spécifiques avec récitation d'une formule, dont : "J'ai
pris une poignée de sable, m'envelopper de Dieu avec un oreiller de
pierre". Il attache lui-même la cordelette qui fait deux fois le tour
de l'avant bras gauche de Mbay D.
Il recouvre alors la tunique
sacrificielle et la bande de tissu bicolore d'un morceau de toile blanche percée
de trois trous circulaires de la taille de l’ouverture de petits canaris usuels
et d'un quatrième plus petit. Le bâton de pouvoir est déposé dessus, puis mis
de côté, de même que le tissu blanc et la bande bicolore, pour poser neuf
cauris et une petite plaque pesante, non identifiée, l’objet qui joue souvent
un rôle de « témoin » dans ce type de divination iconique. Six jets
de cauris se succèdent, dont un avec la main de Mbay D. posée sur les cauris
étalés. Ils confirment tous la réussite du traitement et le devenir heureux.
Après quoi, Souley Niakh
demande à Mbaye D2. de laisser la place au deuxième consultant, El
Hadj T., un pêcheur sérer d’une soixantaine d’années qui vient pour les
séquelles cicatrisées d'une grave fracture de la partie supérieure du tibia droit,
écrasé entre deux pirogues.
Il le fait asseoir sur le
sol en face de lui et lui mesure le tour du genou droit avec la bande de tissu bicolore.
Il mesure ensuite la cheville et réalise un noeud spécifique du même type que
celui de la cordelette, transformant la bande de tissu en amulette, en sengor,
ceinture de projection de force à un noeud. Il la brandit à la face du
consultant puis vers le ciel et le sol, c'est-à-dire la tunique sacrificielle
sur laquelle il la dépose pour se saisir du bâton de pouvoir. Il trempe les
crins de cheval dans le seau d’eau avec poudre de la consultation précédente et
en oint doucement la jambe souffrante à de nombreuses reprises, du haut vers le
bas. Il finit par le massage avec incorporation dans le corps du patient des
vertus des paroles magiques projetées dans ses mains à chaque passage devant
ses lèvres, accompagnées de claquements de doigts.
Ensuite il attache la bande
bicolore, devenue sengor à un noeud, au dessus du genou. Il reprend les
effleurements de la jambe avec les crins de cheval trempés d'eau avec
poudre, toujours de haut en bas, mais en venant les recharger successivement en
les plongeant dans chacun des trous circulaires de la toile blanche posée par
dessus la tunique sacrificielle, comme des ouvertures de canaris non visibles.
Il interroge ses cauris en quelques jets comme pour vérifier le bon déroulement
des opérations, puis entreprend la fabrication d'une cordelette de coton artisanal
à 2 noeuds spécifiques avec des récitations. Après l'avoir passée à plusieurs
reprises sur la jambe malade, il l'attache à la cheville. Puis il déchire une
étroite bande de la toile blanche à trous circulaires et la transforme en
cordelette à un noeud, avec récitations de paroles et passage entre les lèvres
du guérisseur. Il l’attache au dessus du genou à la place de la bande tissu
bicolore nouée.
Souley Nyakh fait lever El
Hadj T. et le dirige, tout boiteux, derrière la maison. Il lui fait poser le
pied sur l'autel domestique des pangols. Trempant les crins du bâton de pouvoir
dans le récipient d'eau avec poudre, il effleure doucement le membre malade, de
haut en bas, du genou à l'autel. Ensuite, il verse de l'eau avec poudre, toujours
de haut en bas sur la jambe et le pied posé sur l'autel, puis passe les anneaux
de fer sur et autour de la jambe avant de les reposer à leur place. Un dernier
versement de liquide avec poudre sur la
jambe et l'autel, ainsi qu'une aspersion à l'aide des crins de cheval et il
fait retourner son client dans la chambre à la même place que précédement. Il
lui a ordonné de bien marcher et effectivement le consultant ne boite plus. Le
tradipraticien exécute de ouveaux effleurements avec récitation à l'aide
des crins de cheval, puis effleurement-essuyage du membre à l'aide de la bande
de tissu bicolore qui a conservé son noeud. Des jets de cauris divinatoires
répétés confirment la réussite du traitement : " C'est bon
!" El Hadj T. secoue sa jambe d'un air très convaincu quant à la
disparition des douleurs. Souley Nyakh tout en rangeant ses accessoires dans sa
sacoche, en sort une clochette-à grelot qu'il écoute attentivement sonner
devant chacune de ses oreilles, comme des messages positifs supplémentaires.
- visite et
"versements" aux habitants d'une forêt de baobabs sacrés
Le traitement du premier
client, Mbaye D2., se poursuit l’après midi du même jour dans une petite
forêt de baobabs à proximité de Joal, réputée dangereuse car habitée par différents
esprits, des pangols (génies sérers), des djinns (génies musulmans et païens) ,
des animaux dangereux, tels qu'une hyène et un jaxal, traduit faussement par « tigre », vraisemblablement
une panthère.
Les offrandes destinées aux
pangols protecteurs, sont de l’eau, de la farine de mil, du sucre, un poulet
vivant, une bouteille de vin rouge, des noix de kola et une pièce de monnaie,
sans compter une petite cuvette en plastique, le récipient pour les libations, et
l’outil sacrificiel, un couteau de cuisine.
Un premier versement rituel d’eau
mélangée de farine de mil est effectué à l’entrée de la forêt sur un espace
dégagé recouvert de coquillages, de feuilles mortes et de restes de sacrifices
antérieurs, noix de kola, flaques de sang séché. Souley Nyakh se saisit du
poulet, lui coince les pattes avec un pied, fait une passe du couteau sur la
gorge et une torsion du cou qui hypnotise l’animal qui s’immobilise, puis il
lui tranche la gorge, versant la totalité du sang en une même place. Après
quoi, le poulet est remis mort dans une pochette de plastique pour l’emporter.
Souley Niakh la cuvette
contenant l’eau avec la farine de mil et le couteau de la main gauche poursuit
son chemin jusqu’à deux baobabs aux troncs blanchis, qu’il asperge du reste de
l’eau avec la farine de mil, tout en inspectant une cavité à la base d’un
d’entre eux.
Il poursuit le chemin qui
serpente dans la forêt de baobab jusqu’à
une place qu’il nomme « chambre
d’épines », où sont empilées des centaines de bouteilles de verre
vides de vin rouge, de bière et d’alcool. Il décapsule la bouteille et fait
avancer Mbay Diouf afin de lui verser du vin sur les pieds en même temps qu’aux
pangols. Cette implication corporelle si près des pangols semble impressionner Mbaye
D2. qui essaye de refuser, puis limite la quantité de vin déversée sur ses
pieds nus. Il refuse ensuite de boire directement à la bouteille. Malgré les
restes de mil, il finit par accepter la cuvette plastique vidée du mélange
d’eau, de farine de mil et de sucre comme récipient à boire. Souley Nyakh fait
boire au goulot Aliou Henri Diouf, l’assistant-traducteur, puis l’anthropologue
caméraman et enfin lui-même. Il se saisit de la caméra pour les filmer en train
de boire, puis leur enjoint de verser du
vin sur le sol pour les pangols. A ce moment, le rituel de Mbay Diouf est
terminé.
Souley Nyakh entreprend contre
rémunération de faire visiter les différents places des habitants de cette
forêt de baobabs. Il montre une place de repos de la hyène, les griffures
laissées sur un tronc par les griffes du jaxal,
les résidences des pangols et des djinns. Il présente le baobab des pangols dont
il a reçu les pouvoirs, un autre en forme de tête où les femmes stériles
déposent leur coiffe pour obtenir un enfant.
Au fur et à mesure que la
visite se prolonge, Mbay D., impressionné, est de plus en plus réticent et
suggère de rentrer, notamment de ne pas aller visiter le puits où résident un
djinn et ses trois fils. Au sortir de la forêt, il se saisit d’un crabe et mîme
en chantant sa mise à mort sacrificielle : comme une fin (faim) de
catharsis.ACTEURS
- le tradipraticien sérer Souley Niakh
- le premier consultant pour douleurs ostéo-articulaires
et fatigue, Mbaye D. 2, musicien sérer
- le deuxième consultant pour séquelles de fracture de la jambe droite, El Hadj T., pêcheur sérer
- l'assistant-traducteur Aliou Henri Diouf
- le médecin-anthropologue vidéaste, Alain EpelboinTraduction et commentaires simultanés
Aliou Henri Diouf
Traduction des sous-titres
Lamine Ndiaye
Caméra, montage,
réalisation
Alain Epelboin & Mireille Gruska
© 2013 Alain Epelboin CNRS-MNHN Paris Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, pangol, djinns, bande de tissu, bâton de pouvoir, crin de cheval, sacrifice, verselent, mort animal, poulet, kola, mil, vin rouge, hyène, panthère, guérison, génies, autel domestique, tunique talismanique, vidéo, massage, film ethnographique, baobab, amulette, guérissage, sérer, Joal, devin-guérisseur, tradipraticien, eau, poudre végétale, ablution, incantation, cordelette à noeuds, emprise
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Chronique des Pygmées Babongo, avril - mai 2008 (Gabon) : façonnage d’un nouveau-né qui n’a pas uriné sur son père
/ 14-04-2008
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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ACTEURS
Le nouveau-né de quelques heures, encore sans nom
Tsingi Merline, l'accouchée
Inanga Pauline, la sage femme aux 43 naissances
Micoumbi Zita, "Bébé", la soigneuse, soeur de l'accouchée
Moghoussi Martine, la grand mère maternelle de l'accouchée
Lisoumbou Antoinette, la mère du papa
Ombanda Mignon, le grand frère du nouveau-né
Mongala Hélène, soeur de la grand mère maternelle
Sylvie Moghini, la mère de l'accouchée
&
Ombanda Love, le père
TRADUCTION DE L'ADOUMA
Ombanda Love
Nanda Juriel
CAMÉRA-AUTEUR-RÉALISATEUR
Alain Epelboin
ASSISTANT
Jean Blaise Matzanga, "Makunza"
DESCRIPTION-TRANSCRIPTION
<p>Pendant la nuit du quartier Mabouli de Doumé, Tingi
Merline a accouché sans difficultés d’un bébé de sexe masculin.
La mère de l’accouchée est accueillie par les enfants.
Dans la chambre, Micoumbi Zita, "Bébé", la
soigneuse, soeur de l'accouchée et tante maternelle du nouveau-né, sous le
contrôle des femmes et le regard des frères et sœurs du bébé effectue, sans
dire un mot, la première toilette avec un gant de toilette imbibé de parfum.
Les commentaires et plaisanteries des femmes, grand
mères, arrière grand mères et tantes fusent : - C'est son "grand père"
qui entre ! dit l’une des femmes sans que l’on sache s’il s’agit d’une
plaisanterie sur Alain Epelboin et sa caméra ou si on veut indiquer que
l’enfant est la réincarnation du grand père paternel récemment décédé.
L’enfant pleurniche et son pleur est interprété comme
l’expression de son mécontentement: - Non ! L'enfant dit de le laisser
tranquille !
Pour l’apaiser, la grand mère l’honore en le traitant
comme son mari décédé : - Attends mon "mari", j'ai fini.
Eeeh ! C’est Dya, son grand père qui est revenu
dans le ventre de ma fille !
On corrige l’exécution de la tâche : - Eh !
C’est pas comme ça ! Fais la toilette tranquillement !
En plus de la caméra, Sylvie Le Bomin prend des photos
au flash, ce qui fait dire que : - Ce vilain là, a de la chance avec toutes
ces photos.
Les comportements, mouvements de l’enfant sont
considérés comme des actions volontaires signifiantes : - L’enfant se
plie ! dit-on quand, tourné sur le côté, il remonte ses genoux vers le
ventre.
On surveille attentivement la réalisation de la
toilette : - Après, tu le tournes de l’autre côté.
Il continue à pleurer, avec sa femme qui
l’essuye !
- Toi qui ‘essuye, tu me voles tous mes maris !
L’essuyage au gant sec parfumé étant terminée, Micoumbi
Zita, "Bébé" entreprend les manipulations du nez : avec la pulpe
du puce de la main droite, elle appuie fortement sur l’arête du nez et remonte
au dessus du front jusqu’à la chevelure ; puis toujours fermement, elle
surligne les sourcils de l’intérieur
vers l’extérieur, puis la région sous orbitaire au niveau du pli de la joue.
Enfin, elle saisit le bout du nez entre deux doigts et le reserre en remontant.
L’enfant se débat et gémit doucement. La grand mère fait semblant de
prendre sa défense : - Laisse le maintenant !
On plaisante : - Continue à me photographier
l’enfant !
080414Doumebebenouveaune03/04/05/07/10/11
Le massage ferme de l’arête du nez se prolonge, du bas
vers le haut. Une femme précise : - Il faut à chaque fois bien lui masser
le nez.
Une autre : - Masse le nez en descendant, on lui
fait encore des photos !
L’enfant s’agite et pleure plus fort.
Micoumbi Zita, "Bébé" tend la main droite
vers la mère de l’enfant assise sur le lit à sa droite et précise : -
Verse moi un peu d’eau, parce que la tête, on ne l’essuye pas avec du parfum.
Mais en attendant elle essuye le visage avec le gant de
toilette sec, imbibé de parfum.
Intempestivement, une femme suggère à la mère : -
Viens lui donner le sein !
- Non ! dit une autre. Il faut bien lui appuyer le
nez. Et l’affinement du nez à deux doigts est repris.
Finalement un peu d’eau est versée sur le gant et
Micoumbi Zita, "Bébé" place l’enfant sur ses genoux, en lui soutenant
la tête avec la main droite qui tient le gant humide, qu’elle passe plusieurs
fois sur la chevelure dans un mouvement enveloppant du crâne, d’arrière en
avant.
- À chaque fois que tu lui essuyes la tête, il faut
bien la soulever.
- Oui ! C’est comme ça !
En fait il ne s’agit pas d’un essuyage de la chevelure,
mais un très fort massage du crane visant à lui donner une forme ronde.
Une des femmes interpelle le père de l’enfant qui reste
dehors : - Toi le père de l’enfant, viens ! Il y a ton enfant qui
pleure.
C’est en fait une provocation, car ce n’est pas son
rôle d’intervenir et il s’agit plus de signifier un mécontentement de la
personne qui habite l’enfant que de pleurs propres au bébé. Par ailleurs, le
premier contact entre le père et son nouveau né, n’est pas anodin, car le père
est dangereux pour la santé du nouveau né s’il a eu, des rapports sexuels avec une autre femme que
la mère. La souillure ainsi acquise risque de contaminer l’enfant et de le
faire tomber malade.
Le massage vigoureux de la tête est répété. Puis le
gant de toilette est mis de côté et le massage se poursuit longuement à main
nue, mouillée d’eau, le bébé réagissant de plus en plus par des pleurs et une
agitation corporelle.
- Son nez aujourd’hui ! Le massage est revenu sur
l’arête du nez, le dessus et le dessous des orbites, et enin la lèvre
supérieure, d’un mouvement vertical de la base du nez à la bouche.
Les mouvements de massage du nez se font plus doux,
presque des caresses. Le bébé baille et une des femmes parle en son
nom : - Laissez moi me reposer !
Quand cela s’arrête le bébé pousse un pleur. En son
nom, il est dit : - Vous m’avez trop bousculé !
Micoumbi Zita, "Bébé" couche le bébé en
travers de ses genoux et entreprend de lui dérouler la bande
« Velpeau » qui lui enserre le ventre, tâchée de sang au niveau de
l’ombilic. Une des femmes se saisit de la main gauche de l’enfant qui gêne le
déroulage de la bande. La mère du bébé lui immobilise doucement les jambes.
Au moment où la compresse apparaît, Micoumbi Zita,
"Bébé", dit : - Maman ! Viens soigner le nombril de
l’enfant.
Les femmes s’interrogent : - On va soigner (le
nombril) avec quoi ?
- Avec quoi vous avez noué le cordon de l’enfant ?
- Avec de l’alcool, le fil noir.
- Qui a coupé le cordon de l’enfant ?
- C’’est Inanga, la sage-femme.
Du coup, la solution est trouvée : - Inanga !
Viens soigner !
La mère de l’enfant s’est levée du lit où elle était
assise pour chercher couche et vêtements dans les piles d’affaire posées
derrière le lit sur une table.
La grand mère étonné de l’usage de l’alcool : -
Est ce qu’on peut verser de l’alcool sur le nombril ?
Micoumbi Zita, "Bébé" tend vainement une
compresse propre pour qu’on l’imbibe d’alcool.
La discussion se poursuit : - Non ! L’alcool
fait durcir le cordon.
- Non ! Prenez de l’huile de palme !
Au même moment, la sage femme sollicitée pour les soins
du cordon, vient s’asseoir sur le lit à la tête de l’enfant.
- Oui ! Prenez de l’huile de palme.
- Non, versez un peu d’alcool, avant l’huile de palme.
La même voix, à la cantonade : - Apportez moi de
l’huile de palme !
Une autre voix appuie : - On demande l’huile de
palme ! Tandis qu’une compresse est imbibée d’alcool, une voix
contredit : Ne mettez pas l’alcool, ça (la plaie) ne va pas finir.
- Non ! ça va finir !
Observant le versement d’alcool sur la compresse,
Micoumbi Zita, "Bébé" plaisante : - Tu veux finir la
bouteille !
Les plis inguinaux, le pourtour du pansement dur
l’ombilic, puis le pourtour des testicules sont essuyés avec la compresse,
tandis que la sage femme tient les jambes du bébé écartées.
Une voix à l’extérieur : - Maman ! Demande
aux enfants d’aller chercher de l’huile de palme.
On répod : - L’enfant est parti en chercher.
Micoumbi Zita, "Bébé" à l’enfant qui s’agite doucement : -
Attends d’abord papa !
Des jeunes filles observant la scène de l’extérieur par
la fenêtre et demandent : - On a déjà soigné le nombril ?
- Non.
La sage femme, très proche de la tête de l’enfant lui
sourit, lui parle à voix basse.
On attend l’huile de palme.
Une des grands mères récrimine rituellement : - Je
suis en train de souffrir avec mon petit fils, je ne sais pas ce qu’il fera
demain pour moi.
En attendant, Micoumbi Zita, "Bébé" dispose
culotte et couche à plat sur le lit à sa droite.
La grand mère s’impatiente et sort de la pièce : -
Qui est parti chercher l’huile de palme ?
Pendant ce temps la sage femme masse doucement le front
de l’enfant d’un mouvement symétrique et régulier, des deux mains de l’intérieur vers
l’extérieur en prenant appui sur la pulpe de la deuxième phalange de ses
pouces.
La grand mère, un peu essouflée revient et donne à la
sage femme un gobelet à anse en plastique contenant de l’huile de palme,
qu’elle a vraisemblablement été chercher chez elle : - Voilà l’huile de
palme.
La sage femme soulève un coin de la compresse du
pansement ombilical.
Les recommandations fusent : - Doucement !
Parce que le sang coule encore !
- Non ! Attrape la compresse comme ça !
Tandis que Micoumbi Zita, "Bébé" tient la
compresse relevée, la sage femme trempe son index droit dans le gobelet et
décolle le cordon de la compresse en le tamponnant d’huile rouge, sous le
regard attentif de la mère du bébé assise sur le bord du lit à côté de Micoumbi
Zita, "Bébé" Celle ci demande : - On ne change pas la
compresse ?
La sage femme finit de décoller la compresse faisant
apparaître un volumineux cordon frais avec des poches de liquide.
- Doucement ! Doucement !
Ce temps de contact avec la chair vive de l’enfant, que
Micoumbi Zita, "Bébé" a évité, est chargé d’émotion et la maman du
bébé observe attentivement, le visage expressif, alors qu’elle n’exprimait pas
grand chose dans le temps précédent des massages vigoureux. Elle passe une
compresse propre, tandis que la sage femme continue à enduire le cordon d’huile
de palme.
À la vue de petite érection du pénis de l’enfant :
Regardez ! Ce que l’enfant est en train de faire avec …
La grand mère, soutenue par d’autres voix « insulte »
l’enfant, exprimant l’émotion collective : - Un vilain comme ça !
- Oui, un vilain comme ça !
La sage femme à la mère : - Mets le parfum (de
l’alcool) sur la compresse !
L’enfant, toujours couché sur le dos, s’agite remuant les mains. La grand mère : -
Enanga !Tu vois les gestes de l’enfant !?
La sage femme manipule le cordon pour l’envelopper de
la compresse.
La grand mère, soutenant son amie sage femme dans cette
opération jugée délicate : - Enanga ! Nous sommes avec toi !
Micoumbi Zita, "Bébé", très amusée, qui trouve que sa mère en rajoute : -
Eeeh ! Maman ! Toi aussi !
La grand mère parlant au nom du bébé : le bébé rit
en disant : - Eh ! Maman !
La sage femme qui a finit de disposer la compresse,
lache le bébé qui fait un mouvement réflexe d’écartemtn des bras et des jambes.
La grand mère tout en saisissant les jambes pour
les tenir écartées : - Rattrapez l’enfant !
- Redressez l’enfant.
- Attrapez l’enfant !
La caméra, qui prend du champs, montre les assistants
en cercle, dont une autre grand mère et les frères et sœur du bébé, tès
attentifs.
Le bébé est soutenu en l’air par la sage femme au
niveau des fesses et de la nuque, tandis que Micoumbi Zita, "Bébé",
et la grand mère se coordonnent pour enrouler la bande autour du ventre,
maintenant la compresse en place.
À l’extérieur une femme appelle une fillette qui
assiste à la toilette : - Lauricia ! Viens ! On va au bain, à
l’Ogooue !
La grand mère à propos du bébé qui a agrippé sa main,
donant sens à ses réactions, lui prêtant toujours une volonté, révélatrice
de la personne qui investit le bébé : - Regardez ! Il m’attrape la
main ! Il croit que c’est le sein !
La bande finit d’être fixée. La grand mère : -
Attends, mon mari !
« Mon mari », ce peut être le grand père
décédé, ou le terme d’adresse affectueux et ludique d’une grand mère avec son
petit fils.
- Couchez le maintenant dit l’une. Faîtes le dormir dit
l’autre.
Micoumbi Zita, "Bébé" se saisit du flacon de
talc posé derrière elle sur le lit et saupoudre abondamment la couche jetable
posée sur une culotte plastique ouverte, disposées à sa droite sur le lit.
La grand mère anticipe l’action : - On va le
(bébé) déposer là (sur la couche) !
Micoumbi Zita, "Bébé" saupoudre de talc le
pubis du bébé, puis l’étale sur le pénis et les testicules : - N’abusez
pas de la poudre ! Sinon, il (le bébé) va noircir !
Elle tend la main à la mère du bébé qui lui verse une
nouvelle dose de talc qu’elle étale autour du cou, sous le menton, sous les
aisselles.
- C’est à toi (Micoumbi Zita, "Bébé") de
mettre la poudre et de l’habiller.
- Frotte (bien) la poudre sous les aisselles.
- Là ! C’est bien !
- Regardez ! Comment elle dispose l’enfant !
dit la grand mère quant Micoumbi Zita, "Bébé" pose l’enfant sur la
couche en le déplaçant, une main dans le dos et la nuque, l’autre tenant un
pied.
Au moment où le bébé est posé sur le dos, ses bras sont
saisis de tremblements, la main droite à proximité de la bouche qui s’agite
elle aussi. La sage femme écarte la main de la bouche et la grand
mère s’exclame : - La fraîcheur !
Tandis que l’enfant est langé, la couche dans un pochon
de plastique ensuite fixé par une bande nouée, la grand mère s’adressant à une
grande sœur du bébé qui observe attentivement : - Regardez l’enfant !
Tout ce qu'il fait, on va bien le voir (dans la vidéo) !
Le papa du bébé intervient de façon qui semble
décalée : - Massez lui encore le nez !
- Nettoyez le jusqu’aux oreilles ! dit il, alors
que la toilette est finie et que Micoumbi Zita, "Bébé" prépare une
tunique que l’on ferme par derrière, le bébé langé reposant sur le lit.
La grand mère au père, qui est très joli garçon :
- Toi le père, tu n’es pas beau ! Et l’enfant est sorti vilain !
Elle commente : - Regardez comment elle habille
l’enfant !
Au vu des tremblements des bras : - Regardez
comment l’enfant tremble !
La grande sœur du bébé, debout juste derrière la caméra
et qui se rapproche petit à petit du lit et de sa mère s’adresse à son autre
petit frère : Esaïe ! Viens voir le bébé !
Par dessus le sous vêtement, Micoumbi Zita,
"Bébé" lui enfile un vêtement avec manches et jambes d’une seule
pièce, après avoir hésité sur la façon de l’enfiler : - Les fleurs ?
C’est le devant ou le derrière du vêtement ?
La caméra sort de la chambre et retrouve dans la pièce
de séjour les deux grands mères et le père, assis près de la fenêtre.
Alain Epelboin (AE) au père : - Le papa, il est
content ? Que dit le père ? Il ne dit rien mais son sourire heureux
répond à la question.
AE: - Alors tu vas aller chercher les feuilles ?
Ou bien ?
La question d’AE s’appuie sur la croyance locale rapportée en ces termes
par Jean Blaise Matzanga : - Quand tu sors une femme dehors, et que ta femme
est en grossesse, le jour qu'elle accouche, avant d'entrer dans la chambre, tu
pars frotter des feuilles avec les mains, tu mets à la figure. Et tu les jettes
à la poubelle !
Tu peux déjà toucher l'enfant ! Quand tu le prends sur tes genoux, il faut
qu'il pisse sur toi. Comme ça, l'enfant ne tombera pas malade !
Et le père, Ombanda Love, justement a une copine.
Le père : - Les feuilles ?!
AE : - Avant de toucher le bébé. Qu’est ce que tu
vas faire ?
Le père embarassé : - Ah ! Moi, je ne connais
pas … Ce sont des …
Il ne finit pas sa phrase sans que l’on sache s’il veut
dire qu’il partage pas ces croyances ou s’il n’a pas eu de rapports sexuels
extraconjugaux durant la grossesse.
Les femmes s’en mêlent.
Ombanda Love : - Non, ça, ce sont des histoires,
moi je peux toucher l’enfant ! J’ai fait quoi ?
Les femmes : - Oooh !
AE : - Il peut toucher ?
La grand mère paternelle : - Il peut
toucher !
Le père : - Pas de problème ! Je peux toucher
l’enfant ! J’ai fais quoi ? Je suis là dans le village et il y a
quoi ?
La grand mère paternelle : - ça c’est pour
avant !
La caméra revient dans la chambre ou « Bébé »
finit le boutonnage du vêtement de l’enfant, tout tranquille.
La grand mère maternelle : - Les enfants !
Fichez le camp de la chambre de votre mère.
Les enfants ! Ici, c’est pas chez vous !
Le frère du nouveau né apporte un objet à sa mère,
toujours assise au pied du lit à distance du bébé. Étonné que sa mère ne touche
pas le bébé, et certainement désireux de le faire, il lui dit : -
Maman ! Prends le bébé.
On entend par derrière le père qui rentre dans la
chambre : - Je peux toucher l’enfant …
Il s’approche doucement du bébé couché sur le dos sur le
lit et lui effleure avec la main droite l’épaule au travers du vêtement, puis
la joue et le nez.
A ce moment, l’habillage est terminé,
« Bébé » se lève range les vêtements, et lui met une couche dans la
main.
La maman se saisit alors du bébé, le posant sur ses
jambes et le père en profite pour s’asseoir à côté de son épouse.
À ce moment, une voix d’homme interpelle AE : -
Vous faites des photos de mon enfant (classificatoire). Maintenant, vous allez
donner ça quand ?
AE : - Au retour (de la collègue).
Le père du bébé s’exclaffe et continue de caresser
légèrement le nez et les joues du bébé, aux mêmes places que celles où les
vigoureux massages ont été appliqués précédemment.
La mère du bébé demande à AE si c’est fini, se lève et
sort avec le bébé dans les mains, suivie de son mari et des enfants.
Cette toilette, dans un milieu culturel mixte est
intéressante en raison du modèle de technique de façonnage du corps utilisé,
avec un massage énergique du nez, du visage et de la tête, une toilette à sec.
L’interpellation du père quant à d’éventuels rapports
extraconjugaux et à la nécessité d’un rituel réparateur pour éviter de rendre
l’enfant malade donne à voir le caractère particulier de cette première
rencontre entre un père et son nouveau né.
Jean Blaise Matzanga à propos des ruptures d'interdits sexuels par le père durant la grossesse et des risques pour la santé du bébé : <br>- Quand tu sors (as des relations sexuelles) une femme dehors, et que ta femme est en grossesse, le jour qu'elle accouche, avant d'entrer dans la chambre, tu pars frotter des feuilles avec les mains, tu mets à la figure.
Et tu les jettes à la poubelle !
Tu peux déjà toucher l'enfant !
Quand tu le prends sur tes genoux, il faut qu'il pisse sur toi.
Comme çà, l'enfant ne tombera pas malade ! Mot(s) clés libre(s) : enfants, Doumé, Adouma, Awanji, gant, parfum, eau, huile de palme, façonnage, tête, couche, Ogooue-Lele, ombilic, vêtement, nouveau né, nez, père, Gabon, toilette, pansement, tante, talc, grand mère, mère
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Chronique aka 1993, Motonga : Monduwa, devin-guérisseur pygmée
Consultation d'une jeune fille menacée d'avortement
/ 20-12-1993
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Consultation d'une jeune fille menacée d'avortement, Motonga décembre 1993, Mongoumba RCA
Acteurs :
la jeune fille villageoise
la maman de la jeune fille
& les parents
Monduwa, le nganga
Bobino Topesua Mbato Patrice, le traducteur
© 2007 A. Epelboin, SMM CNRS/MNHN Paris
Monduwa consulte à domicile une jeune fille villageoise, enceinte, menacée d'avortement.
La mère raconte l'histoire de la maladie, l'hospitalisation "inutile", le manque de moyens.
Déclarant que la jeune fille est toujours enceinte, Monduwa envisage avec prudence l'administration de remèdes "doux" qu'il doit aller chercher en forêt.
Bobino Topesua Mbato Patrice assure la traduction du sango au français. Mot(s) clés libre(s) : peur, guérisseur, guérissage, Afrique, pygmée, aka, villageois, Mongoumba, palpation, phytopharmacopée, Motonga, République Centrafricaine, film ethnographique, maladie, médicament, hôpital, douleur, vidéo, grossesse, consultation, eaux, avortement, ethnomédecine, piqure
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Chronique aka 1993, Motonga : Gbédéle, femme, fille et mère
/ 20-06-1994
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Chronique pygmée, juin, décembre 1994, Mongoumba, Lobaye, RCA
Filmé dans un campement de pygmées aka, sous-préfecture de Mongoumba,
Gbédélé : femme, fille et mère Lobaye, R.C.A.
Image et son
Alain Epelboin
Dans le campement pygmée aka de Woto, en République centrafricaine, suivi au cours de deux journées ordinaires des interactions entre un bébé (âgé de 3-4 mois puis 9-10 mois), de sa mère adolescente, Gbédélé , de Mowo, sa grand-mère et des membres du campement, sans compter les tantes et les cousins, cousines.
Gbédélé donne à téter à sa fille, la berce en chantant, rieuse. A ses côtés, sa mère la regarde, la conseille, l’éduque. Elle prend aussi soin du bébé, qu'elle berce pendant que Gbédélé vaque à ses activités ménagères.
Six mois plus tard : un petit groupe s'est formé pour faire de la musique avec des arcs musicaux, des percussions, la frappe des mains, des chants... Gbédélé joue de l'arc à deux cordes. Le bébé est présent parmi eux.
Les stimulations sonores et corporelles imprimées sur le corps de l’enfant lors de ses pleurs sont systématiquement en rapport avec les rythmes fondamentaux de la musique traditionnelle aka. Mot(s) clés libre(s) : ethnologie, Afrique, ethnomusicologie, bercement, pygmée, aka, Lobaye, chanvre, grand-mère, grand-père, sango, pilage, Mongoumba, relation mère /enfant, péparation repas, arc musical, marche, petite enfance, toilette, lait, danse, musique, Vie quotidienne, apprentissage, psychologie, alimentation, genre, santé publique, femme, vidéo, maternage, allaitement, chant, jeu, film ethnographique, République Centrafricaine, eau
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Chronique aka 1988, Akungu : Femmes pays
/ 16-02-1988
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
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Dans le campement pygmée d'Akungu, en République centrafricaine, les femmes et les enfants vaquent à leurs occupations quotidiennes. Au cours de quelques journées se déroulent des scènes telles que la préparation et la cuisson de chenilles, la cure de la migraine d'une jeune femme, la toilette des enfants dans la rivière, la préparation des repas, les jeux des enfants, l'extraction de puces-chiques du pied d'une enfant, la scarification, le tatouage et la décoration des visages et des bras, puis la scarification thérapeutique d'une jeune femme.Chapitres :01 préparation de chenilles ndosi1. Les chenilles sont décoconnées.2. Une fois décoconnées, elles sont prêtes à griller de façon à éliminer leurs poils et à assurer leur éventuelle consommation.3. Les cocons vides seront ensuite repoussés hors du campement dans un tas de déchets secs.4. Du bois est mis à brûler afin de préparer la braise nécessaire à la grillade des chenilles.5. Mambi secoue les chenilles mélangées avec des braises, dans une vieille marmite en aluminium, percée.6. Les chenilles sont versées sur le sol, puis triées jusqu'à obtention d'un époilage satisfaisant.Extrait de l'encyclopédie des Pygmées Aka Edd. SELAF© chenille Anaphe (spp.) .kòngo // = .ndosì Thaumétopoéidé, Anaphe venata Butler, A. infracta Welsh.Morphologie - Jaune foncé, couvertes de longs poils blancs; petites chrysalides brunes. — Éthologie -Petites chenilles processionnaires; cocons réunis en cocon communautaire..ndòsì, Chenille Anaphe, Thaumétopoéidé, Anaphe sp.Acq. - prod. (collecte) = septembre; elles font l'objet d'une récolte systématique pendant la période des chenilles.Expl. - conservation = séchées après vannage sur les braises pour enlever les poils toxiques;- échange/commercialisation = fort prisées des villageois, ceux-ci en sont très demandeurs, soit dans le cadre de l'échange, soit en les achetant aux Aka quand ils ne sont pas alliés.Alim. - base (chair = elles sont cuites à l'eau bouillante, puis assaisonnées ou non de sel et d'huile de palme; on consomme aussi les chrysalides dont la saison dure plus longtemps (novembre); la consommation de .ndòsì mal cuites provoque des vomissements répétés et violents.?Méd. - gastro. (indigestion de § .ndòsì) = l'écorce de § .gbàdo, en décoction à boire, calme les vomissements et les fait stopper.Créd. - biologie = pendant la saison des chenilles, la saison des .ndòsì, constitue une des trois étapes marquées; les chrysalides se réunissent dans un grand cocon communautaire, è.koto-ya-ndòsì / la peau | la÷cette de | l'÷ Anaphe /;Les chenilles (§ .kòngó) doivent souvent être flambées pour les débarrasser de leurs piquants ou de leurs poils, mais on emploie le verbe § mbà- “griller” pour cette action (§ .sOngí) ou encore § pEp- lorsque l'on utilise pour ce faire un panier spécial § .sàkádà). De nos jours, une bassine d'aluminium percée de trous et dotée d'une anse végétale remplace souvent le panier traditionnel, moins résistant aux braises qui assurent l'époilage.Lorsque les chenilles se rassemblent et forment des groupes compacts et lorsqu'elles se mettent en cocon communautaire, il n'est plus possible de distinguer l'individu; on a affaire à une masse indifférenciée, ce que représente la dérivation par changement de genre.(N : 9/8 = bò.ndòsì / mà.ndòsì)202 consommation de fruits vondoKoti a rapporté d'une tournée de cueilette des fruits vondò d'une liane Apocynacée : ils sont immédiatement consommés en les suçant.03 cure de migraine par application de mbili sur des scarificationsAprès avoir réalisé des scarifications en couronne sur le front et les tempes de Wawa qui souffre de migraine, Mambi applique une pâte médicinale § .mbili.L'application du .mbili provoque une vive douleur que Wawa exprime par des cris et des gémissements.L'opération terminée, Mambi range la lame de rasoir ainsi que les restes de remède dans une petite boîte cylindrique propriété de Wawa.Celle-ci se couche, sa dernière-née blottie contre son sein et finit par s'endormir, soulagée.Les enfants se partagent un gobelet d'eauExtrait de l'Encyclopédie des Pygmées AKa Ed. SELAF-Peetersbambo (Nd : 5/6 = è.bambo/bè.bambo < *bamb) mal de tête (sp.), céphalée (sp.), migraine (sp.)La douleur est perçue comme un éclatement (d'où le nom de la maladie), selon certains ressenti d'un seul côté de la tête, souvent accompagné de vertiges.Dans un premier temps, le malade se soigne lui-même en fabricant ou se faisant fabriquer par un proche une corde-remède tressée (§ .kOdi), qu'il se noue autour de la tête. Si ce traitement n'est pas suivi d'effet ou si le mal est trop violent ou encore si le malade ne connaît pas la plante pour faire la corde-remède, il s'adresse au guérisseur (§ .ngàngà). Celui-ci (ou à défaut une parente du campement) lui fait des scarifications qu'il enduit de poudre-remède (§ .mbili) et de sel de cendres.mò.kOdi-wa-è.bambo «liane-remède de la migraine» è.bambo à`O mò.sokò-wâvE wa mù-bàta o-tùtù, wà mù-bambua o-tùtù, bô nde ba kEsà«La céphalée donc, c'est ta tête qui se fend en dedans; elle éclate en dedans c'est pourquoi on incise»
bo mò.sokò-wâvE wa kOnE, OvE ga kà-mò.kOdî, nde ò kàta mò.sokò, nde ò kàta bamoedi «Quand la tête te fait mal, tu te contentes de couper une corde-remède, de te l'attacher à la tête sur laquelle tu l'enfonces» (AE .bambo 18-19)cƒ .kOnO04 Jeu d'enfant: préparation d'un repasA la limite entre le jeu et la réalité, Mengi prépare un petit repas pour ses petites soeurs, tandis que sa mère migraineuse se repose.
05 Enchanvrement des enfantsMongay, aidé par une fillette (=une tante) finit tranquillement les restes de chanvre indien de la pipe de son père.Encyclopédie des Pygmées Aka Ed SELAF-Peeters.mbangì (N : 1/2 = mbangì/bà.mbangì) Chanvre indien
Cannabis sativa L., CannabinacéePlante herbacée cultivée.
Tech. : gén. (stupéfiant) = les feuilles et les sommités fleuries sont séchées, écrasées entre les doigts et et fumées dans une pipe sp. ou dans une feuille végétale ( Zingibéracées § .sEtì, Renealmia sp. ou Aframomum sp.) ou dans n'importe quel papier disponbleLa pipe la plus couramment utilisée est constituée par l'entrenœud de bambou sòngò : le fourneau est constitué par le creux de l'amorce éclatée d'une cartouche de calibre 12.
Soc. : écon.-soc. (échange) = le Chanvre indien, importé illégalement des pays limitrophes, entre dans le cadre des échanges avec les villageois, au même titre que le tabac (§ .mbangà) et l'alcool (§ .ngbakò). De très rares Villageois de la région et à présent quelques Aka en cultivent occasionnellement quelques pieds dans un coin reculé de plantation forestière (la culture en étant interdite).
Même si tous ne sont pas amateurs, de nombreux Pygmées sont consommateurs de chanvre indien. Celui-ci, au même titre que les alcools et les tabacs, n'est pas considéré par les Aka comme une drogue toxique, mais comme des nutriments nécessaires à l'entretien de la santé et de l'humeur, à la réalisation de performances, par exemple de chant ou de danse. Ils permettent l'exécution des travaux pénibles exigés par l'entretien des plantations villageoises de café.
Outre le miel et des remèdes “magiques”, le chanvre et le tabac sont employés par nombre de grands chasseurs pour mener à bien les longues poursuites de gros gibiers.
Hommes, femmes, adolescents, enfants, tous les amateurs ont leur part, qui n'est pas égale. Le partage au sein de la société aka obéit aux règles coutumières de répartition des produits valorisés et donne à voir, au-delà des discours théoriques de préséance, le fonctionnement quotidien de la société. La consommation de chanvre n'est pas le fait d'amateurs marginaux; elle est totalement socialisée.
Tous les membres du campement, hommes, femmes et enfants, participent aux causeries et réjouissances, dont fumer fait partie. Le tabac n'est absolument pas considéré comme toxique et de jeunes enfants finissent “en cachette” les restes de pipe ou de cigarettes.
Les dons et contre-dons de tabac affichent la reconnaissance du statut social de l'individu. Ils sont donc de fait très ritualisés, notamment dans les rapports avec les beaux-parents.
En cas de manque, des fumeurs toxico-dépendants sont amenés à échanger des quantités importantes de produits forestiers contre de dérisoires quantités de cigarettes auprès de leurs fournisseurs villageois.
Néanmoins, à l'exception des grandes occasions, les parts journalières per capita sont la plupart du temps réduites à quelques bouffées d'un produit à faible teneur en substances actives. Les femmes amatrices sont moins nombreuses que les hommes et plus discrètes.
Il n'y a aucune notion, dans cette société, de la toxicité biologique de la fumée inhalée : cigarettes et pipes passent sans cesse de bouche en bouche selon des ordres de préséance précis ; des papiers épais, imprimés servent à confectionner des cigarettes ; les pipes à réservoir d'air impliquent des aspirations très aggressives pour les poumons.
Conscients du caractère illégal de la possession et de la consommation du chanvre au regard des lois officielles de l'Etat centrafricain, les Pygmées savent, en présence d'étrangers, parfaitement dissimuler leur consommation. Aussi est-il très difficile d'apprécier l'ancienneté de l'usage du chanvre indien chez les Pygmées aka?Lorsqu'une prise de chanvre provoque un malaise caractérisé par le fait que les “yeux tournent” (misO mâ zònga, vertiges), on frotte le corps du fumeur avec les feuilles de .tOtO grandes herbes (spp.) (Commélinacées, 1) Palisota hirsuta (Thunb.) K. Schum. 2) P. schweinfurthii). Après quelques instants, il reprend ses esprits {Mga 94}.
Si la conduite d'un individu, sous l'emprise de l'alcool ou du chanvre, va à l'encontre des normes de sociabilité, il est considéré comme malade et pris en charge par la collectivité. Cette “maladie” est rapportée au .kìlà (1. interdit alimentaire, 2. maladie due à la rupture d'un interdit alimentaire). La cure, outre différentes thérapies appropriées, à base d'onctions de matières végétales et de scarifications avec application de substances médicinales, aboutit à un interdit personnalisé de consommation de chanvre ou d'alcool.
Les devins-guérisseurs aka, avec lesquels nous avons travaillé {Mga et Bg}, ne consomment jamais de chanvre, sans qu'il soit possible de savoir s'il s'agit d'un goût personnel ou d'un interdit spécifique. Ces mêmes individus, au cours de leur apprentissage-initiation et de leur exercice professionnel, ont été amenés à consommer à des fins divinatoires un lixiviat hallucinogène et psychodysleptique d'écorces de racines de § .bònd&o (Strychnos icaja et surtout Tabernanthe iboga). L'usage en est strictement réservé aux contacts avec le surnaturel (divination et ordalie) et en conséquence au spécialiste, le devin-guérisseur et ses assistants.
Tabac, alcool et chanvre sont tous produits de l'échange avec les Villageois. Le vin de palme (§ .lEkù), sans en être produit puisque les Aka se le procurent directement, résulte cependant des contacts avec ceux-ci (qui en sont grands consommateurs) du fait que les Palmiers (Elaeis guineensis Jacq.) producteurs se trouvent dans les zones de forêt colonisées par eux, récemment ou anciennement (§ .ndama).
.mbangà (N : 1/2 = mbangà / bà.mbangà) tabac commercialisé
Nicotiana tabacum L., Solanacée
Il s'agit du tabac sous forme de cigarettes, beaucoup plus rarement de tabac en paquet.
Tech. : gén. (stupéfiant) = toujours obtenues auprès des non Pygmées dans le cadre des relations d'échange ou par achat, les cigarettes sont gardées soigneusement dans les sacoches § .sàwàlà. Elles sont partagées en société, aussi est-on souvent amené à n'en fumer que des portions, soit dans un fume-cigarette de bois ou d'os long de singe (§ .pOlOtì) ou plus simplement dans un morceau de feuille pliée de § .sEtì.
Leur valeur augmente considérablement au fur et à mesure de l'éloignement des centres d'approvisionnement. En pleine forêt; quelques cigarettes peuvent être troquées par un villageois contre un gibier entier.
Quoique globalement moins consomatrices, certaines femmes sont des fumeuses invétérées.
Les cigarettes de tabac brun fort (de la marque “Tumbaco”), importées en fraude du Zaïre, sont très valorisées, considérées comme plus fortes que le chanvre.
na dì-kOta mbangà «Je fume du tabac»A présent, les cigarettes "blondes" à bout filtre sont les seules consommées.06 Partage d'eau entre enfantsSous le contrôle de leur mère Wawa, les enfants se partagent un gobelet d'eau, les plus petits avant les plus grands.
Extrait de l'Encyclopédie des Pygmées Aka Ed. SELAF-Peetersmáì (N : 8 = máì) 1. liquide, eau (potable)
L'eau est la boisson usuelle des Aka, comme un support de cuisson essentiel (et quotidien) (§ sìp-). Ordinairement l'eau provient de la source des ruisseaux (§ .sókò5) ou de leur cours s'ils sont propres et limpides — d'ailleurs on cherche toujours à établir le campement à proximité d'un “marigot”. Le lieu de puisage de l'eau potable est toujours situé en amont des lieux de toilette et de lessive.
Cependant, dans certaines régions inondables ou marécageuses, en saison sèche, il est nécessaire d'atteindre en profondeur la nappe phréatique grâce à des trous (§ .dìbà). On recueille aussi les eaux de pluie (§ .mbóá) dans un tronc tombé de parasolier creusé en auge (§ .kòmbò). Ici encore, le trou servant à l'eau de boisson est distinct de la mare limitrophe servant à la toilette.
Pourtant le moyen le plus usuel de remplacer une source consiste à recueillir la sève de végétaux particuliers, celle des arbres § .ngàtá et § .kòmbò (Moracées) que l'on fait couler par leurs racines-échasses (§ .kúmà) ou par des entailles en arêtes de poisson à la base du tronc, mais c'est surtout la sève de lianes-à-eau (§ .nzàmbí) qui s'écoule de tronçons que l'on coupe. C'est ce dernier procédé que l'on emploie pour se désaltérer pendant les sorties en forêt.
â kùká mò.nzàmbí bè.kúdú, bè.kúdú, bè.kúdú; bâ bOsá máì-mEnÉ, bâ núà
«Ils coupent la liane-outre en morceaux; ils prennent cette eau et s'en désaltèrent» (14.638, 640)
nà mbE-núákâ mÉ kà-ngá-máì-má
«Je ne veux boire que cette eau-là» (14.70)
ná gE máì-má-ngbOkO, ná g`E mò.zàmbí
«Il faut que je prenne de l'eau de liane en coupant la liane-outre» (14.635)
á bùàsá kÉnzÉ mú-tà-máì
«Il prend du sable dans l'eau» {Bay}(QIL 57)
kàbá y$E máì «Donne-lui de l'eau» {Bay}(QIL 61)
máì-m^EnÉ má-múyá «Cette eau est chaude» {Bay}(QIL 113)
búsÉ WúÉ mbéngó máì «Nous boirons de l'eau» {Bay}(QIL 159)
máì má zE mú-mò.kÉdì
«Il y a de l'eau dans le marigot» {Bay}(QIL 204)
§ .lEkù
2. eau, étendue d'eau, eau courante
> marigot, marécage, rivière
Les nombreux petits cours d'eau peu profonds qui sillonnent la forêt facilitent la progression sous le couvert et sont utilisés comme chemins privilégiés, alors que les rivières constituent plutôt des obstacles. Lorsque l'eau est trop profonde pour être traversée à gué, un arbre est abattu en travers de la rivière pour assurer le passage d'une rive à l'autre. Parfois, une liane est tendue à hauteur de main pour faciliter l'équilibre, mais le plus souvent, on franchit ce pont improvisé sans garde-fou.
Les marécages, nombreux dans l'interfluve Sangha-Oubangui, sont des réserves poissonneuses intéressantes, mais aussi des lieux de collecte importants (Raphia, champignons…) qui justifient des expéditions collectives. Cependant la progression dans les marais est souvent dangereuse et femmes et enfants s'y hasardent moins volontiers que les hommes. Si l'on y exerce certaines activités, on ne franchit généralement pas les zones marécageuses, on les contourne.
Traditionnellement les Aka n'utilisent aucun type d'embarcation permettant d'utiliser les voies navigables. Seuls ceux qui sont alliés aux riverains de l'Oubangui ont depuis quelques années commencé à construire de petites pirogues pour leur usage personnel : elles leur permettent surtout d'avoir accès aux îles du milieu du fleuve qui sont des réserves giboyeuses, plutôt que de pratiquer la pêche au fleuve, comme leurs commensaux villageois.
bá kànánÉ mè.nd&Emb`E ó-tùtù-yà-máì mà.sú mà.sátò
«Elles ont mis le manioc à tremper dans l'eau pendant trois jours»
bâ dòá-má m`Ok`Om`Ok`O ó-tùtù-yà-máì ng^O.nÉ ó-bè.kpànì ng$o-tô «Ils vont aller l'après-midi dans les marécages là-bas, sur les petites termitières» (12.88)
OvE tí-gúíÉ ó-tùtù-yà-ngá-máì, má gúíánÉ nà-kô nà-kô (12.243)
«Ce n'est pas toi qui entre dans ce marécage, il est bien trop profond»
ínábO dòánÉ vùù, kùká mòEí-máì
«Allons ensemble, vite, traverser au milieu du cours d'eau» (10.14)
à kàná è.sòngà mú-máì
«Il jette une nasse dans la rivière» {Bay}(QIL 62)
var. .kEdì {Bay} // ƒ .kélèdì
3. eau, saison des pluies > annéeDans le vécu quotidien, on n'est pas souvent amené à décompter le temps en années. Dans la plupart des cas, il est fait référence à un événement marquant pour situer une année dans le passé, lorsqu'on cherche à déterminer l'âge de quelqu'un par exemple. Cela se fait aussi par rapport aux naissances ou aux décès qui se sont produits dans les mêmes temps que celui que l'on veut situer.La division du temps en années se fait aussi bien par référence à la saison des pluies qu'à la saison sèche (§ sèvò), généralement en fonction de la saison dans laquelle on se trouve au moment où cette indication temporelle est énoncée.máì-má-mbúsà «l'année prochaine»bà.máì-bá-mbúsà «les années prochaines»? DÉnom. : phytonyme = donne son nom à un champignon § .máímàì.4. eau, liquide intérieur des êtresEtant donné son caractère vital, l'eau est pourvue d'une forte charge symbolique “liquide de vie”.mOì-OvÉ nà-máì-míké «Tu as le ventre plein d'eau» {Bay} (QIL 18)sèvemáì-má-mòlé «la sève de l'arbre»(sauf les latex, résines… qui portent des noms spécifiques)sperme (liquide du mâle) > désir máì-mámù tálâ mÉ mòè «Le désir me brûle le ventre»// l'8÷eau | 8ma / (A)-regarde÷A. / à moi / le3÷ventre // (Ch. 3.3)à dìvá máì-mámù «Elle a reçu mon eau (sperme)» = «Elle est enceinte de mes œuvres» (Ch 3.11)nà bòlá máì-mámù «J'ai éjaculé»// je / (A)-ai versé÷A. / l'8÷eau | 8ma // (Ch 3.28)máì-má-ból`O «de l'eau froide» M «du sperme stérile» (Ch 9.1)var. .mb`Olîliquide amniotique, eauxmáì-má-dì.bùmù «le liquide amniotique» / l'8÷eau | 8de | la7÷grossesse /lait? máì-má-dì.b^ElÉ «le lait» / l'8÷eau | 8de | le7÷sein /bilemáì-má-è.nòngè «la bile» / l'8÷eau | 8de | la5÷vésicule biliaire /© 5. liquide (non solide)?bò.tálè-nà-máì «coulée, fer fondu» / le9÷fer | avec † l'8÷eau /© 6. chant (sp.) de type § .ómbè(cf. Anthologie de la musique aka, CD II, pl. 3)syn .ndùdà(N : 2 = bà.máì)eaux (rivières, cours d'eau; saisons des pluies, années)Le terme maì (cl. 8) relève d'un genre unique, lorsqu'il est employé comme collectif indénombrable (liquide), dont la classe transcende l'opposition de nombre. Cependant, lorsqu'il représente des entités plus concrètes, devenant dénombrables, il subit une dérivation par changement de classe nominale, où l'emploi de la classe 2 (pluriel de l'individualisant dénombrable), lui confère ces qualités qui se réfèrent alors à des ensembles dont l'eau est le constituant, mais non l'identité.(N : 4 = máì)eau (spécifique) Bien que la classe 4 représente normalement le pluriel (ou le non singulier) d'une entité particularisée et dénombrable, l'usage qui en est fait avec maì (perceptible seulement par le phénomène d'accord : maì-mè.kElElE “la/les petite(s) quantité(s) d'eau”), met l'accent sur la spécificité de l'entité envisagée : une part, une occurrence unique, une relation individuelle… et non sur une pluralité de l'objet.07 toilette d'un petit garçon à la rivièrePassage d'un groupe de retour de déplacement et toilette du fils aîné de Bassin Joseph, âgé de 3-4 ans par sa mère Mboli.08 passage de la rivière au retour de la cueillette Passage de la rivière au retour d'une partie de cueillette.Noter les différents types de portage des enfants.09 jeu d'enfant : pêche par écopage à la rivièreLes enfants attrappent quelques minuscules poissons à la rivière qui seront grillés et consommés en en-cas.10 fabrication de cordeletteExtrait de l'Encyclopédie des Pygmées Aka Ed. SELAF-Peeterstum- (V) filer, corder (la filasse)On fabrique la ficelle en roulant les fibres sur la cuisse, généralement enduite de cendres, avec la paume de la main, également frottée de cendres, en deux tortis qui sont au fur et à mesure retordus ensemble. Pour rendre la ficelle plus solide, on utilise parfois le latex d'une liane à caoutchouc qui fixe le roulage des fibres. La principale plante fournissant la filasse est la liane Manniophyton fulvum Müll. Arg. (Euphorbiacée), § .kosa.La fabrication de la ficelle (§ .mbà) est une occupation des périodes oisives et sédentaires, mais surtout des vieillards (§ .kòt&o) dont la participation aux activités de collecte et de chasse est diminuée sinon interrompue et qui, de cette façon, apportent cependant une contribution non négligeable à l'économie du groupe. C'est aussi pour eux un moyen de continuer à bénéficier des activités de chasse auxquelles ils ne participent plus, puisque le propriétaire de l'engin qui a pris le gibier – ici le filet (§ .kìà) pour lequel ils fabriquent la corde – est aussi l'acquéreur de l'animal capturé (voir dans SB, Ethnoécologie, les règles de partage du gibier, Livre I-1).?nâ tum&a mò.mbà nà-bò.kìà «Je corde la ficelle pour le filet»syn § wOs-, was- // ƒ .mbà11 pilage de feuilles de manioczàbukà (N : 1/2 = zàbukà / bà.zàbukà) {Bg} 1. feuille de maniocsyn .sàbùkà // var .zàbu {Mga}Acq. - cueillette-échange = les Aka ne cultivent pas ou depuis peu le manioc; ils se procurent les jeunes uilles soit par l'échange, soit par la cueillette dans les champs en jachère où repoussent des pieds de manioc.Alim. - base (accompagnement > brèdes, légumes verts) = afin de les ramollir et d'en faire disparaître l'amertume éventuelle, les feuilles de manioc sont d'abord frottées à sec sur le fond brûlant de la marmite posée sur un feu vif; cette opération joue également un rôle utile par rapport aux produits toxiques, à savoir les dérivés cyanogéniques, de cette plante; une fois l'opération terminée, les feuilles sont abondamment aspergées d'eau, puis mises à cuire avec les différents ingrédients de la préparation (sel, huile de palme, champignons, viande ou chenilles).2. purée de feuilles de maniocPour ceux qui vivent à proximité de plantations de manioc villageoises, la purée de feuilles est un aliment courant qui, lorsqu'il est préparé trop souvent, est déprécié, parce qu'il indique un déficit de produits de cueillette et de chasse.CrÉd. - écol. = une consommation excessive de feuilles de manioc provoque la maladie de la rate, § .eb`a;- interdit (alimentaire) = ceux qui souffrent de la maladie de la rate doivent s'en abstenir.• zàbukà-muke «beaucoup de purée de feuilles de manioc»= jàBùkà “purée de feuilles de manioc”Tech. - production (apicollecte) = si on ne dispose pas de feu pour enfumer les abeilles, on peut utiliser des feuilles de manioc écrasées et souffler dessus à l'entrée de la ruche, pour asphyxier les abeilles.CRÉD. - interdit (alimentaire) = celui qui est atteint du mal de poitrine, § .mbànz&i, ou de maux de rate ne peut consommer les feuilles de manioc;- (comportemental) = si un enfant a l'interdit de l'Hylochère § .bEyà, sa mère ne doit pas cueillir des feuilles de manioc, de même s'il a une maladie de la fontanelle, bò.kOnO-boa-mò.sokò.• mbokà vâ ngo-sàbùkà «Ici au village, il n'y a que des feuilles de manioc (à manger)»• ba nga-sìpE nà-bà.sàbùkà «On pourra le faire cuire avec des feuilles de manioc»syn .zàbu // var .zàbukà {Bg} // § .bumà // = ng .sàbùkà (Ø-dì/Ø-ì) / = b jàbùkà / = ngb sa12 soufflage d'une saleté dans l'oeil d'un enfant13 extraction de puces-chique des pieds de MongayExtraction de puces-chique des pieds de Mongay par sa mère Mambi, aidée de sa co-épouse Koti.Extrait de l'Encyclopédie des Pygmées Aka Ed SELAF-Peeterspìàmò (N : 3/4 = mò.pìàmò / mè.pìàmò) {Bg} douleur, souffranceLa douleur et la souffrance sont omniprésentes dans ces sociétés où les blessures sont quotidiennes, où les insectes et ectoparasites “piquants” sont très nombreux et où les complexes pathogènes – particulièrement meurtriers – combinent pathologies autochtones et cosmopolites. Les rites de passage, les techniques thérapeutiques curatives et thérapeutiques “traditionnelles” comportent quasi-systématiquement une composante “douleur provoquée” importante. Le nourrisson, pour diverses maladies liées au concept d'interdit, § .kìlà, est balancé au-dessus de brandons attisés, recouverts de feuilles thérapeutiques et asphyxié par des vapeurs douloureuses. Le petit enfant, dès la marche, apprend rapidement la douleur transfixiante de l'extraction de la puce-chique insérée dans sa chair. On ne grandit pas dans cette société, sans être circoncis pour les garçons, sans avoir les incisives supérieures taillées, la cloison nasale, les lobes des oreilles, autrefois la lèvre supérieure percés. Le corps est aussi régulièrement souligné de nouveaux tatouages et cicatrices à visée esthétique.À l'occasion de maladies diverses, dès le plus jeune âge, on subit des applications de produits caustiques sur des scarifications superficielles pratiquées au rasoir en regard de la zone douloureuse ou de la zone d'expression cutanée de la pathologie interne (tempes, région précordiale, hypochondre gauche…) : ces incisions infimes, souvent sanglantes, sont vécues très douloureusement, en ce temps de fragilisation de la mère et de l'enfant, provoqué par la maladie. Chez les enfants, et a fortiori chez les adultes, la peau est le dossier médical sur lequel les experts savent lire l'histoire des maux et maladies qu'a subis la personne. Les soins des guérisseurs sont souvent douloureux : un peu comme s'ils voulaient étouffer les douleurs pathologiques en en provoquant de nouvelles; un processus de “contre-feu” qui agirait sur la souffrance et l'angoisse du patient et de son entourage.Ainsi, l'expression de la douleur est culturellement construite, pouvant amener un gaillard qui supporte stoïquement une plaie monstrueuse à fondre en larmes lors du franchissement transcutané d’une aiguille médicale, ou lors d'une scarification dermique débutant un rituel d'extraction symbolique du mal.14 jeu d'enfants avec un souriceauWawa joue précautionneusement avec un souriceau sous le regard des autres enfants15 jeu d'enfants de tir à la cordeJeu de tir à la corde entre petits enfants16 scarifications tatouages esthétiquesSéance de scarifications tatouage esthétiques entre femmes, sur un fond de harpe joué par Mbonga.
Extrait de l'Encyclopédie des Pygmées Aka Ed SELAF-Peeters.mbadi (N : 5b/8 = mbadi / mà.mbadi)
1.incision, scarification (thérapeutique)
Un des procédés thérapeutiques (préventif ou curatif) les plus usuels (§ .boi) consiste à pratiquer sur la peau de la partie douloureuse de multiples petites incisions fines et rapprochées, puis de les frotter d'une pommade remède § .mbili, à base de poudres mélangées à un excipient (beurre de palme ou pâte de bois rouge).
syn. § .mbili // ƒ .boi
2. incision de tatouage, tatouage en relief
Au fur et à mesure des années et des événements vécus, le corps se couvre de cicatrices de scarifications-tatouages thérapeutiques mais aussi esthétiques.
Le pourtour du visage, les bras, le haut de l'épaule, l'abdomen sont ainsi soulignés, sculptés, redéfinis. Ces scarifications-tatouages esthétiques sont réalisées entre amis, parents, souvent lors du rassemblement des campements et à l'occasion d'épisodes amoureux. S'estompant rapidement, elles sont régulièrement refaites, complétées
Les scarifications-tatouages, qu'elles soient à des fins thérapeutiques ou esthétiques, permettent d'inscrire sur la surface du corps de l'individu l'empreinte du corps social. Elles constituent aussi une mémoire, tantôt individuelle tantôt collective, des événements vécus, heureux et malheureux. Certaines marques, au-delà du statut qu'elles signifient, sont propres à des groupes, voire des lignages et perpétuent le souvenir de rencontres ou d'alliances entre groupes.
La taille des dents, le percement de la cloison nasale, de la lèvre supérieure, des lobes d'oreille, la circoncision, les mutilations “involontaires” des pieds par les puces-chiques, les scarifications-tatouages renvoient à la construction d'une image du corps, spécifique de la civilisation aka avec, au-delà, des variantes propres à chaque individu, des modes et des traditions.
syn. .tElE {Bg-Ka}, § .ndOngO
3. incision, barbelure (d'une flèche)
mà.mbadi-ma-mò.mbànzà “les barbelures (incisions à bord soulevé) de la flèche (= support à poison)”
4. ligature (d'une vannerie)
mbadi-yà-mò.lEkE “la ligature du piège”, faite en § .langà.
§§ .kOdi, bènda, .pata, .ngànzò
.mbili (N : 3/4 = mò.mbili / mè.mbili) I
poudre-remède, pommade-remède (spécifique)
Il s'agit de la poudre ou de la pommade-remède spécifiquement utilisée pour une maladie particulière. Lorsqu'il s'agit d'un remède se présentant sous cette forme, mais en général, le genre employé est 5b/8.
(N : 5b/8 = mbili / mà.mbili) I
© 1. poudre-remède, pommade-remède
Le remède est constitué de poudres diverses, celles-ci étant mélangées à du beurre de palme, issu des amandes, pour faire la pommade. Les poudres sont faites le plus souvent de plantes calcinées ou séchées au feu et pilées, quelquefois de fragments d'os ou de peaux d'animaux, carbonisés, puis réduits en poudre. Ces mixtures complexes sont utilisées par les devins-guérisseurs et leur composition est généralement inconnue du tout-venant.
On appelle également .mbili le mélange de suie de marmite et d'exsudat de pile, employé de nos jours pour des scarifications esthétiques.
3. scarifications enduites de poudre-remède
Actuellement, on pratique deux sortes de scarifications, esthétiques et thérapeutiques. Les scarifications thérapeutiques sont faites en regard de la projection cutanée de la douleur interne. Leur place peut être précisément indiquée par le devin-guérisseur qui prépare le remède à scarifier. Pour ces scarifications, c'est le .mbili végétal ou animal qui est employé. Lorsqu'il s'agit de scarifications esthétiques le .mbili suie-exsudat de pile est d'abord utilisé pour dessiner des motifs sur le corps. Ils sont ensuite scarifiés, puis encore recouverts de ce mélange caustique (cf. Video AE, Femme pays). Des feuilles de §§ .ndèmbe (Rothmannia whitfieldii, Rubiacée), .tòmatò (Solanum lycopersicum et S. spp., Solanacées) servent de liant à cette préparation ou d'émollient si elle est trop sèche. Ces plantes (dont la tomate, introduite, et d'autres Solanées cultivées d'origine villageoise) donnent une teinture noire utilisée aussi pour les tatouages à l'aiguille ou au rasoir et les peintures corporelles provisoires.
17 baiser d'une mère à un petit enfantMosala embrasse sa petite dernière tout en chantant.18 scarification préventive Jean-Marie explique les grandes régions du corps et les maladies correspondantes, puis scarifie son épouse avec un remède donné par ses beaux-parents qui lui ont pardonné le rapt de celle-ci . Mot(s) clés libre(s) : thérapie, ndosi, manioc, pilage, mbili, portage, rivière, mutilation corporelle, chanvre, cueillette, puce-chique, suie, fruit, vondo, thérapie familiale, baiser, remède tatouage, scarification esthetique, pleur, oeil, cordelette, fabrication, écopage, eau, pipe, mbil, partage, aka, migraine, vidéo, scarification, enfant, douleur, poisson, cuisine, alimentation, pêche, Vie quotidienne, musique, maternage, ethnomédecine, image du corps, Akungu, pygmée, remède, ethnomusicologie, guérissage, petite enfance, toilette, République Centrafricaine, chenille, film ethnographique, jeu, afrique
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