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Les recherches sur p53 ont récemment pris une ampleur extraordinaire en cancérologie. La protéine p53 fonctionne normalement comme un frein de la prolifération cellulaire, permettant de maintenir la croissance cellulaire à un niveau normal et assurant de ce fait une protection contre le cancer. Une défaillance de cette protéine causée par une mutation (altération du gène et de son produit) constitue une étape presque universelle dans le déclenchement ou la progression d'un cancer. La protéine p53 a été découverte en 1979 par P. May et son équipe (M. Kress, E. May, R. Cassingena et P. May, 1979) à un moment où des chercheurs britanniques et américains parvenaient au même résultat. Par la suite, le groupe de P. May n'a cessé d'apporter de nouvelles contributions dans ce domaine. En 1987, il a montré que des anticorps contre la protéine p53 étaient présents dans les sérums de malades ayant des cancers de différents types. C'était une première indication que p53 pouvait être impliquée dans le développement d'une tumeur maligne (Caron de Fromentel, May-Lévin, Mouriesse, Lemerle, Chandrasekaran et May, 1987). Une étude comparative de la structure de la protéine p53 au cours de l'évolution des espèces a permis à P. May et son groupe d'identifier des régions de haute conservation, alternant avec des régions peu conservées et d'établir un modèle d'organisation structure-fonction de la protéine p53 qui a été largement confirmé et développé par la suite. Ces découvertes ont permis aux biologistes et aux cancérologues de mieux comprendre le rôle très important de certaines régions de la protéine p53 dans le fonctionnement normal de cette protéine et dans son dysfonctionnement associé aux mutations observées dans des cancers humains. (Soussi, Caron de Fromentel, Méchali, May et Kress, 1987; Soussi, Caron de Fromentel et May, 1990; Soussi et May, 1996; P. May et E. May, 1999). On peut raisonnablement espérer que les connaissances acquises dans ce domaine pourront conduire à une approche thérapeutique permettant de remédier aux défauts que le gène p53 présente dans un grand nombre de cancers.
Mot(s) clés libre(s) : cancer, oncogène, p53, prolifération cellulaire