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Biljana la femme-guérisseuse, Budisava, Serbie
/ 19-02-2000
/ Canal-u.fr
VIVOD Maria
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Biljana la femme-guérisseuse, Budisava, Serbieun film de Maria Vivodfilm et montage : Maria Vivodassistance technique : SCAVtraduction francaise Vladimir Fisera et Maria Vivod
musique choeur des moines de Chevetogne, Chants de la liturgie slavonne
son Maria Vivod Ambre Muller & Astrid Marchioli
SCAV, Université Marc Bloch de Strasbourg1ère partie tournage en 2000interview avec commentaire et traduction en français sur les activités de cette guérisseuse
thérapie sur une vieille femme - feu - oreillethérapie plomb
thérapie jeunes femmes par la mère de Biljana - courge calebasse massage graisse Le film a été enregistré en hiver 2000, en Serbie Monténégro actuelle, c’est à dire, ce qui reste de l’ancienne fédération yougoslave. Plus précisément, il s’agit de la province au nord de ce pays, dans la région de la Voïvodine, à 150 km au sud de la frontière hongroise.
Le village où j’ai filmé s’appelle Budisava, à 15km de la capitale de la Voïvodine, Novi Sad. Le tournage s’est fait en février, soit presque un an après le commencement des bombardements de l’OTAN. Uniquement sur la ville de Novi Sad une quantité extraordinaire de 60 000 tonnes du matériel explosif sont tombés. C’est juste pour dessiner un croquis rapide de l’état d’esprit des gens qui étaient filmés pendant ces deux semaines…
Le sujet de mon film est Biljana, une femme serbe qui a quitté son poste de secrétaire de l’école primaire de son village pour se consacrer, comme elle le dit, à son métier de « guérisseuse populaire ». Elle devient très connue dans la région : les gens en cherchant une aide à leurs problèmes et à leurs maladies viennent la voir de loin.
Biljana n’est pas l’unique guérisseuse : depuis le début des années 90, quand les guerres civiles ont éclatées l’une après l’autre, les guérisseurs, les herboristes, les rebouteux et les voyants ont ressurgi après 40 ans de joug communiste qui interdisait et réprimait toute pratique de médecine dite « alternative ». La publicité par la télévision ou la radio est un moyen que ces guérisseurs utilisent pour se faire connaître. Dans la société serbe contemporaine il est devenu acceptable, voir « normal » de s’adresser aux médecins populaires, plus souvent appelés « traditionnels ».
Biljana est rebouteuse et pratique des massages. Elle prêche également le retour à la foi orthodoxe serbe. Mais sa réputation vient surtout d’un procédé qu’on appelle en langue serbe « salivanje strave », « olomöntés » en hongrois, soit dans une traduction libre (littérale ?) « faire fondre la peur ».
Dans les Balkans, et une partie de l’Europe Centrale, la fonte du plomb, presque toujours pratiquée par des femmes, est célèbre.
Elle permet notamment de guérir certains désordres psychiques et particulièrement la « maladie de la peur » : le « fras » en serbe ou « fràsz » en hongrois, une entité nosographique populaire qui se manifeste – le plus souvent chez les enfants en bas âge, mais aussi chez les adultes –, par un état d’anxiété aiguë et de nervosité, accompagné de cauchemars .
Mais les femmes qui fondent le plomb utilisent aussi cette technique pour établir un diagnostic et prédire l’état de santé des personnes venues consulter.
Biljana par exemple fait fondre le plomb pour presque chaque patient dans un but diagnostique. La forme du plomb fondu lui permet ainsi de voir ce dont souffre le consultant, ses maladies chroniques ou encore celles du passé. Par exemple, des petites cavités régulières évoquent des kystes ovariens chez les femmes, une forme du cœur – des maladies cardiovasculaires- etc.
Mais en répétant ce procédé (trois) plusieurs fois, elle peut non seulement traiter la maladie diagnostiquée mais aussi prévoir l’état de santé futur de la personne . Le succès du traitement est attesté lorsqu’elle obtient l’éclatement du plomb brûlant plongé dans l’eau, qui s’exprime par un bruit caractéristique et par la forme explosée qu’acquiert le métal fondu lors de sa solidification brutale.
Mais c’est principalement de la fonction divinatoire de cette méthode qu’il sera question dans le film présenté aujourd’hui, bien que cette dimension ne soit pas essentielle dans la pratique courante de Biljana. Elle affirme en effet qu’elle évite de dire aux patients ce qu’elle voit dans le plomb concernant l’avenir. Néanmoins, quelquefois, elle fait des exceptions et la forme du plomb permet alors de dévoiler des évènements futurs, les points faibles de l’individu, le développement probable de maladies, le délai dans lequel ces manifestations sont susceptibles de survenir. Mais pour parfaire ses prévisions, Biljana cherche à connaître le comportement religieux du consultant, en particulier le respect des principes et des règles prescrits et valorisés par l’église orthodoxe : le jeûne, les dimanches ou encore la façon dont la personne célèbre sa « slava », la fête du saint protecteur.
L’énoncé divinatoire est alors toujours acompagnée de recommandations relatives à la foi et la pratique religieuse : un zèle de la foi à laquelle il appartient (uniquement pour les personnes chrétiennes !), le respect des tabous (ne pas laver ses cheveux et son linge les dimanches, fréquenter l’église, se confesser régulièrement). Sous réserve que ces prescriptions soient respectées, la probabilité de survenue des maladies prédites devient minime.
Biljana peut également pratiquer la technique du plomb fondu en l’absence de la personne concernée. Elle utilise dans ce cas , comme nous allons le voir dans le film, un substitut nommé « zamena » - « échange » dans la langue serbe : un morceau de vêtement ou la photo de la personne absente. (M.V.)2ème partie tournage en 2005Consultation d’une femme par une femme guérisseuse dans son cabinet de consultation. Thérapie par incantation - Conjuration.
L’attention est portée à l’acte de l’incantation que Biljana appelle ‘prière’
Le plomb fondu est à la fois un objet divinatoire et thérapeutique Mot(s) clés libre(s) : feu, incantation, graisse, pain, fille, thérapie, mère, interaction enfant, ventouse, bocal, bougie, mal, Vostrog, icône religieuse, Budisava, Voïvodine, saint, sel, christianisme, peur, maladie, guerre, religion, femme, vidéo, massage, Serbie, orthodoxie, film ethnographique, divination, guérisseur, guérissage, Balkans, Europe
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La chute des idoles ? L’iconoclasme protestant
/ 21-11-2012
/ Canal-u.fr
Christin Olivier
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Partout en Europe, y compris dans les territoires qui resteront ensuite durablement attachés à l’Église romaine, la naissance et la diffusion des protestantismes s’accompagnent de la multiplication de gestes iconoclastes. Les images deviennent ainsi très vite, dès les années 1520-1530, l’un des enjeux et l’un des moyens de la fracture confessionnelle et l’affirmation des identités religieuses rivales. Mais pour rendre compte de cette dynamique, il faut renoncer à tenir les iconoclastes ordinaires – ceux qui renversaient les croix de Calvaires, décapitaient les Vierges au coin des rues, pénétraient dans les églises avec des masses, des bâtons et des cordes pour faire chuter les idoles – pour les exécutants plus ou moins informés d’un programme théorique et théologique précis qui aurait été formulé par les Réformateurs comme Luther ou Calvin. Il faut tenter, au contraire, de saisir les logiques spécifiques de leurs pratiques de la violence symbolique en regardant au plus près ce que faisaient véritablement les acteurs si dissemblables dans ces événements décisifs pour le sort religieux de l’Europe Occidentale.Toutes les conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : images, iconoclasme, icônes, protestantisme, culte, idoles
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L’iconoclasme à Byzance
/ 24-09-2012
/ Canal-u.fr
AUZEPY Marie-France
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L’iconoclasme – le fait d’interdire le culte rendu aux images religieuses et la représentation du Christ, de sa mère et des saints – a été déclenché en 730 dans l’empire byzantin par les empereurs eux-mêmes. Il ne s’agit donc pas d’une réaction populaire, mais d’une politique religieuse impériale, étendue à l’Église tout entière par un concile qui se voulait en 754 œcuménique. Il est très mal connu, car l’orthodoxie, religion de l’image – l’icône –, s’est construite contre lui et a fait disparaître presque toutes les sources le concernant, à l’exception de sources polémiques, violemment anti-iconoclastes. En plus de l’ignorance à son propos, l’iconoclasme byzantin a eu toujours très mauvaise réputation. La conférence s’attachera à en expliquer quelques traits : continuité d’une tendance aniconique(*) déjà présente dans l’Église, crainte de l’idolâtrie et de la colère divine qu’elle entraîne, place centrale de l’Eucharistie, de l’onction qui sacralise le prêtre chargé de l’exécution du rite, et du chant. Toutes les conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : orthodoxie, iconoclasme, Byzance, Constantinople, icônes, images religieuses
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La spiritualité de l’image en islam shi’ite : le cas des icones de poche
/ 14-01-2013
/ Canal-u.fr
Amir-Moezzi Mohammad Ali
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Selon une idée, aussi persistante qu’erronée, la représentation imagée des êtres vivants est interdite en islam. La destruction des Bouddhas de Bamyan par les Talibans en 2001 conforta encore plus cette idée dans l’opinion publique. La problématique est beaucoup plus complexe et les prises de position ont été des plus diverses selon les époques, les lieux et les cultures en terres d’islam. Schématiquement, l’approche rigoriste des juristes-théologiens est confronté aux goûts esthétiques de l’élite profane ainsi qu’au culte populaire des saints mais s’adapte à ceux-ci beaucoup plus souvent qu’on ne le pense. L’islam iranien en général et l’islam shi’ite en particulier ont eu, depuis de nombreux siècles, une attitude ouverte à l’égard de l’image de l’être humain, y compris celle des personnages religieux les plus saints. La conférence s’attachera principalement à l’examen d’un certain nombre d’« icônes de poche », représentant le portrait peint de ‘Alî, premier Imam – « Guide par excellence » – des shi’ites. L’objet semble constituer, dans certaines confréries mystiques, un support de contemplation : pratique initiatique consistant à atteindre la vision du « Guide de lumière » dans le centre subtil du cœur.Toutes les conférences Campus Condorcet Mot(s) clés libre(s) : Islam, icônes
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