Tri :
Date
Editeur
Auteur
Titre
|
|
Regards ethnographiques à propos des amulettes et du guérissage. Sénégal, Guinée, Mali, région parisienne 1983-2012.
/ Alain EPELBOIN
/ Canal-u.fr
Voir le résumé
Voir le résumé
Montage d'extraits de films ethnographiques relatifs à la vie quotidienne et aux consultations de devins-guérisseurs, présentant les usages et les fabrications d'amulettes, réalisé pour les projections permanentes de l'exposition de l’Institut du monde arabe de Tourcoing de 2014. :Partie 12001 Epelboin A.,
Musique électrique peule chez les Nyokholonké de Baraboy, janvier 1990. 14
mn 54. Production SMM, CNRS-MNHN.
2014 Epelboin
A. & Epelboin S. Fabrication d’une
cordelette à noeuds, protectrice de grossesse, Ibel, Sénégal oriental 1983.
2 mn 46. Prod. SMM, CNRS-MNHN Paris.
1991 Epelboin A. Du savon dans les yeux :
toilette d'une fillette peul bandé au sein (Ibel, Sénégal oriental, février
1990). 16 mn Coprod. LACITO, MNHN, CNRS AV
http://video.rap.prd.fr/video/mnhn/smm/0128SNsavonyeux.rm
2013 Epelboin A. Ecritures talismaniques sur une
tablette coranique par un marabout Ibel, Sénégal Oriental. 1983, 2 mn 30.
Prod. SMM CNRS-MNHN Paris
http://www.canal-u.tv/video/smm/ecritures_talismaniques_sur_une_tablette_coranique_ibel_senegal_oriental.11268
1992
Bouvier S. Écritures talismaniques sur une cuillère de ménage et phytothérapie pour soigner des maux de
dents, Timba, Guinée. 19 mn 46. Production Sylvie Bouvier
SMM CNRS-MNHN Paris
http://www.canal-u.tv/video/smm/ecritures_talismaniques_sur_une_cuillere_de_menage_et_phytotherapie_pour_soigner_des_maux_de_dents_timba_guinee.11239
2013 Epelboin
A. Gainage d'un talisman par un cordonnier de Mbebess, décharge à ordures de Dakar, Sénégal, décembre
2012. 6 mn 02, Prod. SMM CNRS-MNHN Paris
http://www.canal-u.tv/video/smm/gainage_d_un_talisman_par_un_cordonnier_de_mbebess_decharge_a_ordures_de_dakar_senegal_decembre_2012.11161
2013 Epelboin A. Yango Diallo et le sida :
divination par les cauris. Ibel, Sénégal oriental, 2001. 3 mn 36. Prod. SMM CNRS-MNHN Paris
http://www.canal-u.tv/video/smm/yango_diallo_et_le_sida_divination_par_les_cauris_ibel_senegal_janvier_2000.11265
2011 Epelboin A. Leçon d'humanités à la décharge à
ordures de Dakar : consultation d’un devin-guérisseur sérer. 8 mn 40. SMM, CNRS MNHN
http://www.canal-u.tv/video/smm/consultation_d_un_devin_guerisseur_serer_mbebess_senegal.11217Partie 21995 Epelboin A. Soins des maux de dos de
l’ethnologue par un devin-guérisseur bambara à Bamako. 19 mn 15. Production
SMM CNRS-MNHN Paris
2012 Chronique Aka,
Motonga, 4 décembre 1992 : Monduwa et les djinns d’Hamidu, distribution de
remèdes et divination par le copal dans l’eau. 17 mn 30. Prod. SMM,
CNRS-MNHN Paris
2014 Epelboin A. & Epelboin S. Guérissage de « maux de tout le corps » par effleurements,
verbe et racines Ibel, Sénégal Oriental. 1983. 3 mn 50. Prod. SMM CNRS-MNHN
Paris
1998 Epelboin A. & Boclet D.
Du rite au soin : toilette et guérissage à Joal (Sénégal). 29 mn, Prod. URA 882, LACITO, CNRS AV
http://www.canal-u.tv/video/smm/demonstration_de_blindage_au_couteau_par_un_guerisseur_serer_de_joal_senegal.11261
2013 Epelboin A. Consultations
de Souley Nyakh, tradipraticien à Joal, 2012: 1"versements" aux pangols domestiques, onctions et fabrication
d'amulettes ; 2 visite et
"versements" aux habitants d'une forêt de baobabs sacrés, 36 mn
40. Prod. SMM CNRS-MNHN Paris
http://www.canal-u.tv/video/smm/consultations_de_souley_nyakh_tradipraticien_a_joal_dec_2012_versements_aux_pangols_domestiques_onctions_et_fabrication_d_amulettes_visite_et_versements_aux_habitants_d_une_foret_de_baobabs_sacres.12510
2010 Epelboin A. Petits moments dans une famille de musiciens
sérers : toilette, danse et guérissage, décembre 2009, Joal,
Sénégal. 14 mn 24, Prod. SMM CNRS MNHN Paris
01
Toilette et façonnage d'un nouveau né
sous le regard de ses "tantes"
02 Danse, jeu et sexe pour rire
03 Jouer pour apprendre à danser
04 Soigner des yeux par extraction du malhttp://video.rap.prd.fr/video/mnhn/smm/2009SNjoaltoilettextrac.mp4 Mot(s) clés libre(s) : afrique, phytothérapeute, amulettes, tradipraticien, devin-guérisseur, marabout, Guinée, guérissage, anthropologie médicale, malades, films ethnographiques, ethnomédecine, Mali, enfance, Sénégal, Vie quotidienne, région parisienne
|
Accéder à la ressource
|
|
Les rites de l’enfance à La Réunion : Sévé mayé
/ 20-09-1997
/ Canal-u.fr
POURCHEZ Laurence
Voir le résumé
Voir le résumé
La cérémonie dite des "cheveux maillés", présente à l’île de La Réunion dans la majeure partie de la population, permet d’observer comment, au travers des différentes versions d’un rite de la petite enfance, les réunionnais affirment, par la recherche puis le refus d’une mémoire ancestrale, une nouvelle identité créole. Cette pratique rituelle apparaît comme le support d’une gestion de l’ethnicité particulière qui tient compte des diverses origines des habitants de l’île par la manifestation possible d’ancêtres issus des différents groupes en présence. Mais au delà de ce "marquage ancestral ", la pluralité des communautés concernées exprime la mixité, l’interpénétration des différents groupes, et révèle un processus de créolisation qui reconnaît les données issues des différentes origines ethniques des réunionnais, les intègre et les "mixe" selon un modèle nouveau, original et syncrétique. Mot(s) clés libre(s) : danse, Sévé Mayé, rasage, deviner, malbar, baptème, vierge noire, mixité ethnique, ancêtre, chant, cheveux maillés, rituel thérapeutique, musique, maladie, religion, vidéo, Réunion, syncrétisme, film ethnographique, petite enfance, devin guérisseur, Sainte-Marie
|
Accéder à la ressource
|
|
Leçons d'humanité : les récupérateurs d'ordures de Mbebess (Dakar, Sénégal 1986-1996)
/ 01-01-2001
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
Voir le résumé
Voir le résumé
01 gamins collecteurs
02 réveil
03 le collecteur et réparateur de claquettes
04 parole de paix
06 l'atelier de stockage
07 la fabricante de patchwor
08 faire boire bébé
09 la cafetière
10 la gargotière
11 divination et thérapeutique
12 à la gargotte
13 l'ancienne ordonnance militaire
14 la gargotière et ses filles
15 la gargotière et ses clients
16 ablution avant la priere
17 bébé et thé
18 bavardage et amulette de ceinture
19 visite de petits talibés-mendiants
20 la petite porteuse d'eau
21 visite du collecteur de rouge et de fer
22 achat d'amulette
23 à la boutique
24 l'homme aux 100 boubous
25 la sourde-muette
26
27 leçon d'amour Mot(s) clés libre(s) : Vie quotidienne, Mbebess, Mbeubeuss, décharge à ordures, Dakar-Pikine, petite enfance, Afrique de l'Ouest, devin-guérisseur, récupérateurs d'ordures, travail, amulette, film ethnographique, Sénégal, alimentation, hygiène, dignité, vidéo, humanité, eau potable, ethnographie, maladie mentale, économie informelle
|
Accéder à la ressource
|
|
Extraction de « vers » au marché de Thiaroy, (Pikine, Sénégal 1987),
/ 10-11-2014
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
Voir le résumé
Voir le résumé
Au bord de la voie de chemin de fer au marché de Thyaroie, un thérapeute aveugle, assisté de son épouse soigne les maux de tête, de dents, d'oreille, d'yeux.Il fustige le visage de son client (Babacar Diouf) avec des rameaux de niim (Azadirachta indica) qu'il trempe dans uen bassine d'eau. Au terme de l'opération apparaissent dans l'eau des animalcules bizarres représentant le malqu'il a extrait.Il s'agit d'une para tique d'extraction matérielle et symbolique du mal, une technique d'illusionisme basée sur les particularités des graines d'Ocimum basilicum d'être entourées de poils hydrofuges qui trempés dans l'eau l'entourent d'une pellicule blanchatre translucide.De nombreux malades trouvent là un soulagement notable que les antalgiques habituels ne réussissent pas à susciter. Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, maux d'oreille, maux d'yeux, maux de dents, thérapie, vidéo ethnographique, extraction matérielle et symbolique du mal, devin guérisseur, illusionisme, céphalées, douleur, Thyaroy
|
Accéder à la ressource
|
|
Divination par les cauris (Pikine, Sénégal 1987),
/ 10-11-1987
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
Voir le résumé
Voir le résumé
Un devin-guérisseur attend ses clients assis dans la rue devant la maison où il réside.Il effectue une divination par les cauris (4 sur un nombre indéterminé) pou Cingoli Ka.Il lui révélé son avenir dans un état modifié de conscience, marqué par les jets rytmiques des 4 cauris aet des paroles oraculaires. Son discours hypnotique est marqué par des auto-attoucjements avec sa main gauche de son cou de pied gauche, recouvert de lésions indurées cutanées ainsi provoquées par ces frottements répétés dans l'exercice de son métier. Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, consultation, divination, Pikine, cauris, devin guérisseur, vidéo ethnographique, auto attouchement
|
Accéder à la ressource
|
|
Divination par géomancie (Pikine, Sénégal 1987),
/ 03-11-1987
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
Voir le résumé
Voir le résumé
Consultation de Babacar Diouf par un devin-guérisseur utilsant une technique de géomancie, par traces dans le sable Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, consultation, divination, sable, Pikine, devin guérisseur, vidéo ethnographique, géomancie
|
Accéder à la ressource
|
|
De la pierre au bras (Tikankali, village nyokholonké des collines du Bandemba, Sénégal oriental février 1990.)
/ 01-01-1990
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
Voir le résumé
Voir le résumé
Déambulation dans le village et présentation des pierres autels disposées devant la porte de la case du chef de famille par Alphonse Camara un client du devin-guérisseur..Puis consultation du devin guérisseur nyokholonké, le vieux Kanté qui pratique une divination par secousses spasmodiques de son biceps gauche investi par son esprit auxiliaire qui répond aux questions posées par oui ou non.Le premier consultant est Boubacar Diouf, absent, : le devin indique qu'il dépense tout son argent sans en garder de bénéfice et qu'il doit donc faire un sacrifice, à savoir consommer lui même une noix de kola rose.Au deuxième consultant, Fili Camara qui se palint d'infortune à la chasse, il indique qu'il n'a pas réalisé les sacrifices promis à son kuyagal, une pierre fétiche. Il en convient et rapporte comment il a constitué une alliance avec la pierre -fétiche. Un jour qu'il restait seul dans un champs en pente après un travail collectif de défrichement, une pierre a roulé jusqu'à ses pieds. Il a conclut une alliance avec l'esprit de cette pierre lui promettant des sacrifices réguliers de biere de mil et de sang de poulet afin de l'assister dans la réussite de ses entreprises et notamment la chasse. Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, malinké, nyokholonké, divination par le bras, défunt, fétiche, pierre-autel, vidéo ethnographique, Village, devin guérisseur, chasse, sacrifice, réussite, esprit, Tikankali
|
Accéder à la ressource
|
|
Consultations de Souley Nyakh, tradipraticien à Joal (déc. 2012)
- "versements" aux pangols domestiques, onctions et fabrication d'amulettes
- visite et "versements" aux habitants d'une forêt de baobabs sacrés
/ 01-07-2013
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
Voir le résumé
Voir le résumé
- "versements" aux
pangols domestiques, onctions et fabrication d'amulettes
Le tradipraticien sérer
Souley Niakh de Joal, au Sénégal, âgé d'une quarantaine d'années, reçoit simultanément
deux clients dans sa chambre. Il les fait asseoir sur le lit et des
fauteuils en plastique. Lui-même est installé sur une natte synthétique posée à
côté du lit, les jambes écartées devant un boubou-tunique en toile de
coton traditionnelle, recouvert d'une crasse patinée correspondant à des versements de sang de
poulets sacrificiels.
D'une sacoche noire à
plusieurs poches, de type pour ordinateur, il extirpe les objets du rituel : un
"chasse mouche", bâton de pouvoir en crins de cheval noir, montés sur
un manche gainé de tissu rouge, enroulé dans une coudée de bande de tissu de
coton artisanal bicolore ; un sachet plastique d'une poudre, probablement
polyvégétale, qu'il versera sans récitations dans un récipient d'eau, un pot en
plastique blanc de 5 litres, apporté par une des résidentes de la maison qui
bavardent dans la cour.
Le premier consultant, Mbaye
D2., âgé d'une soixantaine d'années vient achèver un traitement pour des maux
divers, notamment des douleurs des os et
des articulations et fatigue,
de cause non précisée : jalousie, sorcellerie due à ses succès ?
C'est un musicien sérer célèbre, ami de l'assistant-traducteur de
l'anthropologue vidéographe, Aliou Henri Diouf, lui même musicien.
Le tradipraticien fait
asseoir Mbaye D2. sur la natte, face à lui, séparé par la tunique sacrificielle
posée entre eux. Il trempe les crins de cheval du bâton de pouvoir dans l’eau
avec poudre et, de haut en bas, oint par effleurements le crâne, la nuque, les
épaules, les bras, le dos, les reins de son patient. Il le fait se relever et
exécute des massages des bras avec ses mains, imprégnées de la projection d'une
récitation, dans un sens "extractif", de la racine des membres aux
extrémités. Ces massages rapides, entre effleurement et passe de magnétiseur, alternent
avec des étirements doux des bras et du rachis. A la fin de ce temps, il
intime l'ordre à son client de répondre systématiquement positivement à toute
question qui lui est posée, comme une imposition d’un
optimisme à afficher en permanence : - Si on te questionne, tu dis
oui.
Tenant le pot d’eau avec
poudre, il le conduit alors derrière la chambre dans une étroite arrière cour
ou est installé l'autel domestique consacré aux esprits tutélaires du
tradipraticien, les pangols. Il est constitué de mortiers défoncés enterrés à
l'envers, de pilons enterrés, de divers objets, pierres et de deux
volumineux anneaux de fer qui ne semblent pas de facture artisanale. Après
avoir versé de l'eau avec poudre sur chacun des objets de l’autel représentant
les pangols, le tradipraticien intime à Mbaye D2. de se "laver", sans
quitter son pantalon, de s'asperger sur le modèle du schéma corporel de la
toilette quotidienne par aspersion, y compris les pieds, posés l’un après
l’autre sur le bord de l’autel, dans une proximité extrême et troublante avec
les esprits ainsi convoqués.
Comme avec un jeune enfant,
Souley Nyakh achève la toilette de la tête de son client, la maintenant au
dessus de l’autel. Puis, il se saisit des anneaux trempés d’eau avec poudre et
les passent horizontalement l'un après l'autre au dessus de la tête de MBaye D.
encore penché sur l'autel.
De retour dans la
chambre-cabinet de consultation, Souley Nyakh le fait asseoir en face de lui,
toujours séparé par la tunique sacrificielle. Il brandit, les bras tendus,
la coudée de tisssu bicolore face à la tête de son client, sur laquelle il finit
par la poser. Il s'en saisit ensuite pour essuyer les zones qui ont été
massées, effleurées, lavées, comme pour récupérer aussi des restes non visibles.
Ensuite, il la secoue vigoureusement plusieurs fois et la pose sur la tunique
sacrificielle. Puis, il fabrique une cordelette de coton sur laquelle il
effectue 4 noeuds magiques spécifiques avec récitation d'une formule, dont : "J'ai
pris une poignée de sable, m'envelopper de Dieu avec un oreiller de
pierre". Il attache lui-même la cordelette qui fait deux fois le tour
de l'avant bras gauche de Mbay D.
Il recouvre alors la tunique
sacrificielle et la bande de tissu bicolore d'un morceau de toile blanche percée
de trois trous circulaires de la taille de l’ouverture de petits canaris usuels
et d'un quatrième plus petit. Le bâton de pouvoir est déposé dessus, puis mis
de côté, de même que le tissu blanc et la bande bicolore, pour poser neuf
cauris et une petite plaque pesante, non identifiée, l’objet qui joue souvent
un rôle de « témoin » dans ce type de divination iconique. Six jets
de cauris se succèdent, dont un avec la main de Mbay D. posée sur les cauris
étalés. Ils confirment tous la réussite du traitement et le devenir heureux.
Après quoi, Souley Niakh
demande à Mbaye D2. de laisser la place au deuxième consultant, El
Hadj T., un pêcheur sérer d’une soixantaine d’années qui vient pour les
séquelles cicatrisées d'une grave fracture de la partie supérieure du tibia droit,
écrasé entre deux pirogues.
Il le fait asseoir sur le
sol en face de lui et lui mesure le tour du genou droit avec la bande de tissu bicolore.
Il mesure ensuite la cheville et réalise un noeud spécifique du même type que
celui de la cordelette, transformant la bande de tissu en amulette, en sengor,
ceinture de projection de force à un noeud. Il la brandit à la face du
consultant puis vers le ciel et le sol, c'est-à-dire la tunique sacrificielle
sur laquelle il la dépose pour se saisir du bâton de pouvoir. Il trempe les
crins de cheval dans le seau d’eau avec poudre de la consultation précédente et
en oint doucement la jambe souffrante à de nombreuses reprises, du haut vers le
bas. Il finit par le massage avec incorporation dans le corps du patient des
vertus des paroles magiques projetées dans ses mains à chaque passage devant
ses lèvres, accompagnées de claquements de doigts.
Ensuite il attache la bande
bicolore, devenue sengor à un noeud, au dessus du genou. Il reprend les
effleurements de la jambe avec les crins de cheval trempés d'eau avec
poudre, toujours de haut en bas, mais en venant les recharger successivement en
les plongeant dans chacun des trous circulaires de la toile blanche posée par
dessus la tunique sacrificielle, comme des ouvertures de canaris non visibles.
Il interroge ses cauris en quelques jets comme pour vérifier le bon déroulement
des opérations, puis entreprend la fabrication d'une cordelette de coton artisanal
à 2 noeuds spécifiques avec des récitations. Après l'avoir passée à plusieurs
reprises sur la jambe malade, il l'attache à la cheville. Puis il déchire une
étroite bande de la toile blanche à trous circulaires et la transforme en
cordelette à un noeud, avec récitations de paroles et passage entre les lèvres
du guérisseur. Il l’attache au dessus du genou à la place de la bande tissu
bicolore nouée.
Souley Nyakh fait lever El
Hadj T. et le dirige, tout boiteux, derrière la maison. Il lui fait poser le
pied sur l'autel domestique des pangols. Trempant les crins du bâton de pouvoir
dans le récipient d'eau avec poudre, il effleure doucement le membre malade, de
haut en bas, du genou à l'autel. Ensuite, il verse de l'eau avec poudre, toujours
de haut en bas sur la jambe et le pied posé sur l'autel, puis passe les anneaux
de fer sur et autour de la jambe avant de les reposer à leur place. Un dernier
versement de liquide avec poudre sur la
jambe et l'autel, ainsi qu'une aspersion à l'aide des crins de cheval et il
fait retourner son client dans la chambre à la même place que précédement. Il
lui a ordonné de bien marcher et effectivement le consultant ne boite plus. Le
tradipraticien exécute de ouveaux effleurements avec récitation à l'aide
des crins de cheval, puis effleurement-essuyage du membre à l'aide de la bande
de tissu bicolore qui a conservé son noeud. Des jets de cauris divinatoires
répétés confirment la réussite du traitement : " C'est bon
!" El Hadj T. secoue sa jambe d'un air très convaincu quant à la
disparition des douleurs. Souley Nyakh tout en rangeant ses accessoires dans sa
sacoche, en sort une clochette-à grelot qu'il écoute attentivement sonner
devant chacune de ses oreilles, comme des messages positifs supplémentaires.
- visite et
"versements" aux habitants d'une forêt de baobabs sacrés
Le traitement du premier
client, Mbaye D2., se poursuit l’après midi du même jour dans une petite
forêt de baobabs à proximité de Joal, réputée dangereuse car habitée par différents
esprits, des pangols (génies sérers), des djinns (génies musulmans et païens) ,
des animaux dangereux, tels qu'une hyène et un jaxal, traduit faussement par « tigre », vraisemblablement
une panthère.
Les offrandes destinées aux
pangols protecteurs, sont de l’eau, de la farine de mil, du sucre, un poulet
vivant, une bouteille de vin rouge, des noix de kola et une pièce de monnaie,
sans compter une petite cuvette en plastique, le récipient pour les libations, et
l’outil sacrificiel, un couteau de cuisine.
Un premier versement rituel d’eau
mélangée de farine de mil est effectué à l’entrée de la forêt sur un espace
dégagé recouvert de coquillages, de feuilles mortes et de restes de sacrifices
antérieurs, noix de kola, flaques de sang séché. Souley Nyakh se saisit du
poulet, lui coince les pattes avec un pied, fait une passe du couteau sur la
gorge et une torsion du cou qui hypnotise l’animal qui s’immobilise, puis il
lui tranche la gorge, versant la totalité du sang en une même place. Après
quoi, le poulet est remis mort dans une pochette de plastique pour l’emporter.
Souley Niakh la cuvette
contenant l’eau avec la farine de mil et le couteau de la main gauche poursuit
son chemin jusqu’à deux baobabs aux troncs blanchis, qu’il asperge du reste de
l’eau avec la farine de mil, tout en inspectant une cavité à la base d’un
d’entre eux.
Il poursuit le chemin qui
serpente dans la forêt de baobab jusqu’à
une place qu’il nomme « chambre
d’épines », où sont empilées des centaines de bouteilles de verre
vides de vin rouge, de bière et d’alcool. Il décapsule la bouteille et fait
avancer Mbay Diouf afin de lui verser du vin sur les pieds en même temps qu’aux
pangols. Cette implication corporelle si près des pangols semble impressionner Mbaye
D2. qui essaye de refuser, puis limite la quantité de vin déversée sur ses
pieds nus. Il refuse ensuite de boire directement à la bouteille. Malgré les
restes de mil, il finit par accepter la cuvette plastique vidée du mélange
d’eau, de farine de mil et de sucre comme récipient à boire. Souley Nyakh fait
boire au goulot Aliou Henri Diouf, l’assistant-traducteur, puis l’anthropologue
caméraman et enfin lui-même. Il se saisit de la caméra pour les filmer en train
de boire, puis leur enjoint de verser du
vin sur le sol pour les pangols. A ce moment, le rituel de Mbay Diouf est
terminé.
Souley Nyakh entreprend contre
rémunération de faire visiter les différents places des habitants de cette
forêt de baobabs. Il montre une place de repos de la hyène, les griffures
laissées sur un tronc par les griffes du jaxal,
les résidences des pangols et des djinns. Il présente le baobab des pangols dont
il a reçu les pouvoirs, un autre en forme de tête où les femmes stériles
déposent leur coiffe pour obtenir un enfant.
Au fur et à mesure que la
visite se prolonge, Mbay D., impressionné, est de plus en plus réticent et
suggère de rentrer, notamment de ne pas aller visiter le puits où résident un
djinn et ses trois fils. Au sortir de la forêt, il se saisit d’un crabe et mîme
en chantant sa mise à mort sacrificielle : comme une fin (faim) de
catharsis.ACTEURS
- le tradipraticien sérer Souley Niakh
- le premier consultant pour douleurs ostéo-articulaires
et fatigue, Mbaye D. 2, musicien sérer
- le deuxième consultant pour séquelles de fracture de la jambe droite, El Hadj T., pêcheur sérer
- l'assistant-traducteur Aliou Henri Diouf
- le médecin-anthropologue vidéaste, Alain EpelboinTraduction et commentaires simultanés
Aliou Henri Diouf
Traduction des sous-titres
Lamine Ndiaye
Caméra, montage,
réalisation
Alain Epelboin & Mireille Gruska
© 2013 Alain Epelboin CNRS-MNHN Paris Mot(s) clés libre(s) : Sénégal, pangol, djinns, bande de tissu, bâton de pouvoir, crin de cheval, sacrifice, verselent, mort animal, poulet, kola, mil, vin rouge, hyène, panthère, guérison, génies, autel domestique, tunique talismanique, vidéo, massage, film ethnographique, baobab, amulette, guérissage, sérer, Joal, devin-guérisseur, tradipraticien, eau, poudre végétale, ablution, incantation, cordelette à noeuds, emprise
|
Accéder à la ressource
|
|
Chronique des Pygmées Babongo, avril - mai 2008
Guérisseurs de footballeurs, 15 avril 2008, Doumé
/ 15-04-2008
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
Voir le résumé
Voir le résumé
Chronique des Pygmées Babongo, avril - mai 2008 (Gabon)
08 Guérisseurs de footballeurs
15 avril 2008 : Doumé, Ogooué-Lolo, Gabon
ACTEURS
Sylvie Moghini
Jean Blaise Matzanga "Makunza"
CAMÉRA-MONTAGE-RÉALISATION : Alain Epelboin Mot(s) clés libre(s) : afrique, ballon, Ogooué-Lolo, nzebi, Babongo, Doumé, réclusion, devin-guérisseur, football, film ethnographique, rituel, Gabon, jeu, vidéo, entrainement
|
Accéder à la ressource
|
|
Chronique des Pygmées Babongo, avril - mai 2008
Divination de la cause de maux de ventre, par la chute de morceaux d’écorces, 13 avril 2008, Doumé
/ 13-04-2008
/ Canal-u.fr
EPELBOIN Alain
Voir le résumé
Voir le résumé
07 Divination de la cause de maux de ventre par la chute de morceaux d'écorce
13 avril 2008, Doumé, Ogooué-Lolo, Gabon (26 mn 42)
ACTEURS
Jean Blaise Matzanga
"Makunza",
le joueur de cithare et devin
Motunga Jean, le 1er consultant
Le 2 ème consultant
Boudouha "Cheas"
Nanda Juriel
et les accompagnateurs
MONTAGE : Alain Epelboin & Annie Marx
TRADUCTION NZEBI/FRANCAIS : Jean Marthial, "Master" Jean Blaise Matzanga
CAMÉRA SON : Alain Epelboin
AUTEURS RÉALISATEURS : Alain Epelboin & Jean Blaise Matzanga, "Makunza" Mot(s) clés libre(s) : afrique, Babongo, rituel thérapeutique, harpe, bwiti, nzebi, Ogooué Lolo, écorce, plume rouge de perroquet, graine de muscadier de Calabash, fer, aubier, invocation, Doumé, aiguille, forêt, maladie, esprit, vidéo, crise économique, Gabon, rituel, film ethnographique, divination, ethnomusicologie, devin-guérisseur, couteau, cithare
|
Accéder à la ressource
|
|