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La
carpologie, discipline archéobotanique, étudie les graines et les
fruits issus des sédiments archéologiques et permet de caractériser
l'économie végétale des sociétés passées au sens large (productions,
transformations, consommation, modes d'approvisionnement) et dans une
moindre mesure l'environnement du site d'étude. Notre étude a porté sur
trois contextes portuaires romains de Méditerranée occidentale et
centrale, appréhendés comme des objets d'étude privilégiés pour aborder
les questions d'économie locale, d'échanges et de commerce.
Les
sites étudiés présentent des contextes géographiques diversifiés. Le
site de Caska (Île de Pag, Croatie, RO G. Boetto et I. Radic Rossi) est
localisé en fond de baie marine, le Castélou-Mandirac (Narbonne, RO : C.
Sanchez) en contexte fluvio-lagunaire et Arles-Rhône 3 (RO : S.
Marlier, D. Djaoui M. El Amouri et S. Greck) en contexte fluvial. Les 17
prélèvements analysés proviennent de structures portuaires immergées
(appontement, ponton, probable chaussée de déchargement, dépotoir),
datées entre le Ier et le IIe
siècle de notre ère. Plus de 18000 carporestes ont été comptabilisés,
conservés à 99% par imbibition. Dans la plupart des cas, nous observons
une excellente conservation des restes et une diversité taxinomique et
anatomique élevées.
Les
assemblages sont dominés par des taxons à valeur économique, ce qui
indique une forte contribution anthropique dans la constitution des
assemblages. La vigne, l'olivier et le figuier, taxons indigènes, sont
retrouvés de manière récurrente. On note la présence de nombreux autres
fruitiers, légumes et condiments, dont la plupart a pu être mis en
culture localement. Certains sont introduits durant l'Antiquité,
véhiculés via la
Méditerranée comme le noyer, le pêcher, le melon/concombre, la gourde
calebasse, le mûrier, le prunier et la coriandre. La découverte à
Narbonne d'une espèce exogène, le dattier, sous forme carbonisée, permet
d'attester directement la pratique d'importations de produits végétaux
depuis la Méditerranée orientale. La composition de certains assemblages
nous permettra de discuter des possibles productions et transformations
de denrées végétales, notamment du raisin et des olives. Les nombreuses
plantes sauvages retrouvées sont caractéristiques de différents milieux
écologiques (adventices, rudérales, aquatiques, forestières etc.). Les
modes d'apports de semences, multiples dans ces types de contexte seront
examinés avant de développer les questions relatives à l'économie
végétale et l'environnement de ces sites.
Mot(s) clés libre(s) : archéologie