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La laïcité dans l'Union européenne / Jean Baubérot
/ Samir BOUHARAOUA, Université Toulouse II-Le Mirail, Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM
/ 06-03-1995
/ Canal-U - OAI Archive
BAUBÉROT Jean
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La laïcité dans l'Union européenne. Jean Baubérot. Conférence donnée en mars 1995 dans le cadre de l'Institut d'Études Doctorales (IED) de l'Université Toulouse II-Le Mirail (France). Présentation par le sociologue Jean-Michel Berthelot, directeur de l'IED. Mot(s) clés libre(s) : laïcité (Europe), relations Eglise-Etat, religion et Etat
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Les religions face aux théories et aux politiques de la "race" 1
/ Jean René BORELLY
/ 03-06-2016
/ Canal-u.fr
KAENNEL Lucie, SCHUSTER Dirk, BOUREL Dominique
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Les réactions religieuses face aux politiques raciales (contestation, silence, participation)
Présidence : Denis Pelletier (EPHE/GSRL)
Les intervenants :
- Lucie Kaennel (Université de Zurich/GSRL)
« La pensée völkisch, ou comment des penseurs protestants ont pu servir la cause du nazisme »
Difficile à traduire en français, le terme völkisch est construit sur la racine Volk : « peuple », « nation », mais son acception dépasse la simple idée de « populaire » ou de « national ». Puisant dans le terreau du romantisme, en réaction au rationalisme de l’Aufklärung et à l’aliénation des individus par l’industrialisation galopante, contre une modernité et une civilisation qui coupent l’homme de son moi créateur, la pensée völkisch tire sa dynamique de l’alliance d’une foi allemande et d’un mysticisme de la nature avec le nationalisme, la teutomanie, le racisme et l’antisémitisme – autant de courants de pensée qu’elle a su fédérer en une idéologie nouvelle, constitutive du paysage intellectuel et spirituel de l’Allemagne wilhelmienne (1870-1914/18). On peut voir dans le rôle que jouent des penseurs protestants comme Paul de Lagarde, Arthur Bonus ou Arthur Drews dans sa diffusion et sa conceptualisation sous la forme d’un christianisme allemand ou d’une nouvelle religion allemande des pionniers idéologiques des différents groupements de « Chrétiens allemands » (Deutsche Christen) qui, voulant conduire les Églises protestantes dans la « rénovation nationale » préconisée par le national-socialisme, s’efforcent de formuler une synthèse entre la Weltanschauung völkisch et la foi chrétienne. Dans les années 1920, l’idéologie völkisch trouve un point d’ancrage théologique dans l’éthique politique que proposent les théologiens protestants Werner Elert, Paul Althaus ou Emanuel Hirsch en développant la théorie des « ordres de la création de Dieu ». Posés comme relevant de l’ordre divin, la famille, la société, la nation, l’État, la race, avec le peuple comme centre normatif, constituent le cadre obligatoire de la vie. À ce titre, le peuple, compris dans un sens ethnique – et non plus théologique –, confère une légitimité et une normativité théologiques à la réalité politique de l’État. On devine les interrogations qu’une telle compréhension pose en termes de soumission à un régime totalitaire comme l’a été la dictature hitlérienne et en termes de légitimation d’un tel pouvoir. Dans la foulée, d’autres théologiens protestants prolongent cette pensée, avec des accents propres, par exemple Gerhard Kittel. Elle est également instrumentalisée par les idéologues du national-socialisme, notamment dans le cadre de l’« Institut de recherche et d’élimination de l’influence juive sur la vie ecclésiale allemande » fondé en 1939 à Eisenach et dirigé par Walter Grundmann, alors professeur de Nouveau Testament et de théologie völkisch à
l’Université d’Iéna – et qui, après la guerre, deviendra informateur de la Stasi… Cartographier la filiation de cette tradition qui a traversé le protestantisme allemand et proposer une relecture généalogique de l’idée völkisch en terrain protestant, non seulement permet de reconnaître le rôle tenu par ces acteurs protestants sur la scène nazie, mais apporte également un éclairage nouveau sur les racines spirituelles du national-socialisme.
– Dirk Schuster (Université de Postdam)
« The German Christian Church Movement and the Christianity for “Aryans” »
Beginning in 1933, the German Christians Church Movement (Kirchenbewegung Deutsche Christen) from Thuringia took over control in a couple of Protestant regional churches in Germany. The German Christians were the most radical fraction within German Protestantism that combined religion and racist nationalism. This inner-church movement considered Adolf Hitler as the legate of God to save the German « Volk » as one racial unity. For German Christians the creation of a « völkisch » faith on the basis of race, Christianity, De-Judaisation (of Christianity) as well as the fight against secularization and individualization was a main motive of their agitation. They interpreted secularization, internationalization, capitalism and communism as a punishment by God for the apostasy of Germans from true Christian faith which started with racial mixture and “Jewish influences”. As the German Christians believed, in the darkest hour God send Adolf Hitler to the German people as the Savior. Under his rule, so the thinking of the German Christians, not only the « Volk » should be returned to God, but also all « Aryan » Germans would be confessional comprised in one national church. My presentation will discuss this religious model of one of the most influential church movement in the Third Reich. In my presentation I will mainly refer to the relation of religion and race in the common belief of this movement. By adopting National Socialism to Christian propagation, the religious focus went over the world to come to the mortal world. Additionally, « Non-Aryan » people were excluded from the church, even though they were Christians, since Christianity was considered a faith only for racial « Aryans ». Despite this extreme nationalization of religion, the German Christians remained part of the Protestant Church until the end of the Third Reich. Their success in a couple of regional churches clarifies the acceptance of such a common belief in parts of Protestant population during the 1920s and 1940s.
Discussion Mot(s) clés libre(s) : religion et politique, religion et Etat, RELIGION ET RACE
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L'ACTUALITÉ DÉCRYPTÉE PAR LES CHERCHEURS DU GROUPE SOCIÉTÉS, RELIGIONS, LAÏCITÉS
/ Sabrina PASTORELLI, Thomas GUIFFARD
/ 12-07-2015
/ Canal-u.fr
LUIZARD Pierre-Jean
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Rencontres avec les chercheurs du GSRL sur des thèmes liés à l'actualité.2ème vidéo : Pierre-Jean LUIZARD, directeur de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique à Paris, intervient sur le thème l'Etat Islamique ou le retour de l'Histoire. Mot(s) clés libre(s) : religion et Etat, islam politique
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Les religions face aux théories et aux politiques de la "race" 2
/ Jean René BORELLY
/ 03-06-2016
/ Canal-u.fr
PERIN Raffaella, SIBRE olivier, CARNEY Sebastien
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LES REACTIONS RELIGIEUSES FACE AUX POLITIQUES RACIALES (contestations , silence,participation )
INTERVANTS :
– Raffaella Perin (Université Ca’Foscari Venise)
« Le Saint-Siège face à l’idée de race dans les années 1930 »
Même si la revendication du « monogénisme », c'est à dire la croyance en une origine unique de l'homme, créature de Dieu, et par conséquent de l’unité du genre humain, avait été la base pour s'opposer au racisme grandissant en Europe, les problèmes pratiques des bouleversements causés par l'adoption des lois raciales en Allemagne et en Italie contraignent la Curie romaine et quelques personnalités catholiques à l’image de l'ethnologue Wilhelm Schmidt ou du théologien Mario Cordovani à aller plus loin dans
l'analyse et à utiliser le langage de la science pour exprimer le point de vue catholique sur la question de la « race ». Quels usages les catholiques faisaient-ils du mot « race » ? Quelle a été la position du pape Pie XI, à l’encontre du racisme d'Etat ? Dans quel terme exact ce dernier condamne-t-il le racisme dans son encyclique Mit brennender Sorge (1937) ?
- Olivier Sibre (LABEX EHNE/GSRL)
« L’Église catholique et le ‘‘sain nationalisme japonais’’ »
Le concept de « race » a ses méandres religieux et particulièrement catholiques. De fait, l’Eglise suit l’expansion européenne, et les défis du rapport aux cultures locales, mais aussi aux autorités locales coloniales. A ce titre, la situation du Japon émerge de façon singulière. L’Eglise y compte une présence pluri-séculaire, mais extrêmement faible numériquement, la plus faible d’Asie orientale encore aujourd’hui. Pourtant, l’engagement missionnaire et diplomatique est fort dès la redécouverte des chrétientés des environs de Nagasaki dans les années 1860. Le retour catholique après la « fermeture » Tukugawa correspond donc aux réformes de l’ère Meiji et aux transformations complexes et profondes du Japon contemporain. Dans ce cadre, l’idée nationale, le rapport à l’Etat, la constitution d’un « culte national », le problème de l’autorité impériale et le mimétisme colonial japonais voient politiques et idées s’affronter. En politique étrangère le Japon affirme le principe de l’égalité des races (1919), pour liquider définitivement le déclassement et l’inégalité de droit qu’il subit au sein du concert des puissances. Par la suite, considérant que sa mise à l’écart est l’expression d’un racisme anti-japonais, et donc anti-asiatique, le Japon s’autoproclame défenseur des Asiatiques, contre le racisme occidental. Dans ce contexte, l’Eglise catholique, confrontée au racisme, et à l’antisémitisme en Occident semble silencieuse, jusqu’à l’encyclique Mit Brennender Sorge de Pie XI. Dès 1938, le délégué apostolique à Tokyo publie un texte dans lequel il évoque le « sain nationalisme japonais », qu’il distingue du « mythe du sang et de la race », reprenant mot pour mot les termes de l’encyclique à destination des nazis. Or, ce document s’inscrit à la suite d’un long rapport (dubbio) pour la Secrétairerie d’Etat concernant les « rites civils et patriotiques japonais », établissant une analyse complète de la culture, de la société et de la politique au Japon depuis le XVIIIe siècle. La communication s’interroge donc sur la compréhension politico-religieuse de la « race » au Japon, à l’époque du « racisme triomphant », notamment via l’antisémitisme, en Europe. La communication s’attachera à la fois à mettre en lumière les ressorts de l’expertise catholique sur le Japon passé et contemporain, et les transferts éventuels d’analyse et de compréhension entre l’Occident contemporain et l’empire du soleil levant.
- Sébastien Carney (Université de Bretagne occidentale/CRBC)
« De la religion contre la race à la religion de la race. Christianisme et nationalisme bretons au début du XXe siècle. »
Dans la première partie du XXe siècle, les relations entre race et religion n'ont cessé d'être une préoccupation du nationalisme breton. Dès 1919, une équipe de jeunes gens regroupés autour de la revue Breiz Atao ! se persuade que la Bretagne a perdu la Grande Guerre, et que la participation des Bretons eux-mêmes à l'Union Sacrée témoignerait d'une dégénérescence favorisée par l’oeuvre de francisation menée par l’Église. Dans cette optique, une poignée de militants nationalistes bretons prétend alors régénérer la race en
la receltisant au contact des Irlandais, Gallois et Écossais. Mais ces contacts sont infructueux et ils se tournent bientôt vers l'Allemagne. Dans les années 1930, inspirés par le nazisme, quelques idéologues du Parti national breton s'intéressent aux théories nordicistes. Pour ces Bretons, Celtes et Germains font partie d'une grande voûte nordique, rempart de la civilisation en Europe. Mais après 1937 et l'encyclique Mit brennender Sorge, ces idées conduisent quelques militants catholiques à quitter le parti. L'affaire est grave, car ces dissidents privent le parti de leur dynamisme et de leur argent. Aussi doit-on les amadouer pour les faire revenir. Dès lors, les tenants du nordisme - Olier Mordrel surtout - s'efforcent d'établir un « racisme breton » compatible avec le christianisme. Pour convaincre, Mordrel sait qu'il doit recourir à l'appui de catholiques racistes, voire du clergé lui-même. Dans sa revue doctrinale Stur, il étaye son racisme en s'appuyant sur Le règne de la race, ouvrage de l'abbé Gantois, et sur les écrits d'ecclésiastiques allemands. Mais il ne trouve aucun soutien dans le clergé local : tout juste parvient-il à publier la lettre d'un « catholique averti » qui n'est vraisemblablement autre que lui-même. Mordrel ne peut convaincre sans s'attirer les bonnes grâces du milieu religieux dominant en Bretagne. Les efforts qu'il déploie lui valent la réponse globalement favorable de l'abbé Pierre-Jean Nédelec qui, dans la revue que les militants catholiques dissidents viennent de créer, se montre plutôt bienveillant avec le « racisme breton » et entame un dialogue avec Mordrel. Ce dialogue est interrompu par la guerre, qui porte les catholiques dissidents à la tête du Parti national breton, à la place de Mordrel. Soutenus par les Allemands, ils ne peuvent qu'adhérer à leur tour aux théories nordistes, sans toutefois bénéficier, eux non plus, d'un quelconque appui ecclésiastique dans ce domaine. Pour certains, ce n'est donc plus un racisme original qu'il faut proposer à la religion catholique, mais une religion nouvelle à la race nordique. Progressivement, l'activiste radical Célestin Lainé théorise une « foi nordique ». Puisant chez Nietzsche et chez Maître Eckhart, s'inspirant de l'Unabhängige Freikirche, « Église libre indépendante » de Friedrich Hielscher, il élabore un paganisme adapté à la race celte de guerriers dont il rêve. Lainé, autopropulsé druide, créé et dirige un ordre de moine-guerriers, auquel il donne des statuts, une liturgie, des rites. Mais ce paganisme est condamné par le mentor de Célestin Lainé : l'abbé nationaliste Jean-Marie Perrot. Lorsque ce dernier est abattu par la Résistance, la troupe de Lainé se baptise « Unité Perrot », du nom du prêtre-martyr. Pour autant, cette récupération ne signifie pas l'adhésion du clergé breton au racisme païen. Célestin Lainé lui-même sait qui dirige la conscience des Bretons : à l'enterrement de Perrot, le druide et ses hommes organisent une cérémonie funèbre païenne, mais, dans le secret de la sacristie, Lainé s'agenouille et baise l'anneau de Mgr Dupar
– Discussion Mot(s) clés libre(s) : religion et politique, religion et Etat, RELIGION ET RACE
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Les religions face aux théories et aux politiques de la "race" 3
/ Jean René BORELLY
/ 03-06-2016
/ Canal-u.fr
TERSIGNI Simona
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Racialisation et ethnicisation du religieux : perspectives sociologiques et anthropologiques
Présidence :
- Simona Tersigni (Université Paris-Ouest Nanterre/Sophiapol)
intervenant :
– Alexis Artaud de la Ferrière (EPHE/GSRL)
« Les communautés africaines catholiques en France. Une fenêtre sur la notion troublée de ‘‘race’’ au sein de l’Eglise »
La diversité est une problématique qui soulève des tensions dans les positions et les pratiques de l’Eglise catholique. Selon la doctrine sociale de l’Eglise, les différences d’ethnicité ou de nationalité doivent être subordonnées à l’universalité de la dignité humaine. Pour certains, cette universalité impose l’idée que la condition d’exil est enracinée dans la nature humaine ; le chrétien ne peut s’identifier à aucun lieu, aucune terre, aucun enracinement de type biologique (race), ethnique, national, culturel. Pourtant, d’autres textes insistent sur la richesse humaine que constitue la diversité des peuples et postulent que tout peuple détient des « droits culturels ». Au sein de l’Eglise catholique en France, la problématique de la diversité est abordée par le biais de l’appartenance culturelle ou nationale. Ainsi, les communautés africaines en France sont regroupées dans une aumônerie partagée, ce qui pose question. Cette tension interne est le fruit
d’ambigüités dans l’approche à la diversité ; ambiguïtés partagées par l’Eglise et par la société française. L’objet de cette étude est de mieux comprendre le rôle que joue le concept de race dans les pratiques religieuses des communautés africaines catholiques en France, et d’analyser comment la différence raciale est devenue un facteur d’organisation et de différenciation ambiguë dans l’Eglise catholique en France. Il apparaît notamment qu’il existe un écart notable entre les Africains catholiques en France et des responsables ecclésiaux français sur la signification et l’importance de la notion de race. Mot(s) clés libre(s) : religion et politique, religion et Etat, RELIGION ET RACE
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Les religions face aux théories et aux politiques de la "race" 4
/ Jean René BORELLY
/ 03-06-2016
/ Canal-u.fr
WILLEMS Marie-Claire, FARHAT Benjamin
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Racialisation et ethnicisation du religieux : Perspectives sociologiques et anthropologiques
Présidence :
Simona Tersigni (Université Paris-Ouest Nanterre/Sophiapol)
Intervenants :
- Marie-Claire Willems (Université Paris-Ouest Nanterre/Sophiapol)
« Socio-sémantique historique des usages du terme « musulman » : processus d’ethnicisation, de racialisation et de confessionnalisation en tension »
Mes recherches interrogent le sens donné au terme « musulman » d’un point de vue socio-sémantique historique et contemporain en considérant l’hétéro-catégorisation et l’auto-catégorisation en tant que musulman-e-s. Tout en s’inscrivant dans le champ de la sociologie, elles mobilisent une approche sémantique et historique avec pour objectif d’appréhender le passé et le présent des processus de catégorisation. Dans cette communication, je présenterai donc l’influence des différents cadres d’énonciation socio-historiques sur les représentations de la catégorie « musulman » principalement en ce qui concerne quatre moments essentiels en France : les premiers ancrages du terme « musulman » en langue française, le cadre de l’Algérie coloniale, les guerres mondiales et décolonisations et le tournant des années 1980. Selon les différentes conjonctures sociales et historiques, les usages du terme « musulman » et les processus de catégorisation qu’ils sous-tendent se construisent en tension entre processus d’ethnicisation, de racialisation et de confessionnalisation. Cette présentation permettra donc de proposer des clefs d’analyse pour penser la situation actuelle car, d’un point de vue sociétal, la catégorie « musulman » ne peut être aujourd’hui considérée comme une unique appartenance religieuse. J’interrogerai ainsi le passage d’une catégorie religieuse à une catégorie ethnico-raciale - et vice versa - avec une vision diachronique et synchronique.
– Benjamin Farhat (Université Paris VIII/LEGS)
« Le fait scolaire ‘‘ramadan’’ : approcher les dimensions ethnoreligieuses de l’expérience scolaire »
Depuis la fin des années 1980, avec les premières « Affaires » du voile et l’émergence du thème de l’ « inculture religieuse », les manifestations de l’ethnicité et du religieux à l’école sont au centre d’un important débat dans la société française, dans les champs politiques, médiatiques et scientifiques. Si les analyses diffèrent sensiblement d’un champ à l’autre, elles proposent une même lecture des réalités scolaires : elles construisent l’ethnicité et le religieux à l’école comme des objets autonomes et distincts, pouvant être pensés séparément, et appréhendent l’un et l’autre comme un « problème » (social, scolaire et culturel), qui serait à la fois la cause et la conséquence des maux qui affectent l’école et la société : la précarité, l’exclusion, la discrimination, le communautarisme,
l’échec scolaire, la violence... Les dimensions ethniques et religieuses de l’expérience scolaire sont ainsi enfermées dans les registres de la violence, de la transgression et de la désorganisation. Au travers d’une étude empirique de l’organisation de la fête du ramadan dans l’école (au sein d’un établissement ethniquement ségrégué, concentrant des publics d’élèves musulmans) je me propose de rendre compte des complémentarités et des liens d’interdépendance des processus ethnicisés et religieux, de leur intervention dans la négociation locale de l’ordre scolaire et dans la construction des expériences scolaires des différents acteurs (enseignants, surveillants, chef d’établissement, CPE, élèves). Cette communication, qui repose sur l’étude de la prise en charge institutionnelle (la « contractualisation ») de la pratique religieuse et de son organisation collective par les élèves, me donnera l’occasion d’envisager les dimensions structurantes de l’ethnicité et du religieux dans la détermination de l’ordre. Mot(s) clés libre(s) : religion et politique, religion et Etat, RELIGION ET RACE
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